Interview

Revenons un peu en arrière, en 2005...
La première fois que je suis arrivée en studio, pour travailler sur des morceaux, je ne savais pas quoi faire. Je restais immobile et chantais les morceaux. Et Tommy essayait de me rassurer, mais je ne voyais pas comment faire vivre les morceaux, d’une manière plus rock. Auparavant, je chantais principalement de la pop, et ma voix était donc très typé pop. Ça n’a pas été facile, et j’ai passé un été entier à Miami à travailler ma voix. Et puis le concert avec Alice Cooper est arrivé, et chanter live m’a complètement transformée. Bon, j’étais un peu stressée avant de monter sur scène (rire), même si je le connaissais d’avant.

Et après, tu as enchaîné les dates de concerts. Qu’as-tu retenu de toutes ces expériences live ?
C’est une bonne question... J’ai beaucoup voyagé, vu beaucoup de pays différents. Je suis allée au Mexique, en Inde... Et j’y ai vraiment eu un choc culturel, et je me suis rendue compte que tout était tellement facile en Europe, pour la nourriture, la santé. Je me suis dit que j’étais vraiment chanceuse d’avoir tout ce que j’ai.

Et pour revenir à la musique, est-ce que le fait de voyager autant a changé ta vision de la vie de rockstar ?
Je ne sais pas. Tu sais, quand j’étais plus jeune, on voyageait déjà beaucoup avec mon père de toute façon. J’étais tellement jeune, et j’ai honte de le dire, mais je ne me souviens plus trop de tous les endroits que nous avons visités. Mais sinon, je me suis rendue compte que la musique est bien plus superficielle qu’elle ne devrait l’être, avec toutes ces personnes qui se font passer pour ce qu’elles ne sont pas. Les gens ont souvent l’impression que ce n’est que du rock, du glamour, et un mode de vie très libre, mais il y a aussi beaucoup de business derrière tout ça.

Quelles étaient les envies au moment de l’écriture de ce disque ?
J’ai toujours voulu expérimenter. Et j’ai la chance d’avoir des gens autour de moi pour me conseiller, comme Tommy ou mon père bien sûr. Ils m’ont vraiment montré le chemin à suivre au moment de l’écriture, de parler de choses qui me touchent, de choses qui me sont arrivées. Quand nous avons commencé à tourner, nous n’avions pas énormément de morceaux. Et le fait de jouer notre répertoire nous a permis de voir quelles étaient les lacunes de notre set, comme le fait de n’avoir pas assez de morceaux rapides. Et cela nous a donc guidés pour savoir vers quoi nous devions nous concentrer pour la suite de la composition.

Ce projet est sous ton propre nom. Alors d’un côté, c’est une bonne chose pour la promotion et une reconnaissance rapide, mais d’un autre côté, cela te met une certaine pression...
(rire) Exactement. Je pense qu’il y a beaucoup de pression. Et la plus forte étant que je suis «la fille de...»

Du coup, les gens attendent beaucoup...
Oui, ils attendent beaucoup. Et ils ont des idées préconçues sur la manière dont je dois jouer de la musique. Et ils trouvent que je ne suis pas assez Heavy. Mais si je jouais du metal, ils ne seraient pas contents non plus que je suive les traces de mon père. Donc oui, c’est une pression supplémentaire, mais j’arrive à vivre avec...

As-tu peur d’être comparée à Kelly Osbourne (rire) ?
(rire). Oui, les gens pourraient faire le parallèle, même s’ils ne l’ont pas encore fait...

Bon, d’un autre côté, tu chantes quand même bien mieux qu’elle !
(rire). Merci. Je ne veux pas être méchante, mais nous n’avons rien en commun.

Comment décrirais-tu ta voix ?
Encore une bonne question [NDLR : allez, encore quelques minutes et je vais bien finir par l’avoir le numéro de portable de son père]. Je chante depuis que j’ai 9 ans. Mais ma voix a énormément évolué ces derniers temps depuis que je fais beaucoup de scène. Ma voix est devenue plus grave et donc plus rock que mon passé pop, plus puissante aussi.

LAUREN HARRIS - Calm Before The Storm
Demolition / Underclass

Myspace : www.myspace.com/laurenharrisuk

Depuis le temps que l’on entend parler des vocalises de Lauren Harris, il fallait que la miss se décide enfin à sortir un disque. C’est chose faite, et même si l’ombre du papa (Steve Harris, bassiste d’Iron Maiden) a tendance à attirer toutes les attentions, Lauren réussit ici à créer son propre univers. N’en déplaise aux fans de la vierge de fer... Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°20 de juin 2008
Entretien avec Lauren Harris (Chant) - Par Geoffrey
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