ION DISSONANCE


La Ligue des Djentlemen extraordinaires...


En 2002, lorsqu’Ion Dissonance prit naissance, un nom de groupe n’avait jamais aussi bien collé à style aussi technique, chaotique et écrasant. Mais voilà, ces respectueux fans de Meshuggah ont contribué à ouvrir la brèche d’un genre qui a actuellement le vent en poupe, le Djent. La différence avec tous les pâles copies émergeantes, Ion Dissonance la possède, car le groupe sait se renouveler avec finesse et ruse. Cursed, leur nouvel album, en est encore une belle illustration.

Interview parue également dans le Metal Obs' 42 de Sept. 2010

Entretien avec Jean-François Richard (batterie) – Par Gaet’
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Minus The Herd est sorti en 2007. Que s’est-il passé durant ces trois dernières années chez Ion Dissonance ?
Nous avons beaucoup tourné avant et après la sortie de Minus The Herd, et nous étions arrivés à un point où il était temps de faire une pause, de passer du temps avec nos familles et amis. Il y a aussi eu Xavier (Bassiste) qui a quitté le groupe en 2007. Donc, après quelques solutions temporaires pour le remplacer, nous avons commencé à écrire du nouveau matériel mais nous voulions attendre d'avoir à nouveau un bassiste à temps plein (maintenant Yanic) avant de repartir en tournée. Je crois que cette pause fut bénéfique pour chacun de nous, personnellement et pour le groupe aussi, parce qu'on a pu prendre le temps nécessaire pour écrire le nouvel album sans se mettre de pression.

Comment se sont déroulées l’écriture et la mise en boîte de Cursed ?
Ce fut assez long mais il n'y a eu aucun stress. On ne voulait rien sacrifier à cause des limites de temps,  du budget ou quoi que ce soit d’autre. Donc on a débuté tranquillement l’écriture au début 2008 et on a pris presque deux ans avant de penser à entrer en studio. Vers octobre / novembre 2009, on a entamé les démarches Century Media pour entrer en studio avec notre guitariste Antoine et notre nouveau bassiste Yanic, qui sont tous les deux producteurs et ingénieurs de son. On en a déduit que personne n'était mieux placé qu'eux pour s’occuper de notre son. L'enregistrement et le mixage ont duré près de cinq mois, mais ça a valu la peine parce qu'on est vraiment satisfait du résultat final.

Finalement, Cursed se rapproche plus de Solace que de Minus The Herd. Simple coïncidence dans l’écriture ou bien peut-on y déceler une réelle envie de revenir à vos débuts avec Kevin au chant ?
Lorsqu'on a sorti Solace en 2005, on a beaucoup tourné avec des groupes différents de nous et on s'est rendu compte que souvent la foule ne réagissait pas très bien, dû au fait que c'est tellement technique et compliqué à comprendre que ça en venait moins intéressant à jouer devant les personnes qui n'étaient pas familières avec notre musique. On a donc décidé d'essayer autre chose, avec une approche différente sur Minus The Herd. Et ça a plutôt bien fonctionné. La réaction a été bonne en général et beaucoup de fans nous ont découverts, chose qui ne serait sans doute pas arrivée avec ce que nous faisions avant. Mais d’un autre côté, d’autres fans n’ont pas apprécié le changement pour son côté drastique, mais c’était un risque qu’on était prêt à prendre parce qu’on veut que chacun de nos albums soit différent et imprévisible. Avec Cursed, on a décidé de mixer le style plus chaotique et technique des deux premiers albums (Breathing Is Irrelevant et Solace) avec les structures de chansons et le côté plus ''catchy'' de Minus The Herd. Selon moi, Cursed est notre album le plus complet, intense et mature.
 
Selon moi, Cursed est notre album le plus complet
en plus d'être intense et mature.


Comment s’est déroulé le featuring avec Aaron Wolff de The End ? Vous cherchiez à obtenir un résultat bien défini avec son timbre de voix si particulier ou bien est-ce juste une collaboration entre potes ?
The End est l’un des premiers groupes avec lequel on a fait des concerts et on est devenu instantanément de bons amis. Donc, il s’agit d'une idée qui date, de travailler avec Aaron, afin de faire quelque chose de différent. C'est aussi pour cette raison que cette chanson (« Pallor ») n'est pas sur l'album. On lui a simplement envoyé la chanson et il a fait sa partie et on l’a gardée telle quelle.

Depuis quelques temps, on parle de « Djent » pour définir des groupes tels que le vôtre. Vous existez depuis 2002, on peut donc dire que vous faites désormais partie de l’élite de ce « nouveau » genre. Comment vous positionnez-vous face à cet engouement pour les riffs polyrythmiques ?
 Je dois avouer que ce terme me fait vraiment rire, et je ne trouve pas qu’Ion Dissonance y soit associé justement parce qu’on n'a pas commencé à faire ça en 2008, ça fait partie de notre style depuis le tout début. C'est comme si personne n'avait écouté Meshuggah il y a 10 ans, et que tout à coup, le style qu’ils ont créé, devenait populaire mais pas grâce à eux. C'est la même chose avec le Deathcore et pas mal de styles de musique en général. Ça revient à la mode mais ça a déjà été fait auparavant. Tant mieux si ça popularise le style, parce qu’ainsi, tout le monde en bénéficie.

Vous venez d’entamer une grosse tournée qui vous conduira du Canada à l’Europe. Vous êtes réputés pour enchaîner les dates de concert. Comment vous préparez-vous pour ce genre de marathon ? Et ça donne quoi un concert d’Ion Dissonance ?
Ce n'est pas aussi extrême que ce qu'on a fait dans le passé, au moment où on enchaînait 3-4 tournées les unes après les autres, mais ça fait déjà trois ans qu'on est à la maison donc on a vraiment hâte de retourner sur la route. Surtout en Europe parce que c'est seulement la deuxième fois qu’on y vient, dont notre première fois en France. Il y avait beaucoup d’endroits où on n’avait pas joué depuis longtemps ou tout simplement jamais été et le timing était bon cette fois ci. Un concert d'Ion Dissonance, c'est beaucoup d'énergie et d'intensité, c'est sûr qu'on ne fait pas le style le plus accessible, mais on essaie d'apporter beaucoup d'énergie en concert.

 ION DISSONANCE

Et après cette tournée, vous avez déjà des projets pour la suite ?
On va directement en Russie à la fin de cette tournée pour la première fois et on revient quelques jours à la maison avant de repartir pour six semaines aux États-Unis. Ça devenait important pour nous d'y retourner parce qu'on n'y a pas mis les pieds depuis 2007, donc avec la sortie de l'album, ça tombe bien, même chose pour l'Europe. Pour la suite, on verra bien ce que l’avenir nous réserve…

En dehors de la musique, quelles sont les choses qui vous bottent dans la vie et celles qui vous mettent hors de vous ?
Je crois que chacun de nous est perfectionniste donc le fait de se surpasser autant dans la musique qu’en tant que personne est une motivation et pour ce qui est des choses qui nous mettent hors de nous, je dirais que quand quelque chose ne se passe pas comme prévu… On est pas mal de ce côté, et c’est probablement pourquoi cet album s’appelle « Cursed »!!

Le dernier mot pour les fans français est pour vous ! Merci pour vos réponses…
On se voit bientôt !!! Merci pour l’entrevue.


ION DISSONANCE – Cursed
Century Media / EMI


Myspace : www.myspace.com/iondissonance