Golden boys... Le
rock hard à la sauce 70’s revient en force, qu’on se
le dise ! Et l’Espagne n’est pas en reste puisqu’un
quatuor madrilène répondant au nom d’Eldorado nous
a présenté il y a peu un second album très
prometteur : Golden. Non seulement le CD conforte la position du label
Bad Reputation comme découvreur de talents, mais il semblerait
aussi que le groupe se fasse déjà copier « à
l’insu de son plein gré »… Interview parue également dans le Metal Obs' 39 d'Avril 2010
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Entretien avec Jesus Trujillo (chant) - Par Jean-Christophe Baugé
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En Busca De Eldorado est un excellent album, composé de titres
forts : nous en sommes fiers. Il a été enregistré
peu après qu’Eldorado se soit formé. Pour Golden,
on sent que le groupe a mûri. On a passé du temps ensemble
en répétition et sur les routes, on a eu le temps de bien
développer nos idées. Même si ça fait un peu
cliché, ce second album marque une belle progression par rapport
au précédent.
Comment s’est déroulé l’enregistrement avec Richard Chycki dans son studio de Toronto ?
Ça a été une expérience à la fois
riche et éprouvante. Une fois notre démo prête, on
a contacté Richard : celui-ci nous a assurés que pour
obtenir un résultat optimal, le mieux était de travailler
chez lui avec son propre équipement. On s’est donc
envolé pour Toronto et on a passé un mois complet
à enregistrer avant qu’il ne s’occupe du mixage.
Pendant les 25 minutes de trajet de l’aéroport au studio,
on a pu lui faire part de nos attentes pour le son et on s’est
aperçu qu’on partageait la même vision des choses :
capturer l’essence-même d’un groupe rock jouant en
live. En plus, tout sonne énorme avec lui, que ce soit la voix,
les guitares, la basse, ou la batterie. Il a su obtenir le meilleur de
chacun de nous. C’est un grand producteur, probablement
l’un des meilleurs du circuit actuellement. L’album est une
réussite.
La promo décrit votre musique
comme du « new vintage rock ». Quelles sont les principales
influences du groupe ?
En fait, le terme vient de notre producteur, et il nous convient tout
à fait. Nos influences sont multiples et variées. Elles
vont des Beatles aux Raconteurs, en passant par Grand Funk Railroad,
Pink Floyd et les Foo Fighters. Une bonne chanson reste une bonne
chanson quelque soit le style ou l’époque : on adore
autant Led Zeppelin que R.E.M., par exemple.
Vous avez repris « I Don’t
Need No Doctor ». Quelle version préfères-tu :
l’originale de Ray Charles (1966), ou les reprises par The
Chocolate Watchband (1969), Humble Pie (1971), New Riders Of The Purple
Sage (1972) et WASP (1986) ?
Touts ces versions sont excellentes. En ce qui me concerne,
j’adore celle d’Humble Pie car Steve Marriott est
l’un de mes chanteurs préférés. On a
décidé de l’enregistrer à notre tour car nos
fans étaient fous lorsqu’on la jouait en concert.
Qui a eu l’idée du clip
de « The House Of The 7 Smokestacks », qui fait penser au
Projet Blair Witch sur la fin ?
On voulait faire un clip avec une véritable histoire qui ait un
impact visuel. On connaissait déjà le travail
d’Alvaro Leon Rodriguez, et le choix s’est porté
naturellement sur lui pour le réaliser. Il a eu carte blanche
pour nous préparer un storyboard : on a été
emballé par l’idée qu’il a eue, même si
la chanson en elle-même est plus magique que terrifiante.
Il
semblerait que « Barcelona », le dernier hit des
Plastiscines, soit pompé en partie sur « The House Of The
7 Smokestacks ». Qu’en penses-tu ?
Ça nous a surpris, effectivement : la mélodie est
très proche de notre chanson et l’arrangement rappelle le
« Seven Nation Army » des White Stripes. Quant au titre
« Barcelona » lui-même… on a tellement
joué dans cette ville. Même si on n’a pas
forcément envie de perdre notre temps avec ce genre
d’histoire, il est clair que c’est plus qu’une
coïncidence. On a joué « The House Of The 7
Smokestacks » dès notre tournée de 2007 et ce titre
est dûment protégé par les droits d’auteur.
Notre label prendra les dispositions qu’il jugera
nécessaires pour d’éventuelles poursuites.
Tu chantes indifféremment en
anglais ou en espagnol. Est-ce que ce sont les lyrics en espagnol qui
te viennent en premier ?
Au moment de composer, l’anglais et l’espagnol viennent
aussi naturellement l’un que l’autre. L’anglais a
tellement été présent dans nos vies de musiciens
que c’est comme une seconde langue maternelle. En fait, on a
saisi l’opportunité de faire plusieurs versions d’un
même titre pour encore mieux exploiter les idées de
départ. Artistiquement parlant, c’est le pied. Le groupe
marche fort dans les pays anglo-saxons, ce qui tend à prouver
qu’on a pris la bonne décision. L’album a
été classé parmi les 5 meilleurs dans la
catégorie Hard Rock / Metal des Independant Music Awards aux
USA. « The House Of The 7 Smokestacks » a été
nominé aux I.M.A. dans la catégorie meilleur titre Hard
Rock / Metal et aux Australian Musicoz Awards dans la catégorie
meilleur titre international. Récemment encore,
l’International Songwriting Competition aux USA a porté
« Atlantico » jusqu’en finale dans la
catégorie Rock au milieu de 15 000 autres titres.
Que penses-tu des autres groupes Rock et Metal de ton label (Bad Reputation) ?
Je n’en pense que du bien, c’est d’ailleurs ce qui
nous a poussé en partie à signer avec Bad Reputation. Oh
la la, Koritni ou Electric Mary sont vraiment excellents.
Comment se porte la scène Rock / Metal de Madrid ?
Il y a beaucoup de groupes, de bars, de salles de concerts, et de
radios du web dédiées au rock. A côté de
ça, les stations de radio traditionnelles ne passent que de la
pop et des vieilles chansons. L’Espagne est malheureusement
l’un des pays où le piratage est le plus
systématique, ce qui ne facilite pas nos affaires. Les groupes
bien établis depuis plus de 30 ans continuent à faire de
grosses dates mais il y a tout de même beaucoup
d’intérêt pour les nouveaux venus. C’est le
parcours du combattant pour se faire un nom dans ce milieu et le
support des médias mainstream est parfois salutaire !
Eldorado débarque en France le
17 septembre prochain (Espace Tatry, Bordeaux). Y a-t-il d’autres
dates prévues ?
C’est notre première date en France et
j’espère qu’il y en aura d’autres. Notre label
nous est d’une aide précieuse pour cela. On espère
bien présenter le groupe et l’album à un public le
plus large possible.
ELDORADO - Golden
Bad Reputation / Socadisc