BLACKNESS

La mort aux dents…


Blackness fait partie de ces formations françaises trop méconnues, car elles n’ont pas eu de chance à un moment donné, bouffées comme tant d’autres par un label indélicat. Or, après un break de 4 ans, le groupe a fait son retour et sort aujourd’hui Stimulation For The Beast, un bon concentré de Thrash. On a choppé Pedro à sa descente de scène lors du Lyon Metal Fest pour en savoir un peu plus…

Interview parue également dans le Metal Obs' 41 de Juin / Juillet 2010

Entretien avec Pedro (basse, vocals) – Par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview
Vous avez un moment disparu de la circulation et êtes de retour pour de bon ! Qu’est-ce qui vous a motivés pour revenir ?
Le titre de notre album, Stimulation For The Beast, est vraiment parlant : on a toujours identifié le groupe à notre mascotte et ce sont les proches et les critiques positives qu’on avait eues par le passé qui nous ont stimulés. Notre 2ème album, Dawn Of The New Sun, a été tué dans l’œuf à l’époque par Wagram : il a été très mal distribué, il n’y a eu aucune pub alors qu’on s’était énormément investi physiquement et financièrement. Ça nous a tellement coupé les jambes que des tensions sont apparues dans le groupe mais comme on était avant tout des amis, on a préféré stopper le groupe plutôt que de nous détester. On a perdu chacun 60.000 francs à l’époque… Wagram avait été racheté à l’époque, et des huissiers avaient saisi des palettes entières d’albums dont le nôtre. Du coup, il n’est quasiment jamais sorti… Au bout de 4 ans, on s’est remis à déconner un peu entre nous en répète et sans s’en rendre vraiment compte, on a reconstruit un set, on a invité des potes à venir nous voir et ça a eu l’air de leur plaire. Notre concert de reformation a finalement eu lieu dans la grange d’un pote le jour du Nouvel An, devant 30 gars (rires) ! On a passé une super soirée et ça nous a vraiment donné envie de remettre le couvert…

Justement, parlons de Stimulation For The Beast. Y a-t-il un thème précis ?
Oui, en fait, on n’est pas allé chercher bien loin, se basant sur l’expérience de notre split : notre mascotte sur la pochette montre deux visages. Un avec un sourire malicieux et l’autre, enragé, avec du sans sur les babines. C’est la traduction de notre état d’esprit actuel : aujourd’hui, si tu veux t’en sortir dans la musique, dans la vie ou dans un boulot, il faut être ou très malin ou très méchant. Nous, quand on a été gentils et qu’on a fait confiance, on s’est fait enculer. Ça, c’est fini aujourd’hui et les textes vont dans cette direction… Aujourd’hui, si tu veux t’en sortir dans la musique, il faut être ou très malin ou très méchant…

 BLACKNESS

En chroniquant l’album, j’ai écrit que vous pratiquiez un Thrash old school influencé par Destruction, Testament, Exodus, etc… Tu es d’accord ?
Oui, merci d’ailleurs, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir car c’est exactement ça ! On a construit les morceaux au départ en s’amusant, pour se retrouver en tant qu’amis, sur une base très saine. Cet album a été fait dans l’amour de la musique et dans la rage car on a eu l’impression d’avoir perdu 4 ans. Dawn Of The New Subn est toujours un bon album.

D’ailleurs, réédité par Pervade… Comment a-t-il enfin été accueilli par le public ?
Très bien et au-delà de ça, ça nous a permis de refaire confiance à un label ! C’était un test pour nous car on a eu un contrat très honnête et très simple. C’est pour ça qu’on a eu envie de refaire un album avec eux (NDLR : depuis cette interview, on a appris la disparition « étrange » de Jérôme Daulin, de MurMur Promotion et Pervade… L’histoire va-t-elle se répéter pour Blackness ?).

J’ai aussi dit dans ma chro que les soli étaient de très bonne facture, que la musique naviguait entre Heavy et Thrash furieux et que l’alternance de ton chant, entre Thrash et Death, était bienvenue… Qu’est-ce qui fait ce melting-pot des influences chez Blackness ?
Ça, c’est une super question qu’on ne nous pose jamais ! Quand on a fait cet album, on s’est dit que cette question allait toujours revenir et ça n’a jamais été le cas, donc merci. En fait, on a une base de Thrash old school car tu peux avoir toutes sortes de tempos, tu peux chanter avec différentes tonalités, du Heavy au Death. Le spectre musical est très large et tu peux donc aussi ajouter tous types de solos, des plus dissonants aux plus mélodiques, selon les ambiances. Et moi, je trouve formidable d’avoir une grosse assise rythmique qui fasse bouger la tête, tout en pouvant placer un solo hyper mélodique à un moment donné. Après, on est effectivement entre Thrash et Death car dans Blackness, on ne veut utiliser que des choses « humaines » : tu n’entendras jamais de samples chez nous. La seule partie de piano de l’album est vraiment jouée. C’est notre seule règle : on ne veut pas de machines !

 BLACKNESS

Votre son est aussi pas mal sur cet album !
Ça me fait aussi super plaisir ce que tu dis là, car les deux premiers albums avaient été enregistrés avec Stéphane Buriez au LB Lab, on ne regrette rien mais là, on a eu le courage de tout faire nous-mêmes, en enregistrant dans un petit studio dans l’Ain, avec notre ancien guitariste. On s’est senti capables de nous diriger nous-mêmes pour sonner comme on le voulait, sans avoir peur de contredire un producteur compétent, mais qui nous aurait fait sonner comme les autres groupes qu’il produit. On a eu le contrôle total sur ça et le résultat est à la hauteur ! Très bonne expérience et sacré challenge après 4 ans d’absence… Si on rajoute à ça que nos compos sont bien, je suis aux anges, d’autant que les retours sont bons, là ! On n’espérait pas aussi bien… On a vraiment la patate, là !


BLACKNESS – Stimulation For The Beast
Manitou - Pervade / Underclass



Myspace : www.myspace.com/blacknessthrash