General Lee


Les Béthunois de General Lee sortent leur premier album, Hannibal Ad Portas, chez Basement Apes Industries. Un album mélancolique et profond, à travers lequel mélodie et lourdeur se confondent pour un résultat émouvant et brillant. On se devait de les rencontrer tellement l’album nous a touchés, mais aussi pour les faire découvrir à tous ceux qui n’ont pas encore eu la chance de les écouter ou de les voir sur scène.

Parution possible dans METAL OBS' n°24 de Nov. 2008

 Entretien avec Arnaud Palmowski (chant) – Par Gaet’
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Vous sortez votre premier album avec un nom qui pousse à la curiosité : Hannibal Ad Portas. Vous pouvez nous en dire un peu plus sur sa signification ?
Bon, on va commencer par un peu d’histoire. Silence dans le fond (rires…). Hannibal Ad Portas, qui signifie « Hannibal est à nos portes », est le cri du peuple romain lorsqu’en 218 av. J-C. Hannibal Barca, général carthaginois et célèbre tacticien, tenta de prendre Rome après une longue et périlleuse traversée des Pyrénées puis des Alpes. Il échoua aux portes de Rome. En plus d’être un fait d’arme assez bluffant et une aventure incroyable qui a titillé notre imagination, on y a vu un petit parallèle avec les trois dernières années pas évidentes que nous avons passé en tant que groupe. En effet, il nous aura fallu presque deux ans après la sortie du split avec As We Bleed et quelques changements de line-up, pour réussir à retrouver un état d’esprit commun propice à la composition. Tout cela nous a un peu fait douter de notre capacité à venir à bout de cet album et de réussir à retranscrire le plus fidèlement possible notre vision. Mais maintenant, on est à vos portes, planquez vos filles (rires…).

Qu’est-ce qui vous pousse à écrire et interpréter une musique aussi triste, arrachée par la douleur ? D’où vient cette souffrance ? Est-ce un choix de votre part ou est-ce que les choses se font naturellement ?
On est des « fils du Metal »  et des tristes sires donc les choses se font donc très naturellement et on ne force pas le trait. Plus sérieusement, même si notre musique regorge de sentiments assez négatifs, notre but est de réussir à transformer tout ça en intensité, en une certaine « beauté » mélodique, faire travailler l’imagination et provoquer une palette de sentiments variés. Bizarrement, nous n’avons jamais réussi à composer quoique ce soit en étant triste ou déprimé. Il faut que l’on se sente dans un bon état esprit et sûrs de nous pour que ça coule de source.

Et au niveau des textes, on imagine que les thèmes abordés sont en rapport avec l’atmosphère qui se dégage de la musique…
J’ai écrit les textes à la fin et j’ai donc pu coller au plus près de la teneur des morceaux. Les textes sont donc assez descriptifs et évoquent des paysages désolés, d’apocalypse mais aussi quelques points de vue plus personnels sur la séparation, la perte et autres joyeusetés. Le tout est pas mal influencé par les textes de Lovecraft, K.Dick et Poe dans une moindre mesure.

General Lee

On pose souvent la question courante des influences. De quoi vous nourrissez-vous ? Est-ce que ça va au-delà de la musique et jusqu’à quel point tout cela a un impact sur votre processus de composition ?
Nous sommes influencés par une quantité de choses autant dans la musique, le cinéma ou encore la littérature. La musique de Breach, Neurosis, Godspeed You ! Black Emperor ou encore My Dying Bride nous berce pour la plupart depuis un paquet d’années. Côté cinéma, pour ma part j’adore des films comme Blade Runner et The Thing qui sont de grandes sources d’inspiration.

L’artwork de l’album est simple, original et attire l’attention. Est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui avec la crise de l’industrie du disque, les groupes se doivent de miser aussi sur la beauté de l’objet, pour solliciter le public à ne pas télécharger et se procurer le disque ?
On tenait à apporter autant d’attention au packaging qu’à la musique, tel un tout indissociable. Un objet classieux qui accroche l’œil plutôt qu’un simple morceau de plastique. Fred de Basement Apes Industries nous a proposé ce format original et on a eu la chance de collaborer avec deux passionnés de photographie : Aurélien Marenda  et Alexandre O’ Toole  qui se sont  respectivement chargés de la photo et de la conception.  On est au final très emballés par le résultat final qui est très proche des sentiments et des images que l’on souhaitait évoquer. Après, est-ce que ça va donner envie aux gens d’acheter l’album plutôt que de le télécharger ? On s’en moque un peu pourvu que notre musique puisse être écoutée par le plus grand nombre. A notre niveau, c’est plus de la promotion gratuite que du vol. On a encore cette chance d’évoluer dans un milieu musical où les gens ont encore le « culte » de l’objet donc on n’a pas trop de raison de se plaindre.

Moi le premier, je n’ai pu m’empêcher de vous comparer à Cult Of Luna… C’est pour vous un compliment ou ça a tendance à vous irriter ?
Ni l’un ni l’autre. On ne peut pas cacher notre intérêt pour ce groupe et ce, depuis le début. On aime chez eux ce mélange de lourdeur primaire couplée à un habile sens de la mélodie, D’une certaine façon, nos musiques sont un peu similaires au niveau de la démarche et des sentiments dégagés mais ce serait peut-être trop restrictif de s’arrêter à ça. General Lee a toujours été en perpétuelle évolution et nos sorties ont toujours étaient assez différentes. Les prochains titres iront certainement encore plus loin, et c’est très excitant de découvrir cela pas à pas. L’enchevêtrement de mélodies aura toujours une place prépondérante dans notre musique car c’est ce qui nous fait vibrer, bien plus que toute cette lourdeur stérile et vide de sens que l’ont nous sert ces derniers temps. Nous faisons ce que nous voulons et sans nous fixer aucunes limites.

General Lee

Pour la sortie de l’album, vous avez des dates de concert prévues avec des groupes comme Rorcal, Equus, Dirge, Amen Ra…, dont deux qui passeront par la Suisse. Doit-on s’attendre à vous revoir en tournée comme vous l’avez précédemment fait en 2005 et 2006 ?
Oui, nous rentrons d’ailleurs de Suisse et ce fut un plaisir de participer à la seconde édition du Fjord Fest à Genève et de découvrir entre autre Equus et Rorcal sur scène. Concernant une nouvelle tournée, je pense que si l’on arrive à concilier ça avec nos boulots respectifs, ça devrait se faire en mars 2009. Cette fois-ci, on aimerait faire davantage de dates en Europe, histoire de défendre Hannibal Ad Portas à une plus grande échelle et surtout se bouffer du kilomètre en camion à n’en plus pouvoir – ah ah. En attendant, vous pourrez nous retrouver le 15 novembre prochain au Théâtre de Poche de Béthune avec Dirge et Rorcal pour une release party de l’album et le 3 décembre au DNA de Bruxelles avec Ultraphallus et Loathus.

Concernant l’avenir de General Lee, vous avez un but précis ou bien vous prenez les choses comme elles viennent ?
On ne planifie pas grand chose en vérité. Actuellement, nous souhaitons juste faire pas mal de concerts pour faire découvrir les nouveaux morceaux. A bon entendeur ! On a également évoqué une suite à Hannibal Ad Portas mais pour l’instant, juste quelques bribes ont été composées donc ce n’est pas pour tout de suite.



GENERAL LEE – Hannibal Ad Portas
Basement Apes Industries



Myspace : www.myspace.com/generalee