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2007 semble être une année pour un nouveau départ du côté de Threshold. Pas que le groupe ait été en perte de vitesse, au contraire, depuis 3 albums les choses devenait très intéressantes, reconaissance médiatique et populaire à l'appui. Voilà que le groupe quitte Inside Out pour Nuclear Blast, qu'il invite Dan Swanö sur son nouvel album et qu'il penche pour un son plus agressif. The Dead Reckonning serait-il la déclaration de Threshold pour une musique plus violente et moins pregressive? On a tenté d'en savoir plus en compagnie de Richard West (claviers).

Interview parue également  dans le Metal Observer FNAC n° 7 d'Avril 2007

Entretien avec Richard West (claviers), par Yath & Geoff
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Yath & Geoff: Premier album de Threshold pour Nuclear Blast, ça semble être un nouveau départ pour le groupe!
Richard: Ouais, Nuclear Blast nous a contacté l'année dernière. Ça tombait très bien pour nous, on ne savait plus trop quoi faire avec Threshold. Après trois succès sur Inside Out, les choses devenaient assez grandes pour nous, mais on voulait aller encore plus loin. Un autre album chez Inside Out nous aurait fait stagner. On restait un peu sur nos acquis chez Inside Out. On savait exactement comment tout allait se passer, combien d'album on vendrait. On devenait paresseux en somme...le fait de signer avec un gros label comme Nuclear Blast nous a un peu réveillé. On s'est rendu compte qu'on était des pros et qu'il fallait se remettre à prendre les choses sérieusement. Pour être tout à fait honnête, c'est comme une renaissance. On a l'impression de sortir notre premier album. Cette année sera bonne pour Threshold.

Yath & Geoff: Ce nouvel album continue de faire avancer Threshold vers des rivages de plus en plus heavy.
Richard: C'est marrant que tu dises ça. À la sortie de Subsurface (2004-l'album précédent) la moitié des journalistes l'ont trouvé plus heavy, et l'autre moitié l'ont trouvé plus mou (rires)! Mais ce qui est sûr c'est que The DeadReckonning est notre album le plus heavy à ce jour.

Yath & Geoff: Dan Swanö est même venu pousser quelques growls !
Richard: Ouais, il a fait un travail formidable. On avait déjà décidé de faire un album plus heavy, avant même de signer pour N.B. Mais le fait de signer avec ce label très « heavy » nous a encourager à aller dans cette voix. Ça vient du fait qu'on écoute nous-mêmes des groupes de plus en plus heavy. C'est le cas de la scène metal en général il me semble. Les groupes de metal « mainstream » comme In Flames ou Soilwork sont finalement très brutaux par rapport à ce qui se faisait dans le genre il y a quelques années. Ainsi, nos goûts personnels nous ont poussés vers des choses bien plus heavy. Après trois albums très progs, on voulait changer un peu. Un groupe peut rapidement sombrer dans l'auto-parodie et les clichés. Quand tu es en mode automatique et que tu composes des nouvelles chansons, tu y inclus automatiquement des clichés de ton passé. Tu ne t'en rends même pas compte. Tout devient répétitif. Pour cet album on a analysé ce qu'on composait, et on a éliminé ce qui semblait prévisible de notre part. On a composé un album plus direct, heavy, sombre et moderne. On y a passé beaucoup de temps et on est très fier du résultat. Je pense que le résultat atteint est exactement celui auquel nous aspirions.

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Yath & Geoff: Justement, vous considérez-vous encore comme un groupe de métal-prog?
Richard: J'ai jamais aimé cette étiquette. On est juste un groupe de metal, avec des refrains pop et quelques influences prog. Les gens pensent immédiatement metal prog quand on parle d'influences metal et progressives. Dans le domaine du prog, on est à l'opposé de groupes comme Liquid Tension Experiment. C'est difficile de mettre ces groupes dans la même catégorie. Oublions les étiquettes, chaque groupe est unique.

Yath & Geoff: Les chansons de Threshold semblent basée sur des mélodies solides, surtout menées par votre chanteur Max. C'est aussi sur ça que vous vous basez pour composer?
Richard: Ouais. C'est marrant, j'ai composé la moitié de l'album en commencant par les mélodies. Carl (guitare) a composé l'autre moitié, en se basant sur la musique, et j'y ai ajouté les mélodies. Mais même si elles sont inclusent en dernier, je considère que les mélodies sont ce qu'il y a de plus important. Je passe beaucoup de temps à trouver les bonnes mélodies pour la bonne musique. On a deux différentes manières de composer, mais les mélodies restent l'élément central de cet album. Pas de bon morceau sans bonne mélodie.

Yath & Geoff: Et de quoi parlent les paroles de chansons de The Dead Reckoning?
Richard: ça parle de voyages à travers la vie et ses aléas. C'est un point de vue de personnes qui voyagent, un pilote, un marin...L'album aurait pu s'appeler « comment voyager en sécurité et attérir en douceur ». ça parle de problèmes que j'ai rencontré dans ma vie, les erreurs que j'ai faites ou que d'autres ont faites. Comment éviter les pièges de la vie et s'en instruire. C'est très introspectif. Threshold a souvent parlé de politique, de problèmes sociaux, ça fait du bien de se recentrer sur des choses plus réelles.

Yath & Geoff: Qu'attendez-vous de ce nouvel album et de N.B?
Richard: C'est notre lune de miel! Threshold est amoureux de Nuclear Blast, et Nuclear Blast est amoureux de Threshold ! C'est une bonne période, j'epère que ça va durer. On bosse bien pour exposer le groupe, préparer de bons concerts et être présents sur les gros festivals. On a à peu près tout ce qu'on aurait pu espérer d'un label. La finalité étant bien sûr de vendre beaucoup d'albums.

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Yath & Geoff: Avez-vous déjà des tournées de prévues?
Richard: On y travaille. Quelques festivals et une tournée en Europe pour septembre. On passera certainement en France.

Yath & Geoff: Pourquoi avoir repris cette chanson très récente de Muse (Supermassive Black Hole)?
Richard: Ouais, certains la trouvent trop récente ! On cherchait une chansons des années 80s.

Yath & Geoff: Les groupes de prog reprennent toujours de vieilles chansons!
Richard: Depeche Mode est très représenté aussi (rires). On a pensé à Ultravox ou Talk Talk. Mais ça ne collait pas à Threshold. On voulait de bons riffs ! Et puis le single de Muse est sorti juste avant l'enregistrement de l'album, le riff nous a plu, on a décidé d'enregistrer cette reprise en rendant la chanson plus heavy. On a décidé de l'inclure sur l'album au tout dernier moment. Cette chanson nous ressemble vraiment. Ça sonne bien. C'est aussi simple que ça.

Yath & Geoff: Imagine que tu doives convaincre un jeune fan de metal extrême et client habituel de Nuclear Blast que Threshold lui fera changer d'avis sur le metal prog et sur la musique en général.
Richard: Je dirais simplement DAN SWANÖ! (rires). Achetez cet album, Dan Swanö est dessus!  Je pense vraiment que les fans de metal extrême sont ouverts d'esprit. Peu de gens sont très cloitrés dans tel ou tel type de metal. On pourrait simplement leurs jouer les 30 premières secondes de Slipstream, ça devrait les convaincre d'écouter Threshold de plus près.