Tout
d’abord Miri, peux-tu nous rappeler ton passé musical jusqu’à
aujourd’hui ?
Mon nom est Miri Milman, alias “The Red”. J’ai chanté
dans Distorted de 1998 jusqu’à il y a environ deux ans quand j’ai
quitté le groupe. Depuis, j’ai monté un nouveau groupe,
System Divide, au côté de mon mari Sven.
Comment est née l’idée
de System Divide : suite à une histoire d’amour entre toi et Sven
(rires) ?
Sven avait pour habitude de beaucoup tourner avec Aborted et du coup, c’était
difficile pour notre relation. Nous avons donc décidé de démarrer
un nouveau groupe. Par conséquent, nous partirons ensemble en tournée
désormais et ne serons plus séparés. Nous ne savions pas
vraiment ce que cela allait donner au départ. Finalement, la voix de
Sven est très brutale alors que ma voix est très mélodique.
On essaie et on verra bien.
Quels sont les autres musiciens qui t’entourent
et notamment l’ingé-son et producteur qui a travaillé avec
vous sur le EP paru l’an dernier puis aux côtés de James
Murphy sur The Conscious Sedation ?
Il y a donc Sven De Caluwé au chant, Cole Martinez aux guitares et samples,
Andrew Lenthe à la basse, Michael Wilson à la guitare principale
et Mike Heller à la batterie. Tous les gars sont issus de groupes américains,
excepté Sven et moi bien sûr. Les chansons du EP furent écrites
principalement par Cole Martinez mais aussi par Sven et moi ensuite et on a
tout finalisé ensemble. Il en a été de même pour
l’album : chacun d’entre nous a participé à l’écriture.
Cole a enregistré tous les sons et les parties de guitares dans son home
studio à Cleveland (Ohio). Le EP The Collapse a été alors
envoyé à Jacob Hansen pour le mixage. Cole a joué avec
Years Of Fire et fut aussi durant une courte période dans Abigail Williams.
L’artwork est réussi, joli et
épuré, avec une fille, toi peut-être, prisonnière
de sa télé… Quel est le concept ?
Merci ! Tout d’abord, non ce n’est pas moi (rires). Je n’ai
plus les cheveux bruns depuis que j’ai l’âge de 14 ans (rires)
! Une fois de plus, nous avons eu recours aux services de notre ami Colin Marks
pour faire notre artwork. Au sujet du concept et du nom du groupe, alors il
y a en premier lieu le nom : « System Divide ». Il peut être
interprété en deux fois. Le « système » est
la routine quotidienne que nous vivons tous à un moment donné.
Nos vies sont encerclées par tout un système d’actions.
Et « Divide » signifie que nous essayons tous de casser ce système
et d’échapper à cette routine. En pensant différemment
par exemple.
Mais tu es graphiste de métier à
côté de la musique, et pareil pour Sven ! Pourquoi ne pas l’avoir
fait vous-mêmes, ça vous serait revenu moins cher (rires)
?!
Ouais, on nous a souvent posé la question ! Normalement, c’est
très stressant de travailler sur ses propres projets parce que tu veux
toujours obtenir le meilleur pour ton groupe et tu n’es pas sûr
de pouvoir fournir le travail. Tu essaies un million de choses différentes
qui ne vont jamais aboutir correctement en fin de compte.
Le
« système » est la routine quotidienne que nous vivons
tous
à un moment donné et qui bride nos vies…
Le but est d’y échapper.
Le EP The Collapse, paru l’an dernier
et autoproduit, avait été réalisé dans le but de
trouver un label ?
Oui, nous avons enregistré cet EP 4 titres principalement pour ça
mais aussi pour savoir comment nous allions sonner avec notre musique. Quand
on a démarré ce projet, nous ne savions pas vraiment ce que ça
allait donner. Ce disque s’est avéré très utile !
Et avoir un label est très important. Cela contribue à développer
fortement notre musique, et seul, c’est quelque chose que l’on peut
difficilement faire, même avec Internet.
Musicalement, avec System Divide, le but principal
est de mixer vos différentes personnalités et influences, entre
les tiennes, celles de Sven et des autres membres (Thrash/Death Metal moderne,
atmosphérique... ) ?
Ce n’était pas vraiment un but, c’est ce qu’il en est
ressorti… Chacun a apporté sa pierre à l’édifice
dans la musique. Consciemment, Sven a apporté la partie brutale et moi,
je suis venue avec mon côté plus mélodique. Quant à
Cole, il fait tout un tas de projets rock en Amérique. Nous avons combiné
tout cela et voici le résultat.
On observe des influences néo-métal
au niveau de certains rythmes ou dans certains riffs rappelant Slipknot. Cet
aspect moderne était recherché ? Avec tous ces samples, ça
va être facile lors de l’interprétation live ?
Oui, bien entendu il y a beaucoup d’influences venant de néo-métal
dans cela mais c’est surtout dû au fait qu’il y a de nombreux
samples et sons électroniques qui font que ça sonne moderne. Et
nous, on aime ça quand c’est frais et actuel. Et sur scène,
c’est un peu plus compliqué mais avec le temps et l’entraînement,
on y arrivera. Notre premier concert s’est d’ailleurs passé
sans heurts.
Question finale, plus personnelle : que souhaites-tu
dire aux lecteurs français et enfin es-tu toujours aussi fan de Nevermore,
qui était en couverture de notre magazine # 40 (en mai/juin dernier)
?
Tout d’abord, c’est toujours génial de parler au public français.
Nous étudions vraiment toutes les possibilités pour venir jouer
en France avec mon nouveau groupe. Sinon, je suis toujours fan de Nevermore,
oui, simplement un peu triste d’avoir manqué leur concert ici en
Israël l’an dernier. J’étais alors aux USA en train
de faire notre vidéo clip pour le titre « The Apex Doctrine ».
J’espère les rencontrer et partager la scène avec eux un
jour... J’écouterai leurs vieux titres en live, je suis sûre
que ça me rendra folle !! Et je souhaite que le public français
ouvre son esprit à l’égard de System Divide et qu’il
sera prêt pour The Conscious Sedation.
SYSTEM DIVIDE – The Conscious Sedation
Metal Blade / Season Of Mist