PARADISE LOST


Paradise Lost... Une valeur sûre du Metal, certainement l’un des meilleurs groupes anglais encore en activité, et un groupe qui n’obéit à aucune mode, aucune règle. Des artistes libres, qui n’en font parfois qu’à leur tête au risque de choquer (comme sur l’album Host), mais des artistes fidèles à eux-mêmes et à la ligne directrice qu’ils se sont fixée. Et en ces temps de groupes jetables et qu’on oublie en un mois, Paradise Lost est le genre de valeur sûre dont on a besoin.


Interview parue également dans le Metal Obs' 33 de sept. 2009

Entretien avec Greg Mackintosh (guitares) – Par Geoffrey
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As-tu été surpris, ou énervé, quand les gens ont parlé d’un retour aux sources avec votre précédent disque ?
(Rires) Nous ne sommes jamais partis... Et depuis le temps que j’entends ça, je me demande combien de fois un groupe peut revenir à ses racines (rire). On dit ça à chacun de nos albums depuis quelques années. Ça ne m’énerve pas, même si ce n’est pas vrai. Les journalistes ont besoin de ce genre de mot, et «retour» doit bien sonner pour eux. Les gens disent ce qu’ils veulent, du moment qu’ils apprécient ce que nous faisons.

Et toi, comment le vois-tu ?
Toujours aussi bon qu’il aurait pu l’être au moment où nous l’avons fait. Et je pense que beaucoup de morceaux sur In Requiem ont ouvert la voie de ce nouvel album.

Et bien sûr, ce nouvel album est meilleur (rire)...
Beaucoup de personnes m’ont dit ça aussi, tout en me précisant qu’il leur avait fallu plusieurs écoutes pour vraiment rentrer dedans.  Mais on le savait.

Oui, moins immédiat et plus brutal.
Complètement. C’était l’idée. On ne voulait pas d’un album avec des singles. Mais un album plus compact, avec une atmosphère propre dans son ensemble...

Avec des riffs plus death metal aussi...
Oui, c’est vrai. Il nous a fallu 2 ans pour composer et enregistrer cet album, et pendant cette période, j’ai été très nostalgique des groupes que j’écoutais plus jeune. Je pense qu’il y a un lien de cause à effet.

Et donc, comment s’est passée cette composition ?
C’était plus fluide. Nous avons travaillé plus ou moins de la même manière. Plutôt que de travailler par séquences, on a accumulé de nombreuses idées avant de se pencher sur l’album dans son entier. Nous ne sommes pas le genre de groupe à composer 14 chansons et à en choisir 10. Mais même si nous n’avons que 10 morceaux, chaque morceau a eu au préalable des dizaines de versions avant d’être finalisé.

 PARADISE LOST

Est-ce facile de trouver de nouvelles idées après tant d’années ?
Oui. J’essaye toujours de trouver un challenge dans chaque nouvel album. Sur ce nouveau, comme tu l’as dit, c’était d’apporter un peu plus d’agressivité. C’était la clé pour moi. Arriver avec des morceaux moins évidents, plus sournois, moins palpable à la premier écoute. Sans bien sûr trop pousser dans une direction ou une autre car les morceaux doivent marcher et avoir la bonne dynamique.

Peux-tu expliquer un peu la dualité dans le titre de ce nouvel album ?
Ça a commencé comme un titre de chanson, et puis Nick a suggéré d’en faire le titre de l’album.  On n’était pas très sûrs au début, et puis on s’est dit qu’on n’avait jamais fait ça avant. Le titre est très provocateur, et l’artwork, comme les paroles, sont très orientés sur la religion cette fois-ci. C’est une contradiction, de l’ironie. Et un peu d’humour...

Oui, le sens de l’humour typiquement british du groupe...
Oui. Nous prenons la musique très au sérieux, mais pour ce qui est autour, on se lâche un peu.

Il y a le mot Foi (Faith) dans le titre... Qu’est ce qui te donne la foi après toutes ces années ?
Je n’ai pas vraiment foi en quelque chose en fait, vraiment. Je vis au jour le jour. Si je suis heureux pour les 24 h à venir, ça me convient. Regarder trop loin devient vite déprimant.

Tu as parlé un peu de la religion comme thème de l’album, mais est-ce le seul ?
Nick écrit toujours à peu près sur les mêmes sujets : la vie, la mort, et tout ce qui se passe entre les deux.  Mais plus du côté obscur, sur ce qui affecte la vie des gens. Pour le nouvel album, on ne s’éloigne pas trop de ces sujets, avec juste une orientation plus prononcée sur la religion. La façon dont elle peut diviser l’opinion des gens. Nos textes sont toujours un constat. On n’essaye pas de résoudre les choses ni de prêcher la bonne parole. Chacun a la clef de ses propres problèmes. J’aime l’écriture de Nick, car c’est très crypté. Pour moi, l’art doit provoquer des réactions chez celui qui lit les paroles ou écoute la musique. Et c’est ce que réussissent à faire les paroles de Nick. Il n’écrit pas sur le blanc ou le noir, mais sur ce qui entoure tout ça. Donc celui qui les lit doit pouvoir les interpréter.

Comment vois-tu ce disque au milieu de tous vos autres albums ?
Beaucoup de personnes parlent d’un retour aux sources (rire). Et je sais pourquoi. Je ne suis pas contre ce type de description mais ce n’est qu’une partie de la vérité. Ce sont les même 4 personnes qui jouent, donc les gens retrouveront des éléments de notre passé. C’est ce que nous sommes, c’est notre façon de jouer. Mais nous ne voulons pas être comme les autres, entrer dans des cases. J’aime penser qu’il n’y a rien en ce moment qui sonne comme ce nouvel album. Que les gens nous aiment ou pas, j’aime que notre musique provoque des choses.

Quand tu regardes en arrière, penses-tu que chacun de vos disques se justifie au milieu des autres, ou as-tu quelques regrets ?
Je pense que les regrets sont une perte de temps.  Tout ce que tu fais t’amène à un certain point, et il n’y a pas la place pour les regrets. Tout le monde nous ressort toujours l’album Host en pleine face, mais je pense que c’est un très bon album, qui se justifie au milieu de nos autres disques.


PARADISE LOST - Faith Divides Us, Death Unites Us
Century Media / EMI


Site : www.paradiselost.co.uk

Myspace : www.myspace.com/paradiselostuk