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Entretien avec Vik, par Eric Chuul
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Merci de nous accorder cette interview et bravo encore pour votre album « Inside ».
Avant de parler de votre nouvel album
un petit rappel sur votre origine et votre parcours s'impose pour les
lecteurs du Chuul. Surtout que le TLE 2006 n'est presque plus semblable
à la version 2003
Vik : Le groupe s’est formé en 1998 et notre aventure
débute concrètement avec l’arrivée de
Nathalie au chant fin 1999. Notre premier EP éponyme
paraît en 2003. Grâce à lui, on a l’occasion
de faire de nombreux concerts et de se produire sur certaines
scènes prestigieuses (Festival d’Hirson, Metal Female
Voices Fest, première partie de The Gathering). Fin 2004, le
groupe connaît un profond remaniement de son line-up, avec
l’arrivée d’un nouveau guitariste (Laurent),
d’un nouveau claviériste (Pierre-Henri) ainsi que le
départ de Nathalie. En juin 2005, Sandy vient compléter
la nouvelle formation qui est alors prête pour enregistrer son
premier album.
Votre premier Ep est sorti en 2003, comment expliquez-vous un tel délai pour donner naissance à cet album ?
Après la sortie du EP, on s’est d’abord investi dans
sa promotion. Au moment d’envisager l’enregistrement de
l’album, le groupe a connu une période sombre et confuse
qui a fini par engendrer le départ de trois de ses membres.
Suite à cela, on a connu une période d’adaptation,
les morceaux ont été retravaillés avec la nouvelle
équipe. L’album a été enregistré en
août et novembre 2005 puis masterisé en février
2006. Le deal avec Longfellow Deeds a été signé en
juillet 2006 pour la sortie de Inside en octobre.
Comment
vous êtes vous retrouvés signés Longfellow Deeds et
est ce qu'une distribution internationale est prévue ?
Après l’enregistrement de Inside, on a tout naturellement
démarché les labels. Certains d’entre eux nous ont
répondu positivement mais c’est Longfellow Deeds qui nous
a fait l’offre la plus intéressante. Xavier, responsable
du label, avait envie de diversifier un peu le genre musical de ses
signatures et aussi de travailler avec un groupe français. En ce
qui concerne la distribution internationale, l’album sera
diffusé dans le Benelux et en Suisse. Longfellow Deeds travaille
actuellement pour élargir notre distribution à
d’autres pays
« Inside », votre nouvel et bien bel album, vient de sortir quelles sont les réactions ?
Elles sont, dans l’ensemble, très positives. Nous
avons lu récemment des critiques de webzines hollandais
très encourageantes. C’est toujours un grand bonheur
de constater que notre musique plaît car après la
composition et l’enregistrement des chansons, nous les avons
tellement écoutées qu’il nous est totalement
impossible d’avoir le moindre recul. De manière
générale, les gens qui nous suivent depuis notre
début apprécient Inside ainsi que
l’évolution de la musique de The Last Embrace
Musicalement on vous sent proches de
groupes comme Anathema, sans pour autant en être une pâle
copie. Quels sont vos principales influences ?
Anathema est bien évidemment une grande influence pour nous
même si tout le groupe n’en est pas fan. Comme autres
influences, on pourrait citer Opeth, Pink Floyd, Tori Amos, du rock
progressif … Chacun d’entre nous a des goûts
assez différents mais on se retrouve toujours sur
l’essentiel : l’envie de créer de la musique
ensemble. Il faut préciser que Inside est surtout le fruit du
travail des anciens membres : au moment de l’arrivée des
nouveaux membres, les compositions étaient déjà
presque toutes écrites, ils n’ont vraiment pu apporter
leur « patte » que sur les arrangements (ce qui a tout de
même été un travail primordial sur le
résultat final). On entre de nouveau dans un processus de
création, il est fort probable que notre musique prenne encore
une nouvelle tournure avec notre formation actuelle.
Un mot sur les paroles. Est ce que
c'est quelque chose d'important pour vous et vous permettent elles de
faire passer des messages ? De plus, pourquoi avoir choisi la langue
anglaise pour vous exprimer ?
On fait en sorte que la musique et les textes forment un tout. Ces
textes ont d’ailleurs été écrits par
Nathalie et Sandy. Sandy s’est approprié le travail
de Nathalie et a écrit le reste des textes de l’album. Les
textes de Inside invitent à un voyage introspectif : se
retrouver, trouver sa place par rapport au monde
extérieur. Même si les thèmes abordés
ne sont pas forcément gais, on y trouve toujours une lueur
d’espoir, l’envie d’avancer envers et contre tout.
Nous avons choisi l’anglais car cela nous était naturel :
nos influences chantent en anglais. D’autre part, il nous
paraissait moins évident d’écrire des textes en
français sans rapidement tomber dans des clichés.
Néanmoins, nous ne sommes absolument pas fermés au fait
de chanter en français et il est possible qu’on
écrive des textes dans notre langue natale car Sandy est
douée pour ce genre d’exercice.
Vous
considérez vous vraiment comme des acteurs de la scène
metal, car à l'écoute de « Inside » on a
l'impression que vous pouvez largement élargir votre public ?
Oui, on se sent comme un groupe métal, c’est le milieu
duquel on vient, c’est la presse métal qui parle le plus
de nous et on joue essentiellement avec des groupes de métal.
Néanmoins à l’écoute de notre album, il
arrive qu’on nous qualifie plus de rock progressif ou de rock
atmosphérique. Cela ne nous déplaît absolument pas
d’avoir « le cul entre deux chaises », à
condition, bien-sûr, de pouvoir en tirer les
bénéfices : plaire au public métal et non
métal, et surtout pas le contraire ! Nous souhaiterions pouvoir
jouer devant des publics différents, qui écoutent
plutôt du rock voire de la pop, avec notre style de musique, ce
n’est pas impossible. Ce qui est malheureux, c’est que dans
l’esprit de certains le mot métal est péjoratif,
c’est un style de musique puéril tout juste bon pour des
ados en mal de sensations. Si le fait qu’on nous qualifie rock
nous permet de jouer avec des groupes, ou dans des endroits, qui sont
réfractaires au métal, c’est tant mieux pour nous
et néanmoins malheureux dans le fond.
Quels souvenirs gardez vous de votre première partie de The Gathering à Paris ?
Des souvenirs absolument merveilleux même si ce
n’était pas notre meilleure performance live, loin de
là ! Nous avons eu l’occasion de jouer devant le groupe
qui compte le plus à mes yeux, dans une salle mythique pleine
à craquer, c’est le genre de choses que tout fan
rêve un jour de faire ! Les réactions furent bonnes et il
semblerait que ce concert ait marqué les esprits car on nous
l’évoque assez souvent bien que cela remonte à plus
de deux ans maintenant. Il est clair que cette date a contribué
à la reconnaissance du groupe The Last Embrace et qu’on a
acquis de la crédibilité après ce concert.
Indéniablement, un évènement majeur de notre
parcours.
Peut on espérer vous voir dans toute la France en tournée pour promouvoir cet album ?
Oui bien sûr, on fait de notre mieux pour nous promouvoir partout
où on veut bien de nous. Nous allons jouer deux fois dans le
Nord de la France en décembre et janvier. Deux autres dates
auront lieu à Paris courant décembre, dont une acoustique
le 15 décembre à la Scène Bastille avec Danny
Cavanagh (Anathema), Mick Moss (Antimatter). Et pour le reste nous
cherchons activement des dates dans le reste de la France.
Quels sont vos projets pour les prochains mois ?
En premier lieu, la promotion d’Inside avec le plus de concerts
possibles. On envisage aussi l’enregistrement d’un disque
acoustique, mais actuellement il est bien trop tôt pour rentrer
dans les détails et évoquer son contenu ou une
éventuelle date de sortie.
Un dernier mot sur la scène
française qui semble plus que jamais en ébullition, quel
est votre point de vu à ce sujet ?
Je partage parfaitement ton avis, la scène française est
en ébullition et il y’a une quantité
impressionnante de groupes de qualité. Je suis persuadé
qu’on a totalement dépassé le complexe
d’infériorité qui plombait la scène
hexagonale. Il suffit juste d’écouter la qualité
des productions de Gojira, Scarve, The Old Dead Tree ou Manigance pour
ne citer qu’eux. Et les groupes confirmés ne sont que la
partie émergée de l’iceberg ! Grâce à
internet et des sites comme Myspace, on ne peut que se réjouir
de l’excellent niveau de notre scène nationale. Je ne
ferais pas une liste des très bons groupes avec qui on a
partagé une scène car je risque d’en oublier, mais
il y en vraiment beaucoup. Je vais juste me focaliser sur la
scène des « groupes de métal à chanteuses
» et dire uniquement en mon nom, mes
préférés : The Outburst, Leiden, Eilera, Kells,
C-rom, Agonia, In Terria, Beyon-D-Lusion, Markize, Lac Placide et
Hauteville. Je vous invite tous à découvrir ces
formations sur myspace si vous ne les connaissez pas.