Il y en a qui essayent et qui n’y arrivent jamais. D’autres mettent plusieurs albums à y arriver. Et d’autres qui font ça naturellement. Ecrire un Death/Thrash metal aussi technique et aussi percutant que celui d’Ansur n’est pas une mince affaire. Pourtant, ce jeune groupe norvégien dont aucun membre n’a encore 20 ans (!!!) y parvient avec une aisance arrogante. Entretien avec son géniteur Torstein J. Nipe |
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Entretien avec Torstein J. Nipe, par Yath
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Ansur est un jeune groupe et Axiom est votre premier album. Peux-tu présenter le groupe?
Torstein J. Nipe : j’ai formé le groupe avec Alsak A.
(ancien bassiste) et Espen A.R (chanteur bassiste) en 2003. On avait 15
ans à l’époque et on n’en a même pas 20
aujourd’hui. On est donc bien un jeune groupe. On a
enregistré notre première démo dans notre propre
studio, et on a enregistré Axiom en 2005 avec un matériel
plus moderne. Ça nous a permis d’avoir des contacts avec
Nocturnal Arts et Candlelight pour signer un contrat.
Votre Démo “Carved In
Flesh” a été très appréciée
par certains médias spécialisés. Tu penses que ce
facteur a été très important pour vous conforter
dans votre approche très technique du metal extrême?
Torstein J. Nipe : Je ne dirais pas qu’elle ait été
appréciée. (rires) Je pense plutôt que c’est
la médiocrité des compos qui nous a poussés
à aller plus loin. C’était typiquement underground,
avec une prod très crue. Mais ce fut un point de départ
pour le groupe.
Jouer une musique aussi compliquée était un de vos buts à la base?
Torstein J. Nipe : Non, on voulait juste être moins mélodique et plus original.
En fait, Ansur sonne comme un vrai groupe de Death/Thrash, qui est un peu plus compliqué que la moyenne.
Torstein J. Nipe : Personnellement, je pense qu’Ansur est un
groupe de métal extrême progressif. Et je ne me base pas
simplement sur cet album, mais sur les futures productions.
Y a-t-il un concept autour du groupe, des paroles notamment?
Torstein J. Nipe : Axiom est un concept album, dont l’histoire se
déroule dans une ère terrienne post-apocalyptique. Chaque
chanson est une partie de l’histoire et la morale est
révélée à la fin de l’album. Le nom
du groupe représente une rune nordique, mais il ne cache aucune
symbolique pour nous.
Il
y a déjà pas mal de groupes dans ce registre
extrême progressif. Où placerais-tu Ansur dans cette
scène?
Torstein J. Nipe : Je ne compare pas Ansur aux autres groupes. Je pense
qu’on a une approche unique, et notre second album sera
certainement impossible à catégoriser.
Les guitares acoustiques sont omniprésentes sur Axiom.
Torstein J. Nipe : On les utilise pour ajouter de la clarté dans
le son des riffs. On ne les utilise pas en live, elles ne font pas
partie intégrante des chansons, mais il y en aura encore plus
sur le prochain album.
Comment les chansons d’Axiom
ont-elles été composée? Est-ce comme 90% des
chansons metal, basé sur un riff?
Torstein J. Nipe : Axiom est très basé sur des riffs.
Chaque partie est caractérisée par un riff. C’est
très visible sur Desert Messiah et The Axiom Depicted. Le
prochain album comportera plus des chansons basées sur des
thèmes. Ceci permet d’insuffler plus de feeling aux
chansons.
Vous avez enregistré Axiom
vous-mêmes. C’est une question de coût ou avez-vous
estimé avoir assez d’expérience?
Torstein J. Nipe : L’idée principale était
d’avoir tout le temps nécessaire. Pas
d’ingé-son tendu, pas de pression. Tout ça peut
anéantir le processus créatif. Bien sûr que
c’est moins cher et qu’on aurait eu une meilleure prod dans
un studio professionnel. Mais on apprend des trucs ici et là, et
on compte bien produire nous-mêmes le prochain album. Le son sera
certainement encore meilleur.
Sur Axiom, il n’y a ni chant
clair, ni instrument exotique. Tout tourne autour du traditionnel Chant
extrême/guitare/basse/batterie. Est-ce une volonté de
rester dans la formule classique du metal extrême?
Torstein J. Nipe : Pas du tout. L’expérimentation dans
Ansur réside dans les riffs tordus et les rythmiques bizarres.
Le prochain album renfermera des parties non metal, des riffs prog et
plus de variations vocales. On veut quand même faire un maximum
de choses avec la formule guitare/basse/batterie/vox, quitte à
avoir encore moins de synthé que sur Axiom (en fait, sur Axiom,
il y a de très légères et rares nappes de claviers
-ndlr-). Ça nous facilitera l’adaptation scénique
de nos morceaux.
Avez-vus déjà eu des échos concernant votre album?
Torstein J. Nipe : Oui, certaines personnes ont adoré,
d’autre beaucoup moins. Encore des minimalistes ! Mais
c’est une bonne chose, je préfère une chronique qui
nous massacre plutôt qu’une chronique qui dit que
c’est médiocre. Même si les retours ont plutôt
été enthousiastes.
Allez-vous partir en tournée?
Torstein J. Nipe : Il n y a rien de prévu pour le moment, mais
on aimerait bien décroché une première partie.
Justement, avec qui aimeriez-vous tourner?
Torstein J. Nipe : Plein de groupes ! Je pense que je peux abandonner
Pink Floyd maintenant, mais Bal Sagoth, par exemple nous conviendrait.
En fait, il y a tellement de bons groupes...Nous ne sommes pas
difficiles.
Que doivent maintenant attendre vos fans français?
Torstein J. Nipe : On aimerait bien tourner chez vous justement ! Alors
ceux qui peuvent faire quelque chose, contactez-nous ! Et bien
sûr, les français peuvent attendre de nouveaux albums
encore meilleurs à venir !