SATAN JOKERS

SATAN JOKERS, pas certain que tout le monde ici en ait entendu parler. Renaud Hantson, peut-être un peu plus, tant le gars a été actif au sein de ce groupe, puis de Starmania aux côtés de Michel Berger ou encore Furious Zoo, un de ses innombrables derniers projets en date. Mais voilà, SJ a été un des pionniers du Metal en France au début des 80’s, étant même un des plus gros vendeurs du Hard Rock avec Trust, le tout avec une imagerie sulfureuse glam précoce, avant même un groupe comme Mötley Crüe, par exemple. Presque 25 ans plus tard, fort d’un nouveau line-up de tueurs, le survivant Renaud Hantson a remis la machine en route et SJ2009, leur très bon nouvel album, vient de sortir. Nous ne pouvions décemment pas passer à côté d’une interview avec ce monstre du Rock français, d’une honnêteté remarquable à ce niveau et qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Et nous avons été servis !

Interview exclusive NOISEWEB

Entretien avec Renaud Hantson (chant, batterie) – Par Will Of Death – Photo : DR
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Bon alors, comment ça va depuis la dernière fois qu’on s’était vus ? C’était à Lille avec Furious Zoo, dans un tout petit bar, La Rumeur…
Bon, déjà, attends 5 min, comme je viens à peine de finir une répète avec le groupe, je vais me faire un petit Ricard et me mettre dans un coin peinard (rires) ! Euh, les gars, mettez-moi des glaçons quand même là-dedans, parce que je me suis servi une dose de cheval (rires)… Ok, pour parler de ce concert à Lille, quelle catastrophe mais en même temps, c’était pas mal ! Furious Zoo est mon projet parallèle, le seul truc où je peux avoir un vrai rapport avec les gens, où on peut venir me dire que c’était bien ou au contraire, qu’on a fait chier les gens et c’était un concept de proximité qui me manquait terriblement dans mes années pop/rock. Furious Zoo crée un vrai équilibre dans ma vie. Là, malheureusement, je suis en train de changer de line-up, car au bout de 5 ans ensemble, Benoît et Cédric repartent dans leur région d’origine, vers Limoges et le bassiste arrête la basse pour des raisons familiales très compliquées. C’est comme ça…

Lors de ce concert, je me souviens que vous aviez fait une reprise d’ « Antisocial » à l’arrache avec les mecs de Demon Eyes, c’était vraiment rock n’ roll. On s’était bien marré !
Ah la la, ouais, c’est vrai, avec Thierry qui avait mis deux heures à régler son ampli (rires) ! Bon souvenir…    

Allez, parlons quand même de SJ… Tu peux revenir sur les premières années du groupe ? Comment as-tu vécu ces années et pourquoi aviez-vous splitté à l’époque ? Quels souvenirs gardes-tu de tout ça ?
D’excellents souvenirs des années 80 car c’était mes débuts dans la musique mais je comprends très bien les gens qui peuvent garder du SJ des 80’s un souvenir mitigé. D’abord, c’était un groupe qui se cherchait dans le sens où je n’étais pas prêt à lâcher mes baguettes et à passer devant pour chanter, parce que je n’avais pas la voix que j’ai aujourd’hui et parce que j’étais très batteur dans l’esprit. Avant toute chose, c’était le projet de deux personnes, Laurent Bernat qui était (oui, malheureusement qui était, parce qu’il est mort) un bassiste exceptionnel et moi-même. On a rencontré Pierre Guiraud, le chanteur, qui venait de Toulouse et Stéphane Bonneau, qu’on surnommait tous l’Ange Blanc parce qu’il était toujours habillé en blanc alors que nous, on était tous en cuir. C’était les 80’s, des années d’insouciance, des années très glam et sans être prétentieux, on existait avant Mötley Crüe, avec déjà la même imagerie. On mélangeait le jazz/rock au heavy-metal et c’était notre force. Vocalement, ni Pierre ni moi n’étions prêts à tout déchirer mais Laurent et moi étions déjà très sérieux avec les instruments et Satan Jokers, il fallait le juger en concert. Là, on était quand même une machine de guerre !   

Pourquoi le deuxième album n’a pas bien marché, selon toi ? Vous aviez d’ailleurs déjà subi pas mal de critiques avec Les Fils du Metal, si mes souvenirs sont exacts… Qu’est-ce qui n’allait pas ? C’était trop pop ?
Déjà, faut relativiser parce que tout le monde ne vend pas 85.000 copies d’un album quand ça ne marche pas. Mais effectivement, on a fait une erreur tactique car on avait eu pas mal de critiques quant au chant de Pierre sur notre 1er album. Comme c’est moi qui composais la plus grande partie des compos, on s’est dit : pourquoi ne ferait-on pas comme David Coverdale et Glen Hugues et se partager les vocaux (comme il en était d’ailleurs déjà question sur Les Fils Du Metal) ? Mais comme je te l’ai dit, j’étais batteur dans l’esprit et mon rêve était de faire la fusion entre Christian Vander de Magma et John Bonham de Led Zep… Du coup, j’ai dit que j’allais partager les voix et donc faire un album plus Hard FM. Le problème, c’est que c’était beaucoup trop tôt pour l’époque. L’album devait même s’appeler 1984 parce que je lisais sans arrêt les prophéties de Nostradamus et heureusement qu’on ne l’a pas appelé comme ça parce que quelques mois plus tard, Van Halen sortait sa bombe atomique nommée 1984 ! On a donc rebaptisé l’album Trop Fou Pour Toi et en fait, on a fait un album un peu bâtard, qui plairait plus aujourd’hui aux fans de Renaud Hantson dans sa carrière pop solo plutôt qu’à des fans de Metal… Je le dis très honnêtement. On a eu tort de penser que notre public était acquis après Les Fils Du Metal, qui avait fait quasiment 100.000 albums et qui avait presque été disque d’or. C’est une erreur, un public n’est jamais acquis et on a pris là une belle leçon. Ça m’a d’ailleurs mis une grande baffe dans la gueule à l’époque et on est revenu à nos vraies racines hard-rock en poussant encore plus l’aspect fusion sur le Satan Jokers 3, qui pour moi, est le meilleur album du groupe.

Apparemment, c’était assez sex, drugs and Rock n’ roll, votre groupe, à l ‘époque… Laurent Bernat ne s’en est jamais sorti… Tu confirmes ?
Ouais, y avait pas mal d’excès. Le problème est que mon bassiste, qui était avant tout un vrai ami au sens profond du terme, était héroïnomane et on picolait dru. Y avait aussi pas mal de groupies car on jouait sur une image un peu sulfureuse. On avait cette espèce d’image qui faisait gerber les fans de Metal purs et durs alors qu’en fait, quand ils nous voyaient en concert, ils prenaient une baffe. On avait une image glam années 80 alors que sur scène, c’était un groupe de heavy-metal. On plaisait aux gonzesses et c’était un peu Manowar avant Manowar, tu vois (rires) ? Dans les loges, ça baisait partout, on a tous testé différentes substances et malheureusement, il y en a un qui est resté scotché à la pire drogue et il en est mort. C’est une énorme perte pour le rock mais surtout une énorme perte pour moi car la reformation de Satan Jokers aurait eu plus de sens avec Laurent. Heureusement, Pascal Mulot était une des meilleurs amis de Laurent et c’est lui qui m’a poussé à reformer SJ pour justement rendre hommage à Laurent Bernat.

SATAN JOKERS

Quelle a été l’empreinte laissée selon toi par Satan Jokers sur la scène française ?
C’est compliqué. Je pense qu’il y a beaucoup de détracteurs et de gens qui nous détestent toujours, sans vraiment savoir pourquoi. Mais ceux-là, on va tous les mettre d’accord quand ils verront la nouvelle formation en live. A l’époque, je n’avais pas le niveau de mes ambitions, à vrai dire. Je ne voudrais pas faire une crise d’humilité alors que SJ était très arrogant. Notre idée était d’être over the top, de faire des déclarations encore pire que David Lee Roth, tu vois ? C’était un jeu pour nous mais on s’est rendu compte que dans le circuit du hard rock français, c’était pris au premier degré. On s’est donc enfermé dans une espèce de truc infernal : au début, les journalistes nous adoraient parce qu’on était super arrogants et ont fini par comprendre notre humour. Ils sont venus nous voir sur scène, se sont pris une raclée, sont tombés sur leurs couilles et ont commencé à faire des papiers hallucinants sur nous, en disant qu’on était des génies et qu’on avait 10 ans d’avance, etc… alors qu’à force de nous avoir détruits dans les premiers temps, le public s’était désintéressé de nous ! Mais bon, on n’était pas les seuls car à la même époque, Attentat Rock, Trust, Warning, Sortilège, H-Bomb… ont splitté. Il y avait un désintérêt général en fait. Mais comme Satan Jokers était un groupe plus « frime », forcément, quand on ne nous aimait pas, on nous détestait et quand on nous appréciait, on nous adorait.

J’ai découvert un peu votre groupe sur le tard parce que j’étais encore un peu jeune, mais j’avais adoré ce titre, « Les Fils Du Metal ». Ça voulait tout dire…
C’était surtout une réalité ! Je n’ai jamais prétendu avoir inventé quoique ce soit. J’ai toujours dit que mon concept était celui d’un gosse qui avait écouté du hard rock à partir de 5 ans, qui a vu Led Zeppelin à l’âge de 9 ans au Palais des Sports de Saint-Ouen et qui fait de la batterie depuis qu’il a 6 ans. Je vais bientôt en avoir 46, ça fait donc 40 ans que je joue de la batterie, je fais partie du panthéon des 15 plus grands batteurs de hard rock mondiaux établi par le magazine Musique, qui est quand même une référence, et je suis le seul français à être dans ce classement, quand même ! Si tu veux, je ne dis pas que j’ai inventé quoique ce soit, je dis juste que je suis un fils du Metal, un enfant du Rock. Ma culture, c’est Deep Purple, Led Zeppelin, Black Sabbath, Humble Pie, etc… Même quand j’ai fait des chansons pop/rock, elles étaient construites comme du Thin Lizzy : couplet / refrain, couplet / refrain, solo, refrain.  Alors, j’ai appelé notre premier album Les Fils Du Metal, parce que même si je savais qu’on faisait un album un peu « avant-garde », qui risquait d’être choquant pour certains puristes, ceux que j’appelle les « intégristes du Metal », on assumait nos influences en mélangeant Magma avec Black Sabbath et Judas Priest. Ce qui me surprend encore aujourd’hui, c’est que le groupe a été super critiqué et adulé en même temps, car on a été le plus gros vendeur hard rock, certes loin derrière Trust, mais personne ne sait aujourd’hui que l’expression « Les Fils du Metal », c’est moi qui l’ait inventée ! Ça, ça me fait pisser de rire ! C’est pour ça que je suis content quand des gens m’accueillent et qu’ils me disent qu’en vérité, ils m’aiment beaucoup. Un exemple tout con : je suis allé voir Judas Priest l’autre soir à Paris, fin mars, et au moins 400/500 personnes sont venues vers moi en me disant : « respect, c’est bien d’avoir remonté le groupe. On sait que t’en as marre du showbiz, c’est génial que tu reviennes dans le rock, etc… ». Je n’ai eu que des mots comme ça et putain, j’te jure, ils m’ont mis les larmes aux yeux, ces cons-là (rires) ! Vraiment, sans déconner ! Je me dis que ce n’est pas anodin pour moi, de faire SJ à 45 ans. Laurent n’est plus là et rien que pour ça, c’est important. Michel Berger n’est plus là et pour mon côté pop/rock, c’est important que je continue à faire de la pop également (Ndlr : Renaud a fait partie de la première mouture de Starmania, en 1988).    

Comment a été accueilli le disque Hardcore Collectors, sorti l’an dernier ?
Ça, c’est un peu de la merde, cet album, à vrai dire. Ce sont des fonds de tiroir qu’on a ressortis suite au Best Of live qu’on avait sorti deux ans plus tôt. Satan Jokers n’avait pas d’album live, c’est pour ça qu’on l’avait sorti et il a vraiment bien marché. Je l’avais produit moi-même, on s’était démerdé avec Anthony Arconte, mon ingé-son, qui a réussi à sauver des cassettes et même des Révox et qui a donc fait des miracles. Hardcore Collectors, c’est en fait tout ce que je n’avais pas mis sur le Best Of Live. Donc, cet album est un peu bâtard mais en même temps, c’est ce qu’est Satan Jokers (rires) ! Cet album montre toutefois comment Laurent jouait super bien, même sur des maquettes.

Bon, on va parler du Satan Jokers actuel. Il y a un truc qui fait débat, c’est que le Satan Jokers 2009 n’est pas très éloigné de ce que tu fais avec Furious Zoo…
Ce n’est pas très vrai, et tu n’es pas le seul à m’avoir dit ça. Mon opinion est évidemment différente car Furious Zoo est un groupe de clubs, du big rock et le dernier album, Furious Zoo IV, est pour moi vraiment le véritable premier album du groupe. Pour moi, Furious Zoo 2 et 3 étaient des galops d’essai. Alors, évidemment, on va dire : « comment le mec peut-il sortir des disques et dire que c’est un entraînement ? », mais j’ai l’honnêteté de dire que ces deux premiers albums étaient moyens et qu’on les a sortis pour faire plaisir à des fans. Furious Zoo IV, pour moi, c’est une bombe, mon pote, de la balle, bébé, comme dirait mon copain Joey Starr ! C’est un album de rockers, de mecs qui ne font aucune concession au niveau du big rock. Satan Jokers n’a rien à voir avec ça ! SJ, c’est du heavy-metal avec de la mélodie avec une petite partie technique qu’on a un peu atténuée avec la reformation du groupe. On a osé le côté un peu spectaculaire et esbroufe de la section rythmique basse / batterie. Pascal Mulot joue sur la retenue et c’est très bien de sa part parce qu’en réalité, c’est un exceptionnel bassiste. Michaël Zurita est le mec qu’on découvre dans Satan Jokers, je vous le dis, car c’est le Steve Vai français, ce gars ! Y a des prétendants mais il est au-dessus, et en plus, il est humble et gentil, il ne se la pète pas. Ce mec, c’est un avion au décollage !   

SATAN JOKERS

Tu as contacté les anciens membres pour cette reformation ? Stéphane Bonneau, oui, puisqu’il est crédité comme invité sur l’album…
Je les ai contactés pour une seule raison : Phil, l’organisateur du Paris Metal France, voulait que Satan Jokers soit sa tête d’affiche début janvier, avec Loudblast. Le festival n’a d’ailleurs pas été un gros succès parce que justement, il n’y avait pas de tête d’affiche ! Il aurait pris Satan Jokers, il aurait cartonné mais on ne s’est pas entendu sur certaines choses. Moi, je n’ai pas la même conception que lui : si tu fais un festival pour mettre à l’honneur les années 80, tu mets des groupes qui ont vraiment représenté les années 80 ! Satan Jokers était une évidence. Comme Sortilège ne se reformera pas, le projet Zouille/Hantson sera une évidence en festival, tu vois, mais tout passera par moi, c’est comme ça et Zouille a 100% confiance en moi pour ça. On ne s’est pas entendu parce que je ne voulais pas qu’on voit Pascal sur scène avec son groupe Triple X, avant qu’il ne monte avec Satan Jokers. J’ai juste demandé à Phil d’inverser les jours de passage entre Loudblast et Satan Jokers, afin que Triple X joue le lendemain. Sinon, ça me coupait complètement mon effet de faire revenir Pascal Mulot dans le monde du Metal. Le fait de vouloir inverser Satan Jokers avec Loudblast le 1er soir, ça lui a posé un problème existentiel, et je lui ai dit : « dans ces cas-là, va te faire enculer » même si j’exagère un peu car en fait, la reformation de Satan Jokers vient grandement de ce genre de mecs qui sont des passionnés et qui sont nostalgiques des années 80. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’il essaie de faire mais malheureusement, je pense que beaucoup d’organisateurs en France manquent de professionnalisme. Moi, je suis un professionnel et je ne fais pas n’importe quoi. Malheureusement pour lui, il nous avait gratuit l’année dernière, l’année prochaine, faudra qu’il paie, donc il est idiot. Y arrive un moment où il faut quand même être hyper pro sinon, on est balayé par les Ricains et les Angliches, sauf que moi, je n’aime pas être balayé par des gens qui ne sont pas meilleurs que moi.  

Bon, déjà, comme tu as pu le lire dans ma chronique, j’ai vraiment bien aimé l’album. Il y a vraiment de bons riffs et surtout des refrains imparables, aussi de très bons soli. Comment s’est passée la composition ? Ça a pris combien de temps ?
Ça a été très vite à partir du moment où Pascal m’a branché sur l’idée mais je lui ai dit qu’on ferait comme dans les années 80, quand je bossais avec Laurent : chacun amène des idées que je synthétise, je fais les textes et les mélodies et on enregistre super vite, one shot ! Et en fait, on a fait ça avec les studios mobiles de chacun, à la maison et ensuite, on répétait en live pour voir si ça fonctionnait. Les batteries ont été enregistrées en 2 jours et 4 batteurs se sont croisés (Joe Steinmann de Furious Zoo, Gérald Manceau, l’ancien batteur de Warning, Marc Varez de Vulcain, qui devient le batteur officiel de Satan Jokers et qui a fait un titre, et moi-même qui en ai faits 8 ou 9).  

Si je te dis que la diversité est le maître-mot pour les titres de SJ 2009, es-tu d’accord ?
Satan Jokers a toujours été comme ça, c’est d’ailleurs ce qui fait certainement chier les intégristes du Metal. On passe donc d’un titre comme « Professionnel », qui est limite flamenco à « Sorciers », qui est du vrai heavy-metal, à « Silicon Baby », qui pourrait être du Motörhead ou du Judas Priest ou à « U.S.A. », qui pourrait être du Ozzy Osbourne ou encore à « Lunettes Noires », qui est du jazz-rock mélangé à une mélodie de variété. C’est ça Satan Jokers. On emmerde les gens qui nous emmerdent, en fait : ils ne peuvent pas savoir à quel point on s’en bat les noix (rires) ! C’est encore plus jouissif pour nous. Les super chroniques qu’il y a sur l’album sont presque « trop » ; d’ailleurs, je te remercie pour la tienne qui est super objective car on sent que tu as bien écouté l’album et tu n’es pas tombé dans le dithyrambique. Pour cet album, je suis très étonné de ne pas encore avoir pris un carton dans la gueule et que les gens ne m’aient pas encore pris pour LE traître à la « cause Metal », parce que j’ai quand même fait 22 ans de chansons pop. Tout d’un coup, le monde du Rock serait-il devenu intelligent ? Si c’est ce qui se passe, c’est formidable. Si je trouve ça « trop », ce n’est pas parce que je pense que SJ2009 est moyen mais c’est simplement parce qu’on a déjà 7 chansons pour l’album qui sortira en 2010 et c’est 10 fois mieux ! Ça va vraiment être la guerre, tu peux me croire !      

Je suppose que tu dois être ravi d’avoir été invité pour jouer au Hellfest, en plus sur la Main Stage ! L’affiche étant assez éclectique cette année, qu’attends-tu de ce show ? Impatient, je suppose ?
Super fier de faire le Hellfest, tu rigoles ! J’ai croisé Ben Barbaud au Hard Rock Café pour la soirée de lancement du Hellfest, là, et je trouve génial qu’un mec de 26 / 27 balais soit à la tête de ce qui va devenir le plus gros festival européen, car c’est ce qui va se passer. Et je suis fier que ça soit en France que ça se passe parce que sans chauvinisme aucun, j’en ai marre que sous prétexte que le Hard Rock ait été inventé par les Anglo-Saxons, et que la langue anglaise pour cette musique-là sonne mieux, le milieu soit dominé par eux… C’est pour ça que je m’éclate à chanter en anglais avec Furious Zoo, et là, je passe derrière n’importe quel groupe de big rock, ce n’est pas un problème mais avec les Satan Jokers en français, je n’ai peur de personne non plus ! J’ai toujours été un mec « armé » pour monter sur scène et je sais qu’au Hellfest, on va jouer dans des conditions très difficiles, sans balance, sans éclairage, c’est comme si j’avais 14 ans, quoi… Au Hellfest, on recommence à zéro et c’est bien parce que c’est une belle leçon d’humilité. Comme ce sera la première grosse date de Satan Jokers pour son retour, même à 13 h, je suis persuadé qu’il y aura du monde devant la Main Stage. En tout cas, respect à ce Ben Barbaud et à son orga pour ce qu’ils font pour le Metal en France. C’est la nouvelle génération, je ne suis même pas sûr qu’il sache qui je suis vraiment et ce que j’ai fait pour la scène Metal française, mais ce n’est pas grave (rires) ! On a hâte d’y être, d’autant qu’avant nous, il y a aura un excellent autre groupe français qui est Adagio : trop fier que la journée commence avec des groupes français !

Ecoute, je te remercie pour ton temps qui est compté et pour ces réponses très honnêtes…
Merci à toi surtout pour tes chroniques et cette interview, pour ce que vous apportez au groupe. On se voit au Hellfest : viens avec une copie du magazine où sera cette interview et on se boira quelques bières ensemble ! Encore merci, mon frère, bye !!



SATAN JOKERS – SJ 2009
XIII Bis Records / Sony BMG



Myspace : www.myspace.com/satanjokers