On peut dire ce qu’on veut d’HammerFall, se moquer, critiquer, mais ces Suédois ont la science du riff heavy qui tue, peu importe de se répéter un peu. Un groupe qui revient après un précédent disque trop compliqué, trop éloigné de son style de prédilection. Après tout, on demande à Hammerfall de faire du Hammerfall, et c’est déjà beaucoup. Un groupe tourné vers le sport aussi, qui après avoir soutenu l’équipe suédoise de curling a ouvert les derniers championnats d’athlétisme. |
|
Entretien téléphonique avec Joachim Chann, par Geoffrey
|
|
Une année seulement sépare Chapter 5 et Threshold…
Un an et demi !!! (rire)
… vous avez composé assez rapidement
Nous étions tous pressés de retourner en studio et sur la
route. L’enregistrement ainsi que la tournée qui a suivi
Chapter 5 ont tout simplement été extraordinaires. Nous
avons tous senti que nous ne voulions pas rester à la maison
à ne rien faire mais retourner sur la route…
Avec Chapter 5, ne pensez-vous pas être allés trop loin, et avoir surpris une grande frange de vos fans ?
Pas du tout. Nous sommes restés fidèles à
nous-mêmes et au style de Hammerfall... Nous avons juste
essayé de nouveaux éléments et de changer notre
façon de composer.
Et comment les fans ont-il perçu ce disque ?
Très bien. Certains n’ont pas compris certains
changements, comme les choses que j’ai essayées au niveau
de la voix. Mais quand ils ont vu ces morceaux sur scène, ils
ont changé d’avis et sont vraiment rentrés dans
l’univers de cet album.
Cet été, vous avez
ouvert les championnats du monde d’athlétisme en
interprétant le morceau « The Fire burns forever ».
Comment s’est passée cette expérience ?
Fantastique. Imagine-toi sur une scène, devant 100.000
personnes, c’est tout simplement incroyable. En plus,
l’évènement a été retransmis en
direct dans plus de 64 pays. Je pense que l’impact pour la
communauté metal a été énorme. Les gens
sont plutôt habitués à avoir dans ce genre de
manifestation des artistes locaux, chantant de la pop ou de la musique
traditionnelle.
De plus, je me suis laissé dire que vous vouliez continuer ce genre d’expérience…
Si tu en as l’opportunité, il ne faut pas hésiter.
En plus, on adore le sport, et le texte de ce morceau « The fire
burns forever » parle des athlètes. C’est
après avoir tourné le clip avec l’équipe
suédoise qu’on nous a proposé d’ouvrir cette
cérémonie. Là, nous venons de terminer
l’intro d’un morceau pour une équipe de hockey
suédoise.
Le
premier single de ce nouvel album résume assez bien
l’album : plus heavy que jamais, extrêmement bien
écrit, et surtout très mélodique. En un mot,
calibré pour tuer.
(rire) J’aime beaucoup ta façon de décrire ce
morceau, je ne pourrais pas être moins d’accord
(rire)… Quand tu retranscriras, tu diras que c’est moi qui
ai dit ça (rire)
(rire) Dans quel état d’esprit avez-vous abordé ce nouveau disque ?
Personnellement, quand j’ai commencé à
écrire mes parties de chant, je me suis mis beaucoup de
pression. Il y a des fois où tu dois te dépasser, et
donner encore plus que sur l’album d’avant.
J’étais très content de Chapter 5, mais je savais
que nous pouvions faire encore mieux. J’ai vraiment pris beaucoup
de temps pour parfaire mes mélodies. Il y avait aussi beaucoup
de frustrations, car des fois tu es là, tu
réfléchis, tu penses avoir la bonne ligne
mélodique mais tu ne sais jamais si c’est bon ou pas. Mais
j’ai appris qu’il fallait juste s’arrêter
après avoir écrit quelque chose, laisser mûrir, et
y revenir plus tard. Des fois je refaisais tout, des fois uniquement
quelques éléments, ou je réécoutais et tout
était déjà très bien. Je pouvais alors
commencer à écrire des paroles…
Justement, quels sont les thèmes de ce disque ?
Principalement le sport (rire). Et aussi l’amour de la
bière (rire). Et sur des sujets plus sérieux bien sur.
Mais principalement un mélange de tout ça (rire). Il y a
un morceau sur les vampires, sur un futur sombre dominé par les
machines… Il y a vraiment de tout.
La production sur ce disque est énorme…
Merci beaucoup. Je suis tout à fait d’accord avec toi.
Mais en studio, c’était horrible (rire). Nan, je
plaisante, mais d’habitude on est toujours en avance sur le
planning, mais là on était en retard dès le
premier jour. On a eu des problèmes techniques, des ordis qui
ont planté, la clim’ qui ne marchait plus. On a souvent
été frustrés. On a utilisé le même
studio que pour l’album précédent, situé
dans un coin perdu du Danemark. C’est parfait pour se focaliser
sur son travail…
Il n’y a rien d’autre à faire que l’enregistrement…
Exactement. Le soir, on rentrait dans la chambre d’hôtel,
on regardait un film, ses e-mails, mais c’est tout. C’est
le meilleur moyen de produire un album, sans divertissement
extérieur. On aurait pu le faire chez nous, mais le soir tu te
coupes de toute l’excitation du studio, en rentrant chez toi,
près des tiens, il faut faire les courses, la cuisine, nettoyer
la voiture, payer les factures…