EMPEROR

The ultimate legacy : Live Inferno !!!

Emperor... L’occasion de parler d’un temps que les moins de 20 ans fans de black metal ne peuvent pas connaître. Simplement une légende, revenue à la vie le temps de quelques tournées aujourd’hui immortalisées sur un double CD et un DVD. L’occasion une fois de plus de s’entretenir avec Ihshan, leader/chanteur/guitariste de la formation. Décidément, nous ne nous remettrons jamais de leur fin de carrière...  
Interview parue également dans le METAL OBS' n°30 de mai 2009
Entretien avec Ihsahn (guitares, vocaux) – Par Geoffrey
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Avant de parler d’Emperor, revenons un peu sur ton dernier album solo en date... Les réactions ont été plutôt bonnes, meilleures que pour le premier en tout cas...
Pour être honnête, je pense qu’il a été très bien accueilli. Je n’ai quasiment eu que des bonnes notes dans les principaux magazines européens, donc je ne peux pas me plaindre. Et d’après ce qu’a pu me dire mon label, le public l’a apprécié aussi (rire). Donc, je suis content...

... et prêt pour le prochain donc...
C’est marrant que tu dises ça parce que je viens juste de terminer le dernier morceau de mon prochain album. Je commence le mix en août et j’espère le sortir à la fin de l’automne.

Parlons de la partie ennuyeuse de cette interview maintenant, avec le live d’Emperor…
(Rire) Mais non (rire) !

N’est-ce pas un sentiment particulier de promouvoir aujourd’hui un album d’Emperor, même si c’est un live ?
Hum... (temps de silence). Pas vraiment. Ce qu’il y a de bizarre, c’est que ces deux shows datent de 2006 et 2007. Cela fait déjà pas mal de temps, et beaucoup de choses se sont passées entre deux dans ma vie.  Le premier concert de la formation a eu lieu la semaine de la sortie de mon premier album solo ; j’en ai fait un autre depuis et je viens de terminer le prochain. Donc oui, cela fait longtemps pour moi. Entre deux, on s’est retrouvé pour mixer ces concerts d’Emperor, mais c’est vrai que là, j’ai plus la tête à mon projet solo et mes concerts à venir que sur ces live. Le plus bizarre est de devoir se rappeler  ce qui s’était passé pendant ces shows et d’en parler (rire). Et puis, depuis la séparation d’Emperor, je m’étais complètement détaché du groupe en mettant des barrières, pour me focaliser sur mes propres compositions. Ne pas me laisser influencer par le fait d’avoir été dans Emperor et me créer mon propre univers.

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Mais à chaque fois que tu essaies de t’échapper du groupe, Emperor revient, soit pour des concerts, ou ici pour un album et un DVD live. Penses-tu qu’un jour, tu arriveras à t’échapper du groupe ?
Consciemment, j’essaye de m’échapper du groupe. Pas parce que je ne suis pas fier de ce que nous avons accompli avec le groupe, mais parce que beaucoup de gens ont une idée trop précise de ce qu’Emperor doit être. Et cela va à l’encontre de mes instincts de musicien. Je pense qu’après la tournée de reformation, je suis arrivé au bout de mon rôle dans Emperor. J’ai appris à accepter que c’était de là où je venais, et à en être fier. Et surtout, je suis plus à l’aise avec tout ce qui entoure le groupe. Maintenant, je me permets d’être fier de tout ça, ce que je n’arrivais pas à faire à l’époque.

Mais le fait de se retrouver ensemble, de jouer de nouveau, de retrouver des sensations oubliées, n’a-t-il pas un peu changé ta façon de voir la fin du groupe, sa séparation ?
Oui, je le pense. Le fait de splitter a mis fin à une période très importante de ma vie et de celle de Samoth, qui remontait au début de l’adolescence. Et la façon dont tout s’est arrêté a été un peu bizarre. On l’avait planifié mais ça a été difficile. On était tous déjà tournés vers d’autres choses, avec le sentiment qu’il était temps de passer à autre chose sans regrets. Et cette tournée nous a permis de finir un chapitre. Jouer à Wacken devant autant de personnes qui chantaient les paroles, pour un concert entre Whitesnake et Motörhead, fut incroyable. On ne l’avait pas fait du temps où le groupe était ensemble.  On a vraiment apprécié ces moments parce qu’il y avait un côté unique. On savait que derrière, nous n’enregistrerions pas d’album. Et sans aucune pression. Notre label ne nous a pas demandé de faire un album derrière, d’ailleurs...

Sauf ce live (rire) !
Oui, mais nous sommes très fiers du DVD et du double album. Nous voulions vraiment sortir un document de cette reformation. Nous pensons vraiment que ces sorties représentent au mieux l’atmosphère de ces tournées.

C’est aussi un joli cadeau pour les fans...
Oui, je pense que si tu es fan du groupe, tu trouveras ces enregistrements réjouissants (rire).
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Les émotions ont dû être très fortes pendant ces concerts ?
Ce n’est pas un secret pour tout le monde, je ne suis pas un musicien fan de faire de la scène. Peut-être à cause des nombreux voyages, de ces gens autour de moi backstages faisant la fête complètement bourrés, plus les problèmes techniques indépendants de notre volonté... Je trouve que cela fait beaucoup de compromis pour juste en arriver à jouer ta musique sur scène. Mais cette fois, nous avons bénéficié de très bonnes conditions. Pas de tour bus minables, de dates à enchaîner, de douche inutilisable te laissant crade pendant des jours. Là, tout était parfait, le crew qui nous accompagnait était fantastique. Nous avons vraiment été des musiciens privilégiés, nous avons bénéficié d’un accueil incroyable. Et pour moi qui m’étais un peu éloigné de tout, je me suis rendu compte à quel point le public aimait le groupe, et qu’Emperor avait continué sa vie par lui-même. C’était un sentiment étrange de jouer devant tant de monde qui connaissait toutes les chansons.

Je vous ai vus au Hellfest lors de cette tournée, et l’expérience fut vraiment unique. J’ai passé la moitié du concert les yeux fermés, les bras au ciel... Une sensation unique et très intense...
Merci... Moi aussi, cela m’arrive d’avoir ce genre de comportement pendant un concert. Ça m’est arrivé à un concert de Judas Priest en 2007 à Oslo. Je ne m’attendais pas du tout à réagir comme ça, mais quand le groupe est arrivé sur scène sur « Electric Eye », j’ai été submergé. Mais après tout, n’est-ce pas à ça que sert la musique ?

EMPEROR – Live Inferno DVD + CD
Candlelight Records / Season Of Mist


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