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L’année 2007 a été indubitablement marquée par Oceansize. Le groupe de Mike Vennart nous a offert un album incroyablement magnifique qui a su se placer au top de nombreux référendums, professionnels ou non, dont le nôtre. Frames est une réussite que nous pouvons déjà qualifier d’intemporelle, c’est aujourd’hui une certitude après ces quelques mois de reculs. Il était donc nécessaire, nous n’avions pas pu le faire au moment de la sortie, de discuter un petit peu avec son leader charismatique, Mike Vennart, qui une fois n’est pas coutume, était de bonne composition et plutôt ravi de répondre à nos questions…

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°18  d'Avril 2008


 Interview de Mike Vennart (Chant, guitare) par Pierre Antoine et Geoffrey - Photos : DR
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Salut Mike, tout d’abord merci pour cette interview…
Oh tu sais, je suis motivé, c’est la vingtième interview aujourd’hui donc j’ai envie de faire quelque chose de frais et d’intéressant. Après, on arrête pour 2 heures alors j’ai hâte. Ensuite, on fera une prestation live dans une radio, un truc acoustique, ça va être sympa.

Tu as quand même le droit de dormir en tournée promo ?
Ben écoute, oui…C’est vrai qu’on fait ça depuis 9 heures ce matin donc on est un peu crevé mais ça va… Je vais prendre plus d’expresso en fait…

Alors commençons… Sache d’abord que nous avons classé votre dernier album Frames comme l’un des 5 meilleurs albums de l’année ; ensuite, vous venez de finir votre tournée en passant notamment par Paris, comment était-ce ?
C’était une bonne date. C’est toujours une des meilleures dates, à Paris, en réalité. Et puis on revient à l’Olympia bientôt en première partie d’Apocalyptica. Mais de ce que l’on connaît du public français, c’est toujours excellent.

Nous étions au show de Bruxelles et on a senti que le groupe était super heureux d’être présent, vraiment ravi de jouer…
Je vais te dire pourquoi en fait, c’était particulier. On a joué plusieurs fois à Bruxelles et à chaque fois, c’était vide et cette fois, c’était pratiquement sold-out. Franchement, on a vraiment pris du bon temps, c’était très sympa.

Comment ça se passe en live avec Steve ? Il n’est plus vraiment votre nouveau bassiste mais quasiment…
Vraiment bien, tu sais. Ca ne pourrait pas être mieux. On a eu une petite période d’adaptation comme tout le monde peut en avoir dans le cadre d’une nouvelle relation humaine. Steve a du reprendre un poste où la barre était haut placée car John était tout simplement très talentueux mais nous savions qu’il pouvait le faire. Il a composé plein de passages clés de l’album qui sont devenus des moments très forts de celui-ci. Il est juste un mec complètement ancré dans la musique, il est très marrant et a vraiment changé la dynamique du groupe.

Maintenant que Frames est complètement digéré et que vous l’avez joué de nombreuses fois en live, en changeriez-vous quelque chose ?
Non pas vraiment. Il est comme il devait être. Pour le prochain album, j’en tirerais plein de choses mais là, je ne changerais rien de cet album. Tu sais, on avait beaucoup répété pour l’enregistrement et il ne restait pas beaucoup de place à l’improvisation. Donc, tout est à sa place, tous les éléments agissent comme ils le doivent.

C’est un album pour lequel la persévérance est de mise afin de vraiment l’aborder, tu ne penses pas ?
Oui vraiment et tous les albums longs qui se révèlent au fur et à mesure sont les albums que nous adorons. Frames est vraiment ce que nous voulions faire. Certains peuvent y trouver des confusions car il est long et difficile d’accès mais ça nous va. Ceux qui feront vraiment l’effort découvriront quelque chose de magnifique, enfin, je l’espère. Nous ne sommes pas ACDC, nous ne faisons pas le même album à chaque fois. On se doit donc de vraiment bosser et de créer quelque chose de nouveau à chaque fois. Et les gens nous attendent de cette manière donc…

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C’est aussi votre album le plus noir…
Oui tout à fait. Nous n’essayons pas de parler avant d’enregistrer sur ce que nous voulons pour un album, nous ne préméditons rien. Nous savions juste que voulions que Frames soit noir, pas un manifeste noir non plus mais vraiment avec une tendance en ce sens. Tout est pourtant instinctif, nous savons tous ensemble ce que l’on veut et surtout ce que nous ne voulons pas. Voilà ce que Frames a donné.

Et je trouve sincèrement que cet album est basé sur les émotions avant tout. Et je dois te dire que la première fois que j’ai entendu cet album, il m’a fait le même effet que la première fois que j’ai entendu Wish You Were Here des Pink Floyd, la note dans notre magazine a été de 10/10 et toutes les critiques, en tout cas en France, ont été extrêmement élogieuses… Ca doit être un plaisir ?
Et bien, Wish You Were Here ? Merci. Mais tu sais, nous ne lisons pas vraiment les chroniques, je ne sais pas franchement quoi dire de tout ça. Et tu sais, à ce stade de ma carrière, j’essaye de m’en éloigner le plus pour ne pas en être influencé. J’en ai déjà lues bien sûr, mais à chaque fois que j’en lis une, j’ai l’impression que ça pourrait être celle de n’importe lequel de nos albums. Je ne dis pas que je m’en fous et que je dénigre votre travail mais je ne sais pas… je préfère m’en éloigner.

Il y a un bonus track sur l’édition finale de l’album, pensiez-vous que ce morceau n’était pas assez bon pour figurer sur l’édition normale ?
Mais carrément (rires).

Mais on l’aime, nous, cette chanson…
Merci (rires). Mais tu sais, elle ne semblait pas s’imprégner complètement dans l’ambiance de l’album, elle avait comme un côté annexe. On s’est donc dit : « mettons la à la fin de l’album et en dehors de la version classique de l’album ». Cette chanson figure sur l’édition limitée et une fois celle-ci écoulée, elle ne figurera nulle part ailleurs par la suite. Et puis, pour nous, certaines parties de la chanson ne fonctionnent pas comme elles auraient du. C’est vraiment une B-side en réalité.

Avez-vous enregistré vos derniers shows pour un DVD peut-être ?
Totalement oui. Ce  ne sera pas un DVD classique d’un show à moitié pourri. Ce sera plus un DVD « Frames joué live » dans un entrepôt à Manchester avec des rats et plein de merde partout… C’est un endroit spécial voir bizarre pour un concert mais ça donne une ambiance particulière. On s’est juste dit « réunissons-nous là et jouons les chansons de Frames ». Le DVD n’est pas terminé, il sera mixé la semaine prochaine par Chris Sheldon et je pense que ça va le faire, cela prend bien forme.

Etes-vous le genre de groupe qui compose sur la route ?
Non, pas vraiment. On a déjà essayé mais on n’y arrive jamais. Nous avons pourtant déjà commencé à travailler sur notre quatrième album et ça prend bien forme, franchement. On pourrait déjà l’avoir fini en mai voir avril donc c’est étonnant pour nous mais ça va vite.

Est-ce que tu connais Facebook ?
Oui, pourquoi ?

J’ai trouvé un groupe sur Facebook qui se nomme « Rendons Oceansize célèbre » …
Sérieux ? (rires) Il ne doit pas y avoir plus de 30 personnes dessus… C’est marrant. En même temps, Facebook ne me plait pas trop comme concept, je ne pense pas que beaucoup de choses positives peuvent en ressortir… Enfin, à part ce groupe. Il n’y a pas d’intimité, c’est un moyen de suivre son ex-petite amie, de voir avec qui elle est, de tracer les gens, ça me fait flipper moi tout ça.

Ca ne te plait pas alors ces nouveaux moyens de communication, comme Myspace ?
Je suis partagé. Myspace, c’est bien car tu peux découvrir plein de groupes, ouvrir ton esprit à d’autres musiques mais en même temps, il y a aussi plein de groupes pourris… C’est difficile de s’y retrouver. (NDPA : de longs moments d’hésitation). Je ne sais pas en fait, tu te retrouves à 3 heures du matin à envoyer un message à un mec que tu ne connais pas qui pourrait baiser ta femme au moment même… je ne sais pas, je raconte des conneries, laisse tomber. Je préfère donner 100 % de mon temps à des gens que je connais réellement que 30 % à des gens que je ne connais pas du tout.

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Tu sais que beaucoup de gens ont découvert Oceansize grâce à la pub Orange. Comment ce deal a-t-il pu se faire ?
Ils nous ont offert de l’argent…(rires). On n’y a pas trop réfléchi en fait. On voulait juste que celle-ci ne soit pas mal utilisée, c’est tout. D’un côté uniquement visuel, la pub était réussie donc ça ne nous a pas gênés.  C’était une vraie collaboration en fait, on a pu donner notre avis et échanger avec eux donc franchement c’était une bonne chose.

Comment expliques-tu que tant de fans de métal aiment votre musique ?
Les métalleux nous aiment par ce qu’ils se sont enfin mis à fumer de la dope. (rires). Je pense qu’une part de tous les métalleux, même cachée, aime Pink Floyd. Ils aiment les ambiances atmosphériques. Quel est le but d’écouter uniquement de la musique agressive, agressive et agressive ? Ca fait du bien de temps en temps de faire une pause et de s’aérer en variant les ambiances et je pense que c’est quelque chose que l’on sait réellement faire. Et puis, on aime jouer des parties agressives aussi, ça donne quelque chose d’assez complet.

Vous allez donner un show acoustique demain soir, pour une radio française ?
Oui, enfin oui et non. On n’a pas de guitares acoustiques et en plus notre musique ne donne rien en acoustique. On va juste faire quelques morceaux avec des guitares électriques mais sans effets et plein de claviers et des effets, moi et Gambler. On verra bien ce que ça donnera. Ce seront des versions plus simples de nos chansons.

Oceansize - Frames
Superball Records

Site : www.myspace.com/oceansizeuk