INTERRIA

A corps et à cris...

Les jeunes groupes au look soigneusement élaboré qui allient Metal et électro, on en croise plus que de raison dans la presse spécialisée … des pseudo-stars d’un jour vite oubliées. Mais quand Metal Obs’ tombe sur du sérieux, Interria en l’occurrence, il ne lâche pas l’affaire !
Interview exclusive Noiseweb
Entretien avec Stef (guitare) - Texte et photos par J.C. Baugé
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Comment s’est formé le groupe à partir de Dying Tears ?
Les choses sont allées très vite. Une partie du groupe désirait remettre en cause certains points qui avaient jusqu’alors caractérisé l’univers de Dying Tears. Il s’agissait notamment de s’éloigner de l’imagerie gothique au profit d’une approche d’avantage fondée sur le rythme et l’électronique. Sans accord possible avec l’ensemble des intéressés, la partie dissidente du groupe s’est orientée vers de nouveaux horizons pour rapidement devenir Interria, après avoir complété son line-up avec Xavier, Franck et Fabien. Ce ne fut pas si simple dans les faits. D'une part, cette scission a engendré le split de Dying Tears, et d’autre part il a fallu faire face à ses doutes et ses craintes car le groupe avait quand même sorti deux albums et s’était déjà constitué une bonne base de fans.

D’où vient ce nom : Interria ?
Interria est le fruit d’une longue réflexion, ponctuée de nombreux débats ! Le nom est l’une des étapes, si ce n’est l’étape la plus sensible dans la création d’un nouveau groupe. Il convient de trouver un nom qui sonne bien à l’oreille, qui ait assez d’impact, qui bien sûr n’existe pas déjà de près ou de loin, et qui enfin représente bien les couleurs de ce à quoi le groupe aspire : pas évident ! Pour Interria, en plus de ce cahier des charges, nous recherchions une connotation assez féminine : c'était important, compte tenu de notre line-up. Les premiers textes étaient en grande partie introspectifs : « Interria » nous est alors venu à l’esprit et a mis tout le monde d’accord.

Est-ce que le chant en français était une évidence au départ ?
Ah, le gros dilemme ! Ce n’était pas une évidence au début. L’idée a été lancée dans le but de partager au maximum avec le public sans qu’il y ait la barrière de la langue, et d’exprimer un ras-le-bol face au complexe Rock / Metal français. Un peu frileux tout de même sur la question, nous avons enregistré notre première démo dans les deux langues. Au final, nous nous sommes rendu compte que le français ouvrait grand notre champ d’écriture par rapport à l’anglais, que nous maîtrisons assez mais qui n’est la langue maternelle de personne dans le groupe … nous sommes plus des latins. La suite de l’histoire a donc été exclusivement écrite en français.

Le sextet qui pose dans le livret des Corps Impatients s’est mué en quintet. Que s’est-il passé ?
Depuis la sortie des Corps Impatients, Xavier ne fait effectivement plus partie du groupe. C’est difficile à exprimer en quelques mots, disons pour résumer que cette décision est liée à un ensemble de désaccords.
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Les Corps Impatients est distribué sur des plateformes du net. Avez-vous approché certains labels pour la vente en magasin et si oui, pourquoi n’y a-t-il pas eu de signature ?
Nous avons tenté d’organiser au mieux notre promo afin qu’Interria puisse s’associer à un label. C'est ce qui explique le délai entre l'enregistrement de l'album et le moment à partir duquel il a été disponible. Nos prises de contact avec les labels sont restées lettres mortes pour la plupart. Celles pour lesquelles nous avons eu des réponses n'ont pas débouchées sur des propositions intéressantes. Pourquoi ? Difficile à dire. C'est sans doute lié au jeune âge du groupe, ou au contexte actuel qui fait que les labels prennent moins de risques. Nous avons finalement décidé de faire en sorte que Les Corps Impatients soit distribué en ligne, la dématérialisation de la musique ayant aussi ses avantages. Nous avons également mis en place une distribution physique au travers de notre site web.

Quels sont vos groupes français et étrangers préférés, et pourquoi ?
Là, ça va être dur de répondre : on a tous des goûts très variés. En ce qui me concerne, mes préférences vont vers des formations comme Massive Attack, Hooverphonic, Radiohead, Archive et Muse. En plus extrême, j’adore Nine Inch Nails ou Deftones. Ce que j’apprécie chez un groupe, c’est sa capacité à me transporter jusqu’aux contrées les plus reculées de la personnalité. J’aime aussi le côté « fil du rasoir », mais tout en restant dans la maîtrise. Enfin, je suis sensible quand un groupe est directement identifiable par un ou plusieurs éléments qui lui sont propres : la voix, le son, l’approche musicale …

Quels sont vos meilleurs souvenirs scéniques ?
On a eu la chance de participer à des festivals de renom comme le MFVF (2007) ou le Raismesfest (2008). Ce sont des souvenirs inoubliables : un public nombreux qu’il faut tenter de séduire, des conditions techniques à la pointe avec peu de temps pour se caler, l’adrénaline … Dans le cadre du Blondes Platines Tour cette année, nous avons aussi vécu des moments de pure folie dans des petits clubs : mention particulière à nos amis belges de La Louvière, où nous nous sommes retrouvés dans une salle aussi atypique que magique ! Je suis maintenant impatient d’aller jouer en Suisse (le 29 mai), pays que je ne connais pas. De beaux instants en perspective …

A l’instar des Kells Crusaders, vous avez une street team très dévouée. Quelles sont vos relations avec elle ?
Nous avons la chance d'être solidement épaulés par nos amis de la street team. Nous travaillons en étroite collaboration avec les fondateurs Chris et Guillaume sur chaque évènement pour l'organisation de la promo locale. Rassemblés autour d'une cause musicale au départ, nous sommes devenus de vrais amis. Et cela ne nous empêche pas de nous concentrer sur le but principal : soutenir Interria et contribuer à son développement. Si vous souhaitez y participer, vous pouvez la rejoindre, on a toujours besoin de vous (www.myspace.com/interria_stf). A cela s'ajoute depuis peu un forum Interria qui rassemble des fans que nous avons rencontrés au fil des concerts. Tout comme pour la street team, il a été créé par une personne désireuse de faire connaître le groupe. C'est pour nous une motivation supplémentaire. On en profite pour remercier Eric dit Eric Zecat (http://interria-fans.forumactif.com).

Lucie Lebrun de MyPollux à la Nouvelle Star, ça vous inspire quoi ?
A chacun de gérer sa carrière et de trouver les opportunités qui semblent bonnes à prendre. Je n’ai pas d’opinion particulière sur la question. La chose peut-être la plus frappante est que ce n’est pas la seule personne que nous connaissons à y avoir déjà participé : des gens que nous avons croisés sur les routes ont essayé de se construire à travers cette émission. Peut-on interpréter cela en se disant qu’il y a de moins en moins de possibilités de tirer son épingle du jeu en tant qu’artiste via les moyens traditionnels : écrire ses chansons, sillonner les routes et les clubs … ? C'est fort possible, mais ce n'est pas une fatalité : d'autres moyens émergent, et pas uniquement la Nouvelle Star.
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Quelle va être l’activité du groupe pendant les prochains mois ?
La première chose est de terminer les sujets en cours. Nous continuons de travailler sur l'élaboration de supports promotionnels avec nos partenaires. Sennheiser a réalisé une captation vidéo d'un récent concert dans ce cadre. Il faut également finaliser les répétitions avec Sarah, chanteuse qui remplacera Jenni sur les dernières dates du Blondes Platines Tour. Jenni est enceinte de 5 mois, a assuré jusqu'au bout les concerts et a donc pris son congé maternité pour sa santé et celle de son bébé. Il s'agit d'une période très importante pour nous dans la mesure où un premier chapitre s’achève. Nous entrons progressivement dans une nouvelle ère : nouvelles compositions, nouvelles méthodes, nouvelle équipe. Nous avons pour le moment une quinzaine de compos à faire tourner. La fin de l'année sera consacrée à la finalisation des morceaux retenus après le retour de Jenni dans l'équipe. D’ici là, elle se consacre à l'écriture du prochain album.

Quel est le background de Sarah ?
Sarah est une amie de longue date qui chantait dans le groupe de Metal parisien The Outburst avant que celui-ci ne splitte. Elle chante également dans Arkan. C’est une chanteuse incroyable : elle l’a encore prouvé lors d’une première répétition il y a quelques semaines en vue de notre set pour le Thunderfest.

Comment décririez-vous votre musique en quelques mots pour de la promo ?
C’est amusant, ce sujet aussi a fait l’objet de longs débats en interne ! Les étiquettes font toujours peur, mais on en a besoin pour se faire connaître, alors autant ne pas y apposer n’importe quoi. On s’est finalement arrêté sur Rock-Metal électro, ce qui nous correspond bien. Le Metal s’exprime autour de gros riffs soutenus par la production assez énorme « made in Loko Studio », les mélodies de voix toujours claires mais énergiques sont plutôt Rock, et la partie électro est illustrée par les samples et autres machines qui enrichissent nos titres. Voilà qui devrait être vendeur !

INTERRIA - Les Corps Impatients
Autoproduction

Site : www.interria.net

Myspace : www.myspace.com/interria