Alors, comment se passe cette tournée ?
Oh, fantastique, super atmosphère ! Je pense que les fans ont la
même attitude que nous par rapport à cette réunion
: ils savent que nous ne sommes là que le temps des festivals et
il y a vraiment une énergie positive.
Es-tu surpris de voir qu’il n’y a pas que des vieux fans dans le public ?
Oui et non. Je veux dire, je n’arrive toujours pas à
comprendre pourquoi nos albums sont devenus si importants pour les
fans. On ne pensait pas à ça en fondant ce groupe, en
enregistrant nos disques et en faisant la dernière
tournée avant notre séparation. Les gens qui
étaient venus à l’époque attendaient un
nouvel album et étaient rentrés chez eux. Mais là,
ce n’est pas pareil : c’est la dernière fois
qu’ils pourront nous voir, tout le monde est conscient de
ça.
On peut revenir sur cette époque de la séparation, les raisons ? Si tu le pouvais, tu changerais quelque chose ?
Non, pas vraiment. Il y a bien quelques arguments que nous avons
avancés que nous changerions parce que nous étions jeunes
mais pour le reste non, parce que toutes nos vies professionnelles par
la suite ont été basées sur le fait que nous
étions des ex-At The Gates, je ne veux pas dire des stars,
hein… J’aime la manière dont les choses se passent
en ce moment. Les premières semaines après le split
furent difficiles pour tout le monde mais nous avions nos raisons : une
pression trop importante des tournées, des enregistrements
d’album, la tension qui s’était installée
entre nous en tournée depuis trop longtemps. Nous n’avions
pas les mêmes attentes de la vie que maintenant alors que nous
approchons de la quarantaine, vous voyez ? Je ne changerais rien, non.
Quel est le feeling maintenant sur scène, alors que tu joues du vieux matériel ? C’est étrange ?
En fait, les choses vont très vite et nous essayons plutôt
d’installer un bon feeling avec le public. Je veux dire que ce
que nous faisons là, avec At The Gates, n’est pas
très éloigné de ce que nous faisons habituellement
en live avec nos groupes actuels. Mon discours et ma voix sont les
mêmes qu’avec mes autres groupes, tout comme mon
énergie.
Justement, comme tu as plein d’autres groupes, ce n’est pas trop difficile de revenir à At The Gates ?
Non, c’est vraiment un plaisir pour moi de jouer avec plein de
musiciens différents. J’ai tellement été
seulement « Tomas, ex-At The Gates », que je suis vraiment
content d’avoir multiplié les projets pour faire ce que je
voulais réellement.
Si At The Gates sortait un nouvel
album aujourd’hui, ce serait très différent de ce
que vous avez fait à l’époque ?
Oui, euh… - enfin, il n’y aura pas de nouvel album, désolé pour vous – je veux dire… - merde, c’est une bonne question, ça, bien essayé (rires) – à la limite, j’aimerais faire comme Celtic Frost
l’a fait avec son dernier album. Je veux dire par là
qu’ils sont restés fidèles à leur style mais
qu’ils n’ont pas fait un Morbid Tales Pt2. J’aurais
été très déçu s’ils avaient
fait ça. C’est totalement nouveau et créatif,
voilà la marche à suivre.
Il y aurait pu y avoir un successeur à Slaughter Of The Soul ?
On a tous des souvenirs différents de cette époque mais
c’était tellement en rapport avec ce
qu’étaient nos vies de l’époque ! Ceci dit,
nous passons tellement de bon temps ensemble en ce moment qu’il
pourrait y avoir quelque chose qui en sortira, je n’en sais
vraiment rien. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit,
hein (rires) !
Est-ce que tu réalises l’héritage d’At The Gates, maintenant ?
En ce moment, oui, un peu plus, forcément. Mais je n’aime pas trop penser à ça…
Ouais, allez, dis-nous : ça fait quoi d’être une légende (rires) ?
Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles, là (rires) !
Oh, tu le sais bien…
Oui, je vois bien de quoi vous parlez mais si je commence à me
prendre pour ce que je ne suis pas, ça ne va pas aller (rire).
Ce sont plus les gens qui me voient comme ça ; j’essaie
quant à moi de garder les pieds sur Terre et de me concentrer
sur ce que j’ai à faire avec mes différents
compères.
Oui, mais quand même, sans At
The Gates, il n’y aurait jamais eu d’In Flames, de Dark
Tranquillity et tous ces groupes de swedish death metal…
Oui, évidemment, tous ces groupes se réclament de nous
mais ils font aussi leur propre truc maintenant. Ce sont des groupes
fantastiques dans leur style.
On dirait que ça te rend un peu inconfortable quand on te parle de ça.
Non, ça ne me dérange pas mais je ne sais pas ce que les
autres font maintenant et j’ai déjà bien assez
à m’occuper de nos propres shows pour ne pas trop
m’embrouiller l’esprit avec ce type de pensées.
Et aussi à répondre à des interviews stupides (rires) !
Non, ça, ça va, en plus, vous êtes cool (rire) !
Comment vois-tu la scène death metal moderne ?
Je pense qu’il y a un gros mouvement en ce moment et qu’il
y a plus d’originalité qu’avant mais comme il y a
énormément de groupes, il y a aussi beaucoup de merdes.
Mais définitivement, notre scène est bien vivante, il y a
une très bonne atmosphère.
Tu ne te focalises pas seulement sur la scène suédoise, qui est importante ?
Non, j’essaie de continuer de surveiller ce qui se passe ailleurs, notamment avec les magazines.
Tu apprécies cette scène
américaine qu’on décrit comme du metalcore et qui a
en fait pillé tout le death thrash suédois ?
J’ai beaucoup d’amis aux USA qui jouent sans se soucier de
ce type de considérations comme Converge ou Dillinger Escape
Plan. Mais disons que pour répondre à ta question, je
préfère toujours les originaux aux copies…
Tu n’as jamais pensé à produire toi-même des groupes ?
Pas vraiment. J’ai parfois été là pour aider
un peu en studio certains groupes de Suède, histoire de filer
quelques conseils sur le son ou les compos mais produire, bien que
j’ai un studio chez moi, ce n’est pas trop mon truc, je
n’ai pas la fibre qu’il faut. J’ai déjà
du mal à savoir comment produire mes projets, alors…(rire)
Tu as joué aussi ici hier, avec Disfear. Comment tu juges l’ambiance du Hellfest et le festival en lui-même ?
Super ! En plus, il y a plein de groupes que je veux voir sur ces trois
jours. J’étais sur le côté de la scène
pour Candlemass par exemple parce que ce sont des potes et
c’était fantastique. C’est la première fois
que je les voyais avec leur nouveau chanteur et j’ai
été très impressionné.
Hier, nous avons assisté
à ton concert avec Disfear : c’était un très
bon show, avec de bonnes vibrations rock n’ roll. Comment as-tu
vécu le show de ton côté ?
On s’est vraiment éclatés en fait. Le Hellfest est
très Metal dans l’âme et parfois, ça peut
s’avérer difficile pour nous mais il semble qu’il y
avait là plus de fans que nous le pensions puisque nous
n’avons pas fini notre concert devant une tente vide. Il y avait
une super ambiance, c’était très chaud, on se
serait cru dans un sauna sous cette tente !
De toute façon, le dernier album de Disfear a reçu de très bonnes critiques en France…
Oh yeah, yeahhh ! C’est excellent même si je n’ai rien compris à ce que j’ai lu (rire) !
Dernière petite question pour Disfear : vous allez tourner un de ces quatre chez nous dans des clubs ?
Plus aux USA parce que nous ne sommes pas aussi connus qu’en
Europe. Ici, tu vois, on nous invite quand même sur les
festivals…
Justement, ce type de festival est-il
une parfaite opportunité de faire mieux connaître Disfear
et de préparer des dates en tant que tête d’affiche ?
Oui. D’ailleurs, j’espère que les mecs de The
Haunted par exemple pourront vite montrer leurs nouvelles compos.
Tu aimes The Haunted (les frères Björler faisant aussi partie d’At The Gates - Ndlr) ?
Oh oui ! C’est un des tous meilleurs groupe suédois ! J’attends avec impatience leur nouvel album.
AT THE GATES
* (EP) Gardens Of Grief (Dolores)
* The Red In The Sky Is Ours
* With Fear I Kiss The Burning Darkness (Peaceville)
* Terminal Spirit Disease (Peaceville)
* Slaughter Of The Soul (Earache)
* Suicidal Final Art (compilation – Peaceville)
Site : www.atthegates.se
Site : www.myspace.com/atthegatesband