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BELPHEGOR avait besoin d’évoluer pour ne pas rester dans la deuxième division du Métal extrême mondial, ce qui de toute façon, aurait été une hérésie tant ce groupe a réussi le parfait mélange entre la lourdeur du death metal et le côté evil du black. Le groupe autrichien a donc signé chez Nuclear Blast pour s’assurer une meilleure promo et surtout de bien meilleures tournées, puisque bénéficiant maintenant d’un vrai support de son label. Puisque le groupe a sorti son sixième album, Pestapokalypse VI, fin octobre, il était grand temps pour nous de questionner Sigurd, le deuxième guitariste, sur l’actualité brûlante du groupe (changements de line up, sortie de l’album, des vidéos, des tournées), en attendant de les retrouver sur le X-Mas Fest dès la fin décembre…

Entretien téléphonique avec Sigurd (Guitares), par Will Of Death

Pourquoi votre bassiste et votre batteur ont-ils quitté le groupe après l’enregistrement ?
Notre bassiste a eu un accident et sa main a été salement amochée. Il va lui falloir beaucoup de temps pour récupérer. Y a un gars qui nous a dépannés pendant 6 mois mais il nous a quittés aussi. Nous avons maintenant un nouveau bassiste qui est un membre permanent du groupe, qui vient de République Tchèque, et qui s’appelle Serpenth. Il est vraiment très talentueux. Quant à notre batteur, il a été remplacé par un batteur session live du nom de Nefastus, qui va rester avec nous jusqu’en février / mars. Ensuite, on verra bien comment on va faire.

Votre album devait sortir beaucoup plus tôt mais il semble qu’il y ait eu des problèmes avec un avocat de votre ancien label… Tu peux nous expliquer ce qui s’est passé ?
On a terminé l’enregistrement de l’album en février en fait. L’album était prêt à sortir en avril / mai mais il y a eu des soucis qui sont apparus avec Napalm Records et on a voulu alors changer de label. C’est pourquoi ça a été aussi long parce que Napalm Records avait payé l’enregistrement : les avocats s’en sont donc mêlés.

Bon, à part ce problème récent, quel bilan global tirez-vous de votre passage chez Napalm Records et pourquoi avoir choisi Nuclear Blast comme nouveau label ? Vous avez reçu d’autres offres ?
Nuclear Blast a été un des tous premiers labels que nous avons contacté car on savait qu’en signant avec eux, on pourrait avoir de meilleures conditions de tournées et beaucoup plus de promo et de distribution. Tout va bien pour le moment, c’est de qui se met en place comme nous l’espérions. En ce qui concerne Napalm Records, nous n’avons évidemment pas eu de soucis avec eux au début et ils ont fait un bon boulot pour nous sauf qu’en ce qui concerne les tournées, on n’a pas pu franchir de palier parce qu’en réalité, la plupart du temps, c’est le groupe lui-même qui a du payer pour faire certaines premières parties. C’est vraiment pour ça qu’on a voulu quitter le label, pour pousser le groupe plus loin. Ils ne nous proposaient une nouvelle fois rien de mieux : fallait qu’on parte. Du coup, comme on a contacté en ptremier Nuclear Blast et que le deal a été signé très vite, on n’a pas eu besoin de contacter d’autres labels… Ca roule !

On va donc venir à l’album : que se cache derrière ce titre Pestapokalyse VI, pour vous ? Il semble qu’il y ait un concept derrière ça…
Oui, effectivement. Le titre est en fait la contraction de deux mots allemands, la peste et l’apocalypse. Le 6, tout simplement parce que c’est notre sixième album et qu’on est en 2006 ; ça tombait bien, non ? Le tout tourne autour de l’idée de peste, d’apocalypse et de pestilence sous toutes leurs formes. Ces thèmes anciens intéressent pas mal de monde avec bien sûr des sous-entendus religieux. Pas mal de gens au Moyen Âge ont perdu foi en Dieu à cause ou grâce à ça… à cause de la présence omnipotente de la Mort, de fléaux. Certains se sont alors tournés vers des entités beaucoup plus sombres et blasphématoires. En tout cas, ce sont des thèmes sur lesquels Helmuth s’est éclaté et autour desquels tourne le concept de ce nouvel album.

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Vous avez toujours des paroles en allemand sur cet album… Penses-tu que l’anglais soit obligatoire pour un groupe de death black comme le vôtre ? Parce que franchement, je trouve que le chant allemand est particulièrement evil sur cet album…
He he… Ouais, c’est de que d’autres nous ont dit et c’est d’ailleurs pour ça qu’on continue d’exploiter notre langue. La prononciation est beaucoup plus agressive que l’anglais. Sur certains titres, c’était en effet plus approprié. De toute façon, pour certains trucs en latin ou en vieil allemand, il était impossible de trouver une traduction fiable en anglais…
 
Personne ne pouvait enregistrer ce nouvel album, excepté Andy Classen, une nouvelle fois ?
On bosse avec lui depuis 1995 et depuis peu, il a acheté du nouveau matériel encore plus performant ce qui fait qu’on a sur cet album le meilleur son qu’on n’ait jamais eu.

Quelles évolutions musicales vois-tu entre Pestapokalypse VI et Goatreich ? Bien que certains passages soient toujours aussi intenses, il semble que vous ayez un peu plus insisté sur les mélodies dans les riffs et que cet album est plus varié dans les tempos… Es-tu d’accord ?
Oui, totalement. Il y avait effectivement plus de blast-beats sur Goatreich-Fleshcult ; on a essayé cette fois d’apporter plus de variations entre les chansons, d’un point de vue mélodique et aussi au niveau des rythmes : certains titres sont hyper rapides et d’autres plus mid tempo. A ce propos, je crois qu’on n’était jamais allé aussi loin dans les parties doom et épiques. Chaque chanson a donc sa propre identité et nous sommes totalement satisfaits de cet album. On a rafraîchi un peu notre style mais ça s’est fait tout seul ; c’est juste qu’on a eu ces idées en composant et ça marche plutôt bien je trouve.

Tu sais que je suis un fan ultime du groupe, vos trois derniers albums ont été « Album du mois » sur Noiseweb, et j’ai un gros sticker de votre logo à l’arrière de ma voiture.
Allez ? C’est vrai ? Excellent mec...

Si je te dis que pour moi, vous êtes le groupe qui a réussi le mieux le mélange entre le death metal et le black metal, à égalité avec un groupe comme ZYKLON, ça te fait quoi ?
Déjà, merci de penser ça, c’est cool. C’est effectivement ce que nous essayons de faire depuis le début : utiliser la lourdeur du death avec la furie du black, en incorporant des riffs mélodiques. C’est même carrément devenu une sorte de marque de fabrique je pense en ce qui nous concerne. Nous aimons le côté démonique du black metal et dire que nous faisons du black death metal est en effet le plus approprié je pense.

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Quelle signification donnes-tu à l’artwork ? Qui sont ces corbeaux, là ?
L’artwork est lié bien sûr au contenu des paroles. Chacun pourra faire sa propre interprétation de qui sont ces corbeaux humains ; des prêtres, des docteurs qui essayaient de soigner les gens pesteux avec de simples saignées ? Cette pochette peut faire penser aux dernières heures de l’apocalypse et le gars qui a fait ce dessin a bien bossé.

Comme à chaque fois je dirais… Vous avez toujours eu de très beaux artworks !
Yeah ! Cette fois, c’est quand même bien différent, déjà au niveau des couleurs employées. C’est frais si j’ose dire. Et il n’y a pas de démons ou de diable dessus, c’est différent et comme je le disais, c’est vraiment connecté aux lyrics.

En tout cas, je suis dégoûté, on ne voit plus vos copines à poil sur la pochette ! ah ah…
He he… Elles en avaient marre de se retrouver sur les t-shirts de centaines de metalheads (rires)… Mais sinon, bein, regarde le nouveau clip et tu pourras encore te rincer l’œil !

Justement, tu peux nous parler des 2 nouvelles vidéos là ? Une pour l’Europe et une autre pour les USA, c’est quand même peu commun, ça…
Oui, on a fait une vidéo de « Hell’s Ambassador » pour les USA et « Bluhtsturm Erotika » pour l’Europe. On a filmé ça dans des caves et dans les bois la nuit, on s’est grave pelé le cul mais j’aime assez le résultat. Ces vidéos seront incluses dans les pressages en édition limitée.

Votre site Internet est très régulièrement mis à jour, le tout avec une très belle apparence… Penses-tu qu’un groupe puisse encore se développer sans ce support aujourd’hui ?
Non, franchement, je ne pense pas. Les gens lisent de moins en moins les magazines mais se dirigent plus vers les webzines et vers les sites des groupes. Un groupe qui se passerait de ça serait suicidaire aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle nous avons une équipe professionnelle qui s’occupe du design de notre site et qui contrôle le tout. Je ne peux pas t’en dire beaucoup plus quand même parce que je n’ai même pas d’ordinateur chez moi… Helmuth est beaucoup plus à jour avec ça.

Que penses-tu du rôle des webzines comme Noiseweb pour la promotion des groupes ?
C’est hyper important parce que d’une part c’est gratuit et c’est en général une vraie mine d’informations. En général, les webzines annoncent aussi les dates de concerts et c’est donc très important aussi pour les groupes. 

Vous allez partir aux USA dans quelques jours-là, sur une affiche où vous allez peut-être vous sentir seuls (DANZIG, LACUNA COIL, THE HAUNTED…). Vous n’avez pas peur de la réaction des fans américains, pas trop habitués à votre genre musical ? Qu’attends-tu de cette première tournée, là, de novembre ?
Oh, ne t’inquiète pas pour nous, on va leur botter le cul (rires)… Et puis DANZIG cherche toujours des groupes de Métal extrême sur ses tournées. Donc, ses fans sont aussi habitués à écouter des choses très brutales en tournée. Je sais aussi qu’il y a pas mal de fans américains qui attendent notre venue ; on verra bien ce qui va se passer.

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En même temps, vous allez faire de nouveau le X-Mas en décembre ici, tourner avec UNLEASHED, KRISIUN et HATESPHERE en février et faire de gros festivals d’été comme le Wacken. J’ai comme l’impression que 2007 va être l’année de BELPHEGOR…
J’espère bien, oui ! Ca fait longtemps que nous espérions de meilleures tournées, de faire de gros festivals. On espère retourner aux USA l’année prochaine et tourner aussi en tant que healiners sur notre propre tournée en 2007, voyager, faire de bons shows… C’est notre vie et nous aimons ça ! 

Vous parvenez à vivre de votre musique maintenant ?
Non, mais en fait, nous n’avons pas besoin de grand chose puisqu’on passe la moitié de l’année en tournée. Les avances qu’on nous donne pour les enregistrements nous permettent de survivre quand on ne tourne pas, sinon, le reste du temps, tout est pris en charge par le tourneur ou par nous-mêmes sur nos cachets. Nous n’avons pas besoin de trop de pognon. Déjà, de pouvoir jouer une musique sans compromis et de pouvoir voyager grâce à elle, c’est déjà bien. C’est une passion… Par exemple, récemment, on a joué à Mexico et c’était complètement dingue ; c’est un sacré voyage et les fans sont complètement furieux. Voilà ce qui nous tient, pas le fric…

Avec toutes ces tournées qui se préparent, il va falloir faire gaffe à votre santé… Or, à chaque fois qu’on s’est vus à Anvers ou à Paris, on a tous fini complètement saouls ! ah ah… Comment tu fais pour tenir un tel rythme ?
Moi (rires) ? Pas possible… 

Attends, la dernière fois, à Anvers, on était complètement morts ; on se recroise après le show dans une station service un peu plus tard et tu essayais des lunettes de soleil roses fluo, à 2 h du matin, en plein mois de mars ! Ca c’était quand même particulièrement evil !!!
Ah ah ah ! Ouais, c’est fort possible… Sinon, effectivement, avec nous, les after shows sont souvent brutaux mais par contre, avant de monter sur scène, je ne bois que très peu parce qu’il faut assurer pour les fans. Tout le monde dans le groupe est pareil. Bon là, les shows d’Anvers sont souvent les derniers de la tournée donc c’est vrai qu’on se lâche un peu plus mais c’était bien pire encore avant !!!

Ok, that’s it… Any last words or comments? Feel free to mention anything else.
Déjà, je te remercie pour les années de support et j’espère te voir encore  à Anvers le 16 décembre…

Oh, ne t’inquiète pas, j’y serai, d’autant que vous allez jouer un peu plus longtemps !
Et bien, merci beaucoup mon pote !

Et bonjour à Helmuth de ma part aussi !
Ok, ce sera fait ! Cheerz bro !