Doit-on
considérer Hail Of Bullets comme un side-project ou comme un vrai groupe
à part entière aujourd’hui car chaque membre a déjà
son propre groupe à côté (Asphyx, etc.) ?
Ed : C’est
un vrai groupe à plein temps pour nous tous. Dans mon cas, HOB est en
fait mon groupe principal puisque que Gorefest a splitté l’an dernier.
Je sais qu’au départ ça ressemblait plus à un side-project
mais je peux t’assurer que nos cœurs et nos âmes sont voués
à ce groupe comme à tous les autres.
Depuis le début, le concept global des
paroles tourne autour de la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945). Pourquoi cette
passion ? D’où vient-elle ?
C’est d’abord la musique qui a créé cela. Quand Martin
a écouté ma première démo il y a quelques années,
il a dit que cela sonnait comme la guerre, et qu’il avait enfin trouvé
le bon groupe pour faire vivre son vieux rêve : le concept d’Eastern
Front (front de l’Est). Bien sûr, notre pays a aussi été
occupé pendant la guerre, mais le mariage du Death Metal brutal old school
et de paroles ayant pour thème la guerre est une combinaison parfaite,
tout simplement. Je suis ravi qu’on n’ait pas commencé par
des paroles d’horreur/gore, parce qu’aujourd’hui on serait
à court d’idées alors que la guerre est une source d’inspiration
infinie.
Vous n’avez pas peur que votre musique
et vos textes soient mal compris par certaines personnes et puissent choquer
ceux qui ont vraiment vécu cette guerre horrible et perdu des membres
de leur famille ?
C’est sûr, les gens peuvent et vont mal comprendre certaines choses
si on leur en laisse l’occasion. Mais une lecture des textes de Martin
convaincra même les plus sceptiques qu’on ne glorifie pas la guerre
ou qu’on ne cherche pas à provoquer quoi que ce soit. Nous nous
contentons de décrire une période fascinante de l’histoire
sans porter de jugement (je sais que ça sonne comme l’excuse que
Slayer avait utilisée pour « Angel Of Death » mais je suis
certain que nous sommes sur un autre terrain ici). Nous n’avons rien à
voir avec la glorification du nazisme (ou la propagande communiste) et ceux
qui pensent le contraire devraient sortir la tête de leur cul et lire
les paroles. En plus, je pense que le respect de Martin pour ceux qui sont tombés
au combat est évident, nous avons reçu beaucoup de messages de
reconnaissance de personnes qui avaient justement perdu des proches à
la guerre.
L’an
dernier, vous avez sorti un EP appelé Warsaw Rising avec deux nouvelles
chansons, une reprise de Twisted Sister et des morceaux live. Ces deux chansons
figurent-elles sur le nouvel album On Divine Winds ? C’était un
test pour préparer le nouvel album studio et essayer de nouvelles choses
?
Les morceaux étaient le titre éponyme « Warsaw Rising »
et une chanson appelée « Liberators » qui était censée
être une suite pour « Nachthexen » (il y a la même mélodie
au début) puisqu’elle parle aussi d’aviation. Elles ont été
écrites spécialement pour cet EP, ce que certains n’ont
pas compris à l’époque. Tu peux appeler cela un test car
nous avons enregistré la majorité de cet EP dans mon home studio
pour voir si on aimait travailler de cette manière et y faire l’album
entier.
Comment faites-vous pour avoir ce son spécial
de guitares car c’est puissant, brut mais toujours avec cette vibration
old school ? C’est grâce aux talents magiques de Dan Swanö
ou au bon matériel (micros, amplis) ?
Le son de guitare est surtout dû à Dan. Quand nous avons fait la
promo au début, il a vite apposé sa marque de fabrique genre «
tronçonneuse de luxe » (rires) et ça convient parfaitement
à la musique. Pour Of Frost And War, nous sommes allés un peu
plus loin et on a fini avec un mur de guitares très extrême, alors
sur l’EP on a reculé un peu pour laisser les autres instruments
plus respirer. Sur le dernier album, on a ressorti la brutalité style
« tronçonneuse » mais sans sacrifier la batterie, la basse
et le chant. Dan a vraiment l’instinct pour savoir quel type de son nous
avons besoin, il a vraiment l’oreille et la connaissance pour créer
le son le plus dévastateur qui soit sans que cela tourne au vacarme (rires).
Il ne va pas dévoiler son secret mais c’est une combinaison de
vieilles et nouvelles techniques qui donne quelque chose de tout simplement
monstrueux.
Sur certains morceaux, on peut ressentir de
vieilles influences comme les premiers Death, et même Celtic Frost ! Par
exemple « Tokyo Napalm Holocaust » pourrait être une chanson
de Celtic Frost… Quelles sont les influences majeures et les racines
du groupe selon toi ?
Absolument, nous aimons tous les premiers Death, et Celtic Frost est un groupe
sacré pour nous. « Tokyo Napalm Holocaust » a une progression
d’accords groovy typique de Celtic Frost, mais le truc cool c’est
de prendre un certain style comme celui-ci et d’en faire le tien. Je citerais
aussi Autopsy, Bolt Thrower et Entombed comme nos influences principales, mais
plus généralement on pourrait juste dire « le Death Metal
fin années 80 / début années 90 », quand il était
encore une forme d’art unique et pertinente.
Nous
n’avons rien à voir avec la glorification du nazisme
(ou la propagande communiste) et ceux qui pensent le contraire
devraient sortir la tête de leur cul et lire les paroles.
A présent, j’aimerais que tu me
parles de certaines chansons, par exemple le 2ème morceau « Operation
Z » ?
J’ai toujours voulu écrire une vraie « intro d’album
», un de ces morceaux qui dirait « courage, le manège va
démarrer et tu ne pourras pas descendre avant qu’il ne s’arrête
», ce qui te donne une montée d’adrénaline terrible.
Le texte parle de l’attaque de Pearl Harbour, ce qui n’était
pas le vrai commencement de la guerre, donc nous avons décidé
de remonter le temps après cette chanson pour fouiller plus profondément
dans les conflits et les incidents sous-jacents. Mais je pense que si tu veux
faire un album sur la guerre du Pacifique, tu dois commencer par Pearl Harbour.
Même punition pour le 6ème morceau
: « Guadalcanal » (rires) ?
C’est le morceau le plus court et le plus direct de l’album. Il
traite de la plus brutale des batailles dans le conflit du Pacifique. Le riff
en ternaire sur des mesures en 4/4 crée un groove constant. Au milieu,
le même riff devient une partie rapide : c’est un autre arrangement
que j’aime.
Peux-tu expliquer le titre de l’album
au fait ? Si je ne me trompe pas, « On Divine Winds » c’est
la même chose en anglais que « Kamikaze » en japonais (de
kami « dieu » et kaze « aile »), tu confirmes ?
Oui, exactement. La chanson « Kamikaze » est une semi-chanson éponyme
puisque qu’il y a la phrase « On Divine Winds They Die ».
Au départ, on voulait utiliser le titre seulement pour la chanson mais
on s’est dit que la combinaison du titre de l’album et de l’épatant
travail sur l’artwork réalisé par Mick était parfaite.
Et que va contenir l’édition limitée
de votre nouveau disque ?
L’édition limitée aura un packaging spécial (un digibook
deluxe) avec un DVD bonus contenant notre concert complet du Summer Breeze de
2008 et aussi deux vidéos. Sur le CD, il y a un morceau bonus appelé
« Sugar Loaf Hill » qui ne sera pas sur l’édition normale.
Quand allez-vous venir jouer en France ?
C’est une bonne question, jusqu’ici nous n’avons pas assez
suscité l’intérêt des promoteurs donc c’est
à eux de voir. Le Hellfest l’an prochain, ce serait cool, on verra…
Enfin, pour Martin : Asphyx a joué au
Hellfest en juin dernier. J’étais dans le public et ce fut un des
meilleurs concerts sous la Rock Hard Tent du weekend. Le son était énorme
! Quelle a été ta réaction après ce concert ?
Martin : Cela a
été aussi excellent pour nous, le staff du Hellfest nous a donné
un son incroyable et l’accueil et les fous furieux dans le public ont
rendu la chose encore plus appréciable… C’était lourd,
on a aimé ça ! C’était notre tout premier concert
en France avec ce line-up et on a passé un super moment sur scène
mais aussi en dehors. Excellente organisation, même si la prochaine fois,
ils devraient donner plus de tickets bière aux groupes (rires) ! Disons
150 tickets pour Asphyx et son crew ! Mais tout le reste était parfait,
je suis impatient de rejouer là-bas, et qui sait, The Bullets pourraient
envahir le Hellfest 2011… Je suis sûr que les autres vont l’apprécier
autant que j’ai pu le faire, mais merci pour le compliment et un grand
merci aux collègues de Candlemass pour être aussi géniaux,
même si j’étais un peu tout niqué vers la fin (rires)
! Merci pour ton soutien.
HAIL
OF BULLETS - On Divine Winds
Metal Blade / Season Of Mist
Myspace : www.myspace.com/hailoffuckenbullets