TRISTANIA

Opération séduction...


C’est un nouveau chemin et une nouvelle voix féminine que nous offre aujourd’hui le groupe norvégien Tristania avec son sixième album baptisé Rubicon. L’un des piliers de la scène Metal gothique symphonique de la fin des années 1990 a également recruté l’excellent chanteur Kjetil Nordhus (ex-Green Carnation, Trail Of Tears) et la guitariste Gyri Losnegaard (Octavia Sperati) pour accoucher d’un nouveau bébé à la fois mélodieux et mélancolique mais clairement orienté grand public. Auprès des fans de l’ex- chanteuse Vibeke Stene (partie en 2007 pour raisons personnelles) : soit ça passe, soit ça casse. Le sort en est jeté alors laissons maintenant le charme méridional de Maria agir…

Interview parue également dans le Metal Obs' 42 de Sept. 2010

Entretien avec Mariangela Demurtas (chant) – Par Seigneur Fred
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Avant toute chose, peux-tu présenter car nous te découvrons véritablement aujourd’hui en France ?
Salut à tout le monde !! (NDLR : s’exprimant en français au départ) Mon nom est Mariangela Demurtas, j’ai 28 ans et je suis l’actuelle chanteuse du groupe norvégien de Gothic Metal Tristania.

Quel a été ton parcours musical jusqu’à ton arrivée dans Tristania ? Dis-nous tout, on veut tout savoir (rires) ! Tu viens de Sardaigne, je crois ?
Mon parcours musical est riche en matière de styles, mais au début j’étais complètement dans le Blues et la Soul, et j’utilise toujours ces sonorités dans mon travail. J’ai rejoint mon premier groupe de Metal (Reel Fiction) quand j’avais 23 ans, et le seul vrai groupe de Gothic Metal où j’ai été s’appelle en fait Tristania (rires). J’ai toujours aimé interpréter, chanter, même quand j’étais toute petite. Enfant, j’écrivais déjà des chansons, je dansais, jouais au théâtre et ainsi de suite… A l’âge de 25 ans, j’ai alors fini mes études à l’université et j’ai voulu me consacrer à une carrière musicale car j’ai toujours ressenti cela, cette nécessité en moi de chanter. Et oui, je suis fière d’être originaire de Sardaigne ! (rires)

Comment s’est passée la rencontre avec Tristania suite au départ de leur chanteuse Vibeke Stene ? Tu étais fan du groupe à la base ?
Je connaissais le groupe mais je n’étais pas une fan pure et dure (rires), ce qui n’est pas si bizarre que ça puisqu’en général je ne suis pas fan d’une personne ou d’un artiste mais de ce qu’il fait. J’aime ou je n’aime pas tout simplement, soit j’aime soit j’ignore ce que j’écoute, je crois en mon ressenti et à mes goûts. Quand ils ont eu besoin d’une chanteuse, j’ai pensé que l’on pouvait avoir l’opportunité de vraiment faire quelque chose de bon ensemble dès lors que j’ai pensé qu’ils étaient un très bon groupe avec de la personnalité. J’ai donc envoyé une démo en 2007 et ils m’ont contactée durant l’été, m’ont invitée pour enregistrer ma voix sur de vieilles chansons, et alors je suis partie pour la Norvège et le compte-à-rebours a commencé ! (rires)

En fait, la première fois que j’ai entendu parler de toi fut lors de ton duo sur le morceau « New Messiah » du groupe norvégien Artifact. On pouvait d’ailleurs te voir sur le clip. Quelques mots sur cette collaboration ?
Les gars d’Artifact habitent la même ville où je résidais au départ en Norvège, et ils m’ont demandé de les rejoindre sur une chanson et donc sur leur vidéo. Et cela a été pour moi une production professionnelle avec des gens sérieux, des bosseurs ; je l’ai fait et ça a été sympa.

Comment se sont passées la composition et l’écriture de ce nouvel album Rubicon au sein du groupe ? Qui l’a composé précisément et qui l’a produit, Waldermar  Sorychta ?
Tout le monde dans le groupe a participé au processus d’écriture, tout le monde a apporté des idées sur le nouvel album. En accord avec la personnalité propre à Tristania et aux sonorités traditionnelles (claviers, arpèges, violons, chants…), nous avons tous été très pris et concentrés sur ce nouvel album et son thème. Et Rubicon a été produit par Ole Vistnes (basse/chant) et Anders Høyvik Hidle (guitares/chant). Waldemar Sorychta l’a co-produit ainsi que mixé.

TRISTANIA

As-tu personnellement participé à l’écriture des paroles, pour tes parties par exemple ? Et que penses-tu avoir apporté à cet album Rubicon selon toi, hormis ta belle voix bien évidemment ? (rires)
Je me suis sentie très à l’aise lors de l’écriture des mélodies vocales, et mes principales contributions à Rubicon ont donc été les mélodies vocales et les arrangements vocaux en général. Je ne me sentais pas encore suffisamment à l’aise pour l’écriture des paroles parce que mon style était un peu différent de l’univers de Tristania et ce qu’ils ont l’habitude de faire. Les principaux auteurs des textes sont Østen et Tarald. Peut-être que pour le prochain album, il y aura également quelque chose d’entièrement écrit par mes soins, on verra !

Pourquoi avoir choisi le nom du fleuve Rubicon pour le titre de ce sixième album studio de Tristania ? Je présume que c’est en référence avec ton pays d’origine ou bien parce que c’est une entreprise risquée comme le fut l’expédition de Jules César en dépit du Sénat, un voyage sans garantie de retour…
Oui, c’est une référence à l’Italie bien sûr, étant donné que je suis italienne et il y a derrière cette référence historique aussi. Comme tu dis, ce périple historique peut être synonyme de voyage sans retour et c’est justement le thème central de ce nouvel album. Rubicon raconte des histoires à propos de gens qui, au fond d’eux-mêmes, se retrouvent coincés dans des situations extrêmes, et qui doivent dépasser les limites au risque de ne pas pouvoir en revenir… Les paroles peuvent être reliées à la guerre, à la mort, ou bien à d’autres sujets encore, mais l’idée dessous est toujours ce voyage sans retour.

Sur les nouvelles compositions, il y a comme d’habitude de nombreuses voix différentes et des chœurs. Tu ne chantes donc pas seule, est-ce que cela a été une manière plus progressive de t’intégrer naturellement ?
Non, nous avons simplement décidé d’avoir de nombreuses lignes vocales mélangées entre elles, féminines ou masculines, et ainsi cela sonne de manière originale, c’est une caractéristique de Tristania de toute façon. C’est puissant et joli à la fois. Tu ne vois pas tant de groupes que ça avec ce style, et en fait nous en sommes fiers !

Comment as-tu abordé justement tes parties de chant ? T’es-tu préparée en studio d’une certaine façon ? As-tu ressenti une certaine pression au micro, remplaçant désormais Vibeke Stene qui a longtemps été la voix féminine et le visage de Tristania ?
J’étais déjà bien préparée avant d’aller en studio. Les gars et moi avons décidé que chacun devait répéter autant de fois que possible avant l’enregistrement studio. Par conséquent, je l’ai donc fait, et nous avons donc évité toute perte d’énergie, de temps, et aussi d’argent (rires) ! Et non, pas de pression. Tout est question de responsabilités, de professionnalisme et de confiance en soi. L’histoire de Tristania est intouchable, et je suis à présent juste une nouvelle partie de celle-ci.

L’histoire de Tristania est intouchable, et je suis à présent juste une nouvelle partie de celle-ci.

Maintenant, parlons de certaines chansons figurant sur Rubicon : quel est par exemple le sens du single intitulé « Year Of The Rat » ? Es-tu férue d’astrologie chinoise ? (rires)
Eh bien, ça n’a pas grand chose à voir en fait avec le calendrier ou l’astrologie chinoise à vrai dire (rires) ! La chanson traite de la trahison et de la crainte de la vengeance, ce qui provoque souvent de l’inquiétude, de l’anxiété chez l’être humain.

Et « Patriot Games » et « Vulture » qui sont deux très bonnes chansons, prenantes et mystérieuses… ?
« Patriot Games » est un mélange de fiction et de réalité, une sorte de combinaison entre un jeu sur ordinateur et une histoire vraie. C’est une chanson très forte, une d’ailleurs des plus Metal sur l’album, et en fait je l’aime beaucoup à cause de son énergie. « Vulture » parle de quelqu’un qui se bat contre l’égoïsme et de la force rendue aveugle par l’avidité. C’est aussi une des autres chansons les plus Metal sur ce nouvel album et elle a un message fort. J’ai vraiment une belle vision quand j’écoute cette chanson, cela sonne comme si de nombreux aigles ou vautours volaient dans le ciel en faisant des cercles au-dessus d’une même proie, tout spécialement quand les guitares ralentissent comme une sirène. Je vois ça comme une scène dramatique, grave et pleine de désespoir…

A la fin de l’album, il y a un morceau nommé « Illumination » qui ne figurait pas sur le précédent album du même nom avec Vibeke Stene en 2007. Est-ce une chanson inédite qui avait été alors écrite à l’époque ?
Cette chanson a commencé avec Einar Moen (claviers) qui en premier a composé la chanson mais avec la contribution du reste du groupe. J’ai fait une ligne vocale dessus à la fin, le reste est chanté par Kjetil Nordhus dans le couplet, la partie principale est chantée par Einar, mais Ole (basse) et Anders (guitares) nous ont aussi aidés sur les arrangements et c’est Østen Bergøy (NDLR : ancien chanteur) qui en avait écrit les paroles. La chanson comme elle est à présent appartient donc à la nouvelle ère de Tristania, celle qui commence avec moi.

Que souhaites-tu ajouter aux fans de Tristania, aussi bien les anciens des débuts du groupe que tes nouveaux fans et quand peut-on espérer vous voir sur scène en France ?
Nous jouerons en France bien entendu, très bientôt ! En octobre je crois, et je n’en peux plus d’attendre de revenir voir Paris et de rencontrer tous les fans français de Tristania, tous, quels qu’ils soient !!! Nous sommes d’ailleurs encore en train de voir pour la playlist que nous allons jouer pour la tournée à venir mais ce doit être une surprise ! On se verra donc tous ici bientôt ! Merci à toi pour cette interview et ta gentillesse. Bisous !


TRISTANIA – Rubicon
Napalm Records / Season Of Mist



Myspace : www.myspace.com/tristania