AGRESSOR ! Est-il encore nécessaire de présenter ce groupe, pionnier et fleuron du Death Metal en France depuis plus de 18 ans ? Non. Par contre, depuis l’an 2000 et la sortie de Medieval Rites, les nouvelles du côté d’Alex se faisaient un peu trop rares. De par ma situation privilégiée de Lillois et de pote de longue date, il était temps de remédier à ça et l’occasion m’a été donnée d’aller chez lui pour une pré écoute du nouvel album qui va voir bientôt le jour et aussi pour réaliser une interview exclusive, pleine de scoops et d’enseignements ! Cet entretien a eu lieu en juillet et c’est aujourd’hui le moment de divulguer certaines informations sur le futur du groupe. Profitez-en car ça va saigner !!! Cet album va être une tuerie et vous ne direz pas que l’on ne vous a pas prévenus ! Mais d’autres surprises vous attendent dans cet entretien et vous allez en avoir pour votre argent… Go, pour une interview bien cool, sans langue de bois !!! |
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Entretien
avec Alex Colin-Tocquaine, par Will Of Death (interview
réalisée début juillet 2005)
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Salut Alex ! Ça fait
un bon bout de temps que les gens n’ont pas eu de nouvelles
de toi avec Agressor. Comment vas-tu ?
Alex Colin-Tocquaine (guitare/ chant) : Et bien, ça va
très bien. Un peu occupé avec les Loudblast ces
derniers temps et je me suis remis au boulot pour Agressor il y a
quelques mois. On prépare deux doubles albums qui vont
sortir entre la rentrée de septembre et
l’année prochaine.
Qu’as-tu fait
depuis la sortie de Medieval Rites, qui date quand même de
l’année 2000 ?
Ouh ! Il s’est passé plein de choses ! Pour cet
album, déjà, on a fait une tournée
avec Bloodthorn et …And Oceans, juste au moment de sa
sortie. Ensuite, je suis resté pas mal en Norvège
pour l’enregistrement du dernier Bloodthorn, qui date
d’ailleurs d’un petit moment, Under The Reign Of
Terror. J’ai fait quelques concerts en Norvège
avec eux, notamment le Inferno Festival. On a fait aussi une bonne date
avec Zyklon. Pas trop de dates en fait, mais du bon ! Par la suite, y a
eu la reformation des Loudblast, l’hommage à Chuck
à Lille au Splendid, où Agressor a
joué aussi. Ce fut là une bonne occasion de jouer
dans les deux groupes. On a ensuite passé 6 mois sur
l’enregistrement du dernier Loudblast au LB Lab, suivi de
plusieurs mois de tournée un peu partout. Pour terminer, je
me suis remis au boulot pour Agressor… Mais c’est
quand même une très longue période
là ! Ca fait quand même un an que je suis sur
cette affaire, avec un nouveau batteur. Ouais, et entre temps,
j’ai réenregistré et
remasterisé Symposium Of Rebirth qui va sortir aussi dans le
pack d’albums à venir là…
Tiens, tu n’as
pas parlé de ça : pourquoi avoir sorti le MCD
« The Spirit Of Evil » et les démos
« The Merciless Onslaught », au son très
underground old school ? Une demande des fans ou un moyen de continuer
à faire parler du groupe en attendant le nouvel album ?
Les deux en fait. Ce qui s’est passé,
c’est que pour Medieval Rites, on devait avoir James Murphy
qui devait faire des soli. Il n’a pas eu le temps de livrer
les bandes à temps car je devais partir en
tournée avec Bloodthorn. J’ai en plus
remplacé sur la tournée avec Immortal, le
guitariste d’Anorexia Nervosa qui ne pouvait pas
partir… On a donc sorti le MCD « The Spirit Of
Evil » plus tard, parce que pour des délais de
pressage, d’imprimerie, etc…, on ne pouvait pas le
sortir en même temps. Finalement, ça nous a permis
de rajouter des titres enregistrés en live sur la
tournée avec Bloodthorn et sur ce concert de Marseille
enregistré par MCM. En ce qui concerne « The
Merciless Onslaught », y a plein de monde qui m’a
demandé de ressortir ça… On
l’a sorti chez Deadsun mais je ne sais pas si ça a
été une bonne idée. Il va
d’ailleurs ressortir en vynil, là, chez
Apocalyptic Empire, les Norvégiens, normalement pour la
rentrée (Ndlr : avis aux collectionneurs !)
Pourquoi tu dis que ce
n’était pas une bonne idée ? De sortir
les démos ou d’être chez Deadsun ?
Non, d’être chez Deadsun. Le label n’est
vraiment pas assez gros. En même temps, bon,
c’était un choix parce qu’on voulait que
ça reste un peu underground, tu vois… Mais
d’un autre côté, le boulot promis a
été très moyennement fait et ce
n’était donc pas une bonne idée. Mais
bon, c’est sorti et tant mieux. Fallait qu’on sorte
ce truc, vu le nombre de gens qui nous l’ont
demandé… et les cassettes commençaient
à être en mauvais état depuis le temps
(rires), traînaient dans les caves et dans les
cartons… En CD, c’est quand même un bon
support.
Qui joue dans AGRESSOR
aujourd’hui ? Toujours Romain, Joss et Joël ? Tu
penses avoir enfin trouvé le line up stable qui
t’a souvent fait défaut par le passé ?
Peut-être, on verra. Tout se passe bien sinon y aura du
changement. Mais je ne l’espère pas. Romain (Ndlr
: batteur chez Imperial Sodomy et Belef) est parfait pour ce
qu’on joue aujourd’hui et est en fait celui qui a
aussi remplacé Gorgor, notre ancien batteur qui nous a
quittés pour des raisons personnelles, dans ces
mêmes groupes. C’est le même
clan… On l’a
récupéré par la même
occasion et j’en suis très content. Joss est aussi
dans Belef, et je le connais depuis l’époque de
Criminal Records, là… Joël est quant
à lui notre bassiste depuis pratiquement le
début.
AGRESSOR, en quelques 18
ans de carrière, n’a véritablement
sorti que 4 albums, sans compter le MCD, les
rééditions de Satan’s Sodomy et le
split avec Loudblast des débuts… C’est
vraiment trop peu, non ? Comment expliques-tu ça ?
Mouais… Disons que de une, j’ai pris le temps de
faire les albums ; de deux, on n’a jamais eu de budgets
monstrueux pour les faire… Ensuite, question
tournées, au début, c’était
vraiment bien, en gros, de 1991 à 1996 et après,
ça s’est arrêté à
cause de trop de changements de line up ! C’était
vraiment la merde et donc j’ai fait un gros break
jusqu’en 2000 en fait. Ouais, c’est trop peu, mais
en même temps, c’est un choix. Si
c’était à refaire, je referais plus
d’albums mais ça se serait peut-être
arrêté définitivement aussi plus
tôt… Je ne sais pas en fait…
Tiens au fait, je pense
à un truc. Tu étais chez Black Mark, le label du
père de Quortorn, chanteur de Bathory
décédé y a pas longtemps. Tu lui as
déjà parlé, tu en as pensé
quoi ?
Oui, je le connaissais bien. Il était présent
à l’enregistrement de Neverending Destiny. On ne
se voyait pas souvent mais on s’appelait de temps en temps au
téléphone. Ouais, c’était un
mec vachement cool et je suis vraiment
dégoûté qu’il soit parti si
tôt. Il a apporté beaucoup de choses au black
metal scandinave et en fait, pratiquement tous les groupes de black
inspirés par les vikings lui doivent tout. Bathory a aussi
eu une influence sur moi, j’adorais le 1er album et les
démos. Y avait aussi un titre sur une compilation,
Scandinavian Metal Attack, que j’avais adoré. A
l’époque, j’étais
à fond dans ce genre de truc.
AGRESSOR jouit
d’une bonne réputation dans
l’underground, mais il semble que le groupe n’ait
jamais vraiment décollé commercialement alors
qu’il y a du potentiel. Qu’en penses-tu ? Comment
vois-tu ton propre groupe, quel est son statut en France et ailleurs
dans le Monde ?
Euh, question difficile. D’après ce que
j’entends dire par les autres groupes, y a plein de mecs qui
me connaissent par réputation, qui, quand j’ai
débuté, n’avaient pas encore fait leur
groupe aussi bien dans le black que dans le death. Ces gens me disent
qu’ils adorent, très bien. Mais personnellement,
je ne suis jamais satisfait de ce que je fais et je me remets toujours
en question. Je suis certainement un peu trop pointilleux et
c’est ce qui me freine aussi un peu dans
l’évolution de ma carrière. Je suis
aussi presque tout seul à faire tout dans le groupe donc
ça me prend beaucoup de temps. En même temps,
j’ai besoin de jouer dans d’autres groupes pour
m’aérer l’esprit et ne pas stagner dans
un seul truc, même si ça reste toujours du Metal
extrême… En ce qui concerne le succès
commercial, il y a eu un tas de concours de circonstances : mauvais
choix au mauvais moment, manque de chance aussi peut-être et
en plus, quand on a démarré, on faisait pour
l’époque un truc vraiment extrême,
très brutal. Pour avoir du succès commercial,
c’est dur ; il aurait fallu jouer des trucs plus souples. En
même temps, avec Agressor et un nom pareil, je ne vais pas
faire du Bon Jovi tu vois… C’est pas possible
(rires) ! L’idée m’a effleuré
l’esprit de faire autre chose, mais pas maintenant. Je
m’y mettrai peut-être un jour, va
savoir… Agressor + Loudblast, ça me prend
déjà pas mal de temps, il faut que je
m’occupe un peu de moi aussi et de ma petite
famille…
Une petite question
polémique : certaines personnes trouvent que sur certains de
tes albums, les passages
atmosphérico-médiévaux sont un peu de
trop. Tu es beaucoup plus efficace quand tu joues du pur death, comme
sur Towards Beyond par exemple. Que répondrais-tu
à cette critique ?
Ouais, bon, ben, j’avais envie de le faire et
voilà… Dans Towards Beyond, c’est
là que ça a commencé : y avait un
titre qui était acoustique avec le suivant qui
était vraiment lourd (Ndlr : il s’agit des titres
« Future Past » et « Eldest Things
»). Sur Symposium Of Rebirth, y en a eu un peu plus et sur
Medieval Rites qui est censé être la suite de
Symposium, y a eu un vrai décalage entre des morceaux lents,
heavy, avec des chanteuses, du violon et d’autres super
speed. Ça pourrait presque être deux groupes
différents. Je pense que si je refaisais quelque chose comme
ça, je ferai deux groupes différents. Quant aux
critiques des gens, ils disent ce qu’ils veulent,
c’est leur problème. Mais bon,
j’écoute et j’en tire mes propres
conclusions. Le but n’est pas de faire ce que les gens
attendent mais plutôt de faire quelque chose de plus
homogène. Dans les nouveaux morceaux, il n’y a
plus de passages acoustiques ; il y a des mid tempo, mais
c’est beaucoup plus thrash / death que purement black.
Bon, et bien justement,
parlons du nouvel album. Tout d’abord, peux-tu nous donner
quelques détails, comme son titre, le nombre de morceaux
qu’il renfermera ? Y a-t-il des invités ?
Déjà, pas d’invités. Le
titre, j’hésite encore entre 2 choses
étant donné que je n’ai pas encore tout
à fait terminé les paroles. Ça
s’appellera « Death Threat » ou
« Lust Of The Flesh »… Un truc assez
gore dans l’esprit de toute façon. Il y aura
certainement 11 titres + 1 reprise de Hellhammer, qui
s’appelle “Agressor” (rires),
qu’on a complètement refaite, plus speed, dans le
délire de l’album… Là, on a
fait une pure base basse/guitare/batterie/chant, tu vois. Je voulais
des morceaux jouables entièrement sur scène. Il y
a des passages de blast beats partout, des alternances de rythmes dans
le même morceau. Je voulais des morceaux avec un rythme
soutenu, même s’il y a aussi des passages lourds.
On va dire que cet album
a connu, une lente maturation... depuis le temps que tu m’en
parles (rires) ! Depuis quand bosses-tu dessus, dans quelle optique tu
l’as composé ? Y a-t-il un concept particulier
derrière ?
Oh oui, c’est lent ! Il n’y a pas de concept
particulier. J’ai simplement fait des morceaux, point barre.
Certains riffs datent d’il y a 5 ou 6 ans, d’autres
sont complètement nouveaux. Certains morceaux ont
été faits une semaine avant
d’enregistrer, un autre a carrément
été fini en studio et enregistré le
lendemain! On peut mettre les morceaux dans n’importe quel
ordre, ça ne posera pas de problème.
J’ai voulu surtout rester « raisonnable »
pour faire quelque chose de jouable… Ca fait 12 titres pour
48 minutes à peu près. Les morceaux varient entre
3’30 et 5’20. Je ne me suis pas vraiment
limité. Voilà, je l’ai fait et
maintenant, prenez-vous ça dans la gueule (rires) !!!
De quoi vont traiter les
textes ?
Tout et rien en fait, ce qui me passe par la tête. Y a un
morceau avec des chœurs, que je qualifierais du «
morceau norvégien », typiquement black, qui est en
sorte un hymne aux guerriers vikings. Un autre parle d’un
personnage qui se fait piéger en manipulant de la
sorcellerie et des forces occultes. Un titre parle du désir
charnel, du genre manger de la foufoune (rires)… Un titre
parle aussi de l’armement que l’on construit pour
nous protéger de nous-mêmes et qui est en fait un
risque qui pourrait causer notre perte. J’ai aussi fait un
titre « antisocial », du genre, arrêtez
de me casser les couilles, j’en n’ai rien
à foutre de vos conneries… Comme tu vois,
ça part dans tous les sens. On va plutôt parler de
coups de gueule et de petites histoires.
Pour toi, où
se situe l’évolution majeure entre cet album et ce
que tu as pu composer avant ?
Je n’ai pas encore assez de recul mais ce que je peux dire,
c’est que comme il y a beaucoup de groupes qui sont
arrivés, je me suis mis un peu à la page de ce
qui se fait maintenant. Je ne parle pas de néo-metal ou
d’industriel. Ça ne me correspond pas du tout. Les
blasts sont encore plus rapides qu’avant. Les morceaux
seront, on va dire, plus proches de Neverending Destiny et Towards
Beyond, que de Medieval Rites, dans l’esprit. Plus proches
des morceaux speed de Medieval Rites, c’est sûr.
D’après
ce que tu m’as fait écouter, je pense que
l’évolution se situe aussi dans la structure
même des morceaux. Il y a plus de
variété, mais dans le morceau
même…
Ouais, ouais, c’est évident. J’ai fait
les morceaux comme ils venaient, sans me préoccuper de
savoir si je devais faire quelque chose de lourd, de plus
mélodique, de plus « grindisant » on va
dire, etc… J’ai riffé, j’ai
mis de côté, j’ai
réécouté, j’ai
changé des parties, tout au feeling en fait. C’est
peut-être mon album le plus spontané.
Y a-t-il des morceaux qui
t’ont vraiment donné du fil à retordre ?
Euh ouais… tous (rires) !!! En fait, Romain, le batteur,
m’a fait accélérer des morceaux qui
étaient déjà très speed.
Moi, je n’étais pas contre. Maintenant, quand je
réécoute, je me demande comment on a pu
enregistrer des tempos pareils parce qu’il y en a qui frisent
le 250. C’est ultra rapide quoi… Mais comme Romain
est très carré, très pro,
c’est très facile de jouer sur lui, il a une bonne
assise rythmique.
A part le chant qui
n’est donc pas fini, comment s’est passé
l’enregistrement de cet album ? Ca a
été assez long d’après ce
que tu m’avais déjà dit…
On a tout fait au LB bien sûr. C’est long sur la
période, mais en réalité, en temps
effectif passé dans le studio, ça a
été assez rapide. Comme le LB est souvent pris,
on a enregistré entre des sessions d’autres
groupes. On a pris 11 jours pour enregistrer basse/batterie et
j’ai enregistré mes guitares sur un mois, mais en
bossant 3/ 4 heures par ci, par là. J’ai aussi
passé une semaine sur le chant et je n’ai pas
encore fini ! J’ai souvent été seul
pour les prises, je faisais ingé-son, producteur et musicien
(rires) ! Pour faire des prises, c’est simple : tu branches
et c’est parti ! Le seul truc un peu chiant était
de ne pas trop toucher aux réglages des groupes qui
enregistraient en même temps à un autre moment de
la journée. A partir du moment où le matos est
bon, tu règles le son après… Ce
n’est pas un problème au LB. En gros, je produis
l’album mais Stéph (Stéphane Buriez) va
m’aider pour le mix.
Et justement, tu
n’aurais pas envie une bonne fois pour toute de bosser sur un
enregistrement « classique », avec un producteur en
studio de renommé et des jours précis de boulot ?
On a déjà fait ça pour
Neverending… et Towards… en fait. Mais
j’ai été un peu
déçu du résultat après
coup. Mais oui, j’aimerais bien que le prochain soit fait
dans la foulée parce que là, ça
traîne quand même et c’est un peu chiant.
D’un autre côté, je peux vraiment
peaufiner à mort là, prendre mon temps au LB,
chose que je ne pourrais pas faire avec un producteur.
Quelle va être
la suite avec cet album ? Chez qui va-t-il sortir (toujours Season Of
Mist ?), quand et envisagez-vous enfin une vraie tournée par
la suite ?
Le nouvel album sortira je pense l’année prochaine
parce que comme il y aura un DVD qui va aller avec, il faut encore
faire l’habillage, le mix, etc… Il y aura une
tournée, en France c’est sûr,
à l’étranger on verra… Pour
l’instant, on discute mais je n’ai plus envie de
tourner dans des conditions de merde. Dans le temps, on n’en
avait rien à foutre, on jouait et on était
contents. Mais là, je veux réfléchir
à tout, faire ça bien, ne pas partir à
l’arrache… C’est en prévision
; de toute façon, il va falloir (rires)…
En gros, ça
fera plus d’un an de retard sur les prévisions
initiales…
Euh ouais, c’est ça… Mais bon, y a pas
mal de choses qui se sont passées avec les Loudblast,
là… On a fait dernièrement des
résidences à Calais en vue de
l’enregistrement d’un DVD live en septembre. Il y a
eu aussi pas mal de tournées depuis un an et demi,
après la sortie de l’album. Je fais aussi des
master class, je donne des cours de gratte. Pour gérer tout
ça, pas évident. En plus, je bosse à
côté comme intermittent parce qu’il faut
bien bouffer et payer son loyer (rires) !
Tu vas donc aussi
ressortir Symposium Of Rebirth, complètement
remixé ? Quand et comment ?
En fait, j’ai tout remixé. Mais en faisant
ça, j’ai retrouvé des bandes
qu’on n’avait pas mises, des solos que
j’avais faits mais qui ne sont pas sortis sur
l’album original et du coup, j’ai tout refait
là aussi au LB, il y a déjà 2 ans.
Ça va sortir avec plein de bonus, des versions
démos des titres, la vidéo de « Someone
To Eat » qui est sur Internet là, et qui
n’est jamais parue ailleurs ; j’ai
retrouvé aussi une vidéo de
l’enregistrement de l’album en 1993. Cet album sera
donc un double album, l’album remixé + le DVD du
Midem, intitulé « Rebirth and Alive ».
Tout est fait là, il ne manque plus que la pochette.
J’espère que ça va sortir avant la fin
de l’année. Ensuite, viendra le tour du nouvel
album.
Sacré truc. Tu
m’étonnes que ce soit long…
Ouais. Y a eu du retard parce qu’au départ,
ça devait sortir tout séparé et
après, on a changé pour la formule des double CD+
DVD. Il y aura des digipacks, des packages spéciaux, tout ce
qu’on veut…
Il me semble que ce genre
d’opération soit possible parce que tu es chez
Season Of Mist. Que penses-tu de la progression du label, qui est en
train de tout rafler là… ?
Ils ont sacrément évolué depuis le
début. Ils ont signé Mayhem, plein
d’autres groupes. C’est très bien. Ils
ont une sacrée distribution à
l’étranger maintenant. Déjà
pour Medieval Rites, sans faire trop de promo, on en a vendu quand
même pas mal. Nan, no problemo (rires) ! Je peux faire
à peu près tout ce que je veux. D’un
label underground, ils sont passés au stade de gros label
underground, maintenant de bon label indépendant. Si
ça continue comme ça, c’est
très bien (rires) !
Tiens, justement, comment
juges-tu la scène française actuellement ?
C’est quand même bien mieux qu’avant ! Il
y a de plus en plus de groupes pro : je pense aux Dagoba, Scarve,
Anorexia Nervosa, et j’en oublie… On a
même un gros festival maintenant, le Fury Fest, qui est
complètement ciblé Metal, pas comme les
Eurockéennes ou les Francofolies, tu vois ! Ils
n’ont pas peur des extrêmes. Un festival comme
ça, ça manquait vraiment en France.
Mais tu ne penses pas
qu’il y a quand même aussi trop de groupes qui font
de la merde et qu’ils polluent les concerts, prenant
peut-être la place des bons groupes, ce qui fait
qu’au final, les assoces se foutent dedans…?
Je ne sais pas. Déjà
d’entrée, il faut beaucoup de groupes pour que des
bons puissent émerger et puis, ça a toujours
été comme ça. Après, chacun
essaie de faire son trou comme il peut. En plus, y a plein de musiciens
(comme moi) qui jouent dans plein de groupes en même temps ;
on retrouve finalement toujours un peu tout le monde, un peu dans les
mêmes salles. La scène n’est pas
énorme quand t’y penses, tu retrouves toujours les
mêmes gonzes dans les concerts.
L’ingénieur du son d’untel est aussi
celui de l’autre, etc… Mais bon, c’est
vrai qu’il y a de la merde… Mais
qu’est-ce que tu veux, faut laisser les gens
s’exprimer aussi (rires) ! A un moment, si c’est
nul, faut essayer de progresser de toute façon ! De toute
façon, je ne suis pas très objectif
là-dedans parce que je suis aussi critique envers les autres
qu’envers moi-même. Mais là,
ça va, je n’ai rien à me reprocher, car
si je casse des groupes, je me fais tailler aussi de mon
côté (rires) !
Quelles sont tes attentes
finalement avec ce nouvel album d’AGRESSOR ?
Ben j’aimerais bien en vendre (rires) ! Et puis
qu’on puisse tourner dans d’assez bonnes conditions
et ne pas perdre de thunes une nouvelle fois, sinon, ça va
encore être la merde. Va encore falloir attendre de se
renflouer ; tu vois, c’est ça aussi les longues
périodes où on entend moins parler du groupe.
Même si ça marche au niveau du prestige et du nom,
ça ne marche pas forcément
financièrement. Faut arriver à retomber sur tes
pattes après…
Ouais, on va aussi parler
du site Internet, qui est quand même vachement à
jour (rires) !
Ah ah ! En fait, je suis en train de le faire refaire, c’est
pour ça que rien n’est mis à jour.
Dès que j’aurai des news officielles pour la
sortie des albums, je mettrai ces news mais il faut le refaire
entièrement. Ce n’est pas moi qui le fais parce
que je n’ai pas le temps et la personne qui s’en
occupe n’est pas très pressée. Mais
là, il faut vraiment le changer parce qu’il y a
des trucs qui ne servent plus à rien là-dedans.
Même moi, ça ma gave. J’aimerais bien
que ça change de gueule mais je ne sais pas quand
ça va être fait ! C’est un peu comme le
site des Loudblast qui est en carafe ! Ça fait chier
quoi…
Désolé
de te parler de ça, mais bon, on ne peut pas y couper. Quel
bilan tires-tu de l’expérience LOUDBLAST depuis 2
/ 3 ans ?
Ben bien, bonnes tournées, bon album ; on a eu de bonnes
conditions. On prépare un DVD (NdWill : aux
dernières nouvelles, le show filmé sera celui de
Calais, le 19 nov. 2005). Mais on ne se voit pas assez à mon
goût, avec Stéph qui est toujours par monts et par
vaux à faire ses prods et ses machins, Hervé qui
est dans Black Bomb Ä et qui tourne tout le temps et
qu’on ne voit jamais… Moi, je vais être
assez pris aussi… Mais bien, bon esprit. Ça fait
quand même un peu groupe de « vieux cons
» (rires) parce que chacun est casé dans son coin,
avec sa famille et ses petites activités… Au
début, ça n’aurait pas
été pareil, on aurait fait ça plus
à l’arrache, mais bon, après faut
remettre tout ça dans le contexte actuel de nos
activités. On ne peut plus faire comme avant, du genre,
allez, vogue la galère, pars avec ton sac à dos
et on s’en bat les couilles (rires) ! Maintenant,
c’est plus possible (rires) !
Bon, pour finir, que
représentent pour toi les webzines comme Noiseweb et
pourquoi tu as accepté ma proposition d’interview
et de pré-écoute de l’album en
avant-première, plusieurs mois avant sa sortie ?
C’est vachement bien parce qu’avec Internet,
t’as tout en temps réel pratiquement. Avant, les
fanzines, ça prenait 6 mois entre chaque parution ! Non,
c’est bien. Après, les jeunes sont très
à jour. Nous quand on a commencé,
c’était différent. On n’est
pas tout le temps sur les forums à gueuler sur
n’importe quoi et n’importe qui, mais y a un bon
rôle de promotion. C’est en même temps la
télé et la presse, tu vois…
C’est plus ludique et c’est vachement bien pour la
liberté d’expression.
Un dernier mot pour les
gens qui vont voir arriver du Agressor de partout, et pour tes fans ?
Un petit mot ? Euh… pute (rires) ! Nan, mais s’ils
ont un siège, qu’ils y mettent une ceinture de
sécurité avant de mettre le CD (rires), parce
qu’on fait un peu de l’excès de vitesse,
là ! Et s’ils aiment le brutal, ils ne vont pas
être déçus !
Voilà….
Et bien, un grand merci
à toi de m’avoir accueilli si sympathiquement pour
cette interview et de m’avoir fait écouter
l’album. A très bientôt donc…
Merci à toi aussi, ce fut un plaisir…
Note de Will : Je tiens aussi à remercier tout particulièrement la femme d’Alex, qui a grandement facilité cette entrevue, pour sa sympathie et son accueil chez eux…Quand vous voulez les amis…
Site officiel d'Agressor : www.agressor.fr