Interview HANGMAN'S CHAIR Juin 2009

Comme c’est la première fois qu’on vous interviewe, question d’usage : pouvez-vous présenter le groupe et nous faire un petit historique ?
Hangman’s Chair, c’est Cédric au chant, Mehdi à la batterie, Clem à la basse, Adrien et Julien aux guitares. On a commencé en 2005, quand notre ancien groupe, Es La Guerilla, a splitté. On a enregistré notre 1er album (A Lament For…) The Addicts en Décembre 2005 mais il n’est sorti qu’en septembre 2007 chez Bones Brigade Rec. Entre temps, nous avons enregistré un split CD avec Eibon, toujours sur Bones Brigade, sorti peu de temps avant l’album. Il y eu quelques changement de line-up depuis, il ne reste que Mehdi et moi du groupe originel. Adrien (Hellbats) est arrivé avant le split CD, Cédric (Inhatred) et Clem (L’Esprit Du Clan) sont arrivés il y a quelques mois. Et là, nous venons tout juste de terminer l’enregistrement de notre 2ème album.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de votre son ? Quand avez-vous décidé de vous mettre au Stoner et y a-t-il une raison particulière à ça ?
Depuis qu’on est gamin et depuis nos 1ers groupes, on a toujours aimé la musique lente et lourde, et déjà, on était prédisposés à ne pas jouer des trucs ultra-rapides. A la base, Mehdi et moi, on a grandi avec le hardcore du début des 90’s, qui sonnait très heavy, des groupes comme Integrity, Section 8, Overcast, Starkweather, Only Living Witness, etc. Puis avec le temps, on a commencé à s’intéresser et à écouter des groupes de plus en plus vieux, les groupes qu’écoutaient nos groupes favoris et là, tu tombes forcément sur Black Sabbath, Led Zeppelin, Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers, Thin Lizzy, Molly Hatchet, Rory Gallagher… Et cette évolution, on peut la ressentir dès le début de Es La Guerilla jusqu’à Hangman’s Chair et en ce qui concerne l’album que l’on vient de terminer, c’est le résultat d’une évolution très naturelle, d’album en album, au fil du temps, on a fait un retour aux sources tout en gardant l’énergie de notre 1er amour qu’est le hardcore.

Au niveau des influences, on peut citer Down mais le ton de vos compos est généralement assez sombre…
Effectivement, le 1er album est assez sombre et ça n’a pas été forcément voulu. Déjà à l’époque, on avait un autre chanteur et la production y joue peut-être aussi, on a toujours choisi un son assez mat et sourd. Pour le 2ème album, il me semble que les compos sont plus énergiques, un peu plus catchy, peut-être un peu moins ambiantes mais plus brutes.

Comment a été accueilli (A Lament For)… ? Et comment le voyez-vous avec le recul ?
Il a été plutôt bien accueilli, pas mal de bons retours, les mecs se sont intéressés à nous. Pour nous, musicalement, ça a même été un tournant car avec le chant clair, ça a changé beaucoup de choses, on compose pas mal de titres acoustiques par exemple. Avec le recul, j’en suis toujours très fier même si on ne joue quasiment plus de ces morceaux en live. Ce sont des morceaux qu’on a composés il y a presque 4 ans et depuis, nous avons un nouveau chanteur qui est beaucoup plus à l’aise sur les nouveaux titres.

Pouvez-vous mettre en avant 2-3 titres de l’album, ceux qui vous semblent les plus représentatifs (musique, lyrics, etc.), histoire que les gens se fassent une idée un peu plus précise de votre son ?
C’est dur d’en tirer 2 ou 3 titres, parce que c’est un ensemble. Sur le nouvel album, il y a 7 morceaux dont 5 qui dépassent les 8 minutes, on ne s’en est rendu compte vraiment qu’en studio. Pour moi, ils sont plus riches et variés que les précédents, il y a plus de mélodies aussi. Il y a toujours de gros passages bien lourds et lents mais on a ajouté des passages un peu plus rock, plus légers ainsi que des parties vraiment calmes.

Lesquels de ces titres fonctionnent le plus en live ?
Je pense qu’ils fonctionnent tous bien en live, cela fait déjà quelques concerts que l’on joue exclusivement les nouveaux titres et on se sent très l’aise dessus. De plus, on a toujours enregistré nos albums en live, c'est-à-dire batterie, basse et guitares dans la même pièce en même temps puis on rajoute le chant et les solos après. Le fait d’enregistrer live ramène une ambiance et c’est une belle expérience de faire ça ensemble avec ses potes dans la même pièce, sur le même bateau, dans la même galère. Et ainsi, ce que tu entends sur CD sera la même que sur scène, on essaie de pas rajouter trop de fioritures qui peuvent rendre la musique moins brute.

Selon vous, faire du stoner, c’est juste faire de la musique, ou y a-t-il un vrai état d’esprit derrière ?
Franchement stoner, sludge ou doom, on s’en fout. Nous, c’est juste la musique et rester en adéquation avec ce que l’on est. On est Parisiens et fiers de l’être, on ne va pas se la jouer cowboy ou redneck, ce n’est pas notre culture. Et puis, écouter Skynyrd, trainer dans les rades et prendre des drogues de synthèse, pas besoin de faire du « stoner » pour ça.

Quel est le futur du groupe, là, dans les semaines et mois à venir ?
On vient de terminer l’enregistrement de notre second album toujours chez Francis Caste. On espère pouvoir le sortir à la rentrée et enchaîner pas mal de dates. On prépare une petite tournée pour le mois de décembre, on en saura plus dans quelques mois. Et puis, on a toujours notre projet de sortir un MCD acoustique. Avec le tout nouveau line-up et le nouvel album, on repart pour une belle aventure.

Comme votre interview est sensée paraître dans un dossier « stoner français », comment juges-tu notre propre scène aujourd’hui, en général mais et peux-tu nous parler aussi plus particulièrement des deux groupes qui vous accompagneront sur ces pages, Bukowski et God Damn ? Qu’en pensez-vous ?
C’est sûr, on voit plus de groupes avec les mêmes influences aujourd’hui même si ça se bouscule pas au portillon. On est proche de groupes comme Rising Dust dans lequel Mehdi et moi jouons aussi ou Eibon avec qui on a sorti un split CD. Mais sinon, on n’a pas l’impression d’appartenir à une scène quelle qu’elle soit… En ce qui concerne Bukowski, on ne s’est jamais rencontrés mais on va sûrement se croiser sur la route un jour, en revanche, on a déjà joué avec leurs potes de Loading Data, à la Flèche d’Or et c’était vraiment un bon moment... Pour God Damn, on a déjà joué 2, 3 fois ensemble et ça s’est toujours bien passé.

Par rapport aux médias (Rock et Metal), pensez-vous que la France prête attention au Stoner en général ? Et avez-vous beaucoup de propositions pour des concerts ? On vous cite souvent pour dire que « La France n’a plus rien à envier au reste du monde niveau stoner ». Avez-vous effectivement des ambitions internationales ? Et comment comptez-vous vous y prendre ?
Les médias commencent effectivement à en parler, autant sur Internet que dans la presse magazine, et surtout à connaître un peu mieux leur sujet, on commence à nous sortir autre chose que « votre musique ressemble à Down, ça sent le bayou et que ça donne envie de boire du bourbon »… Pour les concerts, c’est toujours dur, surtout pour monter une tournée, le mieux est de trouver un tour support sur un groupe étranger qui vient en Europe ou en France. Mais on arrive à s’en sortir, on a fait quelques dates sur la tournée Alabama Thunder Pussy et Firebird en France, on a joué avec Capricorns et Lair Of The Minotaur, ainsi qu’avec High On Fire ou Amen-Ra. On joue pas mal à l’étranger aussi, notamment en Belgique, en Hollande, en Allemagne. On devrait bientôt faire l’Angleterre ainsi que la Pologne, on a quelques contacts, on attend la sortie de l’album pour commencer à bien travailler là-dessus…

Merci les gars ! Un dernier mot à ajouter pour peut-être définitivement donner envie aux gens d’acheter votre (vos) album(s) ?
Merci à vous et venez jeter une oreille sur notre MySpace pour vous faire une idée par vous-mêmes. Il y aura bientôt un nouveau titre tiré de notre album à venir… Lequel album sera prochainement dans les bacs et s’en suivront une série de concerts.

HANGMAN’s CHAIR
Bones Brigade

Myspace : www.myspace.com/hangmanschair

Dans le cadre de notre tour d'horizon du stoner français, ce mois-ci, mettons un autre coup de projecteur sur un de ses plus beaux fleurons, à savoir les Parisiens de Hangman's Chair, certainement le plus doom de tous, qui s'apprête à sortir un nouvel album. Interview exclusive Noiseweb
Interview de Julien (guitares) – Par Yath
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