Interview

Tout d’abord, quand tu regardes en arrière, que penses-tu Doomsday Machine?
Michael : J’aime encore beaucoup cet album, très sombre. Anthems Of Rebellion et Doomsday Machine sont en quelque sorte liés. Ils ont des choses en commun, des sons similaires peut-être. Avec le nouvel album, nous avons atteint le prochain chapitre. J’aime tous nos albums, je suis fan de tous nos albums (rires). Même les mauvais (rires).

Lesquels?(rires)
(rires) On met tellement de travail dans ces albums, puis tu les enregistres, tu pars en tournée, tu vis avec ces albums, tu vis avec eux tous les jours. C’est une grosse part de ta vie, de ton histoire. Oui, j’aime toujours Doomsday Machine (rires).

(rires) Mais quels albums sont de mauvais albums selon toi?
Je ne sais pas si nous avons vraiment fait de mauvais albums...

Mais pour moi tous les albums sont de bons albums. Et maintenant parlons de ce nouvel album. Tout d’abord, Christopher est de retour. Qu’est-ce que ça fait de recomposer de nouveau avec son frère?
C’est un sentiment génial. Ca fait plus de dix ans qu’on joue de la guitare ensemble, on a grandi ensemble alors jouer de la guitare ensemble est très naturel, c’est un processus très naturel, on communique très facilement. Mais c’est mon frère, alors, on se dispute aussi (rires).

Et comment décrirais-tu votre alchimie musicale? Tu as le côté brutal et lui, le côté mélodique?
Je pense que ce n’est pas aussi simplement réparti. Souvent, il vient avec des accords et moi avec la mélodie et inversement, nous jouons tous les deux de la lead guitare, alors c’est 50/50. On joue tous les deux des solos sur album. Ce n’est pas aussi simplement réparti. Parfois, c’est lui qui amène les riffs brutaux mais la plupart du temps, ce sont les miens. Mais j’avais déjà écrit 75% de l’album avec qu’il ne réintègre le groupe. Il a co-écrit des chansons comme « The Last Enemy » et aussi « Vultures », deux chansons géniales, je trouve. Quand il est revenu, je voulais vraiment incorporer sa touche personnelle.

Et selon toi, quelles sont les choses importantes qui devaient être faites sur cet album? Musicalement, quels étaient tes buts quand tu as commencé la composition ?
Je voulais un album simplement intense. Beaucoup de riffs, plus d’arrangements compliqués que sur Doomsday Machine, beaucoup de mid tempo, plutôt lents pour nous par rapport à Doomsday Machine. Et en enregistrant cet album, je me suis dit qu’on avait besoin de plus de chansons rapides (rires). Je pense que l’on passe par différents états quand on écrit des chansons.

Parlons de l’enregistrement, l’album a été enregistré et mixé par Frederik Nordström, pourquoi lui? Sneap a été une erreur?
(rires) Sneap était génial. Il a travaillé sur trois albums. Les gens peuvent mal comprendre, on a juste décidé de travailler avec quelqu’un de différent sur cet album et pas avec Andy Sneap. Les gens peuvent croire que nous n’aimons plus Andy Sneap mais nous sommes de très bon amis.

Mais son son était peut-être trop propre pour la musique d’Arch Enemy?
Certaines personnes aiment vraiment ça. Je pense qu’Andy Sneap et Frederik Nordström ont du talent, leur son est juste différent.

Et as-tu essayé de nouvelles choses avec le mix? Et on peut parler de la voix, la grande différence est surtout la voix.
Oui, Angela a enregistré les voix différemment. Je pense que chaque producteur, ingénieur du son, a ses propres goûts et ses propres astuces pour que les choses sonnent bien. Et Angela développe sa voix aussi. C’est une combinaison de tout. J’aime le son du nouvel album, un plus gros son peut-être.

Est-ce qu’il y a encore des buts que tu voudrais atteindre avec le groupe et que tu n’as pas encore atteints?
Oui, absolument. Nous nous efforçons toujours d’être meilleurs. Le groupe est assez extrême, notre but n’est pas de faire des albums commerciaux, et nous sommes plutôt surpris que le succès soit aussi important, avec la voix d’Angela, l’agressivité de la musique, ce n’est pas sensé être « mainstream ». C’est génial, la façon dont les gens réagissent face au groupe et que la musique devienne de plus en plus populaire au fil du temps. On est assez surpris que chaque album, concert, tournée, soit de plus en plus importants. Nous faisons de nouvelles choses. C’est excitant, c’est bon pour le groupe. On veut faire de meilleurs concerts, investir plus d’argent dans le groupe, pour rendre tout ça plus appréciable pour les fans.

Et comment vois-tu le monde du metal aujourd’hui?
long silence.......

Vous serez en tournée, et en France, dans quelques semaines avec Machine Head...
Grosse tournée !

Et est-ce que c’est la tournée idéale pour Arch Enemy?
Je ne sais pas. Avec la sortie du nouvel album, c’est plutôt promotionnel, tourner en Europe, jouer de nouvelles chansons. C’est une grosse opportunité pour nous.

Angela Gossow se pointe alors....

J’ai quelques questions pour toi (Angela).
Angela : Ok, je vais voir si j’arrive à y répondre.

Des questions concernant les paroles, ta voix et ta façon de chanter sur ce nouvel album. On peut voir que ta voix est différente sur ce nouvel album. Est-ce que tu peux m’en dire un peu plus et me parler des choix vocaux que tu as faits?
A: Ca sonne un peu différemment sur chaque album (rires). Je continue à travailler ma voix et à la développer, j’essaye de nouvelles choses en studio. Quand je découvre une nouvelle partie de ma voix, je l’essaye sur de nouvelles chansons. J’expérimente beaucoup ça. C’est pourquoi ça sonne différemment. Sur cet album, ça a été enregistré très simplement, je n’ai pas cherché à rajouter d’effets, c’est juste ma voix. J’évolue en tant que chanteuse en essayant juste de nouvelles choses. Et j’espère juste que les gens vont apprécier.

Tu écris aussi les paroles. Les thèmes de l’agressivité et de la rébellion sont très présents dans les chansons, qu’est-ce qu’ils représentent pour toi ou pour le groupe?
A: C’est le genre de sentiments que le métal fait ressentir. Ca te donne du pouvoir, tu as envie de te lever et de crier. C’est une façon d’écrire très positive, et je l’aime beaucoup. Je n’ai pas envie de dire « tu vas mourir » ou des choses comme ça, je veux apporter de l’agressivité positive dans ces mots, pour que les gens se lèvent et se battent.

Tu donnes l’impression d’être une femme forte mais comment est la vraie Angela dans la vie de tous les jours?
A: (rires). Ca dépend. Dans la vie de tous les jours, je suis une battante mais j’ai mes mauvais moments. J’ai mes moments de faiblesse aussi. Mais tu vois bien une partie de ma personnalité sur scène. Dans mon attitude générale, je suis une battante.

Et c’est l’image que tu veux montrer quand tu montes sur scène?
A: Oui, je veux être une femme forte, pas seulement une femme, mais une personne forte. Je veux montrer mon côté fort. Je veux dire c’est le métal. Il n’y a pas vraiment de place pour la faiblesse. C’est une musique forte, et c’est la raison pour laquelle je l’aime. La musique me fait me sentir forte.

Quand tu regardes toutes les années que tu as déjà passées avec le groupe, de quoi te souviens-tu?
A: (rires). C’est une bonne question. Tellement de choses se sont passées. J’ai des souvenirs géniaux. Des moments spéciaux que j’ai partagés avec le groupe ou avec des gens. J’ai rencontré beaucoup de gens, des gens que je n’oublierai jamais. Il y a beaucoup de choses que tu oublies mais je n’oublierai jamais que je suis allée au Japon, en Australie, que j’ai vu une grosse partie de l’Europe, de belles villes. Je n’oublierai jamais ça.

Et qu’as-tu appris jusqu’à présent de l’industrie musicale?
A: (rires). Ne crois personne. A part les musiciens et les fans. Je veux dire qu’il y a une industrie derrière ça et que tu ne peux croire personne de ces gens-là. Il faut être prudent et surveiller les gens autour de soi. Il y a beaucoup de requins.

Quelle est ta définition du métal en tant que mode de vie?
A: C’est être intransigeant. C’est vraiment ma définition.

Site : www.archenemy.net

Oui, Arch Enemy nous a déçus sur ses deux précédents disques. Car on croyait le groupe intouchable, infaillible, et puis voilà, un passage à vide, un manque d'inspiration et un groupe enfermé dans son style sans pouvoir en sortir. Mais heureusement, arrive dans les bacs Rise Of The Tyrant, lumineux, brillant, inspiré, avec le duo Amott retrouvé et Angela qui n'hésite pas à approfondir les possibilités de son chant.
Entretien avec Mickael Amott (guitares) et Angela Gossow (vokills) - Par Geoffrey
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