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Joli coup de cœur ce mois-ci que ce Dead End Street d’Ambryo. Ambitieux, travaillé et bien produit, tous les éléments d’un futur grand.

Interview parue également  dans le Metal Observer FNAC n° 13 de Nov. 2007 

Entretien avec Nico, par Geoffrey


Peux-tu présenter le groupe ?
Lionel et moi-même avons commencé à répéter ensemble en 96. Et au bout de quatre ans, le groupe a splitté, et on a eu l’occasion de rencontrer Fabien, batteur, et de former Ambryo. On a trouvé le nom par rapport à une instru de Black Sabbath, parce qu’à l’époque, on écoutait du son un peu ancien pour se mettre un peu de heavy dans les oreilles. Après, on est parti dans un registre un peu néo metal fusion, pour explorer de nouvelles choses. Et puis on a fait la connaissance d’un bassiste et on a écrit pas mal de chansons, qui ont donné naissance au premier album d’Ambryo sorti en 2005. Mais on se cherchait encore un peu à l’époque. Et puis le bassiste est parti, et on est revenu vers des choses plus metal. Le néo c’est sympa, mais tu perds en technique, donc on a voulu élargir notre spectre musical. On est donc reparti sur des bases old school pour cet album.

Quelles étaient donc les lignes directrices pour ce disque ?
Moi je ne voulais pas que ça sonne comme l’ancien. On a pas mal d’influences avec ce qu’on écoute, comme les groupes de death mélodique scandinaves, le hardcore, le doom mais surtout aucune limite, à part la vitesse (rire), on n’est pas des machines.

Comment sont les réactions des gens  pour l’instant ?
Les gens sont surpris par notre progression dans la qualité des chansons. L’Ambryo d’aujourd’hui ne ressemble pas à celui du premier album, mais peut-être à l’Ambryo d’origine, caché entre 96 et 2000.

Comment s’est passé l’enregistrement ?
C’est Lionel et Victor qui ont enregistré cet album, et c’est le genre de choses qu’ils veulent développer dans le futur. Le mixage et le mastering ont été réalisés par le guitariste de Textures. On a adoré ce qu’il a fait sur leur dernier album. Il a travaillé en solo 10-15 jours sur le mix, nous a fait écouter, on a fait des modifications, et il a choisi l’ordre des morceaux.

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Une fois l’album sous le bras, il a fallu démarcher des labels…
Ça a été long. L’album a été enregistré l’été dernier, masterisé en novembre. Et puis cet été, on est tombé sur Great Dane Records, qui sont tombés sous le charme du disque et qui voulaient vraiment le sortir. Tout le monde pensait que l’on allait trouver vite, mais ça a été très long. Nous, ce n’est pas notre priorité de faire de l’argent avec Ambryo, mais c’était de graver quelques chose dans le temps. Heureusement, il y a des bonnes âmes qui ont encore la foi (rire).

Quels sont les thèmes de votre univers musical ?
Une voie sans issue. Chaque thème va se terminer en rien du tout. Une vision d’espoir qui n’apparaît jamais au bout. Ce n’est pas un concept, mais tout tourne autour du thème principal du titre de l’album. « Salvation » par exemple parle d’une personne handicapée qui prend des drogues pour s’évader. Ça reste très très sombre. « Soulsayer » parle d’un homme dont les rêves se réalisent.

Comment vois-tu l’avenir du groupe ?
Ça dépendra de ce CD et de ce qu’on va faire derrière. Moi, quoiqu’il arrive, je suis un passionné, je ferai toujours de la musique. Même si le disque ne se vend pas. Depuis 1996, on a vu beaucoup de groupes décliner autour de nous, et on a tenu le choc, on est encore là. Il faut vraiment tout donner. On est là pour se faire plaisir. Mais on ne peut pas en vivre.

Ça se passe comment la scène parisienne ?
Très mal. C’est horrible. C’est saturé, et tout le monde a ses chouchous. Sans vouloir casser les groupes, il y en a pas mal qu’on voit tout le temps, ce qui ne laisse pas la place aux autres. Et nous on a un statut entre les deux, on n’est plus des débutants, mais pas des pros. Les salles du réseau nous ont déjà fait jouer mille fois donc ne nous veulent plus.

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Comment vois-tu la scène française ?
Difficile à dire. Il y a des groupes que j’adore, mais qui ont splitté, comme Anorexia Nervosa... Je suis allé voir No Return dernièrement, j’ai trouvé ça génial. Il y a de très bons groupes, et il y a des groupes «clichés». Je ne citerais pas de noms, ils ont tous quelque chose de bien, mais j’ai du mal. Je trouve vraiment que ce n’est pas super recherché, que c’est un peu facile. C’est des fois un peu simple à mes oreilles. Bon, je ne connais pas tout car je suis surtout un passionné de la scène scandinave...

Nous vouons aussi ici un culte pour cette scène...
Quand j’entends Katatonia, In Flames, Soilwork, même Marduk, je suis fan. Ou Meshuggah aussi. Il y a une émotion que l’on n’a pas dans notre scène.

Mais sommes-nous un pays rock, je ne pense pas...
Je ne pense pas non plus. Tu vois à Stockholm, dehors, il n’y a que des petits rockers, avec le look qui suit. Les références françaises, c’est Lofofora pour certains, mais je ne sais pas, je trouve que ça manque de fraîcheur.

Site : http://www.myspace.com/ambryo