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La Rage Au Ventre

Avec son nouvel album, Guts Of Rage, S-CORE a frappé un grand coup. Metalcore, thrash, death, hardcore, peu importe les étiquettes, le Metal de S-CORE a tout ce qu'il faut, là où il faut : dynamique, puissant, entraînant, technique et doté d'un son monstrueux. L'occasion était trop belle pour poser quelques questions à Bertos, guitariste du combo alsacien.

Interview à paraître également  dans le Metal Observer FNAC n°19 de mai 2008

 Entretien avec Bertos (guitares) – Par Yath
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Salut ! S-Core est un jeune groupe de l'Est de la France, peux-tu nous le présenter succinctement ?

« Jeune » groupe qui s’est tout de même formé fin 1998, sur les cendres de diverses formations strasbourgeoises (Maf, Bloodshed, No Way Out), il y a presque dix ans maintenant. Et oui, déjà dix années de bons et loyaux services….

Quelles sont vos influences et qui vous a donné envie de faire de la musique ?
Nos influences se situent dans la scène « power » américaine du milieu des 90’s. (Pantera, Biohazard, Sepultura, Skinlab, Machine Head, Fear Factory, etc…). Cela dit, on écoute tous des trucs plus ou moins différents, on dira que c’est le « tronc commun » de nos influences, certains préfèrent les groupes plus thrash (Meshuggah, Slayer, The Haunted, etc…), voire death (Morbid Angel, Napalm Death, etc….) et d’autres sont plus « rock n’ roll » dans leurs goûts (Crowbar, Down, Superjoint Ritual, Nashville Pussy, etc…). C’est quelque part ce mélange qui nous confère ce style et cette attitude propres à S-CORE. Pour ma part, ce sont  James Hetfield (Metallica) et Andreas Kisser (Sepultura) qui m’ont donné l’envie de faire de la gratte…

Gust Of Rage est votre deuxième album et un vrai cap a été franchi...
On dira qu’on a atteint les objectifs que nous nous étions fixés. Il était important pour nous de faire évoluer notre style avec quelque chose de plus varié, mais sans perdre notre identité musicale… Nous l’avons enregistré en août dernier dans un studio de la banlieue de Budapest (Hongrie) avec Zoltan Varga aux manettes et tu sais, quand tu te retrouves loin des tiens, à plus de mille kilomètres de chez toi, dans un pays étranger, il est plus facile de te focaliser à 200% sur ton objectif et celui-ci était « Gust of Rage ».

On a du mal à vous catégoriser, même si vous êtes parfois proches de la scène Metalcore, à cause de votre mélange de hardcore et de métal extrême...
Metal, Hardcore, Thrash, Death, pour moi toutes ses composantes font partie de la même famille. Elles sont comme des humeurs chez un homme, un jour t’es plutôt comme ci et le lendemain t’es plutôt comme ça, si tu vois ce que je veux dire… Ce qui compte, c’est la dynamique qu’elles peuvent apporter à ta musique pour la faire gagner en profondeur et en impact…

N'avez-vous pas peur que cette étiquette “core” vous catalogue trop dans la scène metalcore qui sombre dans l'auto-parodie jour après jour ?
Je ne crois pas, car personne du groupe n’écoute ces groupes souvent surfaits… Dans S-CORE, on a toujours eu ce côté « Hardcore », parce qu’on aime le groove qu’il apporte à nos rythmiques. Mais S-CORE reste un groupe de Metal, au premier sens du terme…

On vous sent appliqués à toujours varier le propos sur Guts Of Rage : des riffs plus ou moins rapides, le chant change, les tempos... C'est justement pour échapper à la catégorisation ?
« Riot…process engaged », notre premier album, était un monolithe « saute à la gueule » de 42 minutes… Cette fois-ci, nous voulions vraiment peaufiner notre style en mettant l’accent sur les speeds, les lourds et la « mélodie » pour sortir du « mid-tempo » dans lequel nous ne voulions pas nous enfermer.

Je pose souvent cette question aux jeunes groupes, par rapport au téléchargement illégal, parce que les majors n'arrêtent pas de se plaindre, en disant que ça va tuer les jeunes groupes, mais les jeunes groupes, on ne les entend jamais ! Le phénomène du téléchargement illégal est-il un handicap pour S-CORE ?
Pour S-CORE, tu sais, cela tient plus d’une histoire de potes passionnés que de la ruée vers l’or. Il faut se faire une raison je crois, nous sommes dans une période de transition  et les choses sont très floues. Bien sûr les ventes de disques s’écroulent et les petits groupes ont du mal à joindre les deux bouts, mais quelque part, j’ai du mal à plaindre les majors qui viennent pleurer après avoir pressé le citron jusqu’à la dernière goutte… Ils ont créé le système et il se retourne contre eux maintenant et malheureusement au détriment des artistes. Je crois que l’underground se relèvera toujours, mais il faut avant tout que cette période se pose un peu, pour repartir sur quelque chose de neuf et que la musique reste de la musique et pas des histoires de qui aura la plus grosse promo…. 

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Et l'avenir du disque te fait-il peur ? Les grands magasins semblent vouloir vendre de plus en plus de mp3’s et de moins en moins de CD’s...
Je pense qu’il y aura toujours des acheteurs de disques pour « l’objet », mais qu’ils seront destinés à une population et à une clientèle plus élitiste et fortunée. Il ne faut pas se faire d’illusion, les formats informatiques et les plates-formes de téléchargement sont l’avenir et il faut faire progresser les produits disponibles, mais ça ne se fera pas en deux ans…

Justement, dans ma chronique, j'ai souligné l'attention particulière que vous avez apportée à l'artwork et au superbe digipack de Gust Of Rage.
Je te remercie, mais tu sais, en dix ans de S-CORE, on a réussi au sein de notre collectif DIRTY 8 à se créer une base de relations riches et variées (techniciens, graphistes, artistes, bénévoles...). « Linus », notre graphiste, est vraiment doué parce qu’il s’implique à fond dans la musique et retranscrit l’ambiance de nos morceaux au travers de visuels appropriés… On est d’ailleurs en train de potasser sur une idée de clip, mais on en reparlera en temps et en heure…

Avec un tel album, on vous attend sur scène ! Y a-t-il une tournée de prévue ?
Nous avons tourné en fin d’année dernière (le Dirty 8 Tour) pour nous familiariser avec cet album en live et le moins qu’on puisse dire, c’est que les morceaux ont trouvé naturellement leur place sur scène.
Nous jouons souvent avec nos potes de X-Vision, au sein d’un plateau qui déboîte sévère et nous nous rendrons en Hongrie et en Grèce cet été, aux côtés d’Absurdity pour quelques festivals… Nous préparons également une tournée pour la rentrée, avec sûrement de nombreuses surprises à la clé… J’ai vraiment hâte que l’on y soit…

Avez-vous l'ambition de vous exporter ? Les groupes français commencent à avoir une bonne réputation, j'imagine que jouer vos nouvelles compos sur les scènes européennes peut vraiment vous aider à grandir...
Nous sommes de Strasbourg, on aimerait vraiment jouer plus souvent outre-Rhin et je pense que « Gust of rage » va nous faire passer ce cap… Toutes les chroniques sur l’album et surtout les étrangères sont vraiment mortelles. Je pense que nous avons de bonnes amorces dans les pays de l’Est, où nous avons déjà joué, mais aussi en Russie et au Japon, nous envoyons même des albums aux USA et en Amérique latine… Je suis personnellement très confiant pour notre avenir dans les pays étrangers, croisons les doigts…

Dans tes rêves, avec qui aimerais-tu tourner ?
Dans mes rêves, je me verrais bien faire de la gratte avec James Hetfield, boire une bière avec Kirk Windstein et faire une partie de foot avec Sepultura… ça, ça serait vraiment ultra cool… Tu sais, tous ces mecs, même si ce sont des stars et des personnes inaccessibles, font partie de toi et t’ont enseigné pas mal de choses avec leur musique… 

La question du manager pour finir : imagine que tu t'adresses à un fan de métal qui en a marre du metalcore, comment pourrais-tu le convaincre que S-CORE est le groupe qu'il lui faut ?
Parce que S-CORE se fout des étiquettes et des modes, que c’est juste un putain de groupe de Metal, sincère et enthousiaste, qui adore jouer live et proposer des albums de qualité avec un son énorme… OK !!!


 
S-CORE – Guts Of Rage
Dirty 8


Myspace : http://www.myspace.com/scorepower