VESANIA… qui ça ? Encore un groupe de power metal avec chanteuse avec un nom pareil ! Et bien non ! Plutôt un groupe de black metal d’une froideur extrême nous venant des steppes de Pologne, et qui renferme en ses rangs des membres de Behemoth et de Vader ! Voyez le topo ? Nous ne pouvions donc laisser l’occasion de discuter avec Orion (guitare/chant et maître à penser du projet depuis 1999, en outre bassiste chez Behemoth) du nouvel album, le second pour la troupe, « God The Lux » et de leur philosophie en général. Vous reprendrez bien un peu de glace ?! |
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Entretien
avec Orion, par Geoffrey & Will Of Death
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Salut ! Pouvez-vous
présenter le groupe en quelques mots ?
Orion (guitare / chant) : Nous existons depuis 1997. Nous sommes
passés par quelques changements de line-up mais pour
l’instant il est stable. Vesania est donc : Orion –
guitares et voix, Daray – batterie, Siegmar –
keyboards et programmation et Heinrich – basse (Ndlr : depuis
cette interview, nous avons appris que le groupe avait
engagé un deuxième guitariste, en la personne de
Valeo, guitariste des groupes Sammath Naur et Mortis Dei...).
On nous
considère comme un groupe de black metal mais je dirais que
nous jouons une forme moderne de black. Pour l’enregistrement
du second album appelé “God the Lux”,
nous avons signé un contrat de management avec Massive
Management et un contrat avec Napalm Records, nous venons totalement de
l’underground.
Que s’est-il
passé pour le groupe depuis le
premier album ?
“Firefrost Arcanum” a été
compose en 2002, mais n’est sorti qu’en 2003 chez
Empire Records (en Pologne) et Crash Music (pour l’Europe et
les USA). Annahvahr, notre guitariste, a alors quitté le
groupe, et nous avons donc eu recours à un musician de
session pour les shows. Un an après la sortie officielle de
l’album, les lecteurs polonais de Metal Hammer et de
Thrash’em All Magazine nous ont élus Espoirs de
l’Anéée 2003. Ensuite, en 2003, 2
d’entre nous ont rejoint deux groupes plus gros, Behemoth
(Ndlr : Orion est le
bassiste du groupe) et Vader. Mais nous
n’arrêtons pas pour autant notre propre groupe,
Vesania.
Maintenant que deux
d’entre vous sont chez Vader et Behemoth,
Vesania reste votre priorité ?
En quelque sorte, oui. Le problème est que ce que nous avons
maintenant dans ces groupes, je veux dire Vader et Behemoth, ne
résulte pas de notre travail mais de la
longévité de la carrière de ces
groupes. Et nous sommes ce genre de mecs qui veulent avoir quelque
chose après l’avoir acquis seuls. Nous avons
créé Vesania et nous faisons tourner ce groupe
depuis le début et chaque pas franchis, même
s’il est tout petit, résulte de notre acharnement
uniquement. C’est la raison pour laquelle nous
n’allons pas stopper le groupe, c’est notre enfant.
Et puis, après tout, ça ne se passe pas trop
mal…
Comment pouvez-vous
décrire votre musique ?
Vesania est un type de groupe particulier. La musique que nous
créons est une version moderne du black metal.
C’est mécanique, froid et dynamique, plein de
claviers et d’éléments indus. Nous
espérons faire ressortir de notre musique une certaine
anxiété et la dépasser. Mais
ça ne s’arrête pas à la
musique. Nous faisons attention à toutes les formes
d’expression, nopus sommes une forme
d’éclectisme. De ce fait, les paroles, le design
de nos albums, nos concerts, tout ça fait partie de notre
art, d’une performance théâtrale.
Comment s’est
passé l’enregistrement
avec Arkadiusz Malczewski et le mix avec les frères
Wieslawscy ? Pourquoi eux ?
Nous avons décide d’enregistrer en plusieurs fois
donc nous avons utilisé différents endroits, pour
ensuite arriver au résultat final. En fait, nous avons
choisi de prendre du recul sur chaque instrument pour savoir
où nous voulions en arriver. A côté de
ça, chacun d’entre nous a pu avoir les meilleures
conditions possibles d’autant que nous ne vivons pas tous au
même endroit. Ainsi, la batterie et les guitares ont
été enregistrées au Studio Hendrix
à Lublin, avec Arkadiusz “Malta”
Malczewski. Nous le connaissons depuis un bail, c’est un bon
pote et il bosse régulièrement avec Behemoth.
Nous savions donc à quoi nous attendre. Ensuite,
après un break, Heinrich a enregistré sa basse au
Studio Kokszoman à Varsovie. Dans le même temps,
Siegmar a enregistré tous les claviers et les parties
digitales chez lui puisqu’il a tout le materiel
nécessaire à portée de main. Nous
sommes alors retournés au Hendrix pour finir le chant et
tout mettre en commun. Ensuite, nous sommes allés mixer
l’album au Hertz Studio à Bialystok. Les
frères Wieslawscy sont tout simplement deux des meilleurs
ingénieurs du son ici en Pologne. Ils ne font que
progresser, investir et apprendre à longueur de temps. Il
semble que le Studio Hertz soit en train de devenir le plus connu de
Pologne. Nous le savions déjà et nous avons fait
de notre mieux pour ne pas commettre d’erreurs. Alors
évidemment, tout le processus d’enregistrement fut
long et au final pire qu’un long boulot en studio. Mais le
résultat final correspond à ce que nous voulions
au départ.
Dans un pays comme la Pologne,
où le death metal fait la
loi, est-il facile de jouer votre musique ?
Ce n’est pas très facile mais pas impossible non
plus. Tu as raison, il y a bien plus de groupes de death metal ici. Une
bonne part d’entre eux sont vraiment bons. Mais nous faisons
partie des quelques groupes de black bien connus ici car quand nous
sommes apparus, je pense que c’était le bon moment
puisqu’il n’y avait pas de gros groupe de black
très connu (je mets Behemoth de côté
évidemment). Nous avons donc un bon groupe de fans
dévoués ici, il y a pas mal de monde qui
apprécie notre groupe et nous continuons à bosser
pour qu’il en soit ainsi.
De quoi traitent vos chansons ?
C’est juste ma philosophie personnelle que je veux
transmettre par mes lyrics. Nous préparons toujours nos
albums pour qu’il y ait un concept derrière.
C’est donc le cas pour « God The Lux »,
qui est une histoire de dieu et de la lumière. Il analyse
cette dépendance et tente de trouver les plus importantes
structures de l’Homme vis-à-vis de ces forces. Ca
parle pas mal des apparitions et de la brillance de la
lumière, des labyrinthes et de tout ce qui va amener
l’être humain à transcender ce moyen de
compréhension. Quand je parle de « God
», je ne parle pas du Dieu chrétien,
c’est plus l’idée de
déité en général. Avec le
mot « Lux » dans le titre, on suggère
plus l’idée de ne pas oublier
l’interprétation luciférienne. Il y a
des masques et des histoires de déguisements, ce sont des
choses que j’introduis toujours dans mes textes. Tout ce que
j’écris ne doit pas être strictement
compris. C’est pourquoi il y a ces titres bizarres et ces
phrases et ces états de fait qui semblent ne rien vouloir
dire dans chaque chanson. Essayez juste de passer au-delà
grâce à la musique, ça vous fera
réfléchir.
Comment voyez-vous
l’évolution du groupe depuis la
parution du promo CD en 1999 ?
Beaucoup de choses ont changé depuis ce temps. Nous avons
totalement changé de style de vie. En 1999, nous
étudions, nous allions à
l’école ou un job régulier, des trucs
comme ça. Maintenant, nous prenons soin des groupes dans
lesquels nous nous trouvons (enfin, je veux parler de moi et de Daray).
Le groupe a évolué, nous avons beaucoup appris.
Tout ce que nous avons vu ou entendu nous a appris quelque chose de
nouveau. Nous sommes donc maintenant plus
expérimentés, plus matures. Ce promo CD dont tu
parles constitua notre toute première visite dans un studio
et depuis, nous sommes retournés dans plein
d’autres studios. Nous sommes plus âgés
et nous arrivons à prendre plus de recul sur ce que nous
faisons, mais en même temps, nous sommes plus proches que
jamais de la scène typiquement Metal. Quant à la
musique elle-même, nous n’avons rien
changé à notre style, nous avons juste appris
comment mieux sonner et être plus efficaces. Il y a un long
chemin devant nous encore…
Comment jugez-vous la
scène black metal actuelle ?
Les temps ont changé et maintenant, la scène
black metal est plus musicale qu’idéologique, et
c’est normal. Le temps des églises en flamme est
révolu mais il y a plus de bonne musique maintenant dans ce
style. C’est dur de juger en fait, si on peut encore appeler
ça le black metal, mais d’un autre
côté, la plupart des fondateurs de ce mouvement
continuent de jouer et regardent leur période
passée avec beaucoup de distance. Je suis mal
placé pour juger la scène toute
entière, j’essaie juste de me focaliser sur mon
propre groupe ; aussi, je suis conscient que nous sommes assez nouveaux
et que nous ne marchons pas dans le même territoire que les
groupes fondateurs.
Envisagez-vous de tourner en
Europe ou ailleurs, et en France ?
Sure !!! Nous avons planifié ça pour janvier
2006. La Pologne en premier, ensuite , l’Europe de
l’Ouest dont la France pour sûr, pour ensuite
revenir chez nous en passant par la Scandinavie, les pays Baltes et la
Russie. Ça va donner un truc comme 60/70 shows donc une
très bonne chose, surtout pour nous. Donc, on
espère vous voir bientôt à un de nos
concerts !
Et bien, merci pour vos
réponses et votre temps ! Take care
!!!
Merci à vous et à bientôt ! Portez-vous
bien aussi.
Site officiel de Vesania : www.vesania.pl