MAGICA

Sombres pensées...


Le Metal féminin à tendance symphonique, s’il a eu le vent en poupe il y a quelques années avec l’explosion de Nightwish et Epica, commence sérieusement à tourner en rond, la faute à une multitude de groupes suiveurs qui reprennent les bonnes recettes à leur compte avec plus ou moins de bonheur. Magica semble bien être de ceux-là, leur nouvel album Dark Diary n’ayant pas déchaîné les passions au sein de notre rédaction. Fort heureusement pour le groupe, Metal Obs’ reste une tribune libre où les musiciens motivés peuvent se défendre…

Interview parue également dans le Metal Obs' 41 de Juin / Juillet 2010

Entretien avec Ana Vladinovici (chant) et Bogdan Costea (guitare) - Par Jean-Christophe Baugé
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Magica n’a pas encore vraiment percé en France. Peux-tu nous rappeler la genèse du groupe ?
Bogdan : Magica a vu le jour en février 2002 - c’était mon propre projet - directement avec l’enregistrement d’un premier album, The Scroll Of Stone, qui faisait office de démo. J’ai recruté les membres du groupe une fois les compos terminées. Le second album, Lightseeker, est sorti en France en octobre 2004 chez Underclass Music (le clip « Bitterweet Nightshade » date quant à lui du 10 février 2005). En 2006, on a eu l’honneur et le privilège d’ouvrir pour After Forever, Nightmare, Apocalyptica et Leave’s Eyes sur leur tournée européenne. Le troisième album, Hereafter, bien qu’enregistré à l’automne 2006, n’est sorti que le 19 octobre 2007 à cause d’un changement de label (AFM en Allemagne). Deux clips en ont été extraits : « All Waters Have The Colour Of Drowning » et « Entangled ». En novembre 2007, Ana a été invitée à prendre part au Hellish Tour pour 3 mois de tournée intense avec Helloween, Gamma Ray et Axxis… une superbe expérience ! 2008 a été l’année de Wolves And Witches. 2010 sera celle de Dark Diary, pour lequel tous les efforts ont porté sur la production. Il nous tarde de le défendre en live.

Dont acte, mais outre la production, qu’est-ce qui distingue Dark Diary de ses quatre prédécesseurs ?
Cet album est plus heavy que les précédents. Le son très puissant résulte d’un véritable travail de pro au niveau de l’enregistrement et du mixage. Les compositions sont également beaucoup plus sombres.

De quoi traitent les paroles ?
Nos lyrics étaient auparavant empreints de mythologie, de religion et d’heroic fantasy. Nous avons eu une approche plus sociale cette fois… Dark Diary parle du journal intime d’une adolescente. Chaque chanson traduit ses pensées, ses peurs, ses frustrations, et parfois sa haine de la violence et de la corruption dans la société. Ce journal débute d’ailleurs avec une phrase forte : « Fallacy. Yes, that’s the word for it … ».

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Qui s’est occupé de l’artwork ? A-t-il été réalisé à partir d’une photo d’Ana ?
Ah, ah ! Non, c’est juste une création de notre graphiste, J.P. Fournier, à partir de ce que je lui avais demandé pour la pochette. Il n’a pas utilisé de photo. L’artwork retranscrit bien l’atmosphère générale de l’album.

Ana, dis-nous en un plus sur ta tournée avec Axxis. Ça devait être le pied, non ?
Ana : C’est vraisemblablement la plus belle expérience qu’un artiste underground puisse vivre. Jouer aux côtés d’Axxis, Gamma Ray et Helloween était un doux rêve jusqu’au jour où AFM m’a proposé de collaborer avec Axxis. J’ai vécu des moments merveilleux et appris les ficelles du métier.

Bogdan, tu es endorsé par les guitares Grossman. As-tu ton propre modèle signature ?
Bogdan : Oui, tout à fait, c’est une guitare entièrement réalisée selon mes spécifications. Les détails techniques sont sur www.grosmann.ro/artists.php

Quel est votre meilleur souvenir de tournée jusqu’à présent ?
Oh, il y en a tant ! Je me souviens par exemple du dernier jour de la tournée avec After Forever à Lyon. On savait qu’ils nous préparaient une blague mais, à notre montée sur scène, on ne s’attendait pas à retrouver la batterie sous des tonnes de papier toilette, les guitares scotchées sur leur stand et le clavier rabaissé au niveau des genoux. Inutile de te préciser que notre intro de 30 secondes ne nous a pas suffi pour remettre tout en ordre à temps (rires) ! 

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Une tournée est prévue cette année ?
On y travaille...

Vous arrivez à vivre de votre musique ?
Non, c’est impossible, on a tous un job à côté. Seuls les gros groupes comme Helloween et Cie peuvent décemment gagner leur vie en jouant du Metal.

Et comment se porte la scène Metal roumaine ?
Il y a de bons groupes par ici. Le problème, c’est que les musiciens ne sont pas rémunérés. La majorité des groupes joue à perte. Ceux-ci n’ont même pas de quoi amortir leurs frais kilométriques, c’est vraiment triste. Tant qu’il en sera ainsi, je ne vois pas trop comment la scène underground pourra se développer.


MAGICA - Dark Diary
AFM / Underclass



Site : www.magicaband.com

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