FIREBIRD

Après une tournée évenementielle avec Carcass l'été dernier, Bill Steer est tranquillement revenu à son véritable amour : le blues électrique. Grand Union est tout de même le cinquième album de sa formation Firebird, et le mot d'ordre n'a pas changé : fun, blues, hard et passion. Impossible de passer à côté de ce formidable album et de ce formidable guitariste/chanteur en 2009, Bill Steer a accepté de répondre à quelques questions concernant Firebird, mais aussi Carcass. 

Interview exclusive NOISEWEB

Entretien avec Bill Steer (guitares / chant) - Par Yath
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Salut Bill ! Grand Union vient de sortir dans les bacs français et européens, comment te sens-tu dans ces moments-là ?
Je dirais qu'on est assez modérément satisfaits du résultat. C'est une très bonne représentation de notre état d'esprit en mai dernier, période durant laquelle on a enregistré l'album. Après une si longue attente, on est déjà soulagés que l'album soit enfin sorti ! Pour le moment, les échos sont sympas, bien meilleurs que ce à quoi on s'attendait en tout cas...

Vous avez déjà donné quelques concerts en avril, avez-vous déjà testé les nouvelles compos ?
Ouais, mais tu sais, on a inclus certaines de ces chansons dans notre set depuis 2007 en fait, pendant notre tournée avec Alabama Thunderpussy ! Ça nous a beaucoup aidés, ça t'apprend pas mal de choses sur les arrangements, ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas bien. Du coup, quand on est rentré en studio pour enregistrer Grand Union, on a joué ces morceaux avec bien plus de confiance.

Et vous avez des dates de prévues pour la France en 2009 ?
Rien de confirmé pour le moment, mais on a été contacté par des promoteurs et on va essayer d'organiser quelques dates à la fin de l'été voire au début de l'automne. Tu le sais peut-être, mais nos deux dernières dates françaises ont été un fiasco, puisqu'elles ont été annulées toutes les deux quelques heures avant le show ! Éspéront que ça se passe mieux cette année...

Bon, j'ai toujours apprécié Firebird, mais ce qui m'a frappé à l'écoute de votre 4ème opus (Hot Wings) et plus encore sur Grand Union, c'est ta voix. Quand tu as monté Firebird, tu savais chanter correctement, mais là, tu es devenu un BON chanteur ! La différence est notable !
Merci pour le compliment ! Quand on a débuté Firebird, j'avais très peu d'expérience derrière le micro et on ne jouait pas assez sur scène, à cause de toutes les galères de line-up. Depuis quelques années, on tourne plus et j'ai eu la chance de développer mon chant. J'adore les chanteurs qui ont plusieurs niveaux à leur voix, comme Terry Reid, Steve Winwood, Jack Bruce...

Firebird a toujours évolué en tant que trio. Cette formule est assez spéciale, et beaucoup pensent qu'avec un trio, il y a un « truc » que les autres types de formations ne peuvent pas avoir...
C'est tout à fait exact... Peut-être que c'est inhérent à la simplicité de la formation. J'ai toujours pensé qu'il fallait limiter le domaine que tu voulais explorer, sinon, la musique part dans tout les sens et tu perds le nord. C'est sûr qu'on joue des trucs assez variés, mais il y a très peu de chances de nous voir un jour utiliser un synthé ou sortir un album très heavy, ou surproduit....

Il y a plusieurs reprises sur Grand Union, dont l'atomique « Four Day Creep » de Humble Pie, et vous jouez pas mal de reprises sur scène. Est-ce un exercice qui vous fait plaisir avant tout ?
Ça fait effectivement partie de ce qu'on aime faire. Parfois t'entends une chanson, et tu te dis que tu peux l'interpréter et l'emmener quelque part. Et sur le chemin, t'apprends un ou deux trucs sur la façon de composer des musiciens qui l'ont écrite. Et sur scène, c'est un excellent moyen de détendre tout le monde !

Firebird est un groupe de blues/hard assez underground, et ce, depuis sa formation. Penses-tu que ça puisse changer ? Avec l'aide notamment de cette nouvelle scène rock/hard qui remporte un certain succès ?
Ça pourrait effectivement changer... Pour le moment, on opère un peu à côté du music-business. On booke des dates grâce à des amis, on sort nos albums sur des petits labels, sans budget pour la publicité. Tu sais, la presse rock britannique ne parle pas d'un groupe qui n'achète pas d'espace pub dans le mag'... C'est juste la réalité du business. Mais ce qu'on a appris de tout ça, c'est qu'il est possible de bâtir quelque chose en dehors de ce système.

FIREBIRD

J'ai remarqué que dans tes chansons, tu parlais souvent de mecs qui bossent dur, qui se lèvent tôt le matin, qui triment toute la journée sous un soleil de plomb. Mais ça doit être à des années-lumière de la journée type d'un musicien anglais !
(Rires) Je n'ai pas pensé qu'on pouvait voir les choses sous cet angle ! C'est vrai que j'ai écrit quelques paroles comme ça, mais pas beaucoup non plus ! Juste après le split de Carcass, j'ai fait pas mal de petits boulots mal payés et sans avenir, et ça a fini par se glisser dans mes paroles... Je faisais simplement ce que beaucoup de gens font dans notre pays : bosser dans un entrepôt, charger/décharger des camions, avant d'aller passer ma soirée dans un pub... Le lendemain, tu te réveilles à 6h30 avec une gueule de bois brutale et tu dois aller travailler !

J'aimerais revenir un peu en arrière : pourquoi après Carcass, t'as décidé de tout plaquer pour jouer un style de musique totalement différent ? C'était un changement brutal ou progressif ?
C'était progressif... Gamin, j'adorais Thin Lizzy, Led Zeppelin, AC/DC, Deep Purple... Il était donc normal que je revienne à ces amours finalement... Et puis, je suis devenu curieux à propos de tous ces groupes que j'étais trop jeune pour apprécier, comme Cream, Johnny Winter, Humble Pie... Et tous ces groupes m'ont amené vers le blues et la soul originels.

Tu sais qu'il y a une légende qui circule à propos de toi, Bill ! C'est vrai que t'as tout lâché, vendu ton matos et que t'es allé dans le désert australien pour réapprendre à jouer de la guitare et de l'harmonica ?
Humm...Presque exact ! Je suis effectivement allé en Australie, mais j'ai vécu près de la plage, à Bondi-Sydney, pas dans le désert !

Penses-tu que tous les fans de Death Metal, ou tout autre genre extrême, finissent par revenir à des musiques plus roots, aux racines du genre ?
Non, pas forcément. Chacun trouve quelque chose de très particulier dans la musique qu'il aime, et certaines personnes croient dur comme fer dans un genre unique de musique. Parmi mes connaissances, il y a des types qui ont mon âge et qui n'écoutent encore que du metal extrême, et dans un sens, je les admire ! Par contre, je connais effectivement plus de gens dont les goûts musicaux se sont énormément élargis...

Et pour initier un fan de musique extrême au blues, tu utiliserais quel disque ?
Je passerais probablement le premier album de Stray Dog ou un des premiers disques de Budgie, par exemple.

Et qui sont tes guitar-heroes préférés ? Tes idoles en la matière ?
Wow, il y en a tellement... Aujourd'hui, ma réponse serait Johnny Winter, Ollie Halsall, Paul Kossoff, Peter Green, Snuffy Walden...

Revenons maintenant à la réunion de Carcass l'été dernier. Commet c'était de rejouer ces titres de tarés sur scène ?
C'était juste super fun !

Quelle est la chose la plus positive que tu retiens de ces dates avec Carcass ?
C'était juste génial de rejouer ces vielles compos avec des amis et pour un public qui était apparemment aux anges !

Est-ce qu'il y a des jours où tu regrettes cette période de ta vie ?
Non. Rien ne dure éternellement, tu sais. Carcass n'était pas populaire dans les années 90 et les gens semblent avoir oublié ça. On n'avait aucun avenir et en plus, la vibe dans le groupe était totalement à côté de la plaque... Apparemment, Heartwork est adulé aujourd'hui, mais je peux t'assurer qu'en 1993, ce n'était pas du tout le cas.

Merci pour ces quelques mots, Bill ! Félicitations pour votre nouvel album et à bientôt en France !
Merci à toi man, et j'espère effectivement vous voir sur des dates françaises !



FIREBIRD – Grand Union
Rise Above / La Baleine



Myspace : www.myspace.com/firebirdblues