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I LAY DYING, second couteau du metalcore US ? Pas vraiment, et ce que
l'on sentait venir est arrivé. Une maturité
d'écriture rare, un album armé pour tout détruire,
avec un groupe prêt à en découdre coûte que
coûte et à manger du bitume pour le prouver.
Interview parue également dans le Metal Observer FNAC d'octobre 2007
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Entretien avec Brandon - Par Geoffrey
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Comment s’est passé le tour de chauffe avant la tournée européenne ?
On vient juste de finir le warm
tour, qui a parcouru tous les Etats-Unis. Ça nous a permis de
nous chauffer un peu avant le tournée en tête
d’affiche.
Une
tournée dans toute l’Europe, mais qui évite
soigneusement la France… Vous pensez qu’on ne vous aime
pas ?
(rire) Nan, c’est une
question de planning. Beaucoup de groupes sont en tournée, et
nous n’avons pas trouvé d’endroit qui coïncide
avec le planning de la tournée. En plus, booker des
tournées est devenu en général plus
compliqué. Plus difficile de caler des dates, plus difficile de
trouver le bon endroit où jouer. Mais je promets à tout
le monde en France que nous reviendrons très vite. Mais nous
sommes confiants, nos dernières dates en France se sont
très bien passées.
Et le public est plus chaleureux chez nous !
(rire). Oui, il y a des
différences avec les Etats-Unis. Nous ne faisons pas de
différences entre nos fans, même si les différents
marchés, européen et américain, ont des
différences notables. Les gens sont plus fidèles chez
vous. Une fois qu’ils vous suivent, c’est pour toujours.
Aux Etats-Unis, tout change très vite.
L’album
marque un grand pas en avant dans l’histoire du groupe. Comment
avez-vous abordé l’écriture ?
On a changé notre
façon de composer. Avant, chacun apportait une structure
quasiment finalisée. C’était cool, et ça a
d’ailleurs bien fonctionné auparavant. Là, nous
avons vraiment travaillé en groupe. Là, on partait juste
d’une idée, d’un riff, on se réunissait dans
une pièce, et nous donnions vie au morceau. Avec cette
méthode de travail en commun, beaucoup plus d’idées
arrivent. Et en plus, nous avons pris beaucoup plus de temps à
faire ce disque que tous nos autres disques. Chacun s’est
vraiment investi à tous les niveaux, que ce soit pour les
parties de batterie, pour le chant et les harmonies de guitares. Nous
en sommes très heureux, tout ce disque a été
méticuleusement arrangé.
Pourquoi avoir changé de producteur ?
Nous voulions un regard
extérieur, quelqu’un qui pourrait avoir un œil
critique sur notre musique. C’est Adam de Killswitch Engage qui
s’en est chargé, et comme 99% des morceaux étaient
finis avant le studio, il s’est concentré sur le son.
Pour parler au
mieux de ce disque, j’ai choisi 3 morceaux représentatifs
selon moi du travail que vous avez effectué dessus…
NOTHING LEFT :
C’est un de mes morceaux
préférés de l’album. Au début, le
groupe n’était pas convaincu par ce morceau. Mais moi, je
voulais absolument que ce morceau ouvre l’album. Nous en avons
beaucoup discuté. Et au final, c’est le morceau
d’ouverture (rire). Je pense que cela donne une très bonne
vision de ce que va développer l’album sur les autres
morceaux. C’est une chanson très variée, les riff
thrash y sont puissants, et le refrain est très fort
I NEVER WANTED :
(rire) Tu les as bien choisis,
c’est aussi un de mes morceaux préférés.
Ça a été un morceau très difficile à
écrire pour nous. C’est un des morceaux les plus sombres
que nous n’ayons jamais composé. Nous voulions un morceau
lent, triste, qui prenne l’auditeur aux tripes. Cela reste
très lourd dans les riffs, mais les mélodies sont
chargées d’émotion. Ce morceau peut sembler
très différent de ce que nous proposons d’habitude,
mais on reconnaît bien notre touche dedans. C’est toujours
nous, toujours notre son. Je pense que c’est un des morceaux
essentiels de ce nouveau disque.
THIS IS WHO WE ARE, un véritable hymne taillé pour la scène…
(rire) Ce morceau résume
bien l’album. Très rentre-dedans, avec un refrain
puissant. La fin est très épique. Mais ça en fait
un des morceaux les plus variés.
Tu aimes qu’on vous classe dans les groupes de Metalcore ?
Oui. Peu importe que les gens te
classe dans la pop, le rock, le metal, le metalcore. Si c’est un
bon disque, c’est un bon disque. Je pense que les musiciens ont
peur du terme metalcore car c’est très populaire en ce
moment, et ce qui est populaire ne dure jamais. Mais c’est juste
un mot, une façon rapide de résumer un groupe.
Et toi, tu arrives à décrire votre musique ?
Oui, et non, c’est difficile.
Pour bien décrire, il faut un regard extérieur. Surtout
le nouveau disque. Il est si varié que c’est impossible de
le mettre dans une seule catégorie. Je dirais juste metal (rire)
Mais tu crois que l’on peut encore sentir vos racines punk et hardcore sur ce disque ?
Complètement. Le hardcore,
pour nous, est une attitude. C’est plus une approche de la vie et
un mode de vie qu’un son ou qu’une chanson. Il y a
tellement de diversité dans le hardcore, avec des groupes
rapides, d’autre plus mid tempo, qu’il est encore une fois
difficile de catégoriser les styles.