Interview PELICAN Nov. 2008

On a appris que Pelican s’est fait dévaliser du matos au début de la tournée. Tu peux nous en dire un peu plus ?
C’était à Rome et on avait un peu de temps à tuer alors on a décidé d’aller voir le Colisée car pas mal de membres du groupe ne l’avaient jamais vu. On s’est garé dans un espace très public, il était 3 heures de l’après-midi, il y avait plein de monde. Le van avait des vitres teintées, fermé à clefs et à 2 rues du Colisée. On est allé sur place et on a pris quelques photos, c’est tout. Ca n’a pas duré longtemps, 20 minutes. Les vitres étaient cassées, la serrure enfoncée, ils ont pris 4 sacs avec deux ordis portables, 3 iPods, 2 micros chant, des blackberries, enfin plein de trucs...

Il semble qu’il y avait même beaucoup d’idées pour le prochain album sur ces ordinateurs ?
Oui mais le prochain album ne sera pas retardé pour autant. C’était des riffs mais beaucoup de chansons sont déjà prêtes et ont été répétées avec tout le groupe... Donc on verra comment ça va marcher. Quand on sera de retour à la maison, on rejouera les morceaux et les idées vont revenir, je l’espère. Et puis tu sais, ce qui est frustrant, c’est que nous avons “perdu” trois ans de notre vie. Les photos, les souvenirs, c’est surtout le côté sentimental qui manque, pas tant le matériel...

J’ai entendu que vous aviez ouvert un compte paypal pour que les fans vous aident sur ce coup-là et même si la plupart ont réagi positivement, certains n’ont pas compris pourquoi ils auraient à payer pour ça... Que ce n’était pas pour un décès ou un besoin d’argent pour sauver un membre du groupe d’une maladie quelconque...
Tu sais, pour nous, c’était plus simple que ça. Si les fans voulaient nous aider à traverser ça. On vit de notre musique mais c’est pas comme si on s’en sortait bien. Ce genre de petites pertes sont très importantes pour nous. Nous vivons au mois le mois, nous avons de petits apparts, je n’ai pas de voiture donc l’argent que l’ont gagne en tournée est très important. Ca nous permet de vivre un peu et surtout de rembourser ce qu’on doit. Tu sais, on n’essaie pas de voler nos fans, même si chacun mettait un dollar, au bout du compte, ça devient quelque chose...

Vous n’avez pas d’assurance spéciale quand vous partez en tournée ?
Non, pas du tout. Mais alors, vraiment pas.

Comment voyez-vous City Of Echoes maintenant, avec le recul ? Y changeriez-vous quelque chose ?
Ben tu sais, quand tu joues tellement de fois des morceaux sur scène, ceux-ci évoluent. Ils se transforment et prennent une autre dimension. Donc oui, nous ne ferions pas pareil si nous enregistrions à nouveau. On changerait certainement une partie ou deux mais le changement majeur viendrait de la manière de jouer les morceaux, majoritairement.

City Of Echoes, même en étant parfois plus agressif, reste moins épique que ses prédécesseurs. Tu sais ce qu’il en sera du prochain album ?
Un peu de tout ce qu’on a fait avant. Ce sera, je pense, vraiment un album qui regroupera tout ce qu’a proposé Pelican. Il sera très intense, peut-être bien plus calme que City Of Echoes mais sera avant tout un bilan. Quelque chose de fort à un moment donné…

On attend ça avec impatience. J’espère que ce ne sera pas trop long, encore une fois notamment en raison du vol que vous avez subi.
Je ne peux rien te dire car ce n’est pas planifié encore mais je te rassure. Le vol n’a rien entaché de notre volonté.

Changement de sujet, actualité oblige (interview réalisée avant les élections), Obama ou Mac Cain ?
Obama, définitivement…

Vous n’avez pas de chanteur dans Pelican mais avec tout ce qui se passe actuellement, vous n’avez pas envie de devenir politique ou de vous battre pour une cause, notamment avec des paroles ?
C’est une bonne question. Oui, pourquoi pas. Il est sûr que la situation actuelle n’est pas brillante voir même inquiétante donc peut-être qu’un jour, Pelican prendra le micro pour en parler mais ce n’était pas le concept du groupe au départ. Ca ne devait être que musique, musique et musique. Aujourd’hui, le monde dans lequel on vit me désespère, majoritairement en politique, donc il n’est vraiment pas impossible qu’on s’élève contre tout ça…

J’ai l’impression que tu ne crois pas beaucoup dans les élections américaines futures… Au regard de la crise financière actuelle également, si vous en avez entendu parler, comme vous êtes sur les routes… ?
Oui, bien sûr qu’on en a entendu parler. On a même regardé le débat entre Mac Cain et Obama. Donc on suit bien ce qui se passe et ça me fait peur. Vraiment, les gens aux Etats-Unis ne sont pas rassurés et attendent vraiment le pire. C’est flippant comme situation. Et même si je suis pro Obama, je pense que je n’y crois plus vraiment. Il y a trop de zones d’ombres dans la politique du 21ème siècle et Obama pourra-t-il vraiment changer les choses ? Je n’en suis pas sûr. Il y a trop de corruption qui traîne, trop de magouilles pour des fins personnelles ; non vraiment, je ne crois plus en la politique.

Cette réflexion donne donc vraiment de quoi penser pour le futur « parolier » de Pelican… Il y a du boulot.
Oui, carrément… Mais tu as bien fait de m’y faire penser. Ca ne donnera peut-être rien mais c’est toujours positif de parler de tout ça, même si là, on n’en a tiré qu’un constat alarmant…

PELICAN – City Of Echoes
Hydra Head Indistries

Page du groupe sur site du label : www.hydrahead.com/pelican/

Myspace : www.myspace.com/pelican

Cette interview de Pelican, nous la voulions. La rédaction appréciant particulièrement l’œuvre du groupe, il fallait que l’on fasse un petit bilan avec Laurent, le leader d’origine française du groupe, quasiment un an après la sortie de City Of Echoes. Malheureusement, le groupe s’étant fait dérober bon nombre d’affaires quelques jours avant à Rome, celui-ci a annulé, « n’étant pas dans l’humeur », pour laisser Larry Herweg, le batteur du groupe, s’y coller. Ce n’était finalement pas si grave car nous avons découvert un personnage très sympathique, plutôt ouvert à la discussion mais vraiment pas optimiste pour notre futur. Récit… PS : Laurent, ce sera pour la prochaine fois… Possibilité de parution de cette interview dans le METAL OBS' n°25 de Déc. 2008
Entretien avec Larry Herweg (batterie) - Par Pierre Antoine
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