ZOE

Awesome stoner de Ch'Nord...

Pour parler franchement, on ne connaissait pas plus que ça Zoe (sauf les Nordistes de la rédaction) avant d’aborder Dirty Little Sister, son deuxième album. Et pour continuer dans le trip de l’honnêteté, avons qu’on a un peu honte aujourd’hui car ce combo du Nord de la France s’est avéré être un des meilleurs représentants du stoner français ! Dirty Little Sister dame le pion à de nombreuses formations américaines en matière de hard/stoner burné et Zoe risque bien de refaire des dégâts monstrueux sur scène cette année. Vous l’aurez compris, il était temps pour nous de rattraper le temps perdu et d’essayer d’en savoir plus sur Zoe.

Interview parue également dans le Metal Obs' 35 de Nov. 2009

Entretien avec Fred (guitare, chant) et Aldo (guitares) - Par Yath
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Peux-tu présenter brièvement le groupe à nos lecteurs ?
Fred : ZOE existe depuis 1997 mais  comme beaucoup de groupes, a connu pas mal de changements de line-up, il se compose donc aujourd'hui d'Aldo à la guitare, Vince à la batterie, Mike à la basse et de moi-même à la guitare et au chant. Nous jouons une sorte de stoner rock hi-energy. Notre premier album Make It Burning est sorti en 2006 et le deuxième Dirty Little Sister sera dans les bacs mi-novembre 2009.

Qu’avez-vous fait depuis la sortie de Make It Burning ? J’ai entendu dire que vous n’avez pas cessé de tourner…
Aldo : Il est vrai que pour un groupe de notre niveau, nous avons beaucoup tourné pour promouvoir Make It Burning car nous travaillons tous à côté de ZOE et nous ne pouvons pas concentrer toutes les dates sur 2 ou 3 mois ! Par rapport à nos emplois du temps, nous sommes obligés d’étendre la tournée sur plusieurs mois. Nous avons donc joué partout, à notre rythme, en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Espagne… pendant une durée de 2 ans, cela fait au total plus de 60 concerts.

Sur scène, vous avez une sacrée réputation ! Crois-tu que l’essence de Zoe est visible sur les planches et qu’on n’a pas une idée exacte de ce qu’est le groupe avant de l’avoir vu sur scène ?
Fred : Tout a fait ! On est un groupe de scène avant tout, c'est ce que l'on sait le mieux faire.
Aldo : Notre nouvel album donne une bonne idée de ce que l’on peut livrer comme énergie sur scène. Il sonne très live et il n’a pas de temps mort, toujours à fond la caisse, comme nous pouvons l’être devant notre public !

Vous touchez un public très vaste lorsque vous jouez sur scène : Punk/rock’n’roll/stoner/metal, voire grunge, ce sont les mêmes influences finalement qu’on retrouve sur le nouvel album, non ?
Fred : Exact ! On est tous complètement addicts à la musique, on écoute plein de disques et les influences que tu as citées se retrouvent forcément sur l'album. Cependant, on ne se dit jamais : « tiens, on va faire un titre punk ou tiens, aujourd'hui, un titre metal ». Aldo amène des riffs, on fait tourner, on essaye des trucs et si ça fonctionne, on garde, sinon on jette, tout simplement.
Aldo : Comme le dit Fred, nous sommes tous fans de musique avant d’être musiciens et comme nous n’écoutons pas tous les mêmes groupes, nous apportons chacun des influences différentes, ce qui rend le répertoire de ZOE accessible à un maximum de personnes. Dirty Little Sister en est effectivement l’exemple parfait.

Comment décrirais-tu Dirty Little Sister en 3 mots ? J’en ai trouvé un tout seul : Energie ! On imagine bien le groupe composer et enregistrer spontanément, en jammant, avec des amplis Marshall poussés au max et en gardant les premières prises. Est-ce exact ?
Aldo : Je suis d’accord avec toi : « énergie » peut être le premier mot pour le second, je dirais « rock n’ roll » et pour le troisième « sincérité » car sur disque comme sur scène, nous faisons ce que nous voulons faire et savons faire, avec le plus de couilles possible, avec nous pas de compromis ! Nous tenons à notre intégrité musicale, nous préférons être « born to lose »,  galérer, mais faire ce que l’on aime, en prenant toutes les décisions artistiques nous-mêmes, plutôt que de vendre son âme pour faire un max de thunes ou de succès, ou se faire dicter notre attitude par une maison de disques ou un manager… Mais la liberté a un prix, comme je l'ai dit précédemment, nous bossons tous à côté du groupe. Pour les compos, c’est souvent moi qui amène un riff, une idée, nous faisons tourner la machine jusqu’à trouver le truc le plus efficace possible. Si au bout de 20 minutes de jam, rien ne sort, on laisse tomber. On a souvent remarqué que si ça doit sonner, ça le fait immédiatement ! Par contre, nous prenons notre temps pour arranger, composer les paroles, trouver le placement rythmique du chant… C’est Fred qui compose les textes et qui amène les idées de paroles.

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La  scène stoner/hard est plutôt active en France. Pensez-vous appartenir à une quelconque scène, avez-vous des affinités particulières avec certains de ses représentants ?
Fred : Oui et non. Cette scène dont tu parles existe mais elle reste marginale. Il suffit d'allumer la radio pour s'en rendre compte... On est le pays du yéyé, faut pas l'oublier (rires) : il y a encore beaucoup de choses à faire et le rock est beaucoup plus présent dans les autres pays d'Europe qu'en France. Ce qui est positif, c'est qu'on a parfois des affinités avec des groupes qui ne font pas exactement la même musique que nous, et vice versa, je pense bien sûr à Dee N’ Dee (metal indus) avec qui on partage énormément de choses depuis des années. Sinon, pour les groupes français, on aime bien Glowsun,  Mudweiser, Loading Data, Seven Weeks, les Junkyard Birds… T'as raison, y a une scène stoner en France (rires) !
Aldo : Effectivement, il y a une scène stoner en France, mais malheureusement les groupes n’ont pas beaucoup de liens entres eux, et c’est dommage.  Nous échangeons plus avec des formations stoner belges comme Ramon Zarate ou Mogul (le chanteur est d’ailleurs venu chanter sur un titre de l’album « Halfway To Something Else »). Il y aurait sûrement moyen de faire un festival stoner en France car il y a des groupes de qualité ! Mais à part avec Loading Data, Mudweiser et Glowsun, nous n’avons pas joué avec d’autres formations stoner françaises ! En ce qui nous concerne, nous avons de nombreuses influences autres que stoner ou hard rock et je pense que ça se ressent dans notre musique. On a d'ailleurs partagé la scène avec beaucoup de groupes de styles différents : Alice Cooper, The Lords Of The Altamont, Ted Nugent, Loudblast, Black Bomb A, Dee N’ Dee, les Wampas, The Saints, The Datsuns…  Nous faisons avant tout du rock n’ roll, se limiter à un style ne nous ressemble pas !
 
On a tendance à dire que ce genre de rock appartient plutôt aux Américains, et vous venez de démontrer le contraire. Mais vous êtes sûrs de ne pas avoir du sang américain quelque part ?
Fred : Pour ma part, sûr ! (rires) Anglais, peut être, car Calais, notre ville natale pour Aldo, Vince et moi, a été occupée par les Anglais durant plus de 200 ans et on est très proche de l'Angleterre, alors... qui sait ?
Aldo : Depuis l’âge de 12 ans, je baigne dans la culture rock anglo-saxonne, cela doit avoir une petite incidence.

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Avez-vous justement une « culture » américaine, ou un amour particulier pour ce pays ultime du rock n’ roll ?
Fred : Forcément ! Tout ce qu'on aime dans le rock n’ roll vient de là-bas. Du blues de Robert Johnson jusqu'à Slayer.  Aldo et moi sommes des gros fans de rock 60's et 70's. Elvis, Chuck Berry, Hendrix, Les Stooges, MC5... Je crois qu'il faudrait beaucoup de place et beaucoup de temps pour énumérer le nombre de groupes et d'artistes américains qui ont contribué à la grande histoire du Rock n’ roll, cette musique fait partie de leur culture à part entière.
Aldo : C’est surtout d’un point de vue musical, cet amour pour les États-Unis. Pour ce qui est du reste, nous n’en dirons pas plus, mais loin de nous l’idée d’être anti-américain ; d’ailleurs, Fred et moi sommes déjà allés là-bas pour faire une sorte de pèlerinage Rock n’ roll ! 

Y a-t-il des tournées prévues en France et à l’étranger pour Zoe ?
Aldo : L’album va sortir mi-novembre, nous sommes en pleine promotion, et les dates viennent doucement remplir notre agenda ! Quand l’album sortira, c’est à ce moment que nous devrions (comme pour Make It Burning) avoir le plein de dates. Et bien sûr, nous repartirons à l’étranger pour défendre notre bébé.

Avant de finir, j’aimerais aussi revenir sur le packaging de Dirty Little Sister, qui est magnifique et original. Qui en a eu l’idée et qui est derrière la conception ? Est-ce un moyen de répondre à la crise du disque en proposant une valeur ajoutée à l’objet ?
Fred : Aldo fait un peu de graphisme à ses heures perdues, il est vraiment doué. C'est lui qui a amené l'idée du poulpe sur une paire de jambes de femme. Puis un ami à nous, Cap’tain Nico, qui est graphiste et illustrateur de métier, s'est mis au travail et a transcendé l'idée de départ. Il y a un boulot énorme sur cette pochette, presque tout est dessiné à la main et l'idée du découpage est particulièrement géniale ! On voulait en effet marquer les esprits, se démarquer et c'est plutôt réussi.
Aldo : On ne fait pas des albums uniquement pour marquer un moment donné, nous nous efforçons de faire une œuvre qui va bien vieillir, on s’en branle des modes. Pour la pochette, c’est identique, nous voulions quelque chose de différent par rapport à tout le graphisme du moment, et là, notre pote Nico s’est défoncé pour nous faire une œuvre unique qui une fois dépliée n’est pas loin du format vinyle que nous affectionnons beaucoup.

Que peut-on souhaiter à Zoe dans l’année à venir ? Avez-vous des ambitions particulières ?
Aldo : Que notre album soit bien accueilli par le public, par la presse… Un max de concerts en France et à l’étranger, multiplier les rencontres (public, zicos, médias…), et après tout cela, encore beaucoup d’énergie pour attaquer le troisième album.

Un dernier mot pour nos lecteurs ? Peut-être l’argument ultime qui les convaincra de jeter une oreille sur Dirty Little Sister ?
Aldo : On ne force jamais personne à écouter notre rock n’ roll, mais quand ils prennent la peine de le faire, ils ne regrettent jamais. Si vous ne voulez pas être accroc à ZOE, n’écoutez pas  Dirty Little Sister !
Fred : Dirty Little Sister est un album à écouter à fond dans sa caisse ou si vous voulez une bonne dose de rock n’ roll pour commencer une dure journée. N’hésitez pas, à consommer sans modération !!!


ZOE – Dirty Little Sister
Brennus Music / Socadisc



Myspace : www.myspace.com/zoestonerrockband2