DEADLOC

Deadlock continue sa route, tranquillement, et peaufine son death mélodique au fil des albums. Avec toujours cette particularité d’avoir ses refrains mélodiques chantés par une demoiselle, Sabine. Une recette inédite, et très bien utilisée sur Manifesto, troisième album de la formation. Un disque charnière, avec une musique résolument moderne et ouverte sur d’autres styles (un peu d’electro, un petit break hip-hop). Il n’en fallait pas moins pour nous pencher sur cette formation. 

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°26 de Janv. 2009

 Entretien avec Gert Rymen (guitare) - Par Geoffrey
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Il y a quelque chose que les gens n’imaginent peut-être pas ou dont, du moins, ne se rendent pas compte quand on parle des réalités du monde musical… Tu es au boulot en ce moment pour répondre à cette interview... Est-ce facile de gérer une vie normale et celle dans un groupe ?
On essaye d’être le plus professionnel possible avec le groupe, c’est bien plus qu’un hobby pour moi, c’est une grosse partie de ma vie. Mais c’est très difficile d’en vivre, c’est pour ça que j’ai besoin d’un travail à côté. Je travaille dans un call-center, j’y suis superviseur, ce qui me facilite les choses pour partir en tourner, poser des jours. Pour moi ça va, pour d’autres membres du groupe, c’est parfois assez difficile à gérer.

Comment vois-tu Wolves, le précédent disque, avec du recul ?
C’est un très bon album pour nous. C’est le disque où Sabine a intégré le groupe. Et je pense qu’elle est une des meilleures choses qui soit arrivée pour le groupe. Bien sûr, nous avons perdu beaucoup de fans qui n’aiment pas sa voix, ou du moins ne comprennent pas cette démarche d’avoir une chanteuse dans le groupe. Mais nous en avons gagné plus que nous n’en avons perdus, je pense...

Plus de garçons viennent aux concerts (rire) !
Oui (rire). Je pense que Wolves nous a ouvert beaucoup de portes. Les autres disques étaient bons, mais celui-là a changé beaucoup de choses pour le groupe.

Comme un nouveau départ ?
Oui, on peut le voir comme ça. C’est toujours difficile quand un groupe s’essaye à quelque chose de nouveau. Par exemple, prendre Sabine dans le groupe a été une grande décision. On en a beaucoup parlé entre nous, savoir si la prendre comme membre à part entière était une bonne chose. Je pense que ce fut la bonne décision, quand on écoute le résultat, et surtout quand on voit la réaction des gens.

Wolves a été important, mais le véritable test est ce nouveau disque, savoir comment vous allez évoluer, faire progresser votre musique. Et Manifesto s’impose comme un grand pas en avant pour le groupe...
Tout disque devrait être meilleur que le précédent.  Bien sûr, si tu es un groupe établi depuis des années, que tu as sorti 15 disques déjà, c’est difficile d’avoir du recul et de se dire que ton nouveau disque est meilleur que le précédent. Mais pour nous, c’est plus facile. Je pense que Manifesto, au regard de ce que nous avons expérimenté sur Wolves, est beaucoup plus abouti.

Comment s’est passée la composition cette fois-ci ? Est-ce toujours facile de trouver l’équilibre entre mélodie et agression ?
Nous avons la chance que Sebastian ait un studio d’enregistrement chez lui, et c’est aussi lui qui compose la majorité des chansons. Les autres membres ont un travail bien précis à effectuer, mais c’est Sebastian qui gère tout le reste.

DEADLOCK

Mais tu peux donner ton point de vue, Sebastian n’est pas un tyran non plus quand même ?
Non, non (rire). Je suis dans Deadlock depuis 5 ans maintenant, et nous avons toujours travaillé ainsi. Sebastian nous fait écouter des morceaux, et nous lui disons s'ils correspondent au groupe ou pas. Et si je compose des choses, il voit dans quelle chanson il peut l’intégrer et comment l’arranger.

Qui a eu l’idée de la première chanson de l’album ?
(rire). Quand on est dans le tour bus, on met souvent des chansons folk allemandes ou de la techno. On est tous fan de Scooter (ndlr : formation de techno risible chez nous, mais populaire en Allemagne) et sur Wolves, il y avait déjà une partie électro inspirée par eux. Beaucoup de personnes pensent que nous sommes sérieux avec ces parties électro. Ce n’est pas que c’est une bonne grosse blague, mais pour nous, c’est juste pour le fun. Et commencer l’album avec une partie électro très dansante est pour montrer aux gens que nous ne faisons que ce que nous voulons, que cela surprenne ou pas. Les gens ne devraient pas prendre la musique trop sérieusement.

Et ce n’est que l’intro du disque...
Oui. Pour le reste, les gens sont partagés. Certains le trouvent plus agressif que le précédent, d’autres plus calmes ou grand public... Pour sûr, il est plus violent, avec beaucoup plus de blast. Et il y a ce contraste entre les guitares plus mélodiques, et certains breaks beaucoup plus chaotiques.  Pour moi, Manifesto est plus complet...

Avec en plus un son énorme, concocté par Jacob Hansen pour le mix et le mastering. Mais c’est encore Sebastian qui a tout enregistré. Ne serait-il pas mieux d’avoir un regard extérieur une fois la composition terminée pour tout ce qui est enregistrement de l’album ?
Sebastian fait un travail incroyable. C’est un artiste complet, et c’est plus facile avec son studio à côté.

Si Deadlock avait été suédois, ne penses-tu pas que les choses auraient été plus rapides ?
C’est une bonne question. Mais je pense que les choses ne sont pas si mal que ça en Allemagne pour nous. Nous sommes impatients de tourner de nouveau pour ce disque. Nous avons quelques shows en Suède et en Finlande, et je suis impatient de voir les réactions des gens, et peut-être alors je pourrai répondre à ta question (rire) !


DEADLOCK - Manifesto
Lifeforce Records / PIAS



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