Que s’est-il passé pour le groupe depuis la sortie de votre précédent album ? Nous avons pas mal tourné, pendant presque toute
l’année pour promouvoir DCS. C’était vraiment
super ! On a fait environ une trentaine de dates un peu partout en
France et en Suisse. Nous avons aussi tourné un clip sur le
morceau « The daily round », et nous avons surtout
travaillé sur Amoeba.
L’accueil de Deviant Current Signal a été des plus
positifs, cela vous a-t-il mis une certaine pression au moment de
commencer la composition de ce nouvel album ? Oui, on ne peut pas le nier:) On savait qu’on nous
attendait au virage et nous savions que l’étape du second
album est décisive dans la carrière d’un groupe,
DCS nous a permis de nous faire connaître, Amoeba va nous
permettre de nous installer confortablement (rires). Nous nous devions
de faire un album qui sorte du lot, un album ambitieux et nous avons
tout fait pour cela.
Combien de temps cela a-t-il pris pour composer tous ces morceaux ? Presque deux années. En réalité, j’ai
commencé à composer presque dès la sortie de DCS.
Comme je te l’ai dit, nous avions beaucoup d’ambition pour
la création de ce deuxième album, il nous fallait du
temps pour ça, donc nous l’avons pris, aussi bien dans la
composition que dans la production. C’est un confort que nous
avons pris et que l’on renouvellera certainement.
Quatre mois de studio, c’est long, mais le résultat se
ressent dès les premières notes… Comment cela
s’est-il passé ? Nous avions beaucoup tourné et donc réussi
à économiser un max, Listenable nous payait une partie
mais il était évident que nous n’aurions pas pu
travailler correctement si nous n’avions pas le temps
nécessaire. Ce ne sont pas spécialement les prises qui
sont longues mais, les arrangements, le mix... C’était
vraiment génial, mais très fatiguant, surtout pour Sam
qui est resté pratiquement deux semaines pour les prises voix.
Franck Hueso a fait du très bon boulot en tout cas, nous sommes
très fiers du résultat.
Quel est le concept derrière Amoeba, quels sont les thèmes de cet album ? Amoeba signifie amibe en francais. Nous voulions un titre qui
sonne assez doux, en tout cas pas agressif comme en règle
générale dans le milieu métal. Amoeba est une
forme de vie cellulaire, souvent parasitaire, qui se nourrit de tout ce
qui est sur son passage et qui meurt en se divisant en deux autres
amibes. Cette image nous plaisait beaucoup puisqu’elle nous a
inspirés pour l’écriture des textes de notre nouvel
album. Et cela nous a donné une ligne directrice pour
l’artwork qui est très ouvert tout comme le titre de
l’album. Les paroles sont basées sur
l’interprétation des sentiments humains, nous avons
essayé de mettre en musique certaines émotions ou images
sur des thèmes qui sont assez universels. Je ne parlerais que
des textes que j’ai écrits pour éviter
d’écorcher les propos de Sam!
“Perturbed” traite par exemple de la rancune, et de la
culpabilité que l’on a souvent vis a vis
d’évènements que nous préférerions
oublier. “Fate” parle d’éthique personnelle,
celle que nous nous efforçons certaine fois de suivre pour
rester intègre envers soi ou vis a vis des autres. Ce sont des
thèmes très vastes, nous aimons écrire sur ce
genre de thèmes, cela nous évite de faire passer des
messages moralisateurs ou politiques, et permet de suivre les vagues
d’intensité de la musique.
Comment décririez-vous la musique d’Hacride ? Nous évitons de nous coller une étiquette en
règle générale, car cela pourrait nous enfermer
dans un style précis, mais pour la définir par quelques
mots je dirais : ouverte, honnête et complexe. Une musique
progressive et moderne.
La progression est énorme, et le niveau très
élevé sur Amoeba. Avec un tel talent, vous vous imposez
un niveau d’excellence qu’il va falloir maintenir.
Saviez-vous au moment de la composition que vous teniez quelque chose
d’énorme ? Je ne sais pas, nous savions que le travail abattu sur cet album
nous permettrait de nous affirmer, mais c’est vrai que quand je
réécoute Amoeba, j’ai un petit sourire sur le coin
des lèvres:) C’est très gratifiant de donner
naissance à un bon album.
Vous reprenez le titre « Zambra », d’Ojos De Brujo.
Pourquoi ce morceau et comment s’est passé
l’enregistrement de ce titre dont une des originalités est
d’avoir été enregistré avec des membres du
groupe ? J’ai connu Ojos de Brujo lors de l’un de mes voyages
à Barcelone, c’est un groupe extrêmement connu
là-bas. Dès que j’ai écouter
“Zambra” j’ai tout de suite eu envie de
reprendre ce morceau. Le résultat était si bon que
j’ai fait écouter une démo aux autres membres du
groupe, et on a décidé de l’intégrer
à l’album. Nous avons contacté les membre
d’Ojos de Brujo et ils se sont réjouis de cette reprise,
ils ont même décidé d’y participer. Marina et
Max ont donc posé leurs voix et le résultat est plus
qu’original, c’est une de nos prises de risques. Mais nous
n’avons pas rencontré Max et Marina, ils étaient en
pleine tournée mondiale à ce moment là, et
c’était déjà compliqué de mettre
ça en place, donc nous avons fait au plus simple,
c’est-à-dire par échange de bandes.
Il est très à la mode en ce moment lorsqu’on
questionne un groupe français de parler de la «
scène metal française » et de son explosion.
Restons dans les clichés, comment jugez-vous son
évolution depuis quelques années ? Il est clair que depuis un petit moment, on sent que les groupes
français veulent démonter l’ancienne
réputation de la France à l’étranger ! Ce
pays a toujours eu mauvaise réputation mais c’est en train
de changer radicalement, j’ai répondu à de
très nombreuses interviews d’Allemagne, des Pays-Bas,
Angleterre et USA et ils ont du mal à comprendre ce qu’il
se passe chez nous (rires). Mais il ne faut pas se voiler la face,
c’est le second effet Gojira, les portes ne nous sont pas grandes
ouvertes, il faut travailler très dur encore.
Il y a beaucoup de jeunes groupes français qui poussent pour
accéder sur le podium, qu’est-ce qui fera la
différence au final ? L’originalité !!! Nous avons une chance dans
ce milieu c’est que les auditeurs sont très critiques,
voir très difficiles, donc il faut se surpasser à chaque
production, concert...
Les morceaux sont très riches, va-t-il être facile de retranscrire tout cela sur scène ? Oui et non ! Non car nous avons investi dans du matériel
de samples et cela nous permet de garder l’ensemble des samples
d’Amoeba sur scène, ce qui donne une profondeur
incroyable. Et oui car les morceaux sont très techniques, mais
on travaille dur:)
Des dates sont-elles déjà planifiées ? Oui, une tournée est prévue avec nos amis de Klone
de mars à juin, environ 20 dates et certainement beaucoup plus
quand l’album sera sorti, n’hésitez pas à
consulter notre site web et notre page myspace !!!!!!!!