REVERENCE

The Art Of Darkness...

Les Français de Reverence ne sont peut-être pas les mecs les plus connus du Black Metal, mais à l’instar de certains de leurs coreligionnaires de la noirceur hexagonale, savent s’y prendre pour créer des ambiances malsaines et violentes. Notre scène Black Metal est selon nous aujourd’hui la plus novatrice dans le Monde, et après la suprématie scandinave des années 1990 / 2000, il se pourrait bien que la décennie 2010 soit marquée de l’empreinte française et un groupe comme Reverence y concourra certainement... Découverte.
Interview parue également dans le Metal Obs' 36 de Janvier 2010
Entretien avec I.L. (guitares, vokills, programmation) – Par Will Of Death
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Comme c’est la première fois qu’on vous interviewe, question d’usage : pouvez-vous présenter le groupe et son histoire à nos lecteurs ?
Après 2 démos et 2 splits en compagnie de Blut Aus Nord, nous avons réalisé notre premier album Industrial Mental Concept en 2005, sorti à l’époque sur Deadsun Records. Chamber Of Divine Elaboration a suivi en 2007 sur Avantgarde Music et aujourd’hui, Inactive Theocracy, en collaboration avec Osmose Productions. Un changement de line-up s’est opéré en 2008, Aym étant parti après 4 ans, remplacé maintenant par Eguil (ex-Lyzanxia). Eguil a apporté une autre vision de la basse dans Reverence, un groove et un feeling vraiment adéquats à ce nouvel album, définitivement. Nous avons aussi fait une série de concerts en compagnie d’Asmodée, Setherial ou encore Darkspace.

Comment définiriez-vous votre musique ? Si je vous dis un mélange de black, d’indus et d’atmosphérique, ça vous va ?
Oui, l’idée que tu peux t’en faire n’est pas fausse bien évidemment. Les recherches musicales que nous faisons sortent bien au-delà du black metal, au-delà de l’industriel également, mais elles viennent d’un peu partout, parfois de manière très fortuite. La meilleure définition, s’il devait vraiment y en avoir une, serait celle de l’auditeur directement, chacun perçoit le monde, et ici la musique, selon qui il est. Certaines personnes me décrivent leurs ressentis, les images qui leur viennent durant l’écoute de l’album et c’est très interréssant, voire surprenant dans certains cas.
Cela démontre bien qu’un avis n’engage vraiment que la personne qui l’émet.

Quelles évolutions majeures voyez-vous entre Inactive Theocracy et Chamber Of Divine Elaboration ? Que vouliez-vous améliorer ?
Je ne parlerais pas d’amélioration, car si l’occasion de refaire Chamber… se présentait pour que des changements lui soient apportés, nous refuserions. Le but ici était d’explorer d’autres univers et façons de faire, d’appliquer un ressenti profond de manière différente. Pour Inactive Theocracy, nous voulions aborder et développer un côté plus violent et accrocheur tout en conservant la noirceur et les acquis précédents.

Votre album étant sorti depuis peu, quelles sont les réactions pour le moment ?
Les premiers avis sont très positifs, une minorité nous reproche de ne pas avoir fait un Chamber… 2, d’avoir exploré d’autres chemins, mais je crois que cela est normal et qu’à chaque albums futur, nous perdrons une partie de notre public pour en gagner une autre. Le public tourne, c’est chose classique, voir évidente, surtout quand le groupe n’hésite pas à apporter à chaque réalisation un nouveau souffle.

Comment élaborez-vous vos titres ? Quelle était l’idée principale au moment d’aborder Inactive… et pensez-vous y être parvenu ?
Le but était de mettre en évidence une autre facette du groupe, plus violente mais toujours aussi noire, avec un concept vraiment développé. Aussi, avec une production plus massive et moderne mais en valorisant le son accoustique, garder un son chaud et puissant, humain, pas de triggs à tout-va ou de surcompression ; le choix s’est porté sur le feeling et pour nous, c’est un pari réussi.

Vous avez bossé avec Neb Xort, au Drudenhaus pour Inactive Theocracy… Pour vous, c’était un choix évident ? Comment s’est passé le taff en studio et comment jugez-vous le résultat ?
La question ne s’est pas posée longtemps quant au choix du studio, le travail de Xort sur Chamber… nous avait vraiment satisfaits et son implication a été exemplaire. Pour Inactive Theocracy, il s’est vraiment impliqué personnellement tout en répondant à nos attentes et en prenant en considération nos choix et désirs. L’enregistrement s’est fait sans pression particulière, nous avons pu donner le meilleur sans être distraits ou préoccupés. Aussi, la façon de travailler de Xort colle à la nôtre, ce qui facilite grandement l’élaboration.
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Qu’est-ce qui se cache derrière le nom de votre album ? Y a-t-il une idéologie particulière dans vos paroles ?
Inactive Theocracy est un album concept sur la vie après la mort, de l’élévation de l’esprit mais aussi du décès et de ce passage de la vie physique à la vie spirituelle. Il traite également du poids religieux sur ce concept, que malgré ce qu’affirment les religions sur l’après-vie, il n’en est rien et que finalement, l’âme est juste livrée à elle-même. On a également abordé différentes façons de décéder, la séparation du corps et de l’esprit, le devenir de la dépouille.

Si je vous demande de choisir trois titres dans cet album, peut-être ceux qui le représentent le mieux, lesquels prendriez-vous et pourquoi ?
Peut-être « Breath » pour son côté accrocheur, « When The Lights Blossom », c’est un titre très expérimental et violent, il représente bien l’album. En en troisième, je dirais « The Last Chapter » pour l’emprunte doom et ambiante qu’il possède.

Comment vous situez votre groupe dans la scène Black Metal française, sachant que vous avez par exemple invité Hreidmarr et Dk Deviant sur cet album ? Tiens, d’ailleurs, pourquoi eux ?
Je ne me pose pas cette question, nous ne sommes pas en compétition. Nous composons et jouons la musique qui nous ressemble simplement sans nous poser de questions genre « qu’est-ce que l’on va penser de nous si on fait ça ? », « est-ce que l’album marchera ? ». Nous pourrions faire l’album le plus detesté de l’année que cela ne changerait rien à nos yeux ; nous avons fait ce que nous nous devions de faire et de la façon dont nous le ressentions. Pourquoi Hreidmarr et Deviant ? Hreidmarr a une voix vraiment agressive, un débit très rapide, très caractéristique, elle correspondait bien au titre. Même chose pour Deviant, à la différence près que nous avons écrit les paroles du titre où il apparaît ensemble. Il a apporté une noirceur incontestable au titre avec facilité, nous avons beaucoup de point de vue en commun, c’est aussi la raison qui fait que nous jouons maintenant ensemble dans un projet annexe.

Quelles sont vos attentes aujourd’hui avec ce nouveau disque ?
L’attente principale est déjà atteinte puisque nous avons pu aller jusqu’au bout de ce que nous voulions artistiquement. Maintenant, j’espère que l’album sera apprecié pour ce qu’il est.

Prévoyez-vous de tourner pour l’album ?
Nous envisageons de faire quelques dates ; actuellement, nous attendons des confirmations.

Merci pour vos réponses. Le dernier mot est pour vous : que diriez-vous à nos lecteurs si vous deviez les convaincre qu’Inactive Theocracy est bien l’album de Black qu’il leur faut en cette fin d’année ?
C’est un album fait avec les tripes et l’esprit ; à eux de voir s’il représente une part de leur personnalité...

REVERENCE – Inactive Theocracy
Osmose Productions / Socadisc

Myspace : www.myspace.com/reverenceimc