HAMMERFALL

Dire qu’Hammerfall nous a complètement enthousiasmés avec ses dernières sorties serait mentir. En fait, depuis Renegade, sorti il y a quand même 9 ans, les Suédois semblaient tourner quelque peu en rond, constat qu’ils semblent avoir également fait puisqu’ils ont changé deux membres du line up. Au final, Hammerfall accouche en 2009 de son meilleur album depuis bien longtemps. On ne pouvait passer à côté de l’événement…

Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°27 de Fév. 2009

 Entretien avec Oscar Dronjak (guitares) – par Geoffrey
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Si Threshold, sorti en 2006, est le plus gros succès à ce jour d’Hammerfall, cela faisait bien longtemps qu’un album du groupe de heavy metal suédois ne nous avait pas émoustillés. La formule, maintes fois répétée, chirurgicalement appliquée encore et toujours, avait eu raison de notre intérêt. Pourtant, c’est dans l’épreuve et l’adversité, entre problèmes personnels ET de personnel que le groupe revient plus fort, plus inspiré que jamais. D’entrée, tout est dans le titre No Sacrifice, No Victory, si fort de sens : « Je pense que c’est une bonne leçon de vie pour les gens. Pas seulement les fans de metal, mais pour tout le monde. Sans sacrifices, il n’y a jamais de victoire. Crois en toi, et tu auras du succès. Si tu restes enfermé chez toi, personne ne viendra te chercher. Si tu veux quelque chose, bouge-toi, va le chercher » nous confie Oscar, guitariste et leader du groupe. Et c’est ce qu’a fait Hammerfall, au meilleur moment pour relancer sa carrière.

Mais petit retour en arrière. Pour fêter les dix ans discographiques du groupe, le double best of Steel Meets Steel voit le jour : « on a quand même attendu un peu plus longtemps que certains groupes qui sortent un best of au bout de 3 albums » en rit Oscar. Ok, mais enchaîner sur un album de reprises alors ? « C’était surtout un bon moyen de compiler toutes les reprises que nous avions pu faire depuis nos débuts, plus des nouvelles. La plupart apparaissaient comme des faces B de single, ou en bonus d’éditions limitées. Ils n’étaient donc plus trouvables ». Quant au DVD Rebel With A Cause, il représente plus un documentaire sur la vie du groupe, de 2002 à maintenant.  Cela fait quand même beaucoup pour combler le vide entre deux albums, mais « chaque sortie estampillée Hammerfall a un sens ».

En plus de multiplier les sorties, le groupe a surtout vu ses fondations changer, avec le départ du bassiste Magnus Rosén. Si son départ n’a pas ébranlé l’édifice, il en a surpris plus d’un. Survenant à la fin d’une très longue tournée, personne ne s’y attendait. « Mais après 10 ans ensemble, tu connais bien les autres. On savait bien qu’il n’était plus vraiment très heureux dans le groupe avec nous. Il n’appréciait plus les mêmes choses que nous. Et quand tu rencontres quelqu’un tout jeune, soit tu grandis ensemble, soit chacun prend différentes directions. Et c’est ce qui s’est passé ». Cela ne veut pas dire que tous les membres du groupe s’amusent des mêmes choses, mais qu’après tant d’années, d’albums, de tournées, même les plus gros groupes arrivent à se lasser. Et Oscar semble parfois devoir prendre sur lui pour ne pas craquer : « Je ne me sens jamais sous pression avec ce groupe. Ennuyé… oui, parfois. J’ai l’impression que tout ce que nous faisons est parfois une répétition de cercle toujours similaire ; un album, de la promo, une tournée, un enregistrement, et de nouveau un album… »

 HAMMERFALL

Mais l’arrivée de deux nouveaux membres semble avoir cassé cette routine et No Sacrifice, No Victory présente un nouveau visage pour Hammerfall. Car en plus de Magnus, le groupe a du remplacer l’autre guitariste avec Oscar, Stefan Elmgren, par Pontus Norgren.  « A être trop ensemble, sans sang frais, on a eu tendance à s’endormir sur nos acquis. Mais les deux nouveaux ne nous ont pas laissés faire ça (rire) ». Le groupe a donc travaillé dur, et ce fut un véritable challenge que d’apprendre à jouer avec de nouveaux musiciens « mais on s’est bien amusé, et pas uniquement musicalement, mais humainement. C’est pour ça que je pense que cet album montre le visage le plus fort d’Hammerfall depuis nos débuts ». L’album le plus fort même depuis Renegade, celui où le groupe a le plus ressenti cette envie de créer, et d’évoluer : « Par le passé, on avait le sentiment de suivre un chemin tracé, avec toujours cette frustration de pouvoir proposer plus, mais de ne pas le faire. Là, nous nous sommes lâchés ». L’arrivée de Pontus Norgren a été, de l’avis d’Oscar, vitale pour la survie du groupe. « Son association avec Fredrik Larsson est bien meilleure que les précédents membres entre eux, avec beaucoup plus de groove. L’une des réussites du disque est bien dans cette section rythmique renouvelée, plus fraîche ».

« Un autre point important sur ce disque, c’est que l’année 2007 a été très dure pour moi personnellement, alors que créativement, ça a été la meilleure de ma vie. C’est dans les moments difficiles que de se focaliser sur la composition et la musique aide le plus. Ecrire m’aide beaucoupCommencée en début d’année dernière, la composition de l’album s’est un peu arrêtée avec le départ de Stefan et la recherche de son remplaçant. Le reste s’est passé entre avril et juillet pour donner naissance à un album qui donnera la pleine mesure de son niveau avec les années. Bien sûr, le groupe a toujours cherché à composer l’album ultime de heavy metal « mais cette fois, on a réussi ! ». Dans le détail, l’album est réellement plus varié, dans les mélodies, les riffs, les chœurs. Comme si toutes les galères avaient été bénéfiques. Oscar n’aime pas parler de deuxième naissance pour le groupe, pourtant c’est bien un nouveau visage qui nous est présenté « (rire) Par une deuxième naissance, ça sonne trop dramatique,  nous ne sommes jamais morts quand même (rire), mais disons que c’est une nouvelle ère. L’ancien Hammerfall est derrière nous ». Comme si ce changement avait été nécessaire : « La plupart du temps, quand ça arrive, c’est un moment difficile pour les groupes. Pour nous, ça a été plus que nécessaire, et on le prouvera en tournée ! »

 HAMMERFALL

L’expérimentation est une chose, mais quand on s’appelle Hammerfall, cela peut sembler un peu abstrait. Pour un groupe de heavy metal, avec une base de fans très forte, il semble très difficile de tout bousculer pour évoluer : « Tout le monde est libre d’expérimenter. Après, cela dépend de la réaction des gens, s’ils vont aimer ou pas. Un artiste, s’il aime vraiment ce qu’il fait, ne s’intéresse pas à ce que les gens vont penser. Quand je suis avec ma guitare et mon ordinateur, la seul personne pour qui je compose est moi-même ».

On le comprend bien ici, No Sacrifice, No Victory est un album charnière pour Hammerfall, qui vient couronner une carrière déjà très très riche. « Nous avons évolué très naturellement. Avec Glory To The Brave, nous avions cette fraîcheur dûe à notre jeunesse. Nous n’avions pas réussi à capturer ces sentiments jusqu’à aujourd’hui, avec ce disque. L’évolution du groupe a surtout suivi la nôtre en tant qu’êtres humains. » Alors, vivre sans Hammefall, est-ce possible ? « Je ne pense pas. Hammerfall a été ma priorité dans la vie depuis le premier jour. Imaginer ma vie sans le groupe est impossible. Ma vie serait bien vide. »



HAMMERFALL – No Sacrifice, No Victory
Nuclear Blast

Site : www.hammerfall.net

Myspace :www.myspace.com/hammerfall