The Call Of The Wrethched Sea est le premier album des Allemands d’Ahab. Mais ce jeune groupe sonne comme un combo qui a déjà plusieurs décennies derrière lui. Son style? Du funeral doom. Lent, hypnotique mais pas seulement. Il y a des riffs qui font bouger la tête et des passages mélodiques glaçants. Prêts pour une descente dans les profondeurs de l’océan? |
|
Entretien avec Christian Hector par Yath
|
|
The Call Of The Wretched Sea est le premier album d’Ahab, peux-tu nous présenter rapidement le groupe?
Oui, bien sûr : Daniel Droste s’occupe du chant des
claviers et des guitares, moi-même des guitares et Stephan Adolph
de la basse.
Vous prétendez être un
groupe allemand de Funeral doom, tout en ayant un concept bien
particulier, peux-tu nous le présenter?
Christian Hector: En fait, on ne prétend pas être un
groupe de funeral doom allemand, ON EST un groupe de funeral doom
allemand. On aime appeler notre style Nautik Funeral Doom. Le concept
entier tourne autour de Moby Dick de Melville.
Les paroles parlent donc
d’océans et de baleines. Est-ce que le groupe est
engagé au niveau des paroles, concernant notamment le sujet
écologique?
Christian Hector: Les baleines n’ont pas un rôle central
dans l’histoire. C’est plus le caractère principal,
Ahab qui est un protagoniste ambigu et tragique qui nous
intéresse. C’est le plus important dans l’histoire !
Ma position personnelle concernant l’écologie est claire,
j’ai étudié la biologie pendant plusieurs
années, et ce qui se passe ne me réjouit pas. Mais cette
position est personnelle et n’engage pas le groupe.
Sur le plan strictement musical, décrirais-tu votre style comme du Funeral doom typique?
Christian Hector: Doom-Metal.com a décrit notre musique comme
étant du “riffing funeral doom”. Ce qui voudrait
dire que ce n’est pas simplement du funeral doom. Et les fans
nous considèrent comme étant quelque chose de totalement
différent, et ça me convient très bien !
Le funeral doom n’est pas un
genre très répandu et écouté. Peux-tu
donner les clés pour l’appréciation d’un
style aussi particulier?
Christian Hector: La plupart des gens qui écoutent de la musique
de manière peu attentive, ou en faisant autre chose ne pourront
pas apprécier un genre extrême comme le funeral doom. Tu
dois prendre le temps d’écouter une chanson qui fait
parfois plus de 10 minutes. Il faut aussi aimer la musique très
sombre, pour pouvoir comprendre les riffs lents et profonds.
C’est de cette manière que je suis rentré dans ce
monde qu’est le funeral doom.
Est-ce qu’on compose une chanson de funeral doom comme n’importe quelle chanson?
Christian Hector: Bien sûr. On utilise les mêmes notes et
les mêmes instruments. Une bonne chanson sera de toute
façon difficile à composer. Que ce soit du doom, du black
ou du death. Et il n’est pas plus facile de jouer du doom,
contrairement à ce que certains pensent.
Et
pour jouer en live? Ce n’est pas plus dur pour un groupe de
funeral doom? Il faut garder l’attention du public, mais aussi le
tempo !
Christian Hector: En fait, il est difficile de garder le tempo, car la
moindre erreur est tout de suite détectée. Et le genre
n’est pas très populaire, ce qui rend les demandes de
concerts assez rares.
Venons-en à l’album. Comment s’est déroulé l’enregistrement?
Christian Hector: On se rencontrait de temps en temps les WE et tout a
été composé directement en studio. Pas de
répétition ni quoi que ce soit. C’est pour cela que
ce fut si long. Stephan s’est occupé de
l’enregistrement et tout s’est bien déroulé.
C’était très différent du processus
d’enregistrement de Midnattsol (groupe de folk dans lequel
évoluent Daniel et Christian -ndlr-), et en même temps
très “fun” !
C’est peut-être une question prématurée, mais êtes-vous satisfaits du résultat final?
Christian Hector: Ouais, pour le moment à 100%! La prod
n’est ni trop propre ni trop “garage”. Un compromis
parfait entre gros son et underground !
Avez-vous utilisé une machine pour les parties de batterie?
Christian Hector: Au départ on a utilisé une boîte
à rythme, mais Stephan nous a convaincus d’utiliser un
vrai batteur. Notre ami du groupe Legacy l’a fait pour
nous. Stephan lui a demandé de nous aider après un
énorme concert en sa compagnie. D’habitude il joue des
trucs plus rapides mais il a fait un excellent boulot !
Avez-vous déjà eu des échos à propos de The Call...?
Christian Hector : Un seul uniquement. Un six sur six du plus gros mag metal norvégien! Ça fait plaisir !
Comment un groupe de funeral doom
fait-il pour convaincre les labels de sortir son album? Ce n’est
pas un genre très populaire. Avez-vous commencé par
contacter des labels spécialisés?
Christian Hector: Mon but n’est pas de convaincre les labels. On
fait notre truc. Certaines maisons de disque spécialisées
nous ont fait des propositions mais on a signé avec Napalm. Ils
ont fait du bon boulot pour Midnattsol et on connaît
déjà leur équipe.
Quand tu rencontres des
non-spécialistes en métal. Commet leur expliques-tu ce
genre si particulier de musique que tu pratiques? Et comment essayes-tu
de convaincre les gens de s’y intéresser?
Christian Hector: En général, je dis que c’est du
Death Metal lent. C’est ce qu’il y a de plus simple. Je ne
veux convaincre personne d’écouter ma musique, même
si je recommande Ahab à mes amis...ça ne me
dérange pas que les gens n’apprécient pas le
funeral doom.
A quoi peut-on nous attendre de la part d’Ahab?
Christian Hector: On va quand même essayer de faire quelques
concerts ici et là. Ensuite, on va finir le second album de
Midnattsol et finir un nouvel album d’Ahab !