Interview LORDI Nov. 2008

Hello Joel ! On s'était déjà parlé au Hellfest… On espère que tu vas bien. Comment se passe la tournée ?
Vraiment bien ! C'est cool d'être de retour en Europe, d'autant que cette fois, nous avons plusieurs dates chez vous.

Votre album était sorti en Europe à peu près un an après qu'il ait été disponible en Australie et c'est un gros succès maintenant. Tu réalises maintenant ?
On a toujours du mal à réaliser parce qu'on passe de salles de concert en chambres d'hôtels ou en bars mais disons que ce qui est sûr, c'est qu'on voit bien que les salles qui nous accueillent cette fois sont plus grandes que la dernière fois et qu'il y a plus de monde. On nous demande partout, ce qui est bon signe…

Mais du coup, tu n'es plus jamais chez toi !
Nous essayons quand même de revenir de temps en temps. Mais ça fait à chaque fois de longs voyages et le groupe doit tourner tant qu'il peut.

Comprends-tu pourquoi les gens aiment votre musique ?
Ben, parce que c'est du rock n' roll ! C'est un bon style de musique, apprécié partout, qui peut faire oublier la récession, ce genre de truc. Vous prenez du bon temps et arrêtez de réfléchir aux merdes qui vous accaparent l'esprit. Vous vous mettez un bon disque, vous vous bourrez la gueule et vous vous éclatez (rire) ! Voilà ce qu'est le rock n' roll !

Mais l'alcool ne peut-il pas devenir un des mauvais côtés du rock n' roll, de votre succès ?
Non, parce que tant qu'on me paiera des coups gratos, je pourrai toujours aller pisser partout (rire) !

Et ça fait quoi d'avoir un disque qui est meilleur que le dernier AC/DC ?
Oh mon Dieu ! Tu vas me faire dire des conneries ! Y a pas moyen que ça arrive : j'ai écouté Black Ice et c'est un très bon album. Il y a vraiment des riffs qui tuent une nouvelle fois et leur tournée va encore être un énorme succès.

Mais l'heure est peut-être venue pour de nouveaux groupes dans le rock n' roll…
Ce n'est pas la question. La seule qui compte est que le rock n' roll survive. Qu'on écoute des trucs récents ou qu'on continue d'écouter Chuck Berry, Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath ou AC/DC, on s'en fout : tout ça fait partie du même cercle.

Maintenant que vous avez joué vos titres des centaines de fois sur scène, comment les vois-tu maintenant ?
Je pense qu'on les joue de plus en plus vite (rires) ! On a déjà joué tous les titres de l'album mais on voit bien que certains titres provoquent de meilleures réactions que d'autres. Ceci dit, j'aime toujours notre album mais je suis impatient de bosser sur le prochain, histoire de voir aussi si nous aurons encore plus de fans avec celui-là.

Justement, tu peux nous en parler ?
Nous avons écrit plein de titres sur la route et nous serons de retour en Australie en janvier pour en composer d'autres dans notre QG qui n'est autre qu'un pub, chez nous. Ce pub est situé sous un hôtel et c'est le premier endroit où nous avons joué live quand nous démarrions. Au fil du temps, nous y avons installé notre matos dans une salle juste à côté. C'est pratique aussi pour tester les nouveaux titres en configuration live ou pour simplement s'asseoir et composer de nouveaux trucs. Une fois que ça sera fait, on fera les démos des titres aussi sur place car nous avons maintenant pu acheter du matos pour ça. Notre album est supposé sortir mi-juillet l'année prochaine…

Donc, de la compo et un enregistrement juste après une tournée. Bref, vous n'avez toujours pas de temps pour vous...
Oui mais bon, on sera quand même chez nous ; pouvoir faire les choses à la maison est une forme de liberté qu'on va apprécier.

C'est facile d'écrire du nouveau matériel en tournée ?
Oui parce que tu te retrouves à l'hôtel tous les jours et tu peux donc trouver le temps d'expérimenter de nouveaux riffs. Après ça, tu peux les tester directement ensemble durant le soundcheck et voir si ça pète ou pas…

Cette interview est aussi réalisée dans le cadre de la réédition de votre album avec un DVD bonus. Tu peux nous en parler ?
On a eu de super conditions pour jouer au Wacken cet été et comme il y a là à chaque fois une excellente équipe de pros de l'image, on a demandé à ce qu'ils enregistrent notre show. On n'avait pas encore sorti officiellement de titres de nous en vidéo live donc je pense que c'est une bonne chose pour les fans. On a aussi regroupé nos trois vidéos officielles dessus, ce qui fait que ça fait un produit sympa en attendant que ne sorte notre nouvel album.

Es-tu d'accord avec moi si je te dis que la meilleure façon d'apprécier et de ressentir votre musique est de vous voir en live ?
Oui ! C'est toujours un moment spécial car nous, on joue toujours en se disant que c'est peut-être le dernier show que nous donnons. On s'en fout qu'une basse déconne ou un truc comme ça, on se donne à fond, c'est tout.

Parlons un peu de l'Australie. Pourquoi votre pays est-il aussi branché rock n' roll ? Il n'y a rien d'autre à y faire (rire) ?
Je ne sais pas trop mais ce que je sais, c'est que le rock d'ici est apprécié diversement selon les pays qu'on visite. En France, par exemple, vous aimez bien Jimmy Barnes, Rose Tattoo et AC/DC, moins des groupes comme The Angels. Il y a cependant un point commun à tous ces groupes, c'est qu'ils jouent tous du très bon rock n' roll depuis un bail et ils poussent donc les autres qui arrivent derrière à essayer d'être au moins à leur niveau.

Qu'as-tu appris du music business, maintenant que vous êtes en plein dedans ?
Le music business est ce qu'il est et le rock n' roll, c'est le rock n' roll, man ! Le truc est que nous devons maintenant prêter attention à des choses très sérieuses, ce qui n'est pas forcément aisé quand tu n'es pas très sérieux toi-même (rire) ! Pour qu'on y parvienne, il vaut mieux toujours boire un bon coup avant (rire) !

En même temps, le Monde a besoin du music business…
Oui, certainement. Nous avons aussi besoin du label, de notre management, de notre agence de booking, pour organiser la vie du groupe et également celle du crew. Tout le monde doit tirer dans le même sens, c'est la meilleure chose à faire. Notre truc à nous est de devenir dingue sur scène et de donner de bons shows. On ne peut pas s'occuper de tout.

Quel est ton meilleur souvenir pour le moment, avec Airbourne, excepté cette interview (rire) ?
Ah ah… Si je ne devais en choisir qu'un, ça serait le Hellfest (rires) ! Quel super festival ! On est montés assez tôt sur scène, il faisait super bon et comme c'était l'heure de l'apéro, on a fini bien bourrés (rire). Après, j'ai escaladé la tour et tout le monde a commencé à paniquer, sauf nous évidemment… "Mec, bordel, mais qu'est-ce que tu fais ?" (rires). Ben quoi ? Je fais ça tout le temps (rire) ! Un autre truc marrant est que nous étions un peu crevés et que certains d'entre nous se sont réveillés 4 minutes avant de monter sur scène. C'était un excellent moyen de se réveiller mutuellement (rire) parce que le public a vraiment été super. C'était la première fois où nous jouions pour un festival en France et à partir de là, nous n'avons eu qu'une seule idée en tête, revenir chez vous parce que la France aime le rock n' roll ! VIVE LA FRANCE !! (en français dans le texte – ndlr)

Oh, mais tu as progressé en français !
Ouais, j'ai regardé deux trois trucs histoire de pouvoir dire au moins merci (rire) ! On se voit donc la semaine prochaine sur scène !!

Oui, avec ta bière et ta bouteille de Jack Daniel's, comme au Hellfest !
Ah ah… oui, sans aucun doute ! C'est une très bonne boisson ! Merci à vous les gars ! Cheers !

AIRBOURNE – Runnin' Wild Limited Tour Edition
Roadrunner Records

Site : www.airbournerock.com

Myspace : www.myspace.com/lordi

On dira ce qu'on veut d'AIRBOURNE, qu'ils ne sont que des clones d'AC/DC, n'empêche que l'énergie que le groupe dégage sur disque et encore plus en live est phénoménale, en témoigne leur terrible prestation au Hellfest cette année. Tout juste une semaine avant que le groupe ne revienne fouler les planches françaises et alors que ressort l'excellent Runnin' Wild agrémenté d'un DVD bonus de leur show du Wacken 2008, le sympathique Joel nous a passé un petit coup de fil histoire d'en remettre une couche, avec son accent australien caractéristique. Qui aujourd'hui arriverait à ne pas apprécier Airbourne ? Pas nous en tout cas… God bless Rock n' Roll !! Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°25 de Déc. 2008
Interview de Joel O'Keeffe (chant, guitare) – Par Geoffrey & Will Of Death
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