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Fort d'un excellent DVD live enregistré à Paris, et surtout d'un magnifique deuxième album, Honcho nous a livré ses sentiments sur sa musique, et sur le stoner en général. La musique de Honcho est vrai, pure et vient du coeur. Pas de mauvaises surprises avec Lars et Kenneth, qui sont aussi naturels et disponibles en interview que sur scène.

Entretien avec Lars et Kenneth par Yath
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Noiseweb : Déjà un Live? Qu'est-ce qui vous a motivé à sortir un DVD aussi rapidement?
Lars : Le but c'est de montrer aux gens ce qu'on fait ! On ne joue pas un genre de musique très populaire, et on essaye de toucher plus de gens pour promouvoir notre musique.
Kenneth : Honcho a des fans partout dans le monde, et le fait est qu'on n'est pas dans une situation où on peut faire des grosses tournées mondiales. Au moins, ceux qui n'ont pas eu la chance de nous voir Live peuvent avoir une idée de ce qu'on donne sur scène. C'est une manière de remercier la fidélité de nos fans. En plus, ce soir-là, à Paris, on a passé un super moment, le concert était bien filmé, c'était donc l'occasion de le sortir. Le DVD sera disponible en édition limitée. C'est plus un cadeau qu'on veut partager avec les fans qu'un objet mercantile.

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C'est aussi parce que l'essence de votre stoner/blues ressort sur scène, non?
Lars : C'est le cas pour tout les types de rock, y compris Honcho. On joue un style de musique qui se transmet mieux sur scène.
Kenneth : C'est en effet nos ingrédients principaux, mais jouer simplement du hard/blues ne suffit pas, il faut avoir de bonnes chansons. Avec des mauvaises chansons, tu  finiras toujours par ennuyer les gens. On essaye de mélanger ce hard/blues avec des ambiances psychédéliques. On fait souvent ça quand on a des chansons puissantes : on rajoute des ambiances ici et là pour créer une atmosphère.

La musique de Honcho a franchi un gros cap avec le second album. “Corporate Rock” était typiquement stoner, alors que “Burning in Water, Droning in Fire” est beaucoup plus doom et blues.
Lars : En tant que groupe, on évolue constamment, c'était le moment de sortir un tel album. Bien sûr, le changement de line-up y a contribué dans une certaine mesure.
Kenneth : Honcho a commencé comme un simple groupe de stoner, influencé par Kyuss et Soundgarden. On a fait un pas en avant (voir en arrière) avec le second album dans la mesure où on est allé vers les racines du stoner. On écoute plus du rock/blues des années 60 et 70 que Kyuss et Soundgarden. Maintenant on écoute même du blues comme Howlin' Wolf, R.L Burnside et Muddy Waters entre autres. Le son Honcho est toujours là en fait, mais il a évolué, il s'est imprégné de nos nouvelles influences. Le côté “doom” auquel tu fais référence vient du fait que nous essayons de jouer ces riffs typé 70's avec un gros son, je pense.

Lars, tu a rejoint le groupe juste avant ce deuxième album, et ta voix très profonde et bluesy donne l'impression que tu es le principal responsable de ce nouveau son.
Lars : On l'est tous un peu, mais en général, ce que l'auditeur remarque en premier, c'est le chant, et c'est ce qui t'as donné cette impression.
Kenneth : Lars est un chanteur très doué. La plupart des chansons de l'album étaient déjà prêtes à son arrivée, et on savait qu'il allait y apposer le bon chant. Son passé musical lui permet d'être le chanteur parfait pour nous. Je ne vois aucun autre chanteur norvégien qui aurait été plus approprié pour nos compos.

Ce changement n'était pas aussi un moyen de sortir de cette masse de groupes de stoner qui finissent tous par se ressembler?
Lars : Pour moi non, je n'essaye de m'écarter de personne. Honcho fait juste son chemin tranquillement
Kenneth : On en a un peu parlé, après avoir écouté quelques groupes. Je ne sais pas si certains groupes écoutent ce qu'ils jouent, ou s'ils fument trop, mais ils semblent sortir le même album, année après année, avec une pochette différente. On voulait éviter celà à tout pris. Si tu veux sortir un album, alors tu dois avoir une musique qui en vaut la peine, qui apporte quelque chose par rapport à ce que tu a déjà sorti. Pas simplement une pâle copie d'un ancien album. Honcho a développé un son unique, ce qui nous donne beaucoup de liberté et nous permet d'explorer des idées nouvelles.

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Quelles ont été vos inspirations pour cet album?
Lars : Pour ma part, je dirais Chris Cornell et David Coverdale. Ils ont tous les deux une voix bluesy, tout en jouant un autre type de musique.
Kenneth : Led Zepellin, Free, Captain Beynd, Black Sabbath, Soundgarden, Jimy Hendrix, et beaucoup d'autres.

C'est quoi cette histoire de groupe stoner scandinave? Vous avez d'ailleurs tourné avec une belle brochette : Rite (Finlande), Sparzanza (Suède) !
Lars : La scène stoner scandinave est très développée, même si elle a peu d'echo en dehors de ces terres. On a joué avec Rite et Sparzanza, c'était super, deux très bons groupes. On aimerait aussi tourner avec d'autres groupes scandinaves.
Kenneth : Je me pose moi-même la question ! La suède possède un nombre presque ridiculement élevé de groupes du genre ! On m'a dit que le gouvernement suédois fournissait les jeunes qui voulaient faire de la musique, c'est peut-être un début de réponse. En Norvège, on est plus porté sur le métal extrême, même si j'ai remarqué que certains musiciens tombaient les “corpsepaints” pour se mettre au bon vieux hard rock.

Appréciez-vous ces groupes ou pensez-vous que le vrai truc viendra toujours des Etats-unis?
Lars : Le rock scandinave se fait un nom outre-atlantique. Si tu regardes un peu la constellation des “Jack-Ass” (vous savez, ceux qui s'amusent et nous amusent à se pincer les tétons, à s'électrocuter ou à se faire mordre les fesses par des crocodiles-ndlr), tu verrais qu'ils utilisent souvent des groupes scandinaves pour les génériques de leurs shows (Turbonegro, HIM etc...). Les Etats-Unis sont dans une période assez froide en ce qui concerne le rock, alors ils viennent chercher leur came ailleurs.
Kenneth : J'écoute certains très bons groupes scandinaves, comme Soundtrack Of Our Lives, the Ricochets, Motorpsycho et Big Bang. Je n'ai jamais vraiment écouter beaucoup de groupes américains, et j'ai toujours pensé que c'est en Angleterre qu'il faut chercher le bon rock.
De toute façon, pour que le rock soit “vrai” comme tu dis, il doit être honnête, peu importe d'où il vient. Plein de bons groupes que personne ne connait ont cette flamme, et c'est pareil partout dans le monde.

Et pensez-vous qu'il y ait une différence entre le stoner américain et le stoner  scandinave?
Lars : Le rock'n'roll est, par définition, universel. On balance la sauce, point. Mais on est quand même bien éloigné géographiquement, et ça implique forcément des nuances. C'est peut-être l'environnement, mais je crois plutôt que c'est une question de caractère. Les scandinaves sont plus pointilleux quand ils choisissent un membre pour leur groupe et ils seront certainement plus disciplinés aux répets.
Kenneth : Pour moi, le rock scandinave est un mélange d'influences américaines et anglaises, alors que le rock américain est forcément “typique”. La scandinavie n'a pas une “histoire” de rock'n'roll, c'est la principale différence à mon avis.

Bon, revenons à Honcho. La tournée, c'est fait, le DVD est sorti, vous devriez être en train de préparer le prochain album !
Lars : Et c'est exactement ce qu'on fait ! On a déjà une tonne de matériel qui sera enregistré dès septembre.
Kenneth : Ouais, on a une vingtaine de chansons quasiment prêtes. On espère enclencher le processus d'un nouvel album le plus tôt possible !

Et ça va sonner comment tout ça?
Lars : Hard, Heavy, Bluesy, Doom et massif. C'est ce qu'on attend de nous, pas vrai?
Kenneth : Ca va être la suite logique de “Burning...”. On va développler un Hard/Blues lourd et épais.

Merci à Honcho et à Longfellow Deeds ! ! ! !

Le DVD Live In Paris, France de Honcho est disponible !

Site : http://www.honcho.no