Murderdoll
est de retour aux affaires avec un line-up remanié (exit Acey
Slade, Eric Griffin et Ben Graves). Peux-tu nous présenter les
nouveaux membres ?
Oui. Nous avons Roman Surman à la guitare, Jack Tankersley
à la basse et Racci Shay Heart à la batterie. Avec le
recul, je dois avouer que le précédent album avait
été bâclé. Cette fois, j’ai pris mon
temps pour recruter les bonnes personnes. Le groupe est soudé et
ça s’entend, chacun s’investit bien dans le projet.
Ce sont également tous d’excellents performers.
Beyond The Valley Of The Murderdolls
reprenait du matériel de l’époque Frankenstein Drag
Queen From Planet 13. Qu’est-ce qui t’a poussé
à écrire de nouveau ?
Tu sais, on a formé les Murderdolls sur un coup de tête,
pour se faire plaisir. Depuis, j’ai eu des engagements avec
Slipknot bien sûr, mais aussi Satyricon (NDLR : en 2004),
Ministry (2006), Korn (2007), Rob Zombie (2010), j’ai produit
Roadrunner United (2004), 3 Inches Of Blood (2007), etc. Mais à
force de s’échanger des idées avec Wednesday tout
au long de ces 6 dernières années, on est tout de
même vite arrivé à une centaine de titres ! Je
l’ai donc appelé cette année pour faire un nouvel
album. Tous les groupes se mettaient à sonner de la même
manière, toutes les rock-stars nous avaient quittés : il
était grand temps de revenir mettre un coup de pied dans la
fourmilière.
Qu’est-ce qui a inspiré cette intro très sombre, « The World According To Revenge » ?
C’était en fait initialement le titre de l’album.
Ça collait bien à l’idée de revenir sur le
devant de la scène après 6 ans d’absence : on avait
en quelque sorte une revanche à prendre sur le music business.
Même si ce n’est pas une véritable chanson, cette
intro est flippante, puissante, et te reste facilement en tête.
L’idée était de faire une déclaration choc
à la Murderdolls avant d’entrer dans le vif du sujet.
La video de « My Dark Place
Alone » est elle aussi très sombre. Le script est de toi
ou du réalisateur Paul Brown ?
L’idée est de moi, bien qu’on ait eu le choix entre
plusieurs scripts au départ. La vidéo de « Dead In
Hollywood » était d’enfer, mais je voulais revenir
à quelque chose de simple qui corresponde bien au groupe. Le
traitement de l’image avec toute cette huile noire est bien
sûr attribuable à Paul, mais le concept reste le mien.
Le son de Women And Children Last est
sensiblement plus Heavy que sur le précédent album. On
reconnait là la patte de votre producteur Christopher Harris
(Bleeding Through, Shadows Fall, Hatebreed) !
Je connais Chris depuis longtemps. C’est un mec très
orienté Metal et Hardcore, qui adore son job et qui est fan de
Murderdolls. Sans mentir, il a bien dû bosser 20 heures par jour
pour nous. Ce son qui tue est le résultat direct de son
implication. Le staff de Roadrunner ne voulait pas entendre parler de
lui au début… ils ont bien changé d’avis
depuis. Chris a fait un boulot phénoménal et on fera de
nouveau appel à lui pour le prochain album.
L’enregistrement a eu lieu dans
une superbe propriété (l’ancien studio du
photographe Peter Borsari) sur les collines d’Hollywood, avec vue
imprenable sur Los Angeles. On ne se refuse rien !
Exact, on a fait ça aux Perfect Sound Studios, qui se trouvent en contrebas de la villa de Drew Barrymore (rires).
Comment Mick Mars (Mötley
Crüe), qui habite dans les parages, en est venu à
travailler avec vous sur « Drug Me To hell » et «
Blood Stained Valentine » ?
C’est étrange car on n’avait pas du tout
prévu de faire appel à des guests pour cet album. Je
m’interrogeais sur ce que j’allais faire comme solo sur
« Drug Me To Hell » quand Wednesday m’a dit
qu’il aimerait bien quelque chose à la Mick Mars. Mick est
un guitariste hors pair, incroyablement sous-estimé. Ce
n’est pas un shredder, bien sûr, mais il a son style bien
à lui. On a donc demandé à notre tour manager
Sully (NDLR : le fameux Mad Manager sur le vidéos de YouTube) -
qui a en charge Slipknot, Murderdolls, Rob Zombie, mais aussi
Mötley Crüe - s’il était possible d’avoir
ponctuellement recours à Mick, sans trop y croire. Il lui a
téléphoné pendant qu’on était parti
chercher des clopes… à notre retour, on a appris que Mick
allait se pointer sous 48 heures : « Are you kidding me ?
». Il fallait qu’on termine les compos fissa. Mick est
arrivé avec sa copine, super sympa, avec la même
dégaine que dans Carnival Of Sins. Il s’est branché
dans un de mes Marshall, a monté le son directement à 10,
optimisé le réglage de ses propres pédales
d’effets, etc… On était tous autour de lui à
le regarder jouer et il était à fond dedans.
Roadrunner a prévu une sortie
agrémentée d’un DVD live (enregistré le 17
juin dernier au Key Club de Los Angeles), si je ne m’abuse…
Tout à fait. Aussi bizarre que ça puisse paraître,
je n’étais pas chaud à l’idée de
sortir si tôt un DVD live : le show qu’on a
enregistré est seulement notre deuxième en 6 ans ! Mais
on assuré comme des chefs. Il y aura également 3 titres
bonus sur le CD.
L’imagerie utilisée par
le groupe doit beaucoup au cinéma horrifique. Quels sont les
derniers films qui t’ont marqué ?
Récemment, pas grand chose. J’aime bien le gore et les
trucs bien barrés du genre Necromantik 1 et 2, mais je
préfère les films plus cérébraux qui te
mettent vraiment mal à l’aise. Je suis assez fan du
cinéma indépendant européen, en fait.
Pour moi, les Murderdolls sont comme une version horrifique des Rolling Stones…
Tu as été élu
meilleur batteur de ces 25 dernières années par les
lecteurs de Rhythm Magazine, devant Mike Portnoy. Alors, heureux ?
Honnêtement, j’ai déjà fait la couverture de
Modern Drummer Magazine, remporté un Grammy (NDLR : en 2006 avec
Slipknot pour la meilleure performance Metal sur « Before I
Forget ») mais là, ça représente beaucoup !
Je ne sais pas trop quoi dire… Je me suis adapté à
de nombreux styles et j’ai vécu des moments exceptionnels,
que ce soit avec Metallica ou d’autres groupes. Ce type de
récompense ne me met pas très à
l’aise… Je ne pense pas d’ailleurs la
mériter. Tu sais, je ne suis pas un musicien à
l’ego surdimensionné. En tout cas, j’ai la chance
d’avoir les meilleurs fans au monde et je leur serai
éternellement reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait
pour moi. Ce sont eux qui me donnent la force de me lever tous les
matins. C’est grâce à eux que je cherche encore
à m’améliorer car je sais que rien n’est
jamais acquis d’avance.
Mike Portnoy vient tout juste
d’annoncer qu’il quittait Dream Theater (nous sommes au
lendemain de son communiqué officiel du 9 septembre). Tu
étais au courant ?
J’ai dû rater un épisode… Je savais juste
qu’il partait en tournée avec Avenged Sevenfold.
Voilà encore un sacré batteur, et un excellent ami avec
qui je suis assez souvent en contact.
Tu as été le batteur de Korn pour leur tournée de 2007. Que penses-tu de Remember Who You Are ?
C’est vraiment un excellent album, je l’aime bien.
Jonathan, Munky et Fieldy sont de bons potes. Je n’ai que de bons
souvenirs de cette tournée.
Tu as jeté une oreille à
Audio Secrecy, le nouvel album de Stone Sour (NDLR : avec bien entendu
Corey Taylor et James Root de Slipknot) ?
Je ne l’ai toujours pas écouté (rires) mais je suis sûr qu’il déchire.
Le 28 septembre, Slipknot sort un
nouveau DVD live au Download Festival de 2009 : (Sic)nesses. Comment
vois-tu le futur du groupe ?
Bon, je vais être encore occupé en tournée avec
Murderdolls et Rob Zombie, mais que les fans se rassurent, à
l’heure qu’il est, je peux t’affirmer qu’on va
sortir un nouvel album studio. Celui-ci sera d’ailleurs le plus
sombre de notre carrière…
Paul Gray (bassiste
décédé le 24 mai dernier d’une overdose de
morphine) sera-t-il remplacé par un nouveau membre à part
entière ?
Oh, que je n’aime pas ce genre de question ! Personne ne pourra remplacer mon meilleur ami.
Pour les concerts d’Halloween en
compagnie de Rob Zombie et Alice Cooper, les fans vont pouvoir te voir
jouer successivement de la guitare avec Murderdolls et de la batterie
avec Rob Zombie. Y a-t-il un de ces deux instruments que tu
préfères ?
Ils sont tellement différents que je ne peux pas avoir de
préférence. J’ai grandi en jouant des deux. La
guitare me laisse peut-être plus de liberté, ce
n’est que du fun, alors que je suis plus concentré et
agressif quand je joue de la batterie. Pour moi, les Murderdolls sont
comme une version horrifique des Rolling Stones : Keith Richards et
Ronnie Wood ne jouent pas sempiternellement les mêmes parties.
Les prochaines dates s’annoncent
particulièrement excitantes avec les premières parties de
Guns n’ Roses en Europe et l’édition anglaise du
Ozzfest…
Le staff de Guns n’ Roses nous a vraiment bien traités.
Malgré tout ce qu’on peut entendre sur son compte, Axl est
un gars charmant. Il chante extrêmement juste, il respecte ses
engagements, il nous a accordé tout ce qu’on avait
demandé, etc. Lui et le groupe foutent vraiment le feu, les
shows sont monstrueux !
MURDERDOLLS - Women And Children Last
Roadrunner / Warner
Site : www.murderdollsband.com
Myspace : www.myspace.com/murderdollsband