cryptosy
En ce mois de février 2006, il m’a été donné d’assister à une des plus brutales tournées de ce début d’année, le Domination Tour, avec comme tête d’affiche les québécois de CRYPTOPSY qui ont sorti en 2005 le terrible Once Was Not, pièce musicale assez impressionnante qui marque en plus le retour au bercail de Lord Worm, le chanteur mythique du groupe. J’ai assisté à deux concerts sur cette tournée, celui de Tourcoing le 6 février et cette date d’Anvers le 11, où j’ai pu rencontrer backstages le bassiste Eric Langlois et le hurleur en chef, Lord Worm himself. En plus de m’avoir reçu très sympathiquement, ces deux extraordinaires musiciens m’ont tenu un discours très pro tout en étant exhaustifs sur le passé et le futur du groupe. Il était grand temps que Noiseweb questionne ce groupe… Appréciez !!!

Entretien avec Eric Langlois et Lord Worm par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview
Once Was Not est le premier album studio de CRYPTOPSY depuis 5 ans. Comment expliquez-vous ce si long délai entre les 2 albums et pensez-vous que c'était nécessaire pour pouvoir sortir un album comme Once Was Not aujourd'hui ?
Lord Worm (chant)
: Premièrement, c’est de ma faute. Mais dans un sens, je n’y suis pour rien non plus. La plupart du matériel qui se trouve sur cet album était déjà écrit à la fin de 2001. A ce moment-là, Mike Di Salvo est parti pour se consacrer à sa famille. Il a fallu chercher un autre chanteur et je n’étais pas disponible. Le chanteur de Cryptopsy ne peut pas être n’importe qui. On a trouvé Martin Lacroix, mais il n’a pas eu la chance de faire ses propres parties vocales : il a toujours chanté du Di Salvo ou du Worm, tu vois. Il avait commencé à écrire des paroles donc dès la fin de 2002, Martin était plus impliqué. Vers la fin de 2003, ça avait avancé mais ça ne progressait pas vraiment et le groupe voulait entrer en studio. Once Was Not aurait donc pu sortir dès l’été 2003 si les choses avaient évolué normalement. Quand Martin est finalement parti, il a fallu trouver quelqu’un d’autre : c’est moi qu’ils ont à nouveau contacté. Il a fallu que j’écrive des paroles sur une musique que je ne connaissais pas, sur des pièces complètement instrumentales. Je ne suis pas perfectionniste à outrance mais je veux que le travail soit bien fait. Pendant l’écriture des paroles, on s’est dit qu’il serait bien de se faire un peu de cash en tournant au cas où on en aurait eu besoin pour finaliser l’enregistrement ou faire un clip. Donc on a fait la tournée None So Vile Tour et ça a bien marché. A l’été 2005, on a enfin pu entrer en studio pour faire les bandes et en fait, cet album était donc prêt depuis 4 ans. Je promets que vous n’attendrez pas 5 ans pour le prochain album puisqu’on a déjà commencé à écrire pour le suivant. Je pense que ça sortira aux alentours de l’été 2007.

Comment a été perçu l'album live, sachant qu'une telle entreprise pour un groupe Death Metal comme le vôtre, aussi technique, est toujours risqué ?
LW :
D’après ce qu’on sait, il a été bien perçu. Les gens sont contents du son, il présente une sorte de best of du groupe et Martin Lacroix s’en est très bien sorti. C’est un bon interprète.
Eric Langlois (basse) :
Le but du live était aussi de donner quelque chose aux fans en attendant que l’album ne sorte. Il fallait montrer qu’on était toujours en vie malgré les problèmes que Worm a mentionnés.

 Photo

Peux-tu aussi revenir sur ce live, et nous dire pourquoi c'est Martin Lacroix qui a chanté dessus ? C’est qui en fait ce gars ?
LW :
Il était chanteur dans un autre groupe et j’avais déjà bossé avec lui sur 2 concerts, à un moment où j’ai eu besoin d’aide au chant car j’avais des problèmes de gorge. Martin avait une bonne présence et une bonne voix. C’est un frontman assez talentueux. C’était un bon choix pour Cryptopsy.

Qu'est-ce qui t'a donné envie de revenir dans le groupe en 2003 finalement et d’abord, pourquoi étais-tu parti au départ ?
LW :
Tout d’abord, pour des questions financières qui m’étaient propres. Il semble que les autres n’avaient pas les mêmes problèmes à l’époque. J’ai dû me forcer à quitter le groupe et ça n’a pas été une décision facile. Pour revenir, on me l’a demandé en ami. J’ai accepté et il semble que je sois resté finalement (rires). Cryptopsy est une sorte de famille même si on ne se voit pas tout le temps en dehors.

Pourquoi Jon Levasseur est-il parti ? Ca a été un choc pour les fans…
Eric :
Bah, un peu pour les mêmes raisons que beaucoup de musiciens : la famille, la maison, les factures et une vie plus stable. Vers la fin, Jon n’avait plus envie de tourner, tout comme Mike Di Salvo ou Steve Thibaut l’ont fait. Il était arrivé à un point dans sa vie où il avait des choix à faire. Personnellement, je pense qu’ils n’ont pas pris le bon chemin mais je respecte leur choix. Mais effectivement, ça a été une très grosse perte pour Cryptopsy car il composait énormément de musique pour le groupe mais notre nouveau guitariste, Chris, me rappelle beaucoup Jon. Il a la même mentalité. On va pouvoir à mon avis bien combler le vide.
LW :
Chris a de très bonnes idées et il vient du néo-métal donc il a de nouvelles idées en rythmiques aussi. Son vrai nom est Christian mais un mec qui s’appelle Christian dans le death metal, ça ne le faisait pas vraiment. Du coup, on l’appelle Chris (rires).

Parlons maintenant de votre nouvel album. Premièrement, quel sens donnes-tu à son titre, « Once Was Not »  ?
LW :
Ca, c’est une idée de Flo Mounier (drums). De la façon dont il m’a expliqué ça, avant que je ne commence à écrire les paroles de ce concept album. En gros, ça veut dire : trouve quelque chose qui « une fois, n’était pas » mais qui existe maintenant. Et donne-moi un album concept autour de cette idée. Il y avait déjà 8 compos et on en a achevé une 9ème. J’ai donc pensé à la terreur humaine qui a une très longue histoire. Elle existe toujours mais sous une forme que l’homme des cavernes n’aurait pas conçue. En tout cas, c’est ma vue sur la question. Il y a donc une compo sur la guerre par exemple. Le titre « Endless Cemetary » est à propos de la terreur du futur, de l’inconnu. Où s’en va-t-on ? Est-ce que ce sera plaisant ? Probablement pas. C’est plutôt terrifiant justement.

 Photo

Comment s'est passée la composition de cet album, sachant que Jon Levasseur n'en fait plus partie ? Alex s'en est admirablement tiré je trouve, mais il est écrit sur votre site que Jon y a contribué aussi... Quel a été l'apport de chacun au niveau de la composition et des arrangements ?
Eric :
Etant donné que cet album a été composé il y a un certain temps, Jon a contribué pour au moins 70 % des compos. A son départ, on a viré des trucs et on a retravaillé 50 % du matériel qu’on avait fait avec lui en enlevant certains riffs ; on a aussi carrément coupé des chansons en deux pour en faire 2 titres. Flo et moi, on aime pas mal les samples et les sons d’ambiance. Jon n’était pas tellement d’accord avec ça et ça a été aussi une des raisons de son départ. Plus ça allait, moins il trouvait sa place dans l’écriture des titres en fait. On voulait beaucoup plus travailler avec des ambiances mais lui, ce n’était pas vraiment son truc. L’intro de l’album est complètement originale et on a décidé de la garder telle qu’elle pour en quelque sorte lui rendre hommage. C’est un requiem pour Jon.

Vous avez une nouvelle fois changé de producteur pour cet album. Qui est Sébastien Marsan et avec le recul, es-tu toujours satisfait du son de ce dernier album ?
Eric :
Oui et non. On est satisfaits du travail de Sébastien car il n’y a aucun doute que c’est un très bon boulot. Le son nous convient  je dirais, à 75 % parce qu’il ne faut pas se le cacher, il manque de l’agressivité à l’album au niveau de son impact sonore. J’explique ça par un manque de budget et de temps pour le mix. On n’a eu qu’un mois et demi pour tout faire sinon si on avait pris plus de temps, le label nous avait dit qu’il y aurait un délai supplémentaire de 6 à 8 mois pour sortir l’album. On ne voulait pas le sortir en 2006 et on a dû se mettre la pression. Il nous a en fait manqué 2 semaines pour tout mixer convenablement pour que ce soit comme on le voulait. Mais bon, c’est toujours difficile d’être complètement satisfaits d’un album.

Peut-on dire que Once Was Not est votre album le plus extrême techniquement parlant (je pense notamment à Flo, qui parvient à jouer encore plus vite qu'avant) ?
Eric :
Je pense qu’en terme de complexité, Whisper Supremacy est allé encore plus loin. C’est le top du top techniquement. Il y a des chansons qui sont extrêmement difficiles à jouer encore aujourd’hui. Sur And Then You’ll Beg, on a gardé cette mentalité mais en commençant à revenir à l’ancien Cryptopsy, plus in your face si tu veux, plus rapide et plus compréhensible. 

Once Was Not me semble par contre être l’album le plus sombre de par les ambiances qu’il dégage. Vous êtes d’accord ?
LW :
Ok, les ambiances oui, définitivement. Côté paroles, non, mais ambiances oui. Le nouveau stuff sera encore plus sombre. 

Outre les gravity blasts de Flo, ce nouvel album est en fait plein de nouveautés pour CRYPTOPSY, avec des spoken words en français, des parties mid tempos excellentes ("Endless cemetary"), des parties carrément plus mélodiques comme sur le refrain de "The pestilence that walketh in darkness" ou encore "The curse of the great", même des claviers, j'en passe et des meilleures, comme toutes ces parties acoustiques... Vous ne risquez pas de totalement dérouter vos anciens fans ?
Eric :
Je ne crois pas, non. Le but était justement d’ouvrir l’esprit de nos fans. La musique est universelle, sans limites. C’est l’inspiration qui nous guide. Alors, ok, certains vont peut-être déplorer des changements en disant que c’est de la merde et qu’ils n’en veulent plus... Ces réactions sont dommages, mais s’ils voient la chose comme ça, nous ce n’est pas notre cas. Le but de la variété des titres est là pour dire : « tiens, regarde, il n’y a pas que de la vitesse dans le death ». Ecouter un album qui blaste du début à la fin sans variation de tempo, moi, ça me gonfle après 1 ou 2 titres et je fous ça  à la poubelle. Le prochain album sera encore plus dans cette veine ; autant que les gens s’y préparent tout de suite. Cryptopsy ne veut pas faire de death metal, Cryptopsy veut faire du Cryptopsy ! 

 Photo

On a vraiment l'impression sur ce nouvel album que le mot d'ordre était justement de ne pas en avoir : no limits, laisser divaguer son inspiration ! Qu'en penses-tu ?
LW :
On fait de la musique extrême, c’est juste ça. Tout ce qu’il y a sur cet album n’est pas nécessairement Métal du début à la fin. Sur le prochain album, j’aurai à nouveau mon mot à dire et je crois que les anciens fans vont bien accrocher.

De quoi parlent tes textes cette fois-ci et penses-tu que d'un point de vue strictement vocal, il s'agit là de ta meilleure performance ?
LW :
Ce coup-ci, c’était comme si on m’avait payé pour faire du ghost-writing… à ta manière, mais fais pas ci, fais pas ça. Finalement, je m’en suis bien sorti. Je ne suis pas un maniaque des double sens bien qu’on en trouve quelques-uns sur Once Was Not. Les paroles que j’écris en ce moment sont beaucoup plus spéciales : il suffit de changer un mot pour un autre, et tout devient évident. Mais avec Once Was Not, il fallait faire un album concept, donc linéaire, mais pas avec une histoire à la King Diamond. Il fallait essayer de trouver la saveur de chaque compo, en essayant de garder une unité, mais tout en faisant que chaque compo soit bien différente des autres. Ce n’est pas toujours facile. But of that job, I’m proud ! Plusieurs groupes extrêmes retrouveront leur nom dans les textes, je me suis amusé à mettre dans mes textes, au détour de certaines phrases, les mots Nevermore, Pestilence, Cataclysm, Deeds Of Flesh, Immortal, juste une manière de dire bonjour aux autres groupes. Je ne suis pas taquin mais c’était juste histoire de m’amuser un peu…
D’un point de vue strictement vocal, c’est probablement ma meilleure performance en étant conscient que Mike Di Salvo a des fans jusqu’à l’infini. Certains ne sont vraiment pas contents que je sois de retour. Je ne voulais pas qu’ils soient frustrés par « l’autre là, l’incompréhensible… » (NdW : il parle de lui) par rapport à la clarté de Mike Di Salvo. On m’a alors demandé d’être un peu plus clair pour plaire à tout le monde ; ce fut un effort suprême pour moi, un défi. Je m’oblige tous les soirs par exemple à chanter sa compo, « We Bleed », de la manière la plus proche de lui. But I’m Worm, and I sing like Worm… J’essaie aussi de coller le plus possible aux versions de nos albums où je chante sachant que c’est dans un contexte live et que je ne compte pas rester immobile sur scène, juste pour que ce soit parfait. Je me défonce comme tout le monde, c’est comme ça : it’s live !!! On n’est pas Dream Theater, on est Cryptopsy !

Peux-tu aussi nous parler de votre nouvelle vidéo, disons, quelque peu "aquatique" ?
Eric :
Ouais, une journée d’enfer ; 14 heures dans l’eau le lendemain d’une grosse fête… Ohhh… La journée a été longue et très chiante. Mais je suis très content du résultat surtout qu’il n’y a pas une ambiance typiquement death metal, live, gore, le sang qui coule, des têtes de mort partout… C’est une vidéo très soft mais en même temps très ambiante.
LW :
Le réalisateur et son assistant ont tenu à faire un truc différent, plus proche des films d’horreur comme la caméra qui circule entre les arbres à la recherche d’une proie, avec le brouillard. Déjà que c’est dans un marécage… Les vers de terre, tout ça, c’est différent.

Il a encore fallu que tu bouffes quelques vers, tu ne pouvais donc pas t'en empêcher ?!!
LW :
He he… Je suis leur maître, non ? Justement, hier soir à Londres, Century Media a envoyé un gars qui m’a très gentiment amené 30 vers de terre. Et je les ai bouffés…
Eric :
(Il s’adresse à Worm) Tu sais pourquoi ? Hier matin, le gars lisait dans Metal Hammer une interview dans laquelle tu disais qu’en Europe, tu ne pourrais pas faire le truc avec les vers de terre parce qu’on ne connaissait pas les endroits pour se fournir. Et le mec s’est dit qu’il connaissait un magasin de pêche et qu’il allait t’en ramener ! C’est fou, non (rires) ?!! Il a appris ça par le magazine.

Parlons de cette tournée maintenant : comment se passe-t-elle et que penses-tu des autres groupes à l'affiche ?
LW :
J’aime vraiment tous les groupes, là. On s’entend tous très bien et c’est un franc succès pour tout le monde. On tenait avant de partir à ce que tout le monde ait le temps pour faire une représentation qui ait de l’allure et que tout le monde puisse vendre son merch dans les meilleures conditions. On est 3 groupes par bus et on prend très bien soin de nous en Europe. Les fans sont en plus beaucoup plus respectueux pour la plupart. La bouffe et les boissons sont de qualité et on prend des douches tous les jours pratiquement. On dit un grand merci à Peter de VADER et à son équipe, ainsi qu’aux organisateurs des salles, pour tout ça.
Eric :
Ouais, l’équipe polonaise de Massive Attack est vraiment super. Avant de prendre l’avion de Montréal, on était très sceptiques parce que c’était la première fois qu’on bossait avec eux. La dernière fois qu’on est venus en Europe, c’était en 2001, et la compagnie avec qui on avait travaillée nous avait fait vivre un vrai cauchemar pendant 30 jours. Et finalement, tout va bien, ils sont hyper pro. On ne se soucie de rien. J’arrive sur scène, on me donne ma basse, je lui redonne après et tout est nettoyé et accordé sans que je ne demande rien. C’est comme ça, ils assurent. On retravaillera avec ces gens-là et on va leur faire une pub d’enfer…

 Photo

Quel va être le futur du groupe dans les mois à venir ?
LW :
Tourner et encore tourner ! Amérique du Nord, Australie, Japon, Europe encore une fois jusqu’à ce qu’on se mette au boulot pour un prochain album. On va tourner aussi un autre vidéo clip et surtout préparer un autre DVD beaucoup plus complet que le dernier, qui était juste fait pour faire patienter les gens. On y verra du Di Salvo et du Martin Lacroix, en plus de Worm. On verra aussi tous les musiciens qui ont fait un jour l’histoire de ce groupe. En plus du live, il y aura des interviews, tout ça dans un double DVD. On verra quand on pourra s’y mettre mais en tout cas, l’idée est là.
Eric :
Arrête, les gens vont encore croire qu’on va sortir un autre album dans 4 ans (rires) !

Allez, 5 questions pour finir, qui sont plus des questions d’un fan qu’autre chose… La 1ère : Est-ce qu'il serait envisageable pour vous de faire un jour un concert avec Mike Di Salvo pour jouer des chansons de "Whisper" et de "And Then You'll Beg" et avec Lord pour les autres albums ?
LW :
Je ne dirai jamais non à une telle idée ! On est encore bien amis. J’aime bien son style et quand il a été choisi pour me remplacer, tout le monde était d’accord et il a sa légion de fans, qui ont d’ailleurs raison car il est bon. J’ai été 2 fois sur scène avec Martin Lacroix et je ferai la même chose avec Mike et j’en serais bien fier si ça devait se présenter...
Eric :
Ca serait à nous de le contacter pour ça pour le prochain show à Montréal par exemple…
LW :
Je peux le faire, moi !

Bon, alors si vous le faites, vous vous rappellerez que c’est mon idée (rires) ! Une autre question : Envisagez-vous de réenregistrer le premier album qui, il faut le dire, a vraiment un son, disons, pour être poli, assez moyen... ?
Eric :
Moi, personnellement, je ne rentre pas dans cette vague-là parce que les chansons datent d’une certaine époque avec le son originel. Ok, ça sonne comme ça mais c’est l’ambiance que nous avions à cette époque. Moi, je l’aime comme ça. Dans 5 ans, dans ce cas-là, on va réenregistrer Once Was Not… Non, il restera comme ça. Et plutôt que de perdre son temps à retravailler du vieux, autant travailler du nouveau ! 
LW :
Et on demandera aux mecs de DARKTHRONE de faire la production (rires) ! Je déconne mais je les admire, juste comme ça… Leur son est vraiment garage mais j’adore ! Il ne faut pas oublier ses anciens albums. C’est comme les gens qui ne sont pas beaux, on ne va pas leur faire à tous de la chirurgie plastique, on n’aurait pas fini ! 

Autre question : Quelle a été l'influence de Dimebag Darrel sur Alex Auburn (je pense à ses guitares, là...)?
LW :
Je ne sais pas trop. Je pense plutôt que si Alex joue sur cette guitare, c’est qu’il se sent à l’aise avec et que le son lui convient bien. Ca fait des siècles qu’il joue avec cette gratte !
Eric :
Il est clair que la mort de Dimebag l’a affecté comme pas mal de monde dans le Métal, ça a été une très grosse perte mais je ne pense pas que c’est parce qu’il joue avec sa guitare que ça l’a affecté plus. Nous sommes d’ailleurs allés sur sa tombe pendant la dernière tournée US par respect et c’est un beau souvenir.
LW :
Et on va faire la même chose sur la tombe de Monsieur Dennis D’Amour , Piggy de VOIVOD…

 Photo

Justement, c’était ma prochaine question : pouvez-vous nous dire quelques mots sur la disparition de Piggy de Voivod ? Je suppose que vous vous connaissiez ?
LW :
Oui, on le connaissait bien même si on ne peut pas vraiment dire que c’était un ami proche. Il nous connaissait aussi, juste comme ça. On a toujours été très conscient de ce qu’il a apporté à la scène Metal… absolument ! Et ceux qui ont la chance de le rencontrer ont eu la chance de rencontrer un mec super gentil, tout comme Blackie qui est un bon gars. C’est lui qui a amené le Québec sur le devant de la scène, rien qu’avec sa musique, qui nous a amené la reconnaissance du Monde musical. Si aujourd’hui on peut tourner comme on le fait, on lui doit beaucoup au départ. Mais quand même merde, avec Chuck Schuldiner, Dimebag, Doc de Vader et lui, ça commence à faire beaucoup en très peu de temps… Mais nous sommes vivants ! 

Selon vous, de quel statut ton groupe jouit-il sur la scène québécoise (avec des groupes comme Martyr, Kataklysm, Voivod justement, Quo Vadis...) ?
Eric :
Numéro 42 !! Non, en fait, on ne se compare à personne, on fait juste de la musique. On est vus comme le monde veut nous voir ; il n’y a aucune compétition. Au début, on fréquentait un peu plus le cercle Métal de Montréal pour finir par s’apercevoir que les gens se tiraient dans les pattes, donc on a laissé tomber…
LW :
Même sur les tournées, on n’est pas en compétition. Quand on a partagé l’affiche avec DESPISED ICON, certains soirs, on jouait avant eux. Pas de problèmes… Tout ça sert aussi à apprendre. Il faut accepter les règles d’une tournée, et le partage entre les groupes est un des facteurs importants. Il y a aussi des codes à respecter dans une tournée, comme le côté traditionnel de la dernière date où il se passe toujours des trucs bizarres (rires) !

Le mot de la fin est pour vous… Un grand merci à vous, pour votre patience et votre disponibilité…
Eric :
Merci à toi de t’être déplacé de France pour cette interview déjà et le mieux pour les gens est de nous voir en live comme sur cette tournée et pour ceux qui ne se sont pas encore embarqués dans Once Was Not, après ce soir, ils ne pourront plus arrêter de l’écouter !
LW :
Drink a beer !

Chronique de Once Was Not sur Noiseweb

Site : http://www.cryptopsy.net