Vous vivez à Chicago (Illinois), aux Etats-Unis.
Es-tu fan de basketball et connais-tu le joueur français Joachim Noah qui
est en train devenir une star en NBA dans votre équipe locale ?
Oui, je connais et j’ai entendu parler de lui mais je ne suis pas trop l’actualité
des Bulls… Je ne les regarde pas tant que ça à la TV et je
n’ai jamais assisté en vrai à un de leurs matchs car le billet
est assez cher. Je suis plus le baseball ou le hockey. Et je ne joue pas spécialement
au basket.
Donc
ton truc à toi, c’est plutôt le Death Metal ?
Oui
voilà. Nous, on joue du Death Metal (rires) !
Quelle est l’histoire du groupe, car vous
êtes nouveaux sur la scène ? Peux-tu nous présenter Oceano
par tes propres mots ?
On a démarré en 2006 comme groupe
de Grindcore. Et comme bien souvent, le groupe est né à partir d’autres
groupes qui jouaient ensemble entre copains dans le même coin de la ville.
Certains ont continué, d’autres ont arrêté, certains
membres sont partis, etc. Puis on s’est retrouvé entre nous et avons
fondé notre groupe actuel, basé à Chicago après avoir
stabilisé le line-up en 2007.
Votre premier album s’intitulait Depths
et fut publié en 2009 chez Earache Records en Amérique et en Europe.
Plutôt heureux des retours au sujet de cette première collaboration
avec ce label ?
Oui, l’album est sorti quasi simultanément
sur ce fameux label et a reçu de bonnes critiques en général.
On a signé avec eux en 2008 et à vrai dire on a été
assez surpris qu’ils s’intéressent à nous alors qu’on
est un jeune groupe et qu’ils sont réputés pour leurs anciens
groupes. Ils nous poussent vraiment et nous accompagnent, nous permettant ainsi
d’accéder à un autre niveau bien plus professionnel. Jamais
on aurait espéré avoir toutes ces opportunités en termes
de promotion, de presse, de distribution, etc. Et là, le public attend
déjà le nouvel album donc c’est prometteur et plutôt
positif.
Depuis
vos toutes premières démos et le premier disque, j’ai l’impression
que vous avez vite grandi et accompli un gros travail pour arriver à ce
nouvel album…
On a travaillé dur tous ensemble, tout
simplement. On est une véritable équipe. On avait plein d’idées
et chacun apportait sa pierre à l’édifice selon ses compétences.
On essayait des trucs puis on arrangeait, réessayait, encore et encore
afin de faire sonner au mieux chaque nouveau morceau.
Mais ça ne doit pas être facile
de se concentrer ainsi et de consacrer beaucoup de temps au groupe si vous travaillez
à côté… Ou bien vous êtes encore étudiants
?
En fait, seulement deux d’entre nous travaillent encore à
côté. Les autres travaillaient auparavant mais là, on a beaucoup
tourné, et avec les nombreux concerts à venir et le travail fourni
en effet sur le nouvel album, on a décidé de ne faire que cela.
On s’investit donc à fond : c’est notre top priorité
à présent.
«
Deathcore » est ce qui décrit le mieux notre musique, je pense.
Pour
des gens qui sont familiers avec ça, c’est parlant.
Mais
je crois que l’on va un peu au-delà tout de même…
Quelle est l’origine du nom Oceano, au
fait ?
C’est venu comme ça, naturellement. Chacun dans
le groupe pensait que ce serait un symbole. L’océan représente
l’immensité et en même temps un endroit sombre dans ses profondeurs,
dans les abysses. Quelque chose de menaçant à l’image de notre
musique qui peut vous emmener loin et vous écraser comme une lame de fond.
On aurait pu
croire que vous étiez un groupe de Metal écologiste comme c’est
la mode actuellement chez certains politiques ou économistes…
Ah non, pas vraiment (rires)… Mais ça aurait pu !
Pour décrire votre musique, plus que du
Death Metal, j’emploierais le terme de Deathcore. Es-tu d’accord avec
cette définition et te sens-tu à l’aise avec cette étiquette
alors qu’on est en pleine mode Deathcore, notamment chez vous aux Etats-Unis
?
C’est OK, ça nous convient bien. On nous a trouvé
ça comme terme et c’est ce qui décrit le mieux notre musique,
je pense. Pour des gens qui sont familiers avec ça, c’est parlant.
Mais je crois que l’on va un peu au-delà tout de même…
A la base, on évoluait plus dans le Grindcore, tu sais. Aujourd’hui,
ça ne nous pose pas de problème si les gens nous décrivent
ainsi.
Alors
parle-moi de ce second et nouvel album, Contagion : comment l’avez-vous
préparé ? L’avez-vous enregistré chez vous, en studio,
à Chicago ?
Le producteur sur Contagion est Chris Harris, alias
Zeuss, et on l’a enregistré au studio Planet Z à Hadley, Massachusetts.
Avant cela, on a fait une bonne pré-production à la maison dans
notre home-studio. On a donc beaucoup travaillé en amont et on a ainsi
pu donner des choses avant l’enregistrement à Zeuss pour qu’il
écoute bien et nous conseille au mieux. On a eu le temps pour composer
sereinement et changer des éléments bien avant le résultat
final.
Pour
un jeune groupe tel que le vôtre, c’est génial d’enregistrer
avec Zeuss. Cela s’est bien passé avec lui ? Les conditions étaient
bonnes, je suppose ?
Oui, tout à fait. On avait une maison dans
laquelle on vivait pendant l’enregistrement. Ça a duré trois
semaines et on a bossé dur. Chaque jour on enregistrait en studio : on
n’a pas perdu de temps et avons été productifs. Les conditions
étaient top, oui. On n’a pas vraiment eu à se plaindre (rires).
Il est très
connu pour son travail avec des groupes plus orientés Hardcore et Hardcore/Metal
comme Hatebreed par exemple. Où sont tes racines ? Plutôt Hardcore,
Metal, ou la fusion des deux ?
Eh bien un peu des deux, mais j’écoute
beaucoup de Death Metal moderne et de Metalcore.
Dans le groupe, comment avez-vous appris à
jouer et à composer ?
On est tous autodidactes et on passe beaucoup
de temps à s’entraîner. Pour ma part, j’essaie de m’améliorer
constamment, de me dépasser et c’est le cas je pense avec ces nouveaux
morceaux.
En
tant que chanteur, peux-tu m’en dire plus sur les textes et le nom de l’album,
Contagion ? Il y a un message politique peut-être dedans ?
Euh
oui… Enfin c’est au sujet du savoir et en même temps de l’ignorance
de la majorité des gens. On ne doit pas forcément tout croire, et
parfois certaines choses comme le pouvoir ont tendance à nous aveugler.
Il vaut mieux croire en soi-même qu’aux autres. J’ai écrit
toutes les paroles du nouvel album et il y a quelques références
politiques, en effet.
Sans
vouloir faire de caricature, Adam, tu viens de Chicago et tu as la même
couleur de peau que votre actuel président des Etats-Unis, Barack Obama…
Cela vous fait deux points communs. Depuis qu’il est au pouvoir, et malgré
des élections intermédiaires qui lui ont été défavorables,
as-tu bon espoir en lui pour améliorer la situation des Américains
?
Je ne pense pas qu’à ce jour il y ait eu d’évolution.
De nombreuses personnes avaient voté pour lui de peur qu’un nouveau
Bush soit au pouvoir… Et certains blancs ont peur maintenant. Il a beaucoup
d’influence mais il ne peut pas tout changer d’un seul coup. Il ne
nous aide pas vraiment car il est obligé de faire des compromis finalement.
C’est encore trop tôt pour se prononcer, peut-être.
Pour terminer, quand venez-vous nous voir en
France ? Avez-vous seulement déjà joué en Europe ?
Oui, on a joué en 2009 une fois mais on va revenir pour tourner davantage.
C’était avec Architects et Despised Icon et je crois qu’on
est passé pas loin de la France... Ce fut un bon souvenir, d’ailleurs
(rires). Pour le moment, on fait une pause. Notre prochaine tournée aura
lieu sur la côte ouest américaine. Il y aura d’ailleurs quatre
tournées aux USA. Puis on viendra jouer en Europe, en Australie, etc. courant
2011.
OCEANO
- Contagion
Earache / PIAS
Myspace : www.myspace.com/oceano