JAMES LABRIE
As I am...


Diable ! James LaBrie, la voix canadienne de Dream Theater, revient avec un album solo étonnamment moderne, à tel point que l’on parle désormais de Metal à la suédoise avec des éléments progressifs. Quelques semaines après l’annonce officielle du départ de Mike Portnoy de DT (le 8 septembre), l’occasion d’aller interroger James sur son actualité brûlante était trop belle… 

Interview également parue dans le Metal Obs' 44 de Nov. 2010

Entretien avec James LaBrie (chant) – Par Jean-Christophe Baugé
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Quel a été l’apport de Jens Bogren (Opeth, Paradise Lost) pour la mise en boîte de Static Impulse ?
Il a mixé et masterisé l’album. Je l’ai par contre produit avec Matt Guillory (NDLR : claviers).

Comment as-tu rencontré Ray Riendeau (basse) et Peter Wildoer (batterie) ?
On cherchait un batteur solidement ancré dans le Metal pour cet album, et Jens nous a suggéré son nom. On connaissait déjà son travail avec Darkane (NDLR : il a aussi officié dans Pestilence, Armageddon, Arch Enemy, Soilwork, Time Requiem, Majestic et Old Man’s Child) ; ce qu’il a fait sur Static Impulse est excellent. Quant à Ray Riendeau, on l’avait déjà contacté pour assurer notre mini-tournée Elements Of Persuasion, mais il était sous contrat avec Rob Halford à l’époque. On a donc fait en sorte qu’il soit de la partie cette fois-ci.

Comment travailles-tu avec Matt ? Vous composez tout à deux ?
Oui, tout à fait, c’est du 50/50. On crée à partir de bribes de mélodies et de paroles. Quand Matt a une idée, il m’envoie un fichier audio que je retravaille avant de lui retourner, et vice-versa. C’est un processus bicéphale et itératif jusqu’à la finalisation de chaque titre.

Static Impulse est particulièrement Heavy et moderne par rapport à tes précédents efforts en solo. C’est l’orientation que tu souhaitais prendre dès le départ ?
Oui. Cette approche agressive apparaissait déjà sur certains titres d’Elements Of Persuasion comme « Crucify » ou « Pretender ». Au moment de composer Static Impulse, l’ambition était clairement de le faire sonner très Heavy. Tu sais, Matt et moi sommes fans de la musique d’Opeth, Meshuggah, Soilwork, Katatonia, Darkane, In Flames, ou encore Killswitch Engage, pour ne citer qu’eux.

N’as-tu pas essayé de faire toi-même les grunts en lieu et place de Peter ?
Non, je suis le premier à reconnaître que je ne peux pas chanter de cette façon. Initialement, Matt et moi devions prendre en charge ces parties vocales, mais pour ne pas perdre toute crédibilité, on a préféré faire appel à Peter, qui est de loin le plus compétent. Ce contraste entre nos deux voix rajoute de l’intensité et une dimension nouvelle à l’album.

Est-ce que tu continues à travailler ta voix avec un coach, comme à tes débuts avec Rosemary Patricia Burns ?
Elle est décédée depuis, mais j’ai travaillé avec d’autres personnes comme Victoria Thompson, ou encore Jaime Vendera plus récemment. Actuellement, je m’échauffe et m’exerce tout seul… Je suis dans une grande forme vocale.

Quels sont les thèmes abordés dans tes textes ?
Mes paroles traitent des émotions humaines, de notre façon d’agir. Pour te donner un bref aperçu, « Jekyll Or Hyde » parle de la rédemption, ainsi que du dysfonctionnement du système judiciaire. On enferme des gens en prison avant de les réhabiliter, mais ils représentent toujours un danger lorsqu’ils en sortent, ils sont même parfois pires qu’avant. « Over The Edge » fait référence à notre côté superficiel. Il est toujours plus intéressant de s’intéresser à la personnalité des gens qu’à leur look. Dans « Euphoric », j’évoque la rencontre avec l’âme sœur, et le fait d’être complètement absorbé dans ta relation avec l’être aimé. « Superstar » traite des people qui ne sont pas toujours très clean, des gens souvent décevants qui ne méritent pas vraiment qu’on les prenne pour exemple. « Coming Home » est inspiré de la série Dexter : je parle d’un vigile serial killer qui apprend à gérer ses émotions et qui cherche le pardon pour tous ses actes.

 JAMES LABRIE

Vas-tu avoir le temps de tourner en Europe avec ton groupe ?
C’est actuellement en cours de discussion avec notre tour manager, ce sera vraisemblablement pour février / mars 2011. Des dates sont déjà prévues aux USA et au Canada, du 26 novembre (Charlotte, Caroline du Nord) au 20 décembre (Houston, Texas). L’excitation est à son comble !

Outre Dream Theater, tu as collaboré avec Fates Warning, Shadow Gallery, Explorer’s Club, Ayreon, ou encore True Symphonic Rockestra. Qu’as-tu retenu de ces expériences ?
Travailler avec tous ces musiciens sous leur direction artistique m’a beaucoup apporté. Il est toujours intéressant de prendre part à un projet avec des gens créatifs. Je suis ressorti grandi de chacune de ces expériences en tant que chanteur et compositeur… je suis devenu tout simplement meilleur musicien.

Tu apparais également sur plusieurs tribute albums, comme ceux de Rush, Emerson Lake & Palmer, et Queen. Que penses-tu respectivement de Geddy Lee, Greg Lake et Freddie Mercury comme chanteurs ?
Freddie Mercury est mon chanteur préféré : il m’a beaucoup influencé, vocalement et musicalement. Greg Lake et Geddy Lee sont extrêmement talentueux, également. J’ai une très grande estime pour ces gars-là.

Quels sont tes hobbies en dehors du chant ?
J’adore skier, lire, faire du vélo, camper… des activités en extérieur, principalement. C’est probablement dû au fait que je suis souvent enfermé, dans mon métier (rires).

Tu composes très peu dans Dream Theater… c’est ce qui motive ta carrière solo ?
Effectivement, je suis la voix de DT depuis Images And Words mais je ne compose que quelques mélodies ou lyrics de temps en temps. Sur mes albums solo, de Keep It To Yourself à Static Impulse, c’est non seulement le chanteur mais aussi le compositeur qui s’exprime. Les fans peuvent ainsi me découvrir via ma propre musique, écouter mes idées et ce qui m’inspire.

Sur mes albums solo, c’est non seulement le chanteur mais aussi le compositeur qui s’exprime.

Quand est-ce que les auditions commencent pour le remplacement de Mike Portnoy ?
On va se réunir pour lancer les auditions à partir du 18 octobre. C’est une situation sans précédent pour le groupe, mais l’expérience va sûrement se révéler très intéressante.

N’importe qui peut-il postuler ?
Non. Bien entendu, on a eu beaucoup de propositions au départ, mais on s’en tient à une short list de 7 batteurs, tous d’une technicité remarquable. Il s’agit maintenant de choisir celui avec qui l’alchimie va fonctionner. Tout compte : la personnalité comme le look.

Que penses-tu du dernier Avenged Sevenfold avec Mike à la batterie ?
Il est excellent et le jeu de Mike est fantastique. Je suis content pour eux.


JAMES LABRIE - Static Impulse
Inside Out / EMI


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