ARCKANUM

Seul au monde...


A l’heure où certaines formations se revendiquent True Black Metal, s’il y en a bien une qui l’a toujours été, c’est Arckanum. Fondé en 1993 par son unique membre et leader, ce « one-man band » avait marqué son temps dans l’underground des années 90. Depuis, les dernières offrandes avaient eu du mal à convaincre malgré toute une série de démos, d’EP’s et de split CD’s… Avant la prochaine hibernation d’Arckanum dans les forêts du centre de la Suède cet hiver, découvrons son 6ème album, Sviga Lӕ, avec son mentor…

Interview également parue dans le Metal Obs' 44 de Nov. 2010

Entretien avec Shamaatae (chant, instruments) - Par Seigneur Fred
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Tes deux précédents albums (Antikosmos et ÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞ) ont reçu un accueil mitigé auprès des fans… En es-tu totalement satisfait, personnellement ? Et peux-tu nous rappeler la signification du titre de ce dernier ?
On me pose assez souvent cette question. Penses-tu vraiment que je sortirais un album qui ne me donne pas entièrement satisfaction ? J’adore à la fois Antikosmos et ÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞ, je pense qu’ils sont formidables ! Je comprends bien que certains n’aiment pas les sonorités Heavy Death / Doom Metal sur Antikosmos, mais ça va. La musique d’Arckanum n’est pas faite pour tout le monde (rires) ! Quant au sens de ÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞ, c’est une formule de magie noire à base de runes qui fait référence au poison du chaos.

Arckanum est-il toujours l’œuvre d’un seul homme aujourd’hui ? As-tu tout de même tourné pour Antikosmos et ÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞÞ, ou bien cela reste-t-il uniquement un projet studio sans rencontre avec les fans ?
Arckanum a toujours été et sera toujours un « one-man band ». J’ai invité quelques musiciens parfois, mais ce ne sont pas des membres du groupe. Et concernant une éventuelle tournée : Arckanum ne joue jamais en live. Je ne suis tout simplement pas ce genre d’homme...

Comment as-tu préparé ce nouvel album baptisé Sviga Lӕ ? Où l’as-tu enregistré cette fois-ci : au Sunlight Studio, au Necromorbus Studio ?
Je l’ai enregistré dans un studio local cette fois parce que je voulais un son différent : un son plus sombre et plus guerrier en quelque sorte. Quand je prépare ou écris mes disques, je passe juste quelques semaines dessus en ne me concentrant que sur les nouvelles compositions. Cela se fait en quelques semaines, généralement.

Les riffs de tes nouvelles chansons sont très hypnotiques et crus, directs, avec toujours ce feeling old school… Il y a quelques passages thrashy parfois. Es-tu nostalgique des 80’s et des premiers Bathory par exemple ?
Eh bien, je n’écoute plus beaucoup de Black Metal maintenant. Je ne pense donc pas puiser mon inspiration chez d’autres groupes du genre, je m’inspire davantage des influences sataniques qui m’entourent dans la vie.

Et pourquoi le genre d’atmosphère naturelle présente sur Fran Marder a totalement disparu dorénavant ?
Je crois que cela appartient plus au vieux Arckanum des débuts. Je ne veux pas publier le même album encore et encore, même si j’ai bien noté que c’est ce que beaucoup attendent de moi. Je ne ferai jamais ça. Chaque album d’Arckanum est une pièce d’art unique.

Concernant une éventuelle tournée : Arckanum ne joue jamais en live.
Je ne suis tout simplement pas ce genre d’homme...


Quel est le concept de Sviga Lӕ ? C’est lié au chaos entre les géants et les dieux dans la mythologie viking…
Sviga Lӕ est une vieille référence à la mythologie nordique à propos des pouvoirs des flammes de Múspellzheimr, le monde du feu. Le concept se base sur l’épée de feu justement de Surtr, le géant de ce royaume. L’épée de Surtr servira pour détruire le cosmos durant le Ragnarök (NDLR : l’Apocalypse selon la mythologie scandinave). Chaque chanson ici suit la création de l’épée et sa destinée puisque le géant Surtr détruira les neuf mondes. C’est l’arme qui détruira les dieux.

Chantes-tu toujours en ancien suédois sur Sviga Lӕ, et notamment en utilisant le Dalecarlien, vieille langue autrefois pratiquée dans ta région de Dalarna ? Et pourquoi écrire des paroles dans cette langue morte alors que peu de personnes la comprennent ?
Ces derniers temps, j’utilise le vieux langage nordique, avec beaucoup de vieil islandais. Ce n’est pas le dialecte de Dalecarlie ici, c’est plus un Suédois runique. Et j’utiliserai toujours cela, c’est quelque chose qui convient très bien à Arckanum et son univers.

En quoi la nature est-elle toujours une forme d’inspiration pour toi qui vit à Dalarna, dans la Suède centrale ?
Eh bien, j’aime l’aspect général de nos forêts ici, cela me rappelle la dureté et le côté cruel de la vie : tuer ou être tué. C’est la nature, et cela m’évoque vraiment la notion de liberté, quelque chose que j’ai gardé en moi depuis que je suis enfant. J’adore passer du temps dans la forêt, me ressourcer. J’aime chasser, tirer à l’arc, pêcher dans nos rivières et toutes ces choses naturelles simples. Ce n’est pas que du bois de chauffage (rires) !

ARCKANUM

Et quelle est ta position à propos du satanisme de nos jours et ton esprit a-t-il évolué avec le temps depuis tes débuts avec le groupe Conquest/Grotesque pour se rapprocher vers le paganisme et le mysticisme ?
Tu laisses parler ton imagination, là (rires) ! Qui a dit que j’étais plus proche du satanisme quand j’étais avec Grotesque ? Désolé de te décevoir, mais Grotesque n’était pas dans cette croyance contrairement à certains livres ou disques qui l’étaient à cette époque. Arckanum a aidé à m’orienter vers un vrai satanisme, et la flamme noire anti-cosmique dans mon être intérieur n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui !

Pour conclure, quel est ton regard sur la scène Black Metal d’aujourd’hui ? La trouves-tu toujours aussi intéressante honnêtement, notamment par chez toi en Scandinavie ? Y a-t-il des groupes qui t’interpellent encore musicalement, comme Watain peut-être ?
Hormis Watain, je n’aime pas la scène actuelle, et je n’en ai pas de bonnes impressions. Par conséquent, je n’écoute pas du tout de nouveau Black Metal. Une chose est sûre, je ne peux pas supporter tous ces évènements où l’on croise ceux qui s’habillent comme des cyborgs gothiques, ils ruinent assurément la scène…

ARCKANUM - Sviga Lӕ
Regain / Underclass


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