THE RED SHORE

Un nouvel espoir...


Il y a un an, nous découvrions ce jeune groupe australien qui nous avait mis la puce à l’oreille ou plutôt annihilé nos esgourdes. Formé du côté de Melbourne en 2004 et venant de la scène Hardcore/Deathcore, The Red Shore a évolué, vite grandi, mué, pour arriver aujourd’hui avec un second et solide album : The Avarice Of Man, impressionnant de maturité et de technique. Après la perte de leur chanteur originel en 2007, différentes tournées annulées, et quelques remaniements de personnel, le groupe semble aujourd’hui prêt à tout exploser ! 

Interview également parue dans le Metal Obs' 43 d'octobre 2010

 Entretien avec Tim Shearman (batterie) – Par Seigneur Fred & Sophiecat
Rechercher : dans l'interview
C’est marrant et étrange car il y a tout juste un an, je vous avais interviewés pour la sortie de votre premier album. Quoi de neuf, donc, pour The Red Shore depuis ? Beaucoup de bonnes choses, je pense… ?
Les douze derniers mois ont été dingues en termes de boulot. On a tourné, écrit, enregistré, signé sur un nouveau label et là, j’écris pour cette interview depuis les Etats-Unis où on tourne actuellement. C’est génial !

Ressens-tu des changements, une évolution (en termes de respect, de considération, d’argent…) dans ta vie et dans ta carrière musicale maintenant ? Et quelle est votre position sur la scène Metal et Hardcore en Australie ? Vous n’êtes plus vraiment un groupe underground…
Pas vraiment. J’écris, j’enregistre de la musique et je tourne avec des groupes depuis le lycée et rien n’a vraiment changé. Le seul truc, c’est que je suis plus occupé et il y a plus de factures à payer quand je rentre chez moi (rires) ! Le groupe occupe une bonne place ici en Australie. C’est dans les autres coins du monde qu’on essaie de tourner. Je suppose qu’un groupe de Death Metal reste toujours underground. Je pense que nous avons déjà la chance que les gens nous connaissent et soient intéressés par ce qu’on fait. Même si nous ne sommes pas leur style de prédilection peut-être.

Pourquoi Jamie Hope, votre ancien chanteur et aussi ancien bassiste, a-t-il quitté le groupe l’an dernier ? Comment avez-vous pris ce départ parce que l’album Unconsacrated/Lost Verses venait juste de sortir et il était un des membres fondateurs, non ?
Jamie était bien un membre fondateur. Il a commencé le groupe avec le batteur d’origine et Jason notre guitariste. Le départ de Jamie était dû à des raisons personnelles. Et en plus, la direction musicale qu’il voulait suivre ne correspondait plus à ce que le groupe voulait faire.

Peux-tu présenter votre nouveau chanteur qui a une voix plus typiquement Death Metal ?
Chase (Butler) est un bon ami du groupe. Roman avait enregistré son ancien groupe Before The Thrown dans son studio et c’est comme ça qu’ils se sont connus. Quand Jamie a quitté le groupe, il était parfait pour le job, sans aucun doute. Il a fait une tournée de remplacement avec The Acacia Strain pour nous dans notre pays et on a su qu’il était totalement prêt à devenir brutal avec nous (rires).

Vous avez été satisfaits des réactions à la sortie de Unconsecrated/Lost Verses l’année dernière en Europe ?
Oui absolument. Je n’ai pas joué dessus mais je suis un grand fan de cet album. Ce disque vient de sortir aux Etats-Unis et ça me remplit de joie, tout comme le fait que notre CD ait été commercialisé en Europe.

Personnellement, j’en ai ras-le-bol de voir et d’entendre toujours
les mêmes groupes de merde. Dans ce genre, tout me semble identique.
Je pense qu’on voulait faire quelque chose de différent
 tout en gardant l’aspect épique et abstrait.


Si je ne me trompe pas, vous n’êtes pas venus jouer en Europe. Pourquoi ?
Encore une fois, quand le groupe a tourné en Europe et au Royaume-Uni, je n’étais pas dans le groupe. Le CD n’était même en vente là-bas quand ils y ont tourné. Nous venons en Europe au début de l’année prochaine avec quelques groupes Américains. Préparez-vous à être brutalisés (rires) !

Une question business maintenant : pourquoi The Avarice Of Man sort sur le label Roadrunner en Australie et sur Listenable en France (et en Europe aussi je suppose) ?
Etre sur Roadrunner Records dans le monde entier est une chance immense. Nous sommes bien connus en Australie mais pas dans les autres coins du monde, c’est en partie dû au fait qu’on a peu tourné ailleurs que par chez nous. Nous sommes en tournée maintenant et  nous allons jouer le plus possible hors de l’Australie.

Vous revenez encore une fois avec un artwork original pour la couverture de votre nouvel album… Pourquoi ce visuel étrange ? Vous voulez attirer différemment les gens, et pas juste la scène Metal ?
Personnellement, j’en ai ras-le-bol de voir et d’entendre toujours les mêmes groupes de merde. Dans ce genre, tout me semble identique. Je pense qu’on voulait faire quelque chose de différent tout en gardant l’aspect épique et abstrait.

Votre album précédent était une sorte d’hommage à votre premier chanteur Damien Morris (R.I.P.), le concept de l’album reposait principalement sur Le Paradis Perdu de Milton, la bataille entre le paradis et l’enfer… Cette fois-ci, quel est le concept, le thème principal, pour The Avarice Of Man ?
The Avarice Of Man est un concept album qui décrit la façon dont nous menons nos vies sur notre planète. Avec un point de vue nihiliste, nous racontons l’histoire d’une entité vivante née de la répulsion de l’homme moderne et qui arrive parmi la race humaine pour détruire totalement l’homme et l’avarice qui le caractérise.

THE RED SHORE

Vous avez beaucoup tourné l’année dernière (mis à part l’annulation de votre participation à l’Australian Summer Slaughter Tour avec Aborted, Dying Fetus, The Faceless et Necrophagist). Est-ce que vos expériences live vous ont influencés dans la composition et l’écriture pour cet album parce que les nouveaux morceaux sont encore plus techniques et orientés vers le Death Metal brutal, moins Deathcore que par le passé, non ?
Puisque que c’est le premier album que j’ai écrit avec le groupe, je peux honnêtement dire qu’on voulait vraiment s’éloigner du précédent. J’ai beaucoup travaillé avec Jon (Green, basse / chœurs) et Roman (Koester, guitares) pour être certain de faire quelque chose dont nous serions fiers. Nous voulions que ce soit un disque de Death Metal avec de meilleures structures dans les chansons que sur le précédent. Je pense que les concerts n’ont pas vraiment contribué à cela. Les gars et moi avons simplement écrit des morceaux qu’on voulait jouer, pas ce que les gens voulaient entendre.

Où avez-vous enregistré The Avarice Of Man : chez vous, non ? Comment était l’ambiance en studio : sérieuse ou relax au sein du groupe ?
Franchement, c’était dur. Il y a eu beaucoup de problèmes qui nous ont ralentis dans le processus d’enregistrement, surtout à la batterie. On écrivait et on changeait les nouveaux trucs en même temps que nous enregistrions l’album. On a fait ça aux Infamous Complex Studios qui appartiennent à notre guitariste/producteur Roman Koester. Tout s’est assemblé à la fin et c’est vraiment le meilleur album que j’aie pu faire. J’en suis très fier.

Pourquoi avoir choisi Jochem Jacobs (compositeur principal/guitariste de Textures et aussi producteur et propriétaire de son studio, les Spiltsecond Studios) pour le mixage à Tilburg aux Pays-Bas, en Europe, loin de l’Australie ?
Je suis un gros fan de Textures et je l’ai toujours été. Quand j’ai entendu le mixage de leur dernier album, ça m’a carrément bluffé. C’était impressionnant. On peut entendre qu’il n’y a rien de trafiqué dans cet enregistrement : ça sonne vrai et massif. C’est exactement ce qu’on voulait pour notre nouvel album donc nous avons enregistré de la même façon. Ce que HR (NDLR : auteur de l’artwork) avait fait pour notre album était excellent. Comme pour notre artwork, on voulait faire quelque chose de différent ici et dépasser les frontières de notre groupe. Comme d’autres, nous voulons faire autre chose pour chaque nouvel album et ne pas écrire les mêmes trucs. On crée pour nous et pas pour le public.

Penses-tu que cet album reflète mieux vos racines musicales comme par exemple : Nile, Necrophagist, Suffocation avec votre propre style ?
Absolument ! J’adore tous ces groupes tout comme Hate Eternal, Behemoth et Decapitated. Mon influence majeure à la batterie serait plutôt Meshuggah et The Dillinger Escape Plan c’est certain, alors je trouve que je dois apporter mon propre style de batterie pour que l’album ne soit pas que du pur Death Metal.

Que veux-tu ajouter sur ce putain de nouvel album, parce qu’on entend clairement l’évolution et  le pas en avant accompli dans votre musique ? Ce sera notre Album du Mois d'octobre dans Metal Obs’ / Noiseweb !
C’est super que tu l’adores. C’était vraiment la bonne direction à prendre pour le groupe. Merci à toi, mec ! Espérons qu’on se dépasse encore pour le prochain album (rires) !

Peut-on espérer vous voir bientôt en France ? Quels sont vos projets d’ici fin 2010 et 2011 ?
En ce moment, nous sommes en tournée américaine. Nous revenons en Australie pour la tournée de Despised Icon et la sortie de notre CD. Puis au début de l’année prochaine, nous serons en Europe et au Royaume-Uni pour tourner en tête d’affiche et en deuxième partie. Je ne peux pas en dire plus mais je pense que ça va être une tournée monstrueuse et brutale ! Et on se boira alors une bière ensemble ! Merci pour ton soutien. Salutations !
 

THE RED SHORE - The Avarice Of Man
Listenable / Pias



Myspace : www.myspace.com/theredshore