Interview THE PLIGHT Jan. 2010

Votre album, intitulé Winds Of Osiris, sort actuellement sur le label anglais Visible Noise. Je suis tout d’abord surpris de cette collaboration car jusqu’à maintenant, c’était un label davantage orienté nouveau métal (Primary Slave, Kill To This, Lostprophets, etc.)… Pourquoi un tel contrat et comment ça s’est passé ?
Lewis : Visible Noise a d’abord sorti notre EP Black Summer en 2007. Et ouais, tu as raison, nous ne partageons pas tant que ça de base commune musicalement par rapport aux autres groupes qui semblent faire la notoriété et l’image du label, ainsi que sa reconnaissance dans le milieu. Il a semblé vouloir élargir ses horizons ces derniers temps [Ndlr : clin d’œil au nouveau groupe Bring Me The Horizon, fer de lance de Visible Noise actuellement]. Des groupes comme Dead Formats et nous, on est peut-être plus considérés comme des groupes punk ! Les responsables du label nous ont proposé de nous sortir et nous avons accepté tout simplement. Personne d’autre ne nous a fait d’offre, et de toute façon, nous n’avions pas les moyens de sortir notre album nous-mêmes.

Vous venez de Leeds, au nord de l’Angleterre, dans le West Yorkshire. Comment est la scène locale rock/métal/hardcore là-bas ? Excepté vous (rires), y a-t-il des choses intéressantes ?
Elle est vraiment bonne. Le nombre de concerts fluctue plus ou moins mais c’est actif. Je ne sais pas précisément l’état de santé de celle-ci selon les différents genres qui se jouent, mais il y a plein de nouvelles choses, plein de bons groupes faisant leur propre truc. Les gens qui veulent du bon punk/hardcore devraient tendre l’oreille vers des groupes comme The Horror, The Sex Maniacs, Cold Ones, Burning The Prospect, Skiplickers, Throats, Starfish Drillaz. Pour quelque chose de plus technique, Antares, un nouveau groupe de Leeds, détruira votre esprit ! Après, c’est à vous de voir !

A présent, peux-tu nous dire quelle est l’histoire de The Plight, stp ?
Nous avons démarré le groupe fin 2004, à 4 membres. On a sorti ensuite une démo fin 2005, suivie par un EP 7 titres sur Thirty Days Of Night Records en 2006… C’est alors que Stoz (second guitariste) et Sean (basse) nous ont rejoints et nous avons enregistré Black Summer (EP) paru sur Visible Noise en 2007. Maintenant, nous avons un album qui sort, ce qui est agréable. Entre temps, avec tous ces enregistrements, nous avons tourné pas mal, saisissant toutes les occasions possibles. Je pense que nous avons dû tourner 11 fois, je crois, à travers le Royaume-Uni, entre les dates montées par nous-mêmes à la va-vite et les concerts officiels en compagnie de plus grands groupes (Converge, Gallows…). Nous sommes venus sur le continent européen une fois. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’Allemagne, l’Autriche ainsi que la Belgique…

Quelles sont les principales influences musicales au sein de The Plight ? AC/DC, Black Flag, The Stooges, The Ramones, Black Sabbath, C.O.C…?
De bien belles suggestions musicales ! C’est une assez bonne représentation. Nous aimons beaucoup de musiques de différentes périodes, mais en général, on a tous un mélange de punk rock, de hardcore, et de classic rock. Je suis un grand fan de Thin Lizzy par exemple. Et j’aime des groupes tels que UFO, Deep Purple, Alice Cooper, Rush, Free. Mais j’adore beaucoup également le punk rock britannique comme Discharge, Still Little Fingers et The Clash. Donc une base punk avec une énergie forte, et du rock en général, je dirais ! Nous ne sommes pas vraiment influencés par un seul groupe…

Le titre de l’album est Winds Of Osiris. Etes-vous inspirés par l’Egypte antique et sa mythologie avec ce nom grec du dieu de la mort, mari d’Isis ? Est-ce un album conceptuel ?
Non, ce n’est pas un concept album dans le sens strict du terme, car il y a plus qu’une idée ou qu’un seul concept à travers cela. Osiris, bien sûr, c’est une source évidente d’inspiration, mais est aussi une référence à notre ami Rik Clay qui est mort l’an dernier. Il était une personne étonnante, avec un don pour comprendre la manière dont le pouvoir dirige le monde, et comment on est manipulé comme des marionnettes dans chaque culture par des maîtres du genre. Tout comme les prêtres des temps anciens le faisaient…

Peux-tu nous dire quelques mots sur les deux parties composant la chanson “Spit On The Cross” au début et à la fin du disque, et ensuite sur les paroles de l’album en général ?
Le titre vient d’un extrait d’un supposé rituel interprété par les Chevaliers de l’Ordre du Temple au Moyen-Âge. C’était aussi quelque chose de connu auprès de certains juifs pieux qui faisaient cela, comme un signe de rejet ou de dégoût de l’utilisation du symbole (de la croix). Je ne dis pas que je suis d’accord avec cela. Les évêques chrétiens ont été connus pour être réceptifs à cela, avec ce jeu d’esprit sur les gens faibles, ce qui est assez malsain. Les paroles sont donc plus sur l’hypocrisie et l’autorité dans la religion. Mais il faudrait mieux demander à Al…
Alistair Mancrief : Beaucoup de chansons sur l’album traitent du dépassement de soi, de la vision au-delà des pressions et des barrières mentales que tu as à surmonter et à vivre au quotidien, avec notre société qui essaie de nous restreindre pour savoir qui nous sommes et comment l’on doit vivre à travers des logiques mercantiles et politiques. Mais les paroles sont principalement basées autour de sentiments plutôt que d’évènements, comme la trahison dans le système social et politique par exemple, sentiment créé par la manière dont nous sommes dirigés pour penser et ressentir les choses, depuis notre plus jeune âge jusqu’à notre mort. Quelques chansons sont plus personnelles, inspirées par des gens qui nous ont touchés d’une manière ou d’une autre.

Pour finir, connaissez-vous des groupes français de métal ou hardcore ? Et aimeriez-vous jouer avec certains lors d’une tournée ?
Lewis : Je suis assez ignorant à propos de la musique française, je crains de le dire… Nous aimerions venir en France cependant. Je ne suis venu qu’une fois chez vous, et j’ai d’ailleurs été minutieusement fouillé de fond en comble à la douane (rires) ! Ça devait être à cause du T-shirt Bob Marley que je portais (rires) et mon bonnet de laine où il était écrit « Libérez les feuilles » qui m’ont sans doute trahi… (rires) !
Stoz : Comme groupe français, il y a Amanda Woodward, je crois… Ils sont plutôt bons !

THE PLIGHT – Winds Of Osiris
Visible Noise Records / La Baleine

Myspace : www.myspace.com/theplight

Encensés par la critique outre-manche, et notamment par nos confrères de Kerrang magazine, les Anglais de The Plight débarquent avec leur premier véritable album et une folle énergie punk à réchauffer nos tanières cet hiver ! Rencontre avec son principal guitariste, Lewis, fatigué mais heureux, et plutôt prolixe malgré l’heure tardive. Rock n’ roll, man ! Interview à paraître exclusivement sur NOISEWEB
Entretien avec Lewis Pugh (guitares), Stoz (guitares) et Alistair Mancrief (chant) – Par Seigneur Fred
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