KORPIKLAANI

Rock n’ Folk for ever...


D‘ores et déjà annoncés pour le prochain Hellfest (rendez-vous dimanche 19 juin), c’est toujours avec bonheur que nous accueillons dans nos pages les troubadours finlandais de Korpiklaani. Après avoir écumé les scènes du monde entier en 2010 (d’où la courte trêve discographique), le groupe a tout de même sereinement préparé son septième album studio. La recette de son Metal folklorique n’a point changé, mais un certain regain de fraîcheur parcourt ce Ukon Wacka qui ne demande qu’à s’exprimer en live accompagné de quelques breuvages. Tout juste de retour d’une participation - sans doute arrosée - à la croisière 70 000 Tons Of Metal en mer des Caraïbes (avec Fear Factory, Exodus, Amon Amarth…), leur accordéoniste, davantage présent d’ailleurs sur ce nouveau disque, a bien voulu répondre rapidement à nos questions…

Interview également parue dans le Metal Obs' 46 de Mars / Avril 2011

Entretien avec Juho « JuhoKusti » Kauppinen (accordéon) par Seigneur Fred et Sophiecat
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L’hiver se termine à peine… Comment t’occupes-tu durant cette dure saison chez vous en Finlande ? Quels sont tes hobbies ?
J’essaie de m’intéresser aux loisirs d’extérieur, donc en gros à la randonnée. Certains pourraient penser que mon passe-temps préféré est encore le ski : ça l’est, mais je n’ai pas pratiqué depuis des années. Si j’avais des skis, j’en ferais plus souvent. En fait,  j’ai eu un accident de ski il y a dix ans et j’ai décidé d’arrêter. Sinon, je vais au sauna une fois par semaine : notre réservation est le vendredi, mais je ne suis pas toujours à la maison, surtout en été car nous avons souvent des festivals. Je ne bois plus d’alcool, j’ai arrêté en 2007. Les autres boivent aussi rarement à la maison. C’est surtout pendant les concerts. J’aime aussi la lecture : romans policiers, histoires vraies, science-fiction… Je pense même écrire mon propre roman mais c’est juste une idée pour l’instant. On verra.

Qu’avez-vous donc fait l’année dernière pour ne pas sortir un nouvel album ? Vous étiez sur les routes ?
Karkelo a été enregistré au printemps 2009, Ukon Wacka à l’automne 2010, et cela prend bien souvent six mois pour qu’un album sorte après son enregistrement. Nous n’avons donc pas glandé (rires) ! Nous avons tourné sur trois continents en 2010 et avons eu la chance d’aller en Amérique du Sud pour la première fois. Nous avons fait quatre tournées au total et participé à plusieurs festivals en été.

La sortie d’un album est-elle une excuse pour repartir en tournée à chaque fois ? Préférez-vous finalement la scène ou bien enregistrer un disque en studio ?
L’enregistrement et le live ont chacun leurs bons côtés. Tourner, c’est amusant, alors qu’enregistrer est plus créatif. Bien sûr, nous tournons pour faire la promo de l’album, mais pas seulement. Nous pourrions le faire sans sortir d’albums à ce rythme.

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Vous avez enregistré Ukon Wacka au Petrax Studio, comme Karkelo, mais il sonne différemment : il est plus puissant et plus Rock. Comment expliquez-vous cela ?
La batterie seulement a été enregistrée au Petrax Studio pour l’album précédent. Mais Ukon Wacka a été entièrement mis en boîte là-bas. Cette fois-ci, nous avons pris le producteur avec qui nous avions commencé à travailler sur Karkelo. Et nous avons aussi travaillé avec Tero Hyvaluoma pour les instruments traditionnels. On peut sentir le nouvel apport de chacun des producteurs. Tuomari Nurmio, un musicien finlandais connu, chante également sur un morceau.

C’est vrai que vous avez dû modifier votre planning d’enregistrement au studio à cause de Children Of Bodom ?
Peut-être…

Comment avez-vous composé ces dix morceaux alors que vous étiez constamment en tournée ?
Nous n’étions pas toujours partis en tournée. C’est d’ailleurs quelque chose que j’apprécie : je peux passer pas mal de temps à la maison. Et puis la composition n’a jamais pris beaucoup de temps. L’écriture vient facilement avec le groupe : elle est spontanée et ne nécessite pas de réflexion intense. Tant que composer nous amusera, nous continuerons à enregistrer à ce rythme.

Ukon Wacka est plus rentre-dedans que Karkelo or, les instruments folkloriques comme le violon ou l’accordéon sont davantage mis en avant…
Comme je te le disais, nous avons travaillé avec Tero Hyvaluoma pour les instruments traditionnels - c’est un pro très talentueux - et avec le producteur Aksu Hanttu. Ce dernier a obtenu les meilleurs résultats possibles.

Un mot sur la nouvelle chanson dédiée à l’alcool intitulée « Tequila », après « Beer Beer » sur Voice Of Wilderness et « Vodka » sur Karkelo ?
« Tequila » n’est pas vraiment un morceau sur la boisson mais plus un hommage aux fans sud-américains et mexicains. Elle décrit l’atmosphère telle qu’on l’a ressentie pendant notre tournée là-bas l’an dernier.

Que siginifie « Ukon Wacka » ?
C’est lié à « the bushel of Ukko » (NDLR : le boisseau d’Ukko) et à la « vakkajuhlat », une fête organisée au village par certaines communautés baltico-finnoises. Cette fête païenne était appelée « vakkove », « vakkova » ou « vakkue » selon les Izhoriens, une tribu autochtone d’Ingrie (NDLR : ancienne région située sur la route commerciale des Varègues, au carrefour entre la Russie et la Finlande, au bord du Golfe de Finlande). La célébration avait lieu aussi occasionnellement dans les bois sacrés. Un boisseau rempli de victuailles constituait alors une offrande minimale. Des bières sacrées étaient brassées spécialement pour l’occasion. Il y avait aussi d’autres sacrements en marge de la fête : des processions où on s’agenouillait en cercle, des danses rituelles… Il y avait un toast spécial porté à la santé de tous, au milieu de l’été : le toast d’Ukko (le boisseau contenait alors la boisson).

De quoi parlent les textes, en général ?
Il n’y a pas réellement de concept : nous conservons les thèmes déjà abordés en leur ajoutant de nouveaux éléments. Le livret fourni avec le CD explique en détail quelques uns des morceaux.

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Vous ne craignez pas que le public ne comprenne pas vos paroles à cause de la barrière de la langue ?
Pas du tout. Nous nous sommes rendu compte que même si les chansons sont chantées en finlandais, le public les mémorise. Nous n’avons pas non plus peur d’être incompris du grand public car nous ne sommes pas un groupe populaire.

Peux-tu nous parler du choix des reprises : « Päät Pois Tai Hirteen » de Peet Gunt, un groupe de Hard Rock finlandais, et un morceau de Motörhead ?
Peer Gunt et Motörhead sont les groupes préférés de Jonne Järvelä (guitare / chant) et des autres aussi. Jonne a choisi cette carrière de musicien après avoir vu Peer Gunt en live. Nous avions déjà joué « Iron Fist » de Motörhead lors d’un concert au Royaume-Uni en 2007 et ça avait bien marché : le choix a été facile lorsqu’on a eu besoin d’un morceau bonus.

Il y a un shaman de représenté sur chacune de vos pochettes d’album. C’est en quelque sorte votre mascotte. Je trouve qu’il ressemble à votre bassiste Jarkko Aaltonen, en plus vieux. C’est fait exprès ?
Non, nous n’avons jamais pensé à cela (rires).

Vous aviez participé au Hellfest en 2007 pour la première fois et vous y revenez cette année : vous êtes contents ?
Oui, nous sommes très heureux de revenir !

Enfin, quand allez-vous sortir un vrai DVD live complet ?
On y pense mais c’est juste une idée pour le moment. On verra bien…


KORPIKLAANI - Ukon Wacka
Nuclear Blast / PIAS


Myspace : www.myspace.com/korpiklaani


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Notre Fred en bonne compagnie...