IN FLAMES

On tour...


S’il est un groupe qui ne connaît pas la crise, c’est bien In Flames. Les Suédois avaient défrayé la chronique dans les 90’s avec moult changements de personnel et une franche mutation visant à drainer un large public dès l’album Clayman… Un pari sur le long terme qui s’est révélé payant car, non content d’ouvrir pour les plus grands, le groupe enchaîne désormais d’imposantes tournées en tête d’affiche. La France n’est pas épargnée par la déferlante : Daniel Svensson, l’épine dorsale du groupe, s’en explique à quelque minutes de mettre le feu à L’Aéronef de Lille. 


Interview à paraître exclusivement sur NOISEWEB

 Entretien avec Daniel Svensson (batterie) - Par Jean-Christophe Baugé
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A Sense of Purpose est sorti début 2008. Qu’en penses-tu avec le recul ?
Même si on ne se sort jamais quelque chose dont on est satisfait à 100%, c’est de loin notre meilleur album. Je prends toujours plaisir à jouer ces titres récents en live, même si cette tournée s’étend maintenant sur plus d’un an et demi.

Il s’est bien vendu ?
Oui. On a eu pas mal de chance de ce côté-là tout le long de notre carrière. Le business est impitoyable et connaît actuellement une crise, mais on s’en sort plutôt bien.

Est-ce qu’après « The Mirror’s Truth », « Alias » et « Delight And Angers », la sortie d’un 4ème single est à l’ordre du jour ?
Non, parce que ça impliquerait de prolonger encore plus cette tournée. On va donc plutôt consacrer quelques mois en 2010 à la préparation du prochain album.

Vous avez déjà commencé à composer ?
Non, on va partir de zéro.

Est-ce que vous allez continuer à travailler avec la même équipe, à savoir Roberto Laghi et Daniel Bergstrand pour la production et Alex Pardee (ZeroFriends) pour l’artwork ?
Le choix n’est pas arrêté pour l’instant. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’on va certainement enregistrer dans notre propre studio. On travaille en séquentiel : pour l’instant, on est à fond sur la tournée, puis on fera un break et on se concentrera sur le nouvel album à ce moment-là.

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In Flames a un line-up stable depuis maintenant près de 10 ans. Quel est votre secret ?
On adore faire ce métier. Les musiciens qui sont partis par le passé n’aimaient pas enchaîner les tournées. Comme tu le sais, je suis le dernier à avoir rejoint In Flames, et ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’on a pu se consacrer sérieusement aux tournées, et voir jusqu’à quel niveau on pouvait porter le groupe. On a vécu tant de choses en commun qu’on est maintenant comme des frères. C’est même presque comme un mariage.

Justement, ce n’est pas un peu difficile de concilier les longues tournées et la vie de famille ?
Là, tu touches un point sensible. On a tous des petites amies et des enfants. J’ai moi-même deux filles. Mais elles n’ont connu que cette situation depuis leur naissance, l’absence prolongée du père est donc naturelle pour elles. C’est plus dur pour moi et a fortiori pour ma femme qui doit s’occuper de tout. D’un autre côté, quand je suis à la maison, je profite de tous les instants au maximum.

En 1999, Björn Gelotte est passé de la batterie à la guitare. Qu’est-ce que tu penses de son jeu de batterie ?
Ce n’est peut-être pas le batteur le plus rapide, mais il a un bon groove et beaucoup de feeling. En fait, j’étais déjà fan du groupe bien avant de le rejoindre.

Vous avez fait la première partie de très gros groupes comme Metallica ou Judas Priest. Qu’ont-ils appris de vous et qu’avez-vous appris d’eux ?
Je ne pense pas qu’ils aient appris quoi que ce soit de nous (rires), ils sont dans le circuit depuis si longtemps. La plupart de ces groupes sont restés humbles : ils ont su garder les pieds sur terre malgré leur statut. J’espère qu’on en fera de même et que les gens pourront dire qu’on est 5 gars sympas, et pas des rock-stars. Ce n’est pas parce qu’on fait partie d’un groupe à succès qu’on doit choper le melon.
    
In Flames a déjà joué dans les plus gros festivals des deux côtés de l’Atlantique : au Ozzfest, au Graspop Metal Meeting … tu préfères jouer devant 100 ou 10 000 spectateurs ?
Ce n’est pas facile de répondre à ça. In Flames peut heureusement jouer dans n’importe quelle configuration. Pour ma part, j’aime bien jouer dans les clubs : on ressent bien l’énergie du public. D’un autre côté, c’est cool de jouer devant 70 000 personnes, comme au Wacken cet été. En fait, on ne se pose pas de question, on considère toutes les opportunités qui se présentent.

Il reste encore des endroits dans lesquels tu aimerais te produire ?
Il y en a tellement … au Wembley Arena, ce serait cool.

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Que penses-tu de Gojira, qui a ouvert pour vous sur plusieurs dates ?
Je n’avais pratiquement jamais entendu parler d’eux avant qu’ils tournent avec nous, mais maintenant que je les ai vus jouer et ai écouté tous leurs albums, je peux te dire qu’ils sont très bons. Ils ont quelque chose d’unique. Joe Duplantier sera d’ailleurs présent ce soir…

… sur scène, peut-être ?
Non, juste en guest dans les backstages.

In Flames a remporté plusieurs Grammies en Suède dans la catégorie meilleur album de hard rock (Come Clarity, par exemple). Est-ce que ce type de reconnaissance est important à tes yeux ?
Pas tant que ça. C’est un jury de professionnels qui décerne les prix, et pas les fans directement. Bon, c’est toujours plaisant de voir des gens apprécier ce que tu fais, mais je préfère les récompenses issues du vote des fans, et on en a eues dans cette catégorie.

D’où viennent les plus grosses rentrées d’argent pour le groupe : des ventes de CDs ou de places de concerts ?
Ça vient des tournées, même si ça dépend du nombre de dates, des salles... Les ventes de disques ne sont plus ce qu’elles étaient par le passé, le marché s’est effondré.

Est-ce qu’In Flames a réellement ressenti cette crise ?
On n’en souffre pas dans la mesure où nos ventes sont en constante progression. On draine aussi un public assez nombreux en concert. Pour parler chiffres, A Sense Of Purpose est devenu disque d’or en Suède, ce qui représente 20 000 copies de vendues, et 40 000 tickets de concert sont partis sur la dernière tournée européenne.

Tu arrives encore à trouver du temps en tournée pour t’entraîner à la batterie ?
Non (rires)… et même à la maison, je ne m’entraîne pratiquement jamais. C’est peut-être par peur de perdre le plaisir de jouer.

Tu es endorsé par Tama, Meinl, Evans et Pro-Mark. Comment arrive-t-on à décrocher ce type de contrat ?
Aucune idée, c’est mon management qui s’en occupe. En fait, dès que tu joues dans un groupe qui a une certaine renommée, tu es automatiquement démarché par ces marques.

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Si tu devais emporter quelques albums sur une île déserte, ce serait lesquels ?
Oh, c’est dur. Si je me réfère aux plus vieux albums, ceux avec lesquels j’ai grandi, c’est la fibre nostalgique qui va jouer : Chaos A.D. de Sepultura, qui a été important dans mon propre développement en tant que musicien, et le black album de Metallica.

Que penses-tu du téléchargement légal et illégal de musique sur le net ?
Pas de problème en ce qui concerne le premier. Et je ne peux pas blâmer les gens pour le téléchargement illégal, c’est tellement facile. Les maisons de disques auraient dû anticiper le phénomène, elles sont maintenant totalement dépassées. Il est devenu tout à fait naturel pour les plus jeunes générations de télécharger illégalement de la musique, alors que c’est exactement la même chose que de voler des fringues dans un supermarché. La mentalité a évolué. En tout cas, tant que ces personnes viennent à nos concerts et achètent des T-shirts, on peut s’y retrouver.

Le groupe va poursuivre son périple à Paris, au Bataclan, dans quelques jours. Quel sera ton mot de la fin pour les fans français ?
Ça a pris du temps, mais In Flames devient de plus en plus gros en France. Nos anciennes tournées ne faisaient escale qu’à Paris et on ne vendait que peu de CDs. Maintenant qu’on joue aussi à Nancy, à Lyon…, on profite du pays et de la nourriture. C’est avec plaisir qu’on reviendra.

IN FLAMES - A Sense Of Purpose
Nuclear Blast / Pias



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