Interview

Comme c’est la première fois que nous vous interviewons, question un peu classique, tu peux nous retracer brièvement l’histoire du groupe ?
Officiellement, le nom de THE SEVEN GATES existe depuis 2005. Nous avons sorti une petite demo en 2006, All Is In All et en 2007 un EP/ demo nommée Gehenna’s Sword.

Que représente pour toi le nom du groupe, qui est un thème assez usité par ailleurs… Le nombre 7 est chargé d’ésotérisme et a déjà été pas mal développé dans le Métal…
Je pourrais te faire une grande théorie sur la numérologie et la kabbale en ce qui concerne ce chiffre… Sur les aspects aussi bien positifs que négatifs. Mais je résumerais juste en te disant sept portes pour sept péchés !

Quel a été le parcours de chacun avant The Seven Gates, et comment vous êtes-vous retrouvés à bosser ensemble ? Quelles sont les influences de chacun dans le groupe ?
En ce qui me concerne, j’ai enregistré 2 albums solo (Daemonium et Akhenaton) il y a plus d’une dizaine d’années, et j’ai aussi joué dans Winds Of Sirius avec Michel, qui était le compositeur principal des légendaires Mutilated / Abyssals. Nous n’avons jamais réellement arrêté mais le temps et les changements de musiciens incessants nous ont fait revenir à nos bases : le death metal. Régis nous a rejoints il y a 5 ans, il joue aussi dans un groupe de skate core : WDCS ; et Djé joue dans AKIRISE, qui est plus fusion / hardcore.

Comment décrieriez-vous votre style ?
TRUE DEATH METAL !

Vous avez sorti une démo, Gehenna’s Sword, en 2007. Celle-ci a reçu de très bonnes critiques. Tu peux nous en parler ?
En effet, les critiques ont été assez élogieuses tant au niveau des compos que du son… ça fait toujours plaisir ! C’est une auto-production enregistrée par notre ingé-son : Serge DeAlmeida et masterisée par Jean-Pierre Bouquet, de L’Autre Studio. J’ai fait le graphisme et l’association Youz nous a aidés à sortir cet opus !

Que répondriez-vous à certaines personnes qui critiquent le fait que ce que vous faites ressemble énormément à Morbid Angel ?
Que je n’en ai rien à foutre, que ça fait 20 ans qu’on joue et qu’on a toujours fait la musique qui nous plaisait. Les principales influences sont les atmosphères, lorsque la musique t’envoie des images. On ne fait pas des riffs comme eux et vice versa ! Je pense que ces gens confondent avec un certain toucher de guitare. En effet, il y a 50 façons de faire du death et de jouer de la gratte, pas tant que ça d’en faire bien ! Zyklon et Hate Eternal ont aussi ce toucher... et on ne leur casse pas les couilles… !

Comment ça se passe, la création d’un titre chez vous ? Qui compose ? Quel est votre but dans ce cas ?
Michel et moi amenons des morceaux complets, à partir de là, on voit ce qui va ou pas, parfois on change les riffs. Ensuite, c’est du réglage de breaks en prenant les idées et influences de chacun… Le but étant de faire des morceaux qui nous plaisent à tous et qui ont leur propre identité et atmosphère.

Vous allez bientôt sortir un album. Ca en est où ?
L’album va s’appeler Angel Of Suffering et nous venons de commencer l’enregistrement avec Serge. Il comportera 8 ou 9 titres. Nous démarcherons auprès des labels avec un produit fini. Cela permet une signature plus rapide et sans mauvaises surprises pour le futur label qui achètera en quelque sorte la licence… Nous avons déjà des propositions.

Comment juges-tu la scène Métal extrême où le « tout technique » et le « tout rapide » sont les maître-mots, les groupes à la Cryptopsy, Psycroptic, Visceral Bleeding ou encore Prostitute Disfigurment ?
Ben, écoute, c’est pas notre truc ! C’est bien joli d’être le plus technique ou rapide, mais où est la musicalité dans tout ça ? Où est le groove ? On se sent plus proche de groupes comme Bolt Thrower ou Slayer, pour qui ce genre de mode n’a pas d’importance. « Le riff qui tue » est beaucoup plus dans nos objectifs, c’est comme ça que tu différencies une chanson d’une autre…

Je sais que tu as bossé à une époque chez Adipocere. Tu dois donc avoir un avis très personnel sur les déboires du label depuis quelques années, avec en plus un procès qui se profile, là… Qu’en penses-tu ?
Que je m’en cogne !!!… Et qu’on récolte ce que l’on sème ! Ce que j’espère, c’est que la SACEM qui est sensée protéger les groupes ne se trompent pas de cible !

Est-ce que les déboires d’Adipocere sont à ton avis symptomatiques des difficultés à faire du Métal en France ?
Non, le marché du disque s’écroule de plus en plus à cause du gravage et du téléchargement, ainsi que la TVA à 5,5% sur les disques (comme tout produit culturel) que l’Etat nous promet depuis 15ans ! Mais il ne faut pas mettre que cela en cause : il y a 10 ans, quelques types se sont improvisés « label » (je ne parle pas d’Adipocere.) parce qu’ils avaient un peu de thunes en poche ! Du coup, le marché a été inondé de CD’s pourris avec des sons pas mieux ! Les gens en ont eu marre de dépenser le fric qu’il n’ont pas dans de la merde… Du coup, ils préfèrent télécharger, car ces pseudo labels / artistes se sont trop longtemps foutus de leur gueules. Il y a 15 ans, tu achetais 10 CD’s, tu n’en avais qu’un seul de nul… Quelques années après, si t’en avais 2 de bien, t’étais content ! Les distributeurs sont aussi fautifs !! S’ils avaient choisi qualité plutôt que quantité, on n’en serait pas là !

Tu es très branché Jeux de Rôles, c’est présent dans la démo d’ailleurs. Tout ça fait un peu partie de l’univers Métal depuis longtemps. Tu peux nous dire où ça en est, plus en profondeur, là, ton projet ?
Effectivement, je suis sur la création d’un JDR depuis 4 ans appelé SANCTUAIR. C’est un jeu futuriste d’horreur ; avec des tonnes de complots et de machinations en tout genre. THE SEVEN GATES y est directement lié car nos lyrics s’inspirent de scènes de l’historique du jeu pour dénoncer les multiples souffrances du quotidien : morales ou physiques. Malheureusement, ces souffrances sont indispensables à l’évolution de l’homme. « Ce qui ne te tue pas te rend plus fort ! » J’espère sortir les livres l’année prochaine mais il y a encore beaucoup de travail car je m’occupe de tout : règles, historique, design, mise en page… Gros dossier !

Mon amie et moi vous avons vus deux fois en live en quelques mois et à chaque fois, on a pris un bon panard ! Quelle est l’importance de la scène pour vous et quels sont les écueils à éviter ?
Le live est la raison principale pour nous de faire de la zic’ ; et en particulier du death metal car la réponse du public est beaucoup plus réactive que, par exemple, pour le gothic metal (à l’époque de Winds Of Sirius). C’est plus sympa de voir des gens slammer et pogoter frénétiquement ; et puis, je crois que c’est vraiment là qu’on s’éclate le plus…

Comment se sont passées vos dernières dates et quel est votre programme pour les mois à venir ?
On s’est super marrés, et la réponse des gens a été très positive. On espère que les prochaines (Lyon, Roubaix, Mâcon, Bruxelles, Marseille…) vont aussi bien se passer ! Vous pouvez trouver la liste de nos concerts sur : www.myspace.com/thesevengates

De manière plus générale, comment juges-tu la scène française actuelle ?
Elle a enfin évolué depuis quelques années, avec surtout une qualité de son supérieure ; et c’est pas trop tôt ! Là-dessus, les groupes français ont toujours eu un temps de retard sur les autres, mais enfin ça bouge ! Des groupes comme Kronos, Benighted, Destinity, Whisper-X ou Hypnosis (pour ne citer qu’eux !) n’ont rien à envier à leurs homologues étrangers.

Quel a été l’apport d’Internet dans la connaissance que les gens ont de The Seven Gates ?
Enorme ! Regarde sur Myspace, nous avons obtenu plus de 40.000 écoutes par Internet en un peu plus d’un an !! Moi qui viens de l’époque où on envoyait des cassettes enregistrées, je te laisse faire le calcul du nombre d’heure de duplication, de temps et surtout de frais postaux !!! Le Mp3 est un excellent outil promotionnel, le tout est qu’il ne dérive pas sur le piratage intempestif !!!

Comme Metal Observer est distribué dans les FNAC, j’aimerais te demander si tu ne flippes pas un peu là, juste avant de sortir un CD ? Comment vois-tu l’avenir commercial de notre musique ?
Ah ah ah …Flipper ?? Pourquoi faire ? Enfin, si tu flippes de te faire diffuser et que l’on parle de toi et de ta musique, ben tu restes dans ta cave à te regarder (pour être poli !!) devant la glace ! De plus, Gehenna’s Sword » est dispo en FNAC et possède un numéro de référencement.

Enfin, que penses-tu du rôle des webzines et de magazines comme Metal Observer pour la promotion d’un groupe comme le vôtre ?
En France, nous avons des magazines nationaux mais l’underground (par définition) est occulté. Heureusement qu’il existe encore des fanzines (papier, c’est encore mieux !) pour promouvoir les petits groupes bourrés de talents, et qui n’ont pas une maison de disque derrière eux pour payer des pubs pour qu’on les interviewe. Et oui, dans le metal aussi, il y a du business… C’est de bonne guerre mais ça touche un peu parfois à l’intégrité du journalisme.

Merci pour tout et on espère vous revoir vite !! Le dernier mot est pour toi. Que rajouterais-tu ?
Restez vous-mêmes !

The Seven Gates – Gehenna’s Sword (EP)
Auto-Prod

Site : www.myspace.com/thesevengates

Pas certain que beaucoup d’entre vous n’aient encore entendu parler de The Seven Gates à ce jour ; il est temps de rattraper cette erreur car pour les avoir vus deux fois en live cette année, je peux vous dire que ce groupe est terrible ! Cette formation de True Death Metal nous vient de Mâcon, au nord de Lyon, et pourrait bien être la grande révélation de 2008 en France. Si je vous dis que ce groupe compte en ses rangs un ex-membre des légendaires Mutilated et un ex-Winds Of Sirius, vous vous dites qu’il y a là matière à réfléchir. La démo sortie cette année, Gehenna’s Sword, a mis tout le monde d’accord, étant même élue démo du trimestre cet été par nos confrères de Metallian ! Le groupe a commencé l’enregistrement de son premier album récemment, alors que ce soit clair : 2008 sera l’année de The Seven Gates ! On vous aura prévenus… Interview à paraître également dans le Metal Observer FNAC n°15 de Janv. 2008
Interview de Vincent (basse, vocals) par Will Of Death
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