ABSURDITY


Deathcore revolution...

Absurdity, jeune groupe de l’est de la France, a suscité beaucoup d’attentes et d’espoirs. En s’en donnant les moyens, il vient de frapper un grand coup : D:\evolution est surpuissant, varié, accrocheur, impressionnant même. Et ce qui force le respect, en dehors du talent, c’est le travail qui semble avoir été fourni. L’esprit HxC est là : la sueur, le travail, le respect et la détermination, pas juste un argument commercial pour convaincre les jeunes en mal de sensations. Vous l’aurez compris, à Metal Obs’, nous avons décidé de suivre Absurdity dans son évolution et on se retrouve dans le wagon de tête du Metal français, facile.
Interview également parue dans le Metal Obs' 46 de Mars / Avril 2011
Entretien avec Ric (guitare) par Yath - Photo : Pascal Marti
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Vous avez franchi un palier assez impressionnant avec D:\evolution. En êtes-vous conscients ?
Tu penses ? Non, on n’en a pas vraiment conscience, je crois. Nous avons simplement essayé de coucher sur disque les nouvelles compositions. Il est possible que depuis notre dernier EP, nous ayons appris à nous servir de nos instruments par contre… Je pense qu’on a franchi un palier en termes de vitesse et de rapidité d’exécution, et les nouveaux morceaux sont plus aboutis, effectivement.

Justement, vous  semblez vous être donné les moyens d'atteindre ce nouveau palier. C'était donc prévu ?
De ce côté-là, oui. Nous avons trop souvent été déçus dans le passé, les dernières sorties nous avaient laissé un arrière-goût de « peut mieux faire ». On s’est donc dit que, quitte à sortir un album, autant qu’il soit le mieux réalisé possible afin de ne pas avoir de regrets.

Vous me semblez aussi être un groupe très DIY (Do It Yourself), très HxC, mais vous vous appliquez à faire les choses correctement…
Merci (sourire). Disons qu’avoir côtoyé ces derniers temps des groupes plus « professionnels » nous a donné l’envie d’essayer de bien faire les choses. Quand tu vois le travail qu’ont dû fournir les grands groupes, et jusqu’où cela a pu les mener, tu sais qu’on n’obtient rien sans rien. D’où cette envie cette fois de mettre vraiment nos tripes dans un album, le premier véritable du groupe, finalement. Nous avons travaillé très dur en répète et en pré-production.

Passons maintenant au vif du sujet : le son de D:\evolution est monstrueux. Qui vous l'a produit, et où ?
Oui , nous en sommes extrêmement contents ! Pour te dire, la première fois qu’on a reçu les pré-mixes, on était en train d’écouter une grosse prod’ de je ne sais plus quel groupe américain. En passant nos morceaux juste après, on n’en revenait pas : le son était encore plus massif ! C’est le résultat de près d’un mois d’enregistrement à Budapest en Hongrie, avec Mr. Zoli Varga, notre papa de substitution durant toute cette période.
ABSURDITY

Quel était votre objectif quand vous avez commencé à travailler sur ce disque ? Une idée précise de la direction que vous vouliez prendre ?
Une direction artistique, oui. Dès les premiers morceaux, on a su où on allait. Le thème du groupe nous servant de trame de fond, nous avons construit les morceaux de façon à ce que cela reste cohérent sur l’album. Nous voulions également un disque varié, dans l’ambiance et l’atmosphère de chaque titre. Le but était dès le début de composer quelque chose de globalement malsain, industriel et froid, en rapport avec nos textes.

J'ai bien aimé aussi les passages atmosphériques. Comment composez-vous ces parties et comment est-ce que vous travaillez cet équilibre ?
Pour les ambiances instrumentales et/ou les parties électroniques, c’est un simple constat. Nous sommes tous de grands boulimiques de musique, et de notre point de vue, il fallait certains passages plus atmosphériques pour reposer l’oreille de l’auditeur. Un disque qui blaste à fond tout du long nous aurait lassés sur la durée, alors que poser un passage plus paisible renforce la sensation de violence si tu mets un morceau énervé juste après.

Vous décrivez votre son comme étant du "Massive Moshing Death Metal". Je suis d'accord, mais il manque le côté Indus’, non ?
C’est vrai, mais on devrait dans ce cas rajouter « Grind-Drum and Bass-Electro-Hardcore », et ça nous paraissait trop long (rires). Nous avons essayé de résumer l’essence du groupe : du Death, avec de quoi te retourner un pit… Mais tu as raison, le côté Indus est très présent avec l’utilisation du sampling.

Y a-t-il un concept derrière D:\evolution ? La pochette représente un mélange homme / machines...
Oui, c’est inhérent au groupe et à l’album. La ligne directrice est cette constatation que l’Homme devient de plus en dépendant des machines qui l‘entourent. Il ne consacre plus de temps à son élévation spirituelle et devient de plus en plus matérialiste. Les textes sont tous en rapport, de près ou de loin, avec ce thème des machines, représentant l‘industriel, le matériel en opposition avec l’homme.

Il y a quelques années, ce thème des machines prenant le pouvoir était à la mode. Aujourd'hui, on a l'impression que ça ne fait plus peur aux gens : on a donné le pouvoir à des machines dans certains domaines et ça semble normal.
Oui, c’est flippant. Qui peut aujourd’hui se passer de la technologie, des ordinateurs ou même de son téléphone portable ? C’est rentré dans les mœurs, mais le danger est de devenir dépendant au point qu’on ne puisse plus faire sans. Il ne s’agit plus d’évolution, mais bien de l’inverse : la D-évolution.

Maintenant que l'album est sorti et qu'il va récolter tous les louanges, vous allez vouloir tourner…
Eh bien, espérons ! Quoiqu’il en soit, dès la sortie nous allons essayer de jouer un maximum en France. A l’heure où je t’écris, nous sommes en pourparlers avec différents tourneurs. Nous avons prévu une douzaine de dates en Europe de l’Est en septembre (Slovénie, Hongrie, Allemagne…).

ABSURDITY - D:\evolution
Urban Death / Season Of Mist

Site : www.absurdity-music.com