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Pyramaze ! Voilà un groupe de Heavy-speed Metal certainement sous-estimé ! Pourtant, les deux premiers albums de ce groupe danois, Melancholy Beast et Legend Of The Bone Carver, étaient des tueries. Le groupe s’est fait remarquer en France au festival de Raismes mais comme il ne tourne pas beaucoup, tombe assez facilement dans les oubliettes. Mais qu’apprend-on l’an dernier ? Que le nouveau chanteur n’est autre que Matthew Barlow (Iced Earth), que le groupe a réussi à tirer de sa retraite. « Immortal » est le fruit de cette collaboration : meilleur album du groupe à ce jour sans aucune discussion, il fallait donc que nous parlions de tout ça avec Michael Kammeyer, cerveau de cette brillante formation.

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°21 de juillet 2008

 Entretien avec Michael Kammeyer (guitares) – Par Will Of Death
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Quelle a été l’actualité de Pyramaze depuis la sortie de l’album ?

Je passe mon temps à faire des interviews comme tu peux l’imaginer ! Nous avons aussi organisé une compétition d’artworks de fans sur notre site qui vient juste de s’achever. Nous avons lancé aussi du nouveau merchandising et nous sommes à la recherche d’un nouveau chanteur. On cherche aussi à booker des concerts…

Je pense que les fans du groupe voudront en savoir un peu plus. Pourquoi avez-vous viré Lance King ?
Oh, la fameuse question (rires) ! J’ai préféré être un peu mystérieux avec ça sur notre site parce que je ne voulais pas que l’on lave notre linge sale en public. Disons que Lance nous a posé des problèmes aussi bien personnels que professionnels. Nous avons donné un concert aux USA en 2006 dans un festival où ça ne s’est pas bien passé avec lui et nous avons eu une bagarre assez intense, pas en en venant aux poings mais avec des mots très durs, spécialement avec sa femme parce qu’elle se mêlait beaucoup trop de notre business, Lance n’en ayant en vérité rien à foutre. Ce n’était pas la première fois que ça ne se passait pas bien en backstages. Ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. Nous sommes revenus de ce festival sans Lance et nous avons décidé qu’on ne pouvait plus continuer à bosser dans ces conditions. Nous lui avons envoyé une lettre lui expliquant les raisons pour lesquelles il ne faisait plus partie du groupe. Tu comprendras que certains détails de cette lettre doivent rester un peu secrets…

Les choses ont été assez bien expliquées sur le site mais comme tout le monde ne lit pas l’anglais, tu peux nous dire comment tu as réussi à convaincre Matthew Barlow (Iced Earth) de rejoindre Pyramaze, alors qu’il avait quitté le business ?
Quand j’ai eu l’idée de contacter Matt, il a fallu que je cherche sur Internet où il travaillait en tant qu’Officier de Police aux USA. Là, j’ai trouvé qu’il bossait à Georgetown et j’ai donc appelé le poste tout simplement (rires) ! Là, j’ai demandé à parler à l’Officier Barlow et en fait, je suis tombé sur son frère (rires), ce dont je ne me suis pas rendu compte tout de suite. J’ai alors commencé à me présenter et à lui parler musique, et à l’autre bout du fil, j’ai entendu : « Whow, whow, whowww ! Je ne suis pas Matt, mais son frère ! » (rire) J’avais pas l’air con. Matt était en patrouille donc je n’ai pas pu lui parler. J’ai rappelé le lendemain mais sans succès, Matt était encore en patrouille. J’ai alors demandé à la policière que j’ai eu au bout du fil s’il n’était pas possible d’avoir son adresse e-mail et cette dame, à mon grand étonnement, m’a gentiment filé le mail perso de Matt, puisqu’elle savait qu’il était une rock-star (rires). Elle s’est dit qu’un mec qui appelait du Danemark ne devait certainement pas lui vouloir de mal (rires) ! J’ai alors écrit un mail à Matt lui expliquant qui on était, ce qu’on prévoyait de faire, comment nous allions le faire et j’ai filé le lien de notre page Myspace pour qu’il puisse écouter certains de nos titres. Je lui ai simplement demandé s’il serait intéressé pour chanter sur notre prochain album. Je pensais que si Matt voulait revenir dans le business, il conviendrait à un groupe comme Pyramaze parce qu’il avait quitté la musique pour être capable de subvenir aux besoins de sa famille avec un boulot stable. Dans notre groupe, nous vivons aussi comme ça : nous avons tous un travail, une famille, une maison et nous nous occupons de Pyramaze sur nos loisirs et nos vacances en fait. Je pensais donc que pour Matt, il serait intéressant de rejoindre un groupe de très haute qualité mais qui ne te prenne pas tout ton temps, tu vois… Je lui ai donc envoyé un mail et plusieurs jours après, j’ai reçu une réponse très enthousiaste de Matt où il me disait qu’il avait écouté nos chansons, vu notre site et nos tronches et qu’il serait prêt à discuter un peu. Il m’a filé son numéro perso, chez lui, en me disant de l’appeler. Je me suis alors dit : « ok, cool ! » (rires). Je l’ai donc appelé le soir et ça a été assez étrange parce qu’on a parlé pendant des heures comme si on était de vieux potes, de tout sauf de musique. On a plus parlé de musique via nos mails en fait. Au bout d’un certain temps, Matt m’a proposé de venir faire une audition pour nous parce qu’il voulait être sûr que sa voix conviendrait à notre style, puisque la voix de Lance était beaucoup plus aiguë que la sienne. On lui a donc envoyé quelques mp3’s de titres de Legend Of The Bone Carver, sans vocaux, pour qu’il puisse faire des démos avec sa propre voix. Il l’a fait et quand j’ai entendu le résultat, c’était carrément fantastique, encore mieux que ce que j’avais espéré !  On lui a donc proposé le boulot et voilà…

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Ce n’est pas un peu frustrant de remettre un gars en selle et de le voir finalement rejoindre le groupe qu’il avait quitté auparavant ?
He, he… Oui, c’est le moins que l’on puisse dire ! J’ai évidemment été fort déçu. J’en ai parlé avec Matt et il m’a donné les raisons pour lesquelles il voulait retourner chez Iced Earth, raisons qui étaient bonnes d’ailleurs. Pendant une semaine, ça m’a vraiment fait suer mais en fait, je me suis dit que si j’avais été Matt, pour les raisons qu’il m’a données, j’aurais fait la même chose. Malgré tout, nous avons décidé de faire l’album ensemble quand même, nous restons bons amis, tout va bien.

Qui va vous accompagner du coup, en tournée ? Vous avez déjà un autre chanteur ?
Non, pas encore mais nous avons commencé à discuter avec 3 ou 4 personnes, certaines étant connues, qui pourraient être une bonne option pour Pyramaze. Je ne peux rien dire pour le moment puisque rien n’est concret mais d’ici la fin de l’année, nous pourrons repartir sur les routes (Ndlr : on sait maintenant que ce sera Urban breed (ex-Tad Morose, Bloodbound) qui tiendra le micro – un sacré client, là aussi).

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Quelle était ton idée au moment de commencer à composer ce nouvel album ?
Mon but était de faire des chansons épiques mais avec beaucoup de mélodies et de passages accrocheurs. Je voulais aussi ralentir le tempo général de l’album, par rapport à nos premiers disques, juste pour pouvoir inclure un peu plus de mélodies tout en appuyant le côté heavy. 

As-tu orienté l’écriture de certains titres en fonction de la présence de Matt ? Par exemple, le 1er titre, « Year Of The Phoenix », avec sa rythmique en béton, hyper thrash, me fait vraiment penser à du Iced Earth !
Oui, je vois ce que tu veux dire, mais il n’en est rien. Je n’ai rien composé par rapport à Matt mais je reconnais que ce titre fait penser à du Iced Earth. Il n’y a cependant rien d’étonnant tellement j’ai écouté Iced Earth par le passé. J’adore ce groupe, même encore maintenant (rires) ! Quand j’ai commencé à jouer, mon style de jeu s’est affiné en m’entraînant sur certaines rythmiques de Jon Schaffer. Ça fait donc partie de moi maintenant, c’est pour ça que tu retrouves ces éléments dans la musique de Pyramaze. 

La performance de Matt est grandiose. Avec vous, je trouve qu’il n’a jamais chanté de manière aussi variée. Qu’en penses-tu ?
Oui, je suis entièrement d’accord. Quand Matt nous annoncé qu’il nous rejoignait, je lui ai dit qu’il était libre d’expérimenter d’autres facettes de sa voix, que c’était même une chance pour lui. Et c’est ce qu’il a fait. Pour nous, c’était aussi très intéressant parce que nous ne voulions pas devenir des clones d’Iced Earth.

J’ai lu que vous avez aussi utilisé pour la première fois un petit chœur. Sur quels titres et pourquoi ?
On a fait ça sur « Ghost Light », « Touched By The Mara » et « The Highland ». Notre choix a été dicté par le désir. En fait, quand Lance était dans le groupe, il faisait tous les backing-vocals et ça manquait parfois de diversité vocale. Là, nous avions Matt et la possibilité de rendre certaines chansons plus diversifiées grâce à ce petit chœur, dont a voulu faire partie Jim Morris, le producteur des vocaux (rires). 

« The Highland » est justement le morceau le plus épique que vous ayez composé, non ?
Oh, merci ! Je ne sais pas trop. C’est certainement le côté folk écossais ou irlandais de ce titre qui te fait dire ça ; alors, je ne sais pas si c’est le plus épique mais c’est certainement un des meilleurs titres de ma carrière.

L’enregistrement s’est fait en plusieurs étapes. Tu peux nous en parler, comment ça s’est passé ? Avec qui avez-vous bossé ?
Nous avons commencé à bosser avec Tommy Hansen dans son tout nouveau studio, au Danemark. On a enregistré tous les instruments, là. Nous avons ensuite envoyé les parties à Matt, pour qu’il enregistre ses vocaux chez Tim Morris, à Tampa (USA). Finalement, quand nous avons récupéré les vocaux, nous avons tout donné à Jacob Hansen pour qu’il mixe et masterise le tout. Donc, 3 producteurs ont pris part à ce processus.

Comme le style, le son est aussi plus heavy. Quels changements et améliorations voulais-tu apporter à votre son ?
Là aussi, je voulais passer à un autre stade. Je voulais que ce soit plus heavy en même temps que plus mélodique ; rien que ça, pour moi, c’est une progression. Le son rend bien ça. 

Parlons du contenu des textes de l’album. Est-ce un album concept ?
Non, il y a différentes histoires. « Year Of The Phoenix », par exemple, est directement connecté au groupe, au fait que Matt soit revenu au Metal, tel le phénix renaissant de ses cendres, le fait de revenir encore plus fort, plus droit, pour botter des culs. « Ghost Light » parle d’une légende nordique, une lumière étrange qui se baladerait la nuit pour guider les voyageurs. Mais on pense que cette lumière est en fait un fantôme qui essaie de conduire ces gens vers un trésor. Il y a différentes théories à propos de ça mais en gros, cette chanson parle de ça. Tu vois, c’est très différent… Tout l’album est comme ça : lisez les textes, il y a des trucs sympas.

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Si tu avais à choisir 3 titres très représentatifs de cet album, ce serait lesquels et pourquoi ?
Je dirais “Year Of The Phoenix” pour les tempos rapides et ce break mid-tempo qui tue, “Caramon’s Poem” et “The Highland”.

Vous avez aussi changé de label. Exit Massacre Records et Replica pour la France, vous voilà chez Locomotive Music. Comment s’est opéré ce changement ?
On avait fini le deal avec Massacre Records et Replica et ils n’ont pas voulu renouveler le contrat en payant plus pour le prochain album. Nous étions donc libres de chercher un autre label. Replica Rec. a fait du bon boulot pour nous mais en tant que label, ils n’existent plus ; ils ne sont plus qu’une agence de promotion maintenant. On ne peut pas en dire autant de Massacre Rec. qui n’ont jamais vraiment bossé le groupe. Nous voulions donc de toute façon les quitter. Nous les avons quand même contacté en leur disant que nous étions prêtes pour composer le nouvel album et qu’il nous fallait une certaine somme d’argent. Ils nous ont répondu qu’ils ne pouvaient pas payer et que nous étions libres de faire ce que nous voulions. En fait, nous étions très contents de leur réponse (rires) ! Nous avons annoncé que Matt nous rejoignait, bla bla bla, tu vois, et une fois que l’album a été composé, nous avons envoyé des démos à tous les labels qui nous intéressaient, Locomotive en faisant partie. Nous avons reçu plusieurs offres intéressantes mais Locomotive s’est montré le plus enthousiaste à l’idée de bosser avec nous. Ils nous ont donné plus de promesses et de garanties pour la promotion ; c’est pourquoi nous les avons choisis à la fin.   

Je dois quand même te dire un truc, j’espère que ça va marcher pour vous parce que ça fait plusieurs années que je bassine mes potes en leur disant : écoutez Pyramaze, ce groupe tue !! Le nouvel album tourne encore une fois en boucle ici… Pour moi, vous êets vraiment parmi les meilleurs.
Oh merci, Will ! J’apprécie. J’espère en effet que tous nos efforts vont être récompensés.

Votre album est sorti en Europe depuis presque 2 semaines (interview réalisée mi-juin). Quelles sont les réactions pour le moment ?
Très bonnes, meilleures que ce que j’aurais pu espérer en fait. Les fans sont très excités par cet album mais aussi ceux d’Iced Earth. Je suis certain que plus de 98% des fans pensent que cet album cartonne. Les 2% restants pensent que Legend Of The Bone Carver lui était supérieur mais je m’en fous (rires). Tous les gros magazines européens, y compris le vôtre, nous ont placés dan leur top 5 ou top 10 du mois. C’est très très bon pour nous.

Aucun concert n’est planifié pour le moment, forcément à cause de la non-présence de Matt.
Si, 5 concerts sont déjà planifiés au Danemark pour le mois de novembre.

Oui, ok, mais vous sortez un putain d’album, certainement le meilleur à ce jour, et vous ne pouvez pas le défendre sur scène immédiatement… Cette situation n’est pas trop frustrante ?
On pourrait le faire rapidement mais comme je te l’ai dit, nous avons tous un travail et si partions durant des semaines en tournée, on perdrait trop d’argent. Nous ne sommes pas un groupe assez gros et donc, on ne nous paye pas assez pour que nous abandonnions nos jobs. Nous jouons donc uniquement quand nous pouvons prendre des vacances.

J’espère pouvoir vous revoir live en France à nouveau parce que je vous avais vus au Raismes Fest, en 2004, et ça avait été excellent, certainement une des meilleurs performances du jour (d’ailleurs, vous avez publié certaines de mes photos sur votre site). Tu te rappelles de ce festival ? Alors, j’espère que quand vous planifierez vos dates de concerts, vous reviendrez en France !
J’espère pouvoir revenir chez vous, c’est sûr ! Je me souviens bien de ce festival, ça avait été très cool. J’espère que les fans français apprécieront l’album.

 
PYRAMAZE – Immortal
Locomotive Music


Site : http://www.pyramaze.com/