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Nous avons profité du passage de cette superbe tournée PORCUPINE TREE- OCEANSIZE à Anvers ce 3 décembre 2005 dernier pour interviewer le mentor de chaque groupe. Pour Oceansize, c’est un Mike Vennart extrêmement sympathique et loquace qui s’y colle, avec qui nous avons passé un moment pourtant très détendu en dépit de son impatience à aller manger. Si vous n’avez pas collé d’oreille sur ce groupe et que Tool et Radiohead sont pour vous des groupes de chevet, foncez dessus !

Entretien avec Mike Vennart, par Pierre-Antoine
 
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Comment se déroule cette tournée avec Porcupine Tree ?
C’est génial. Ca a été super, c’est même dommage que ça touche à sa fin, on s’est bien amusés, ces mecs sont très sympathiques. Mais ce serait bien aussi de retourner à la maison et de retrouver un vrai lit (rires).

Comment a réagi le public et particulièrement en France ?
C’est toujours super de jouer en France. Le public est toujours réactif. Mais globalement finalement c’est étrange une tournée, on ne sait pas forcément où on est, comment va réagir le public, parfois tu fais 4 pays différents en une semaine et tu ne vois que la salle de concert, donc c’est un peu dommage.

Quel est votre endroit préféré pour jouer ?
Le Paradisio à Amsterdam, j’y ai vu tellement de concerts à la télé, en vidéos. C’était un peu comme un rêve qui devenait réalité que d’y jouer. Je ne sais pas, c’est juste génial. Tu sais, même si le public ne réagit pas c’est super de jouer dans une salle qui est très belle, où le décor fait plaisir à voir.

Que penses-tu de Porcupine Tree, au niveau musical ?
J’aime bien, c’est un bon groupe. Je n’avais jamais entendu avant de jouer avec eux, mais ils sont vraiment super.

Il paraît que vous avez eu quelques problèmes de son pendant cette tournée ?
On en a toujours tu sais…Souvent notre équipement ne veut pas marcher, surtout à Paris d’ailleurs (rires). Ce n’est souvent même pas notre faute, c’est le problème des machines… Donc on essaye juste de divertir les gens, de faire un truc spontané, pour que le public apprécie. On essaye de faire de notre mieux à chaque fois.

Que peux –tu nous dire de « Music For Nurses », votre EP, plutôt confidentiel non ?
Non, pas du tout. Il était prévu comme une « marche stop », pour faire patienter jusqu'à la sortie de l’album. Je pense qu’il a une bonne vibe, heavy, puissant, je l’aime bien. C’était une approche différente.

L’écriture d’Everyone Into Position a donc commencé après ?
Tu sais on écrit tout le temps ; sur Music for Nurses, il y a une chanson issue des sessions de notre premier album, on ne réfléchit pas, on laisse parler l’imagination. Mais oui, tu sais, on écrit tout le temps, après « Music for nurses », parfois des chansons arrivent et puis évoluent énormément par la suite, aussi au fur et à mesure de l’enregistrement. On ne planifie rien.

On a l’impression sur ce nouvel album que vous avez procédé un peu plus en « jam-session » ?
Oui tu as raison, on développe toujours notre travail. Tu sais pour music for nurses, c’était une session et on a enregistré et ça sonnait super bien. J’écris les mélodies et les paroles souvent d’un trait et puis on rajoute certains aspects, des loops, comme ça…. en jam…

Quelles sont pour toi les différences entre Effloresce et Everyone Into Position ?
Je pense que le nouvel album est plus mélodique, plus concis, il n’y pas d’étapes, un peu post rock mais pas avec des morceaux de 20mn. On a fait plein de choses sur cet album, travaillé de nombreux aspects, il est plus éclectique, plus intéressant pour nous tous. Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime à penser qu’il est plus mature aussi. Je ne sais pas quelles sont les qualités pour être mature, mais oui je le crois, on y  a mis beaucoup d’effort, parfois on est parti de rien, mais ça marche super bien.

Cette fois-ci Chris Seldon ne s’est pas attelé à sa production ?
Non,  on voulait un peu de changement. Chris est un producteur génial, on sait qu’il est génial et c’est ça le problème, on savait comment l’album allait sonner avant qu’il ne sorte. On sait de quelle façon il travaille, on voulait donc changer. On s’est dit qu’il fallait que quelqu’un d’autre voit notre musique de l’extérieur. Tu sais, quand on a fait des démos de nos chansons, on savait ce que Chris allait en faire, c’était étrange. C’est difficile à dire, mais on voulait mettre de la surprise dans notre musique. Quoiqu’il en soit, Chris est un producteur de grande classe mondiale.

« Heaven alive », votre single est plus commercial que les autres non ?
Ce n’était réellement volontaire, « Heaven alive » est une chanson vieille d’ailleurs. On ne choisit jamais de faire le single, c’est le label. De toute façon on va arrêter les singles, c’est de la merde. Ca n’a aucun sens, on doit couper nos chansons. Tu sais qu’on en avait fait une version radio exprès et les représentants du marché américain nous ont demandé de la couper encore plus, c’est n’importe quoi !! Tu lâches du pognon pour une vidéo qu’ils ne passeront jamais. La seule raison pour ces singles c’est la pub, lancer l’album avec une chanson à promouvoir, c’est n’importe quoi ! La musique n’est pas faite pour être charcutée en radio, c’est un jeu qu’on refuse de jouer.

Comment travailles-tu ton chant pour créer les mélodies de tes chansons ?
Je travaille seul chez moi avec de quoi enregistrer. Tu sais, pour la création de l’album, j’ai été tout seul pendant 2 mois et j’ai pu pas mal avancer. Par chance, notre bassiste a mis au monde un bébé, enfin plus sa copine (rires), donc il s’est un peu éloigné pour y accorder du temps, donc moi j’ai vraiment pu me concentrer dessus. Alors je bois et fume sans arrêt et puis ça vient tout seul, je crée, je fais évoluer.

Qu’est ce que ça fait de savoir que la plupart de vos fans sont des métalleux ?
C’est super. J’aime ça en plus. Ils sont plus spontanés en plus. Mais peu importe, le principal c’est que ça leur plaise. Ca n’est pas étonnant, nous sommes heavy aussi, on a des riffs en palm mute, on aime ça. Par contre, le métal actuel ne me plaît pas du tout, je n’y trouve rien d’intéressant et je trouve qu’il a perdu son âme. Il y a trop de choses formatées.

Même les vieux groupes, comme Black Sabbath, ne te plaisent pas ?
Ca j’adore c’est génial. Iron Maiden, Slayer mais aujourd’hui, ça me gave…

Je t’ai posé cette question car pas mal de vos chansons sont assez heavy ?
Tout à fait, « Hommage to a shame », par exemple, est une des chansons les plus heavy qu’on ait écrite, j’aime bien quand c’est bon, tout simplement.

Quel est ton groupe préféré sur la scène anglaise rock ?
C’est CARDIACS !!! C’est génial, ils sont vraiment géniaux. Tu sais que beaucoup de journalistes me posent cette question et à chaque fois ils se gourent en retranscrivant, ils parlent des CARDIGANS !!! Non, merde !!! (rires) C’est pas mal les Cardigans, mais moi c’est Cardiacs que j’adore !!! (rires). Leur musique est difficile à décrire, mais aussi bien au niveau des paroles que de la musique, c’est énorme ! Leur musique est très dramatique, ce sont des génies vraiment !

Tu aimes cette nouvelle scène anglaise avec des groupes comme Franz Ferdinand ou White Stripes ?
C’est pop ! Ce sont de bons groupes de pop, c’est fait pour faire danser les filles (rires). Je préfère ça à toute la merde marketing qu’on peut entendre. Je n’ai pas leurs albums, mais c’est pas mal. Par contre, les White Stripes…non je ne dirai rien (rires…)

Pour finir, peux-tu me dire deux mots qui te passent par la tête, là maintenant ?
CARDIACS ! forcément (rires) et… diner !!! Putain j’ai faim !!! (rires)

Un mot pour tes fans français ?
Je sais jamais quoi dire à ça, ça me gave (rires) donc juste merci à ceux qui sont venus nous voir. Surtout à Paris au Nouveau Casino, c’était génial. Merci à tous ! J’ai du me donner à fond car c’est bizarre, j’étais en panique, mon bras ne voulait pas marcher, mais je me suis lâché vraiment et c’était génial !

PS : Un grand merci à ce cher Mike Vennart qui a accepté cette interview alors qu’il avait énormément faim. (NDPA : tout ça pour laisser la moitié de son assiette !!! ) et à Lorenzo, il sait pourquoi.